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sur 2212 notes
Comment dire?
Comment taire?
Comment une enfant qui ne voulait que jouer se fait prendre dans un terrible maelström d'horreur?
Beloved expose la violente physique et mentale faite aux gens de couleur, aux esclaves dans les États Unis aux environs de 1856.

Ce livre m'a bouleversé et le revivre pour écrire ce billet me chavire encore.

Sethe est cette enfant qu'on verra grandir, qui ne sait pas qui est sa mère parmi les femmes qui l'élève, qui choisira son homme et sa liberté au détriment de ses enfants; en route vers la folie.
« Les projets étaient un luxe auquel elle n'avait pas goûté depuis dix-huit ans, et encore, une seule fois. Avant et depuis, tous ses efforts avaient été consacrés non pas à éviter la souffrance, mais à la traverser le plus vite possible. »

Lu dans le cadre de la lecture commune de Plus on est de fous, plus on lit. Ce roman de Toni Morrison lui a valu le Pulitzer en 1988.
Ce roman bouleversant est inspiré d'un fait divers qui relate qu'une ancienne esclave a enlevé la vie à son bébé par crainte d'une vie de servitude et de sévices, comme la sienne.
Le fantôme de cette petite fille, qui a grandi, revient hanter cette mère qui tente de se faire pardonner ce geste cruel.

L'onirisme côtoie de grandes douleurs et seul Paul D saura trouver le sentier du pardon pour Seth, l'amour étant plus fort que la mort…mais la vie étant que forte que l'amour…
« Si bien que vous vous protégiez et que vous finissiez par aimer petit. »

Je ne crois pas nécessaire d'en faire un résumé plus approfondi. Chaque lecteur creuse son moi intérieur et fait face à ses émotions pour toutes ces femmes, ces hommes, ces enfants qui vécurent et vivent encore l'enfer sur terre. Chacun de nos gestes compte et si cette lecture est souffrance, elle sert également d'éveil car l'oppression et la servitude existent encore aux quatre coins de la terre.
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Superbe roman, mais très dérangeant, écriture très particulière qu'il faut accepter et faire sienne pour suivre les pas des personnages. La douleur est la crainte accompagnent le lecteur, la puissance des mots. L'esclavagisme et la dureté de la vie d'esclave est le centre de ce livre. Sethe raconte ses souvenirs,
c'est à nous lecteur de les remettre dans l'ordre, de les comprendre, de les digérer.
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Existe-t-il une bonne manière d'aimer inconditionnellement ? Existe-t-il une manière d'être libre réellement?

Au 124, Bluestone Road on s'y emploie de tout son être. Les réminiscences de l'esclavage sont chevillées au corps et le fantôme du passé prompt à en assurer la vivacité.
Les voisins ne passent plus, les garçons sont partis, le chien est terrorisé et le fantôme d'un bébé mort prend de plus en plus de place.

Quand les temps anciens s'invitent, les souvenirs rejaillissent par bribes éparses. le puzzle d'une époque révolue et pourtant impossible à oublier se reconstitue comme un joyau à l'éclat bouleversant.

Sur le fil ténu qui sépare le fantastique de la folie, Toni Morrison se fait envoûtante. Elle laisse percevoir le fredonnement choral de la souffrance de ces vies brisées qui tentent de trouver la paix.
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Tony Morrison est une écrivaine dont la lecture peut sembler difficile. Son écriture offre une souffle particulièrement marqué et une langue rare, très atypique, déstabilisante pour certains, envoûtante pour d'autres. Je ne peux que conseiller de lire "Beloved" qui est, à mon avis, un des plus grands romans anglosaxons du XXè siècle. C'est de ces livres là que l'on ressort "autre".
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Livre prêté et recommandé par ma fille, livre qui devait me servir pour la thématique d'Avril 2021 : femmes/auteures !
J'ai été déçue car je ne suis pas arrivée à le finir, j'ai tenté de reprendre sa lecture en plusieurs fois, mais le style qui relève de la langue orale, les phrases destructurées, le tourbillon des mots, la confusion de l'écriture ont eu raison de moi, surtout quand Sethe s'est mise à " parler" avec le fantôme de son bébé mort...
Bref, même avec ma meilleure volonté et, en sachant que Toni Morrisson a obtenu le Pulitzer et le prix Nobel de littérature...j'avais gardé mes premières notes et javais renoncé.
Compte tenu que je suis autorisée à mettre cette ébauche de chronique dans la thématique de janvier 2022 : que celles ou ceux qui ont apprécié Toni Morrisson ne me tiennent pas rigueur pour ce post !
L.C thématique de janvier 2022 : auteur(e)s U.S/Canada.
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J'avais depuis longtemps envie de lire Beloved ! J'avais lu L'oeil le plus bleu de Toni Morrison, un premier roman frappant aux thèmes difficiles. Beloved a été mille fois récompensé, et son résumé qui fleure le fantastique m'avait donné envie de découvrir plus en avant l'oeuvre de l'autrice.

Dans un premier temps, je vous déconseille ce roman si vous êtes dans une période de fragilité. Toni Morrison n'est pas le genre d'autrice qui ménage ses lecteurs, au contraire. Elle reprend ici les thèmes qui font les fondement de son oeuvre : racisme, violence, cruauté, esclavage… L'autrice a une manière très viscérale et directe dans son écriture qui nous plonge immédiatement dans ce monde qui ne semble plongé que dans le désespoir et le sang. Si Sethe a échappé physiquement à l'esclavage avec ses enfants, elle continue à être hanté par ce passé tenace dont l'ampleur de la cruauté ne se révèle qu'au fil des pages.

L'autrice a une plume précise, qui allie poésie, richesse et cruauté avec une grande élégance et une grande dureté. Elle nous immerge totalement dans un contexte historique spécifique : un XIXe siècle marqué par la violence de l'esclavage, où les noirs asservis tentent de fuir vers les états libres en tentant d'échapper aux chasseurs d'esclaves.

En effet, Toni Morrison ne facilite pas la lecture. Elle choisit une construction complexe, par analepses, c'est-à-dire retours dans le passé, qui implique que nous n'ayons pas toutes les clés des événements. Les personnages font donc souvent des références à leur passé sans détailler leur contexte, ce nous laisse avec beaucoup de questions. Ils évoqueront un point saillant qui est responsable de leur traumatisme, une idée obsessionnelle qui, hors contexte, ne semble pas rationnelle.

Mais en persévérant, le passé dramatique de Sethe se construit. Il se reconstruit à travers les regards croisés des différents personnages qui à travers leurs questions et leurs souvenirs, éclairent les zones d'ombre. Que ce soit grâce à Paul D. , qui était dans la même plantation que Sethe, le Bon-Abri, la fille de Sethe, Denver, et la mystérieuse Beloved. Tous ces éléments font du roman une récit qui aborde la complexité de la mémoire, en particulier de la pérennité du poids du traumatisme, de la culpabilité et de la violence à travers le temps et qui hante en continu.

Le thème de la hantise des souvenirs est prégnant. La maison de Sethe est hantée par le fantôme de l'enfant qu'elle a tué pour lui éviter une vie d'esclavage. La fille de Sethe finit par revenir littéralement sous la forme de Beloved, créant un liant malsain avec sa mère et lui prenant littéralement la vie petit à petit, faisant un parallèle intéressant avec une créature vampirique, mais aussi avec une forme destructrice de dépression. C'est ainsi un livre qui traite de maladie mentale et de solitude, ainsi que de la nécessité d'exorciser son passé malgré la douleur qui peut en naître. Il y a ainsi de nombreuses occurrences de l'importance de la spiritualité et du chant dans l'acte de purification.

Ensuite, la violence est également très présente, notamment à travers les références à l'animalité. Paul D et Sethe évoquent à demi-mots puis de manière frontale leur calvaire au bon-abri. L'animalité est évoquée par le biais d'éléments comme un dialogue marquant autour du mors, du mors que les propriétaires blancs faisaient porter aux esclaves et qui leur laissaient un sourire faux et douloureux. Toni Morrison n'épargne pas le détail dans son écriture, le roman laisse une marque sombre après la lecture. Mais le roman parle aussi de communauté et d'entraide, puisque Sethe et sa fille, Denver, s'isolent du reste du monde et que c'est seulement quand des personnages hors du cercle familial comme Paul D ou Payé Acquitté parviennent à atteindre la maison que le passé semble perdre de son emprise sur les deux femmes.

Beloved fait partie de ses romans qui marquent mais dont il est difficile de dire qu'on l'a aimé. Ses thèmes difficiles, sa dureté dans les descriptions, sa narration complexe comme son écriture élégante en font une oeuvre indispensable. La portée tragique du roman, à travers son aspect familial tout comme comme son aspect global, est parfaitement maîtrisée et nous offre un drame sombre et gothique qui touche aux tourments les plus profonds de l'âme humaine. C'est un livre sur le poids de la mémoire, et de la façon dont le passé vient hanter le présent, comme s'il ne disparaissait pas totalement.
Lien : https://lageekosophe.com/202..
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J'ai commencé cette lecture en me délectant d'avance. « Me voici dans la grande littérature » me suis-je dit.
Et de fait, je me suis immergée dans la belle langue imagée de Toni Morrison, ses métaphores si poétiques, ses descriptions si visuelles.
Néanmoins, ce fut ma perte. L'onirisme de ce roman m'a fait perdre pied, a bousculé tous mes repères et je n'ai pas su raccrocher les wagons.
La lecture a donc été très laborieuse, je dois reconnaître que certains passages me sont restés d'une compréhension inabordable. Je pense avoir saisi l'idée générale mais j'avoue ne pas avoir pris de plaisir à aller jusqu'au bout de ce roman, si ce n'est celui d'avoir relevé le défi.
C'est donc une grosse déception.
J'ai un autre titre dans ma PAL, Home, je ferai une autre tentative, un peu plus tard.
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Bien que la prose de Tony Morrison soit au premier abord hermétique, il faut y regarder de plus près et plonger crument dans la puissance de cette verve si intime, violente...
Tony Morrison n'embarque pas n'importe qui avec elle, son histoire se gagne et quel plaisir une fois que l'on chemine son univers... Beloved est une histoire mystique enveloppée de mort et de racisme qui laisse couler au fil des pages une humanité bien réelle...

Pour en savoir plus :
http://shaktili.over-blog.fr/2015/04/beloved-tony-morrison.html
Par contre c'est en anglais...
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Ouvrir un livre de Toni Morrisson n'est jamais anodin. Car Toni Morrisson écrit des histoires qui font mal ; elles sont là pour panser des blessures, aider à cicatriser, mais on ne soigne pas sans douleur. Il faut débrider les chairs, enlever les humeurs purulentes... ce n'est pas toujours agréable.
Mais Toni Morrisson excelle dans l'art de manier les mots, et les histoires de ses personnages deviennent belles malgré les laideurs de leurs vies.
Ce sont souvent d'anciens esclaves, les personnages de Toni Morrisson, et ils ont vécu des choses que seuls les esclaves connaissent : être traité comme un animal, voire pire. Alors ils sont tout cassé, ils sont plein de rêve à peine éclos et déjà brisés.
Mais quand ces hommes et ces femmes retrouvent une liberté chèrement gagnée, ils continuent de payer.
Beloved est l'histoire d'une rédemption.
C'est l'histoire d'une femme esclave qui se révolte contre ce pouvoir infernale que les hommes blancs ont instauré. Ses enfants ne finiront pas comme elle et comme tous les autres : plutôt les tuer.
Des années après les faits sanglants, Sethe, cette femme prête à tout pour sa liberté et celle des siens, vit seule avec sa fille rescapée, Denver. Elles occupent la maison de la belle-mère de Sethe, Baby Suggs, elle-même décédée tranquillement dans son lit des années après le drame.
Cette maison, donnée par un homme blanc altruiste, est habitée aussi par un fantôme, celui du bébé de Sethe, la seule enfant qu'elle aie réussie tuer avant qu'on ne la stoppe. Et comme un bébé, c'est un fantôme capricieux, qui fait des crises.
Jusqu'au jour où débarque Paul D, ancien esclave au "Bon abri", nom si ironique pour désigner cette propriété où fût aussi esclave Sethe avant de s'enfuir, enceinte jusqu'aux yeux, après avoir été fouettée.
Ils ont donc un passé commun, et les méchants souvenirs que Sethe gardait bien enfouis dans sa mémoire refont surface.
Tout cela chasse le fantôme... pour laisser la place à une jeune fille qui a l'âge qu'aurait le bébé de Sethe s'il n'était pas mort 19 ans auparavant.
Denver reconnait immédiatement cette soeur qu'elle connait sans la connaitre... Sethe, elle, ne la reconnaitra pas, mais sentira dans sa chair que cette jeune femme a besoin d'elle. Seul Paul d'sent que quelque chose ne va pas chez cette jeune personne, qui dit s'appeler Beloved.
Beloved est le seul mot que Sethe ait pu faire graver, au prix de sa chair, sur la pierre tombale de son enfant perdue... Beloved, Bien-aimée...
C'est une histoire de fantôme inhabituelle que nous conte Toni Morrisson, sa poésie sombre nous trouble tout autant que ses personnages.
Un magnifique livre sur la mémoire, sur la liberté, sur la force et sur l'amour.

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J'avais vraiment envie d'aimer ce roman, sincèrement.
Mais je crois que je l'ai lu à la mauvaise période, dans une phase où je n'avais pas réellement envie de le lire. de ce fait, voilà la conséquence : je suis passée complètement à côté.

Cela n'est bien sûr que mon ressenti personnel. Il mérite sûrement d'être lu, peut-être que vous l'adorerez - il a d'ailleurs de bien belles critiques sur son profil babelio !
De mon côté, la lecture fut laborieuse. le sujet m'intéressait pourtant beaucoup, mais je pense que l'écriture n'a pas aidé, pour être tout à fait honnête. Je pense avoir été un peu perdue par le style ; je n'ai pas réussi à l'apprécier, à tout comprendre, et par conséquent à accrocher et rentrer dans le récit.

Je suis déçue de ne pas avoir davantage aimé, car les thématiques du récit sont pourtant extrêmement fortes, intéressantes et importantes.
Je ne l'ai sûrement pas lu au bon moment.
À retenter dans quelques années, peut-être…
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