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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
C'est le ressenti de Sandrine57 qui m'a donné envie de découvrir le premier roman de ce scénariste japonais.

le narrateur, désabusé, perdu dans la vie , traînant son sentiment de vide d'un bar à l'autre , exerce d'ailleurs ce métier. Un coup de fil va l'obliger à se confronter au passé , alors qu'il partageait la vie de Renko, réalisatrice prometteuse. Car Son, le chat qu'ils avaient recueilli va mourir. Son ex-compagne, maintenant mariée à Miyata, lui demande de venir voir Son.

Et voilà que se crée une curieuse relation à trois, autour du beau chat roux, de plus en plus affaibli par une insuffisance rénale. Regrets, jalousie, méfiance restent sous-jacents mais c'est l'amour voué à Son qui se révèlera essentiel...

Au-delà de sa mort, les personnages arriveront, non sans mal, à se libérer de la prison de leurs souvenirs.

Une chronique douce-amère d'un couple qui se délite, analysée avec subtilité , et un chat attachant, sensible , et révélateur d'affections profondes, de sentiments inexprimables. Un moment de lecture émouvant.
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Les chats ne rient pas est le premier roman de Kosuke Mukai, scénariste de films reconnu au Japon. Et c'est une bonne surprise. L'auteur a placé ses personnages dans cet environnement cinématographique qu'il connaît bien : Hayakawa, le narrateur, est lui-même scénariste, et son ex-femme Renko est réalisatrice. Entre eux, comme le fil qui les reliera bien au-delà de leur séparation, leur chat, Son. Renko qui a gardé le chat s'est remariée avec un journaliste, Miyata. Lorsque Son vieillissant tombe gravement malade, elle rappelle Hayakawa pour veiller sur lui en leur absence. Hayakawa ne tarde pas à croiser le mari, un type plutôt compréhensif au bon fond, qui malgré tout est un peu jaloux de voir l'ex de sa femme débarquer. Pourtant, peu à peu, après la méfiance vient l'acceptation et la tolérance entre ces deux hommes qui comprennent l'importance de Son dans le coeur de Renko et dans leur histoire à tous les trois. Jour après jour, on surveille l'état du chat, on partage le dîner. Les souvenirs reviennent à la surface dans l'esprit de Hayakawa. le début de l'amour avec Renko, très vite pourri par une sorte de rivalité d'égo entre deux partenaires qui l'étaient aussi au travail, le désir et la peur de procréer, et finalement l'absence d'enfant après cinq ans de vie commune, comme une blessure indélébile, ses infidélités à lui, pour une hôtesse de bar qui se fichait pas mal de lui, bars tokyoïtes où il n'a que trop pris l'habitude de noyer un mal-être grandissant. Depuis, il a rencontré Mari, patronne de bar, sérieuse, sympa, mais indépendante et préoccupée par le cancer de sa mère qui vit plus au nord dans l'archipel. L'occasion donc pour Hayakawa de repasser le film de sa vie, dont il semble parfois spectateur, un peu dépassé. Mais n'est-ce pas un peu le lot commun, dans la force de l'âge, d'être passé par la naissance de l'amour, le mariage, et bien souvent le divorce ? Miyata lâche du bout des lèvres à Hayakawa qu'il a eu une longue histoire avec une autre femme avant Renko, et qu'il a un grand fils. Et d'ailleurs, le couple Renko-Miyata va-t-il si bien que cela ? A en juger par les silences de Renko interrogée indirectement sur le sujet par Hayakawa, on peut en douter…Chacun des trois protagonistes a ses blessures intérieures, ses doutes, ses failles, et ce chat les rapproche, apaise les tensions, fédère les énergies, relativise les rancoeurs.

Si le début du roman fait craindre une histoire un peu mièvre et feel good autour du gentil chat, l'auteur campe peu à peu son décor, ses personnages, et donne du corps à leurs réflexions et dialogues. C'est bien ici la complexité des relations humaines, et amoureuses qui se trame. L'expérience cinématographique de l'auteur est mise en oeuvre pour camper les scènes, qu'on imagine comme filmées. L'ambiance surtout est à mon sens très japonaise. Les différents quartiers de Tokyo défilent sous nos yeux, ainsi que les bons petits plats nippons. La pudeur et la retenue d'expression toutes japonaises sont bien perceptibles. Et puis ces femmes japonaises qui enfin commencent à vivre leur indépendance, elles qui désormais si souvent à 50 ans n'ont pas enfanté, et sont divorcées ou célibataires…Quant au chat, il est décidément l'animal chéri des japonais, il est l'objet de bien des romans. Ici, il est finalement d'abord un prétexte, un lien et même le ciment qui relie les personnages. L'auteur décrit remarquablement son comportement, notamment dans ses souffrances ultimes. C'est assez bouleversant de réalisme, quand on sait d'expériences répétées que la fin se déroule exactement de cette façon. L'émotion jaillit de ces pages dures, mais sans pathos excessif, le ton est juste, simple. Au passage, nous sommes instruits sur les rites funéraires au Japon (au 49ème jour après la crémation, une cérémonie consiste à porter au caveau familial l'urne funéraire du défunt conservée jusqu'alors chez la famille). Au terme de sa mission un peu tragique, Hayakawa devra tourner des pages de sa vie, et pourra sans doute lui redonner un sens en repartant de zéro.

Un bon premier roman, plus subtile et complexe que prévu, bien écrit, qui nous emmène dans le Tokyo d'aujourd'hui tout en touchant à l'universel, confirmant le talent protéiforme de Kosuke Mukai, désormais aussi un écrivain à suivre.
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Il était scénariste, elle, réalisatrice. Ils formaient un couple à la ville comme à la scène. Et puis, à l'instar des histoires qu'il écrit, leur amour a connu trois temps : la rencontre, la passion, la séparation. Depuis, Hayakawa n'a plus revu Renko même s'il a suivi sa carrière et sa vie amoureuse de loin. Renko s'est marié avec un journaliste, Miyata. Leur histoire est donc bel et bien terminée, mais quand Renko le contacte pour lui apprendre que Son, le chat qu'ils ont adopté ensemble est en fin de vie et qu'elle souhaite qu'il l'accompagne dans ses derniers instants, Hayakawa n'hésite pas très longtemps. Il renoue le contact avec Renko, fait la connaissance de son mari et s'occupe avec eux de Son, le chat roux et affectueux qui fut le témoin de leur amour passé.

Simplicité et délicatesse autour de trois personnages et d'un chat. Une manière toute japonaise d'aborder les sentiments, parfois tempétueux, mais qui s'expriment toujours avec retenue. Renko ferait tout pour prolonger la vie d'un chat qu'elle adore, quitte à revoir un homme pour lequel elle a souffert. Miyata accepte cet intrus malgré sa jalousie, pour l'amour de sa femme et de son chat. Et pour Hayakawa, c'est peut-être l'heure de la rédemption, lui qui tout entrepris pour gâcher sa relation avec Renko, jalousant sa réussite professionnelle, la trompant et laissant leur couple se déliter à force de soirées passées dans les bars à écluser des whiskies. En veillant sur Son, il se souvient de cette période de sa vie, de leur rencontre, de leur amour, leurs projets, leurs frictions et leur cruelle séparation. Cinq ans après, il ne reste que Son qui va leur permettre de tourner la page.
Peu de pages mais beaucoup d'amour, de bienveillance, de sérénité et bien sûr une boule de poils qui s'en va lentement, discrètement, laissant derrière lui des personnages enfin apaisés. Un petit bijou de délicatesse.
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Ils se sont rencontrés, aimés puis séparés. de leur histoire ils auraient pu faire un film. C'est ce qu'ils ont fait. Renko, la réalisatrice chevronnée, l'a mise en image sur un scénario écrit par Hayakawa. Ils n'ont pas eu d'enfant, ils avaient un chat, Son, c'est Renko qui en assure la garde.
Quand Son tombe gravement malade Renko appelle Hayakawa pour l'assister et veiller sur Son avec l'accord tacite de Miyata son époux. Un trio improbable se forme uni au chevet d'un chat mourant... Mais ce roman inclassable nous parle au coeur, de chat bien sûr mais surtout d'il, d'elle de nous face la vie, à nos sentiments si souvent tus par peur de blesser ,aux choix faits, à faire ou que nous aurions pu faire..
Un roman tout en douceur qui ne peut laisser le lecteur indifférent .
Merci à toi @sandrine57 et à ta critique , une bien jolie découverte!
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« Les chats ne rient pas », est le 1er livre de Kosuke MUKAI, qui est l'auteur de nombreux scénarios de films.
Un livre d'actualité et intemporel à la fois, quand on pense, et au bien-être animal, et à ces lieux consacrés aux chats, au Japon, où des personnes viennent passer un moment en leur compagnie, pour quelques yens… Solitude de l'humain, qui a besoin de la douceur et de la quiétude que peuvent lui apporter l'animal…

Ici, dans ce roman, c'est un vieux chat malade, Son, qui est en grand besoin d'affection et de réconfort de l'homme. Il est à l'article de la mort.
Trois personnes vont s'organiser pour prodiguer à ce chat en fin de vie, des soins attentifs et affectueux au quotidien.
« Mais vous ne croyez pas que l'amour qu'on éprouve est le même, qu'il s'agisse d'un humain ou d'un animal ? »

On fait tout d'abord connaissance avec Renko et Hayakawa, qui, quand ils vivaient ensemble, avaient élevé ce chat. La troisième personne, c'est Miyata, qui est marié maintenant à Renko. Ils sont tous les trois fort occupés professionnellement, et vont devoir s'organiser de façon à ce que l'un d'entre eux soit présent au chevet du chat, pendant que les autres sont au travail.

Renko a toujours été très attachée à sa petite boule de poils, et elle appelle à la rescousse Hayawata, quand elle constate que la santé de Son décline de jour en jour… Hayawata accepte de venir chez elle pour s'occuper de soigner Son. Au départ, le mari de Renko, Miyata, ne voit pas d'un bon oeil la présence de Hayawata, qui a tant de souvenir en commun avec Renko… Un sentiment de jalousie et de rivalité s'installe entre les deux hommes… d'autant plus aussi, que le couple Renko-Miyata s'use peu à peu…

Retours sur le passé… remords et regrets de la part de Hayawata qui se reproche d'avoir été trop porté sur l'alcool, alors qu'il partageait la vie de Renko… motif qui avait causé leur séparation…
Des passages du passé du couple et du moment présent, alternent. Evocation du changement considérable de leur vie quotidienne avec l'adoption de leur chat, trouvé par un ami dans un sale état et tout de suite choyé…

L'écriture est agréable, cinématographique. Les personnages sont bien campés, les scènes se déroulent comme si nous étions nous-mêmes dans la pièce… Les attitudes du chat et des humains sont décrites avec beaucoup de minutie et de réalisme.
On sent que Kasuke MUKAI est à la fois amoureux des chats, et curieux des relations humaines.

Au fil des jours, avec cette obligation de soigner le chat et avec l'affection qu'ils lui portent, en le veillant, se relayant, se parlant, se confiant, le trio va progressivement réussir à trouver un terrain d'entente acceptable, mettant ainsi de côté les tensions et les désaccords qui les séparent…
Les souvenirs vont affluer, au détour d'une conversation, d'un objet, d'un plat cuisiné, d'un geste…
Une ambiance très intime propice à la réflexion, au retour sur soi, à la compréhension de ses erreurs, à la guérison des blessures et à la naissance d'une nouvelle vie…
Lorsqu'on a une obligation d'atteindre un objectif collectif, n'est-il pas possible de construire une quelconque cohabitation pour tous ?

Vous l'aurez compris, ce roman n'est pas une simple histoire attachante centrée sur les derniers jours de la vie d'un chat bien-aimé.
Dans ce livre, le chat apparaît véritablement comme celui qui va réunir ces trois êtres qui ont des difficultés relationnelles. Il sera leur trait d'union, le lien bienveillant qui va favoriser leurs rapprochements.
Ce roman démontre, en quelque sorte, l'importance d'un animal domestique pour réguler les relations entre les humains, bien peu
tolérants !

« Les chats ne rient pas » est un roman sympathique, qui se lit facilement, mais sous son apparente légèreté, se cache toute la complexité des rapports humains et du contrôle de sa propre destinée.
Ne faut-il pas parfois observer, écouter, sentir, pour enfin y voir clair et poursuivre son chemin ?
Commenter  J’apprécie          3010
C'est l'histoire d'un homme (je lui donnerais 30-40 ans), scénariste à la dérive. L'alcool et les bars typiques de Tokyo sont ces amies.
Son ex-amie le rappelle. le chat qu'ils avaient adopté ensemble est mourant.
Accepterait-il de venir prendre soin de lui et l'accompagner avec elle.
Elle est mariée.

Point de triangle amoureux ici. Mais trois adultes, un peu abimés par la vie.
Trois adultes qui tentent d'appréhender la vie commune, la pression sociale, la routine qui engloutit le désir, l'amour, l'écoute.
Le narrateur, en prise avec l'alcool, ne sait comment nouer une relation durable.
Ses amis, ses collègues semblent parfois lui servir de modèle, d'idéal. Quelle idée trompeuse et dangereuse…
Les apparences d'une vie heureuse sont elles un piège pour les proches ?

Attention c'est un roman japonais ! Donc une certaine retenue des émotions, des sentiments sont de mise.
Il y a aussi une certaine lenteur et douceur.
Le personnage principal raconte et je perçois au travers de son récit ce qui n'est pas dit.

Un des points du roman est la mort d'un chat de leur chat.
Pourquoi lire un roman sur ce thème ?
Et bien, j'ai toujours voulu “avoir” un chat (avoir … quel verbe inapproprié …) J'écris cette chronique alors que la mimie qui partage notre vie depuis 19 ans est confortablement allongée sur son coussin sur le bureau.
Elle est en pleine forme pour de nombreuses années encore, j'espère.
La lecture me permet d'explorer par avance des territoires que je vais bientôt (le plus tard possible) parcourir.
Cet aspect du roman est évidemment très touchant, très fort.
Ce chat sert de trait d'union entre ces êtres qui n'ont pas de plan, pas de carte pour trouver leur place.

L'auteur est également scénariste. Je me demande à quel point le roman est autobiographique.
Ressent'il dans la vie, la même solitude qui se dégage de son roman ?

En conclusion

Un roman qui ne pourra toucher tout le monde mais touchant il le sera pour ceux qui se retrouvent dans les thèmes abordés
Lien : https://post-tenebras-lire.n..
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Lorsqu'on est un vieux chat, on se fait dorloter et soigner sans relâche, jusqu'à ce que la mort survienne, sans tenir compte des avis selon lesquels abréger les souffrances d'un être en fin de vie est aussi un acte d'amour. "Son" ne fait pas exception, lui qui est passé de l'état de chat errant à celui d'un être fétiche, amoureux exclusif de sa maîtresse Renko, cinéaste de son état. Lorsque celle-ci rompt avec son compagnon Hayakawa, scénariste, pour se marier avec Miyata, un homme très occupé par son travail, le chat va rester comme un lien invisible entre eux. Devenu vieillissant, et nécessitant des soins constants, elle va appeler à l'aide son ancien compagnon, pour qu'il subvienne à ses besoins en attendant sa fin prochaine. Comme on s'en doute, la survenue de cet ex qu'on n'attendait pas va bousculer certains équilibres dans le couple. Les souvenirs surgissent, les regrets aussi, mais chacun va apprendre à mieux se connaître au-delà des réactions de rejet immédiates. Un roman tout en finesse, imprégné d'un profond désenchantement, dans une écriture sobre allant droit à l'essentiel.
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Ne vous dites pas "encore un énième livre sur les chats", parce que ce roman ne parle pas que de nos compagnons félins. Chat bien sûr il y a, mais l'animal donne en réalité une bonne excuse à l'auteur pour planter l'histoire et décomposer les sentiments de ses personnages.
Les soins d'un chat en fin de vie vont rapprocher trois personnes pour former un trio intriguant, ce qui va engendrer une introspection personnelle de la part du personnage principal. Bon moyen pour lui de s'arrêter et réfléchir à sa vie, à la façon dont il en est arrivé là, à ses défauts et ses erreurs de parcours. C'est un bon premier roman, agréable à lire.
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Vous me dites... encore une histoire de chat !
Peut être., mais pas que.
Au final j'ai aimé ce conte de la vie ordinaire où les instants de chaque jour deviennent des moments qui méritent d'être mentionnés .
Et la fin du roman n'est pas forcément celle que l'on pourrait attendre, et pourtant c'est celle qui me convient le mieux .
Très bonne lecture.
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Une paranthèse de simplicité et d'émotions pour ce court roman.
On y rencontre un duo qui se métamorphose tantôt en trio, ou en quatuor d'humains liés par des sentiments forts. Et puis ils gravitent autour d'un chat malade, catalyseur de leurs émotions, qui leur permet dans sa passivité d'exprimer ce qu'ils ont gardé en eux, retenu, retiennent...

Les histoires des uns et des autres se superposent et se lient habilement. On est même dans une mise en abîme presque une fractale autour d'une histoire, dans un livre, dans un scénario de film et ainsi de suite.
J'ai trouvé que c'était très habilement tourné. Et j'ai apprécié cette complexe structure sous couvert d'une simplicité dans l'écriture.

Ayant moi même des chats catalyseurs d'émotions, je reconnais avoir été particulièrement touchée par cette histoire, mais ce ne serait peut être pas le cas de tout le monde.

Une belle découverte, merci à la librairie Lagiraf pour le conseil lecture !
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