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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Ce livre est le troisième volet de l'autobiographie de l'auteur. Ce volume-ci a été retrouvé de manière posthume alors qu'on le croyait perdu. Je n'ai pas lu les deux premiers tomes, mais cela n'a en rien handicapé ma lecture.

L'auteur, qui vit à Budapest, retrace ses sentiments durant les dix ans qui ont suivi l'Anchluss. Il décrit la passivité d'une certaine intelligentsia hongroise, dont il fait partie comme écrivain reconnu, et l'anéantissement de la classe bourgesoise déjà sous le nazisme puis sous l'empire soviétique. Il fuira d'ailleurs son pays en 1949 pour rejoindre les Etats-Unis où il se suicidera en 1989.

C'est un intéressant pan de l'histoire, que je croyais connaître, mais vu d'un tout autre bout de la lorgnette et je me suis rendue compte comme je connaissais mal finalement l'histoire de ces pays dits de l'est, pourtant si proches.
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Il y a quelques mois, par hasard, je découvrais Sándor Márai avec Les Braises et la Soeur ..Et les quelques mots écrits sur la quatrième de couverture de "Ce que j'ai voulu taire" que je feuilletais dans la bac des livres à ranger en rayon de la Médiathèque m'ont interpellé : "Longtemps présumé perdu avant d'être retrouvé et de paraître en 2013..."...
Un hasard, qui fait bien les choses.
Un peu désuet peut-être, assez oublié des médias, Sándor Márai a le charme des vieilles choses, le charme d'un temps révolu, et le regard d'un humaniste, d'un homme sans doute désespéré, qui quitta son pays, la Hongrie en 1948, pour fuir le régime communiste..et se donner la mort en 1989
"Ce que j'ai voulu taire" est à la fois un livre de souvenirs de l'auteur, un livre sur l'histoire politique et la culture de la Hongrie, proche de nous et pourtant assez méconnu, un ouvrage dans lequel il nous livre ses états d'âme, suite à l'Anschluss et à l'invasion de l'armée nazie, suite à l'attitude de son pays pendant la deuxième Guerre mondiale...et à la mainmise de l'URSS et des communistes à partir de 1945. 10 ans de vie de la Hongrie.
Il a le mérite de nous rappeler les conséquences du traité de Trianon qui fit éclater la Hongrie au lendemain de la Première Guerre mondiale, un traité qui dépeça la Hongrie et plaça la ville natale de l'auteur en Tchécoslovaquie, pays qui le considérera comme un déserteur car il refusa d'y effectuer son service militaire.
Il souffrait d'être considéré comme "bourgeois", parce qu'il était un intellectuel. En développant ses idées et en s'appuyant sur l'Histoire de la Révolution française, il démontre tout l'intérêt des "intellectuels bourgeois" pour faire avancer un pays, promouvoir des idées de liberté. Et c'est certainement parce que ces idées, parce que cet apport de la bourgeoisie n'étaient pas partagées par le nouveau régime communiste, parce que lui, intellectuel bourgeois n'étaient plus tolérés qu'il quitta la Hongrie, pour ne jamais y revenir. On perçoit son déchirement.
Au fil des compromissions des élus, des désastres, des occupations et des censures, la Hongrie perdait son âme, son humanisme et sa culture.
bombardements
Un texte fort et visionnaire aussi : "Si l'on voulait développer les moyens de transport, l'information moderne, une industrie mondiale selon des intérêts communs, il fallait créer de plus grands alliances de grandes unités économiques qui pourraient entraîner par la suite des expériences de collaboration politique et idéologique. Si un jour en Europe occidentale, on concevait de plus grands territoires à l'intérieur de mêmes frontières et avec une monnaie commune, cela suffirait pour rendre virtuelles les frontières entre les États et les peuples danubiens ne pourraient résister à l'attraction d'un tel modèle." (P. 114)
Un pays qui a choisi la liberté en 1957 et qui aujourd'hui refuse l'arrivée de migrants

Lien : https://mesbelleslectures.co..
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Aujourd'hui je veux vous parler de ce court essai de Sándor Márai, qui revient sur les années sombres de la Hongrie, de 1938 à 1948.

🇭🇺 Ce grand écrivain hongrois, dont j'ai adoré les romans que j'ai pu lire de lui (Les Étrangers, Les braises, La soeur) nous propose une analyse historique de la période, afin d'essayer de comprendre la fascination qu'a exercé le nazisme et l'adhésion qu'il a rencontré chez tant de Hongrois.

🏰 Il revient sur la société féodale, avec une classe nobiliaire qui détient les terres, une faible industrialisation et une bourgeoisie très conservatrice. Il met en lumière le parcours de quelques hommes d'État, tels que Bárdossy - contraint par l'Allemagne nazie à déclarer la guerre à Moscou sans passer par le Parlement ou Bethlen, Premier ministre qui n'a pas sur gérer les revendications sociales des années 30.

🇪🇺 Márai a également quelques réflexions intéressantes sur l'Europe et le pouvoir d'attraction de l'Ouest où le rapprochement de la France et de la RFA est à l'oeuvre. "Si un jour en Europe occidentale, on concevait de plus grands territoires à l'intérieur de mêmes frontières et avec une monnaie commune, cela seul suffirait pour rendre virtuelles les frontières entre les États, et les peuples danubiens ne pourraient résister à l'attraction d'un tel modèle".

📝 Un court essai qui mélange apport historique et éléments personnels, ce qui rend la lecture vraiment passionnante. Je vous le recommande!
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