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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cet ouvrage regroupe 8 nouvelles s'attachant chacune à un personnage dans l'entourage de la maisonnée de K. K. Harouni à l'organisation féodale. La relation est parfois lointaine (par exemple dans la première nouvelle, le personnage principal est un juge qui s'occupe d'une affaire de femme brûlée. le beau-père de cette femme est le cuisinier du neveu de K. K. Harouni) mais permet de présenter des aspects différents de la société pakistanaise.

J'ai beaucoup aimé ces nouvelles. En quelques traits, l'auteur arrive à donner de la profondeur aux personnages et à nous faire vivre leurs angoisses, leurs attentes et à nous faire toucher une partie de leur âme, à nous faire pénétrer dans le microcosme de chaque personnage.
J'ai cependant été plus touchée par les 4 premières nouvelles qui relatent la vie des domestiques et des petites gens que des 4 dernières qui s'attachent plutôt aux pakistanais très riches, étudiant dans des pays étrangers, avec des pieds-à-terre dans les villes du monde entier, se déplaçant en jet et buvant du champagne. C'est clairement un effet recherché par l'auteur qui montre la vacuité de ce monde-là qui étale ses richesses et qui est servi par une foultitude de domestiques.

Les inégalités fortes au sein de la société pakistanaise sont ainsi vécues et ressenties (on est en fait resté dans une société féodale) et on comprend que ces deux mondes n'entrent jamais en collision. le titre anglais “in other rooms, other wonders” rend très bien l'impression du recueil : les gens vivent les uns à côtés des autres sans chercher à se connaître et à se mêler (ce titre est beaucoup plus adapté que le titre français que je n'ai toujours pas compris à la fin de la lecture).

Si je devais donner une impression pour ce recueil, ce serait tristesse. Tristesse de voir ce que cherchent ces personnages, en particuliers ces femmes, ce qu'elles considèrent inaccessibles, ce qu'elles sont heureuses d'obtenir alors que ça me semble couler de source (une indépendance, une sécurité, des relations sociales apaisées et non fondées sur la contrainte ou la dépendance). Beaucoup de ces femmes m'ont touchées:
- Saleema qui découvre qu'un homme peut aimer sa présence avec douceur et qui pour cette douceur lui confie sa vie. le bonheur de ce couple autour de leur enfant, détruit en un instant à la mort du maître.
- Zainab qui rêve d'avoir un enfant et supplie son mari dont elle est la 2ème épouse de lui confier la dernière née de son fils, qui est déçu d'avoir une fille et ne s'en occupe pas.
- Et toutes ces premières épouses qui ont épousé leur mari au début de leur vie, n'ont jamais été aimées et sont délaissées dans leur vieillesse.

Tristesse de voir ce poids des traditions qui semble inébranlable et qui broie les espoirs les uns après les autres. J'ai d'ailleurs été surprise de l'absence de la religion dans ces nouvelles, qui ne participe en fait pas ici à l'enfermement des personnages et qui est bien découplée de la tradition qui faut elle combattre.
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Captivant et dépaysant!

http://sabariscon.wordpress.com/2014/08/27/la-saison-des-mangues-introuvables-daniyal-mueenuddin-buchet-chastel/
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J'avais déjà lu des romans indiens, mais jamais de romans pakistanais :)



C'est chose faite maintenant avec ce roman ou plutôt cet ensemble de nouvelles de Daniyal Mueenuddin.



En effet, tous les récit de cet ouvrages ont pour point commun K.K. Harouni, un propriétaire terrien. Elles mettent en scène des membres de sa famille, des contremaîtres cupides et corrompus, des employés négligents ou au contraire très besogneux ...



Dans une ambiance très féodale où les écarts de richesse entre très riches et très pauvres dépasse les standards occientaux, ces histoires se déroulent dans une ambiance de fin de règne, dans la chaleur et la poussière en attendant que vienne la mousson ...



J'ai retrouvé dans cet ouvrage des réminiscences de certains romans indiens comme ceux de Bulbul Sharma dans les odeurs de cuisine et les plats préparés comme celui fait récemment par l'Homme :)



En bref, j'ai aimé cette plongée dans le Pakistan des années 70 et je vous conseille vivement ce roman :)
Lien : http://les.lectures.de.bill...
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Plutôt qu'un roman, La saison des mangues introuvables est un recueil de nouvelles qui racontent les histoires de personnages liés de façon plus ou moins proche au riche propriétaire K.K. Harouni. le tout dresse un tableau assez tragique d'une société pakistanaise traversée par la corruption et le clientélisme. La vie des pauvres et notamment des femmes y est particulièrement précaire car quand la protection disparaît, il ne reste que des comptes à rendre. Certains personnages arrivent ainsi à sortir un instant la tête de l'eau, à vivre quelques années clémentes avant que le destin ne les frappe à nouveau. Cette fatalité de la misère me fait penser à Zola (la fin pathétique de Gervaise dans L'assommoir mais en même temps cela fait bien longtemps que je l'ai lu).

En quatrième de couverture il est indiqué que cela se passe "à la fin des années soixante-dix (...) tandis que décline l'ordre féodal du Pakistan". Cependant dans l'ouvrage il n'y a aucune indication de date et mis à part le port de pantalons pattes d'éléphant et de cols roulés cela pourrait aussi bien se passer aujourd'hui. Quant à l'ordre féodal, la gestion des récentes inondations dans ce pays a montré, il me semble, la faillite de l'Etat et la prédominance des relations de clan.

Au total, c'est un livre que j'ai apprécié bien qu'il ne soit pas très optimiste. le fait que les histoires soient courtes apporte une tension qui donne envie de connaître la fin. On se doute vite qu'elle ne sera pas gaie.
Lien : http://monbiblioblog.revolub..
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Pakistan, années 70. A travers huit récits, Mueenuddin nous dresse le portrait d'un pays sortant tout juste d'un système féodal, un temps où les petites gens, domestiques, chauffeurs, cuisiniers et même électriciens, dépendent de la générosité (et de la tolérance) du "seigneur" de la région... Aucune de ces histoires n'est heureuse, tendre ou même juste; toutes sont tristes, sans espoir et montrent combien la vie des modestes est totalement dépendante de leur maître : d'un jour sur l'autre, tout peut être perdu !
J'ai vraiment beaucoup aimé ce livre. Au delà du côté archaïque et démodé de la vie de ces petites gens pour l'occidentale que je suis, de l'absence de justice, du peu de scrupules et d'honneur des personnages, ce livre est un vrai dépaysement ! Daniyal Mueenuddin décrit avec beaucoup de détails et de soins les différents personnages mais aussi la campagne environnante (vergers de manguiers, champs de coton, de canne à sucre, ...) que l'on y prend goût et qu'on arrive (presque) à oublier l'actualité peu enviable de ce pays ! Les différents protagonistes sont, malgré tout, très attachants et j'ai eu envie, même si cela est resté illusoire, que leur vie soit meilleure, que l'espoir leur soit possible ... Un très bon livre pour découvrir le Pakistan ! ;-)

Dans "La femme brûlée", deux frères cachent un misérable vol en brûlant la femme de l'un, l'accusant du délit ! Mais puisque que le père du mari travaille pour le neveu de Mr K.K. Harouni, le grand propriétaire terrien, qu'auraient-ils à craindre ? Après tout, cette femme, prise de remords pour le vol commis à l'encontre de son beau-père, s'est tout simplement suicidée : qui pourrait prouver le contraire ? ... où l'on découvre qu'une femme n'a que peu d'importance et la justice encore moins pour qui connaît "le maître"...

Dans "Nawabdin l'électricien", un technicien particulièrement doué, permet à ses clients (dont K.K. Harouni) d'économiser sur leurs factures d'électricité en freinant le disque du compteur... Plus très jeune et marié à une femme très fertile, avoir une moto lui permettrait non seulement de couvrir plus de distance par jour pour accomplir son travail mais rehausserait son statut auprès de ses congénères...

Dans "Saleema", une jeune fille de vingt-quatre ans, mariée à un drogué, devient la maîtresse de Rafik, le vieux serviteur de K.K. Harouni, le grand propriétaire terrien (encore lui !). Elle goûtera, le temps de quelques mois, au bonheur d'être aimée, choyée, avant d'être abandonnée...

Lire la suite :
Lien : http://loumanolit.canalblog...
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