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Critiques filtrées sur 3 étoiles  
Une superbe couverture, un titre poétique, pour un roman sombre abordant l'horreur et la souffrance dans des camps de travaux forcés.

Le roman débute en Roumanie en janvier 1945, quand une partie de la population germanophone de Transylvanie est déportée dans un camp de travail en Russie. Ecrit à la première personne, il s'agit de confidences, sous forme de chroniques, d'un jeune homme déporté à 17 ans. Il s'est retrouvé sur la liste russe : « Aucun de nous n'avait fait la guerre, mais pour les Russes nous étions responsables des crimes d'Hitler, étant allemands. » (p. 40)
Soixante ans après, la nuit, il est encore hanté par les souvenirs de cette vie au camp qui lui reviennent à partir des objets, il est alors au bord du malaise : « J'ai des lourdeurs d'estomac qui me remontent jusqu'au palais. La bascule du souffle est chamboulée, je suis hors d'haleine. » (p. 30) le roman, construit en cours chapitres, énumère et décrit ces objets et la vie de déporté de façon aléatoire pour le lecteur, un peu comme arrivent les souvenirs douloureux dans sa mémoire, « chamboulant » cette « bascule du souffle ».
Il a un rapport particulier aux choses et aux objets qui s'animent, qui deviennent sujets des verbes et interagissent avec l'homme. La réalité est-elle si dure à affronter qu'il adopte cette réaction comme une échappatoire ?
Le récit prend alors un ton onirique : le ciment boit, la pelle se transforme en coeur et s'adresse à lui directement, la faim apparait sous la forme d'un ange, l'arbre est hors de cause si l'on vous bat, le mouchoir est « le seul être à se soucier de moi »… La réalité est totalement déformée et on ne sait plus trop où est l'humain dans tout ça. Il lutte contre la faim, le froid, la fatigue, la peur. Toutefois malgré la noirceur du quotidien, une infime note d'espoir transparaît dans cette vision onirique. Une certaine force émerge de ce personnage qui jamais ne se plaint de son sort, qui se contente de témoigner, d'expliquer l'impensable.

Si j'ai apprécié le début de ce roman, découvrant une part d'histoire, j'ai trouvé ensuite quelques longueurs dans l'énumération qui s'ensuit, me demandant où l'auteur voulait en venir, car il n'y a alors plus d'intrigue. Une fois dans le camp, une routine s'installe et le temps s'étire. Puis la libération arrive, le récit rebondit et le personnage tente de nous dévoiler le vertige de la liberté retrouvée. J'ai toutefois été sensible à la poésie qui ressort de cette écriture.

Un écrit poignant, original dans sa forme d'écriture, sur un sujet plutôt méconnu (ou tu). A découvrir, c'est certain.
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J'ignorais totalement que la population germanophone de Roumanie avait été contrainte d'intégrer des camps de travail russes après la guerre. C'est l'histoire qui nous est contée ici, violente, une histoire de froid et de faim, de cruauté, de solitude pour un jeune homme arraché à sa famille.
Avec une écriture poétique et onirique, l'auteure montre le lent basculement dans la folie.
Un récit hypnotique et dur.
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Personnage dérangeant que ce Léopold. La passivité incarnée. Mais n'est-ce pas pour nous rappeler de ne pas l'être ?
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Leopold a 17 ans en 1945 et comme tous les Allemands vivant en Roumanie il est déporté dans un camp de travail forcé en Russie.
C'est avec de courts chapitres qu'Herta Müller nous fait entendre la voix de Léopold qui passera cinq années au goulag.
Le récit se présente comme une histoire morcelée par fragments, une photographie instantanée sur un moment (les saisons, Noël…), un objet (le ciment, la pelle, le bois, le mouchoir…), un lieu (La cimenterie, les baraquements, la tuilerie, l'usine de charbon…), un évènement (la mort d'une détenue, le vol du pain, les dix roubles trouvés par terre…) et bien sûr le quotidien (la soupe, le pain, les vêtements…)…
La vie quotidienne du camp est décrite de façon très crue.
L'écriture est sobre et jonchée de métaphores poétiques.
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