Il aura fallu les Quais du Polar pour que je me mette au manga ! Voilà la magie des Quais : permettre aux lecteurs de découvrir de nouveaux auteurs, de nouveaux genres, tout un panel d'écrivains, l'occasion de sortir de sa zone de confort, pourquoi pas ? Mes enfants ont tous eu leur période manga, je suivais cela de loin.
C'est d'ailleurs mon aînée qui m'a conseillée de ne pas louper Takashi lors de ces Quais. Je l'ai donc soigneusement noté sur ma liste. J'ai assisté à une conférence hyper intéressante, qui m'a donné une furieuse envie de découvrir « son » Arsène Lupin. Une dédicace et un bel échange plus tard, me voilà repartie avec le premier tome dans ma valise.
Que je n'ai pas tardé à dévorer, profitant de mes vacances, pour épurer ma PAL.
Bon, soyez indulgents, une chronique de manga, ce n'est pas dans mes habitudes lol.
Arsène Lupin revisité par un mangaka passionné par le gentleman cambrioleur. Fascinant !
Me voilà donc partie à la découverte d'Arsène Lupin à la sauce manga. Déjà, il faut s'habituer au fait de lire à l'envers. J'ai mis quelques temps à m'y faire ! Nous sommes dans un manga de genre Seinen, qui concerne davantage les adultes. Nous faisons connaissance avec Arsène Lupin lors de son arrestation à bord du paquebot « La Provence ».
Ce premier tome est composé de quatre chapitres : «
L'Arrestation d'Arsène Lupin », «
Arsène Lupin en prison », « L'Évasion d'Arsène Lupin » et « le Mystérieux Voyageur », qui sont les quatre premières nouvelles publiées par
Maurice Leblanc. Takashi reprend l'ordre initial, et c'est très confortable.
L'action est au rendez-vous, pas de temps mort, Arsène jouant de déguisements et de manipulations afin de rouler les policiers dans la farine. le tout accompagné d'un humour irrésistible. le commissaire Ganimard en fera les frais. J'ai adoré leurs confrontations !
Venons-en au graphisme : les illustrations sont vraiment dans l'esprit du manga, les traits sont fins, épurés, les détails très réalistes tant pour les personnages que pour les décors. La Belle époque est superbement représentée, j'ai apprécié déambuler dans ce Paris fastueux. Quand je pense que l'auteur n'avait jamais mis les pieds en France lors de la réalisation de ce manga, je suis bluffée par la minutie du graphisme !
Une attention toute particulière est de mise pour la ressemblance des personnages et des décors. L'auteur réussi le challenge de coller parfaitement aux personnages imaginés par
Maurice Leblanc. Nous sommes au début des aventures de Lupin, il doit avoir dans la vingtaine, il est donc dessiné jeune.
Certains personnages font un peu peur, leurs yeux sont terrifiants, et montrent bien les émotions ressenties. J'ai adoré certains dessins de Ganimard, pas besoin de lire le texte pour savoir ce qu'il pense et évaluer la dose de colère qui l'habite ! Arsène Lupin est très charismatique, le rendant sympathique, même s'il se la pète un peu !
L'édition proposée par Kurokawa est vraiment sublime, avec un papier de qualité tant pour la couverture que pour l'intérieur. Les premières pages sont en couleur, sur papier glacé, l'objet-livre est très beau et donne immédiatement envie de s'y plonger.
A la fin de chaque chapitre, l'auteur nous propose sa vision du personnage, ses choix concernant l'ordre des aventures choisies, mais aussi une description du contexte historique avec, notamment, la technologie de l'époque.
On retrouve même Alphonse Bertillon, fondateur du premier laboratoire de police d'identification criminelle et créateur de l'anthropométrie judiciaire.
Et à la fin de l'ouvrage, le lecteur obtient des détails supplémentaires.
Takashi Morita offre l'occasion de découvrir Arsène Lupin d'une manière ludique et néanmoins conforme et fidèle au personnage créé initialement par
Maurice Leblanc. Un bel hommage à la littérature française.
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