Léopold a dix-sept ans en 1945. Roumain germanophone, il est à ce titre sur la liste de ceux qui seront envoyés par les Soviétiques en camp de travail en Sibérie. Mal à l'aise avec son homosexualité vécue mais dissimulée à ses proches, il ne tente rien pour se soustraire à cette déportation. Suite à un voyage de plusieurs semaines en wagon à bestiaux, où les individus perdent vite toute dignité, il arrive au camp.
La faim l'obsède davantage que le froid et toutes les autres épreuves. Il l'évoque abondamment, de même que son activité forcée et éreintante de manoeuvre en bâtiment. Si ses souvenirs d'enfance et ses relations avec les autres détenus sont abordés dans le récit, le narrateur décrit plus longuement les matériaux manipulés (ciment, houille, brique, sable, charbon…) - ce qui peut surprendre.
Je suis navrée de ne pas avoir aimé ce livre, de m'y être ennuyée. Malgré les conditions éprouvantes de la détention de Léopold, je n'ai pas réussi à éprouver la moindre empathie pour lui. Sa froideur apparente explique peut-être cela ? "(...) je tente toujours de me persuader que je n'ai guère de sentiments. Si je prends une chose à coeur, elle ne m'affecte pas outre mesure. Je ne pleure presque jamais." (p. 221-222)
La présentation de l'éditeur indique : "sous la plume [d'Herta Muller], le camp devient un conte cruel, une fable sur la condition humaine". Même si de nombreuses réflexions m'ont touchée, émerveillée (comme en témoignent les extraits recopiés), je n'ai ni accédé à ce niveau allégorique, ni adhéré à la langue imagée de l'auteur, j'en suis désolée... J'ai probablement eu tendance à comparer à 'Ce qu'ils n'ont pas pu nous prendre', également sur les déportations staliniennes mais beaucoup plus descriptif, plus abordable.
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Leopold est embarqué dans un camp de travail en Russie en 1945. Nous suivons par petites tranches de vie son quotidien. C'est dur et froid.
Nous ne nous attachons pas au personnage principal qui se déshumanise et survit juste. Il n'y a plus d'affect seulement l'ange de la faim et le mal du pays.
J'ai eu beaucoup de mal à finir ce "roman " sans intrigue qui nous relate le quotidien de ces déportés dans des camps que nous connaissons moins bien que les camps de travail allemands. L'atmosphère est lourde et nous ne pouvons qu'être tristes de savoir que ça a existé.
Des termes allégoriques voire oniriques mais redondants, et en même temps 5 ans de travaux forcés difficiles cest indéfinissable.
Un livre pour ne pas oublier.
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Description du camp, des corps, de la nourriture etc, on ne s'attache pas au personnage principal qui nous fait en somme une "visite guidée" et de plus morcelée car chaque chapitre a un thème. Non franchement je me suis ennuyé et ai lu la deuxième moitié en diagonal après avoir bien tiré pour lire la première.
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Malgré la gravité du sujet, je ne suis pas parvenu à me représenter le contenu de ce récit haché en bluettes naïvement enfantines pour aborder une expérience existentielle que l'on peine à ne pas imaginer unitaire.
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L'histoire de Leopold, roumain germanophone, déporté dans un camp de travail en Russie en 1945 aurait pu être touchante. En effet, les conditions de travail et de vie, la faim, le froid, le manque d'hygiène forment le point commun des nombreux chapitres de ce roman mais il manque le liant. J'ai eu l'impression de lire des nouvelles très courtes sur ces thèmes et j'ai donc été très déçue. Herta Muller ne m'a pas convaincue dans un style trop froid, sans suspense et sans liant.
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