Nous sommes maître de notre destin
une vie peut en caché une autre
Elle fut stupéfaite de la rapidité à laquelle on pouvait se sentir jugée ; une demi-seconde de silence suffisait.
- Ne parlez pas trop de vos maris, les filles. Les cousins ont dit qu'elle était veuve depuis peu..., les prévint Annette, qu'une pensée traversa soudain. Toi, Nancy, tu peux parler du tien. Tu n'en dis toujours que du mal.
Elle reprit son violon et chercha quel air joyeux et divertissant elle pourrait jouer. Tout irait bien puisqu'il était là. Il empêcherait la catastrophe. Quand un fracas déchirant retentit, elle lâcha l'instrument et se retourna d'un coup. Le bruit fendit l'air immobile comme un coup de feu, un craquement abominable, terrifiant ; il aspira l'atmosphère pour ne laisser qu'un grand vide. Suivit un bruit d'éboulement, un grondement sourd, puis un vacarme assourdissant de bois et de tuiles, entrecoupé des timbales terrifiantes du verre qui se brisait.
Parfois, il est plus facile de se rappeler les choses quand on est deux.
Peu d’hommes en avaient conscience, mais l’imminence de l’étreinte était parfois plus délectable que l’étreinte elle-même.
Il parlait d'une voix douce et feutrée, comme pour ne pas déranger la nature environnante.
Il lui sembla que le monde se détachait d'elle, tels des quartiers d'orange.
Nous n'avons jamais trouvé notre place dans la maison espagnole. Techniquement, nous en étions les propriétaires, mais la propriété suppose un certain contrôle, et personne autour de nous n'aurait pu prétendre que nous en avons eu le moindre sur les événements dont elle a été le théâtre. Les documents écrits avaient beau attester le contraire, nous n'avons jamais eu le sentiment d'être réellement chez nous. Dès le début, ce lieu nous a paru trop encombré. Cette maison était habitée par les rêves d'autres que nous les murs imprégnés de jalousie, de méfiance, de convoitise. Son histoire n'était pas la nôtre.