La fin d'un monde

Je découvre Xavier de Moulins avec ce roman La fin du monde. J ai été conquise.
Un roman puissant sur un poste thème qui peut être jugé banal : le chamboulement que peut entraîner la vente d une maison de famille.
La narration de la première partie est très originale : nous réussissons à reconstituer les évènements de la vie de Ludo/Luigi peu à peu. l'énonciation à la deuxième personne du singulier nous fait entrer dans la propre introspection du personnage.
Puis les points se succèdent : Estelle, la femme de Ludo et Ludo.
Secrets de famille, poids des non dits dans la construction personnelle, retour aux sources nécessaire pour faire le point sur sa vie... : un peu de tout ça autour de la vente d une maison de famille.

Secrets de famille et non dits

Xavier de Moulins est un auteur que j'aime retrouver au fil des années. Un point récurrent dans sa bibliographie : la famille. le millésime 2024 perpétue la tradition.

« Luigi, tu as la naïveté de croire que l'on peut tourner le dos au passé sans comprendre que le passé se rappelle toujours à nous, quand on n'a pas soldé tous les comptes avec lui. C'est un détail qui a son importance. »

Comment couper le cordon ombilical avec son passé? Comment rompre avec sa femme? Rompre le silence? Rompre avec ses fantômes et ses cauchemars ?
Comment soigner les blessures et fermer définitivement les pages jaunies de l'album de famille?

« Que la vie, c'est chacun pour soi, et ce duel inégal entre ton feu intérieur et ce qu'on cherche à enfoncer dans ton crâne. Qu'il convient parfois de tout oublier pour rester vivant. »

La plume est sensible et touchante, les chapitres courts. L'alternance des points de vues, du je pour Estelle et du tu pour Luigi maintiennent tension et proximité jusqu'aux dernières pages. Tu harangues Luigi, tu cherches à le faire réagir.
Et ce pistolet… que fait il là?

« Tu es la plume des puissants et le Cyrano des moins que rien. »

Xavier de Moulins nous offre un superbe roman qui se lit quasiment d'une traite. Vivement le prochain!

C'était il y a si longtemps. Ce village, ce château, ta fierté. Ses visages qui réapparaissent et ses prénoms qui s'étaient effacés.

J'avais mis tout dans un coffre fort. Mais j'ai décidé de rouvrir les portes de mon passé.

Les diapositives de mon enfance sont jaunies mais si intactes dans ma mémoire.

Je me rapproche. Les battements de mon coeur résonnent en moi. Ce château, la maison de mon passé.

Je les revois attablés à évoquer leurs destinées. Ils voulaient donner l'apparence d'être parfaits. Et pourtant, tant de secrets les entouraient.

Le silence s'éternise. Je ferme les yeux et revois toute cette famille désunie. A cause de lui. Pourquoi a-t-il décidé de le vendre ? J'étais si fier d'avoir un oncle tel que toi.

Ma grand-mère avait dans ses yeux un voile opaque de mystères. Les tapisseries de sa vie avaient perdu leur couleur mais je ne le savais pas.

Ma famille d'aristocrates brillait de mille feux aux yeux de tous. Mais les coeurs s'écaillaient. Maman, pourquoi étais-tu si triste ? Des tubes de pommade trainaient sur ta table de nuit mais ton coeur semblait si asséché de chagrin.

J'ai tout laissé derrière moi, sans un mot.

Je marche sur les ombres de ma famille. J'avais besoin de revenir le voir pour panser mon âme. Mais je perds pied en revoyant ce paysage moderne.

L'odeur des malheurs se répand dans mon coeur. Les douleurs s'incrustent dans chaque recoin de mon âme. Les murs abritent tant de mots cachés.

J'avance doucement dans ce labyrinthe de souvenirs. Je m'y perds et je hurle ma colère.

Le vent se lève. Les éclairs ternissent ce beau tableau que toute cette famille avait peint.

Le château de cartes s'effondre. Les dominos de ma vie s'effondrent un à un sur ce que j'avais construit.

C'est la fin d'un monde.

Xavier, tu signes un très beau roman sur les silences et les mystères d'une famille, sur les blessures, les mensonges et les êtres qui souffrent en secret.
Tu excelles dans la narration des histoires de famille. Ta plume soignée et délicate m'a portée dans cette si touchante histoire.

Un roman coup de coeur.

Chaque année, c'est le rendez-vous que j'attends, acheter et lire le nouveau roman de Xavier de Moulins.
J'avais hâte de découvrir ce que cette histoire allait me compter, bien que le roman soit à la 2ᵉ personne du singulier ne m'a pas dérangé, justement cela permets une immersion plus facile.

Un point commun à tous ses romans, la famille et celui n'échappe pas à la règle.

Un roman percutant, sensible et bouleversant.

Des personnages attachants, un château, une famille, des secrets et l'héritage, voilà le point d'orgue de ce roman.
Xavier manie les mots et nous fait comprendre que parfois avec le poids des années, les souvenirs et les secrets douloureux remontent à la surface.

Xavier est le maitre pour nous faire réfléchir sur la vie, l'héritage que nous allons laisser à notre famille, que parfois la fin d'un monde, c'est le début d'autre chose.

Un récit profond et émouvant qui a mis mon hypersensibilité au maximum.
Une fin qui m'a laissé sans voix et qui a laissé échapper quelques larmes, je n'avais pas envie de quitté ses personnages, cette histoire, ses mots.

La fin d'un monde, c'est un château de cartes qui s'écroule, la fin de ce roman, la fin des mots de Xavier qui à chaque fois me transporte.

Ce 11ᵉ roman est Un gros coup de coeur
Merci









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La fin d'un monde de Xavier de Moulins

Je dois avouer que j'ai un petit faible pour les affaires de famille, plus elles sont sordides et tragiques, plus je les aime. Peut-être que ça me rassure ou peut être que cela me détourne des miennes. Il me faut des histoires avec des secrets plein les armoires, des rancoeurs dans les tiroirs, des disputes qui couvent pour se terminer en non-dits ou en mots malheureux qui n'auraient jamais dû sortir des bouches. Bref j'adore les histoires de familles qui rendent fou !
C'est une gourmandise que Xavier de Moulins me sert sur un plateau d'argent.
Luigi ou Ludo, appelez-le comme vous voulez c'est de toute manière le même, revient sur un coup de tête au château. Ludo pour l'état civil et Luigi pour l'oncle. Celui-là même qui a vendu la maison de famille. On dit le château mais c'est surtout une maison cossue remplie de souvenirs d'enfance, de réminiscences de discussions avec la grand-mère tant aimée, d'images floues d'un père inconsistant.

« Tu as la naïveté de croire que l'on peut tourner le dos au passé sans comprendre que le passé se rappelle toujours à nous quand on n'a pas soldé tous les comptes avec lui »

Cette nuit, Luigi a laissé ses enfants et sa future ex-femme au bord de l'incompréhension puis il a pris la route pour régler ses comptes au château.

« Qui nait dans le mensonge le porte toute sa vie »

De surprises en surprises, Luigi va comprendre et essayer de rompre avec les chaines familiales, mettre un coup de pied dans l'atavisme généalogique et se permettre d'aller de l'avant.
Les courts chapitres alternent, le point de vue de Luigi à la deuxième personne du singulier et Estelle l'ex-femme qui elle parle à la première personne. Je ne suis pas à l'aise avec le « tu » mais les maximes et aphorismes de l'auteur a balayé ma gêne.

Je conseille « La fin d'un monde » à ceux qui prennent la généalogie pour un prétexte ou une excuse confortable, à ceux que les fantômes titillent et à tous les autres qui aiment les histoires de familles...

Ce qui m'étonne à chaque fois quand je lis un livre de cet auteur c'est que j'ai toujours le sentiment de le lire au bon moment de ma vie tellement les phrases me percutent.
Ce roman est l'histoire d'un héritage d'un lieu cher au coeur de Luigi . Un héritage qui lui échappe inexorablement suite à une décision d'Edouard, son oncle. de plus, l'homme doit faire face à son divorce avec Estelle.
Ce livre nous montre le poids des blessures du passé. Qu'elles soient les nôtres ou celles de nos aïeux. Xavier de Moulins nous montre que toutes ces blessures, il faut les panser, les soigner et les laisser cicatriser et dans le cas contraire, elles ressurgissent inéluctablement et font bien plus de dégâts.
Estelle, elle, choisi d'assumer son divorce, même si elle doit passer pour la méchante mais refuse d'abandonner son mari à son chagrin.
Ce roman nous montre le poids des secrets de famille et de leurs conséquences sur tout le reste de la famille.
Je suis sûre que ce livre saura parler à bon nombre de lecteurs.

Résumé :
"Luigi, tu es devenu si étrange depuis le coup de téléphone de ta mère. C'est elle qui t'a annoncé la nouvelle en retenant son chagrin par la peau du cou. - Édouard a vendu la maison." Une vieille famille d'aristocrates désargentés, la vente d'un château, une terre de mensonges peuplée de fantômes, la peur d'aimer, l'art de tout perdre, un revolver dans une boîte à gants. La fin d'un monde. le début d'autre chose. Après le succès de la nuit des pur-sang, Xavier de Moulins signe un roman, captivant et brûlant, qui interroge le poids de nos héritages et les conséquences de nos choix.

On assiste à une partie de billard. Tout part d' « Edouard a vendu la maison. »
Cette nouvelle fait carreau et stoppe net l'élan de Luigi.
Il y a tout dans ce roman, l'évocation des dégâts inévitables que génèrent les secrets de famille, l'éducation menteuse qui fait croire aux enfants que tout est facile, le déclassement avec les scènes de salle des ventes (avec « Drouot » de Barbara, en tête ), la fin du monde impossible à endiguer avec Luigi, qui ne peut s'empêcher de gosther ses amours et sa haine qui monte crescendo, qui n'est que son chagrin qui s'est infecté, et salement.
Avec son couple qui s'effondre, il a besoin d'un bouc émissaire pour ne pas avoir à affronter ses propres manquements .
Le courage d'aimer qu'il faut pour une vie digne de ce nom.
À chaque fois on tombe sous le charme des histoires de Xavier de Moulins, la fin d'un monde est un grand cru.

Un jour, Luigi reçoit un appel téléphonique de sa mère lui disant: « Edouard a vendu la maison. »
Cette petite phrase est le point de départ du roman de Xavier de Moulins dont je découvre ici la plume avec plaisir. Cette maison qui s'avère être une grande demeure et que tous appelaient « le château », était la résidence d'une famille d'aristocrates désargentés et a abrité la plupart des souvenirs d'enfance du personnage principal. Déjà déstabilisé par l'échec de son couple, ce dernier va s'avérer dévasté par cette nouvelle et par la perte de ce qui constituait pour lui un véritable pilier. Un beau jour, il va décider spontanément de prendre la route afin de revoir cet endroit reconverti depuis peu en Hôtel de charme. Ce voyage va nous permettre de plonger dans le passé de Luigi et de cette famille dont l'attachement forcené à son milieu et à ses principes dissimule une réalité bien moins éclatante qu'il n'y paraît, oscillant entre froideur, mensonges et lourds secrets. Un livre qui m'a beaucoup plu, tant par l'incursion qu'il permet dans un monde très fermé, que par les questions qu'il soulève sur le poids de notre passé et sur les choix, plus ou moins judicieux, qui jalonnent notre existence. Une belle écriture et un bon moment de lecture!

Tous les ans, c'est un bonheur de retrouver la plume de l'auteur.
J'ai trouvé ce roman percutant et sensible à la fois.
J'aime la manière dont l'auteur dévoile les pensées et les sentiments de ses personnages et comment il les fait vivre au travers de sa plume.
Nous pouvons nous sentir proche d'eux et les laisser nous murmurer leurs confidences telle une délivrance pour panser leurs blessures.
Les chapitres sont courts, les personnages sensibles, j'ai été attentive et impatiente pour lire leur parcours et en savoir plus.
Mais... Je reste sans voix, je voulais encore des pages, je voulais rester près d'eux, je voulais une suite, un après...
Il y a aussi ce mystère que l'auteur laisse et cela reste plaisant.
Monsieur de Moulins, j'espère à l'année prochaine !
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Je referme ce livre totalement désoeuvrée. J'ai passé toute la première partie du livre à me demander ce que je lisais, où @xavierdemoulins voulait m'emmener. Et je l'ai suivi jusqu'au château.
Ce château, cette maison, c'est un personnage à part entière du récit. C'est le centre du roman, tout tourné autour, à commencer par Luigi.
Tout n'est qu'opposition dans ce livre. Luigi et Ludo s'affrontent, chacun essayant de gagner du terrain. C'est un combat entre passé et présent, entre Édouard et sa mère. C'est celui d' une famille qui sait tout mais ne dit rien.
J'ai adoré la plume de l'auteur, l'alternance des points de vu. J'ai aimé être dans la tête de Luigi, j'ai essayé de deviner son prochain mouvement avant lui. Et cette fin ! Ces fins ! Les derniers chapitres sont dingues et toutes les pièces du puzzle finissent par s'emboîter dans ces quelques dernières pages.
Xavier de Moulins devient une "valeur sure" de ma bibliothèque.