Miss Charity, premier tome d'une bande dessinée réalisée par
Loïc Clément et
Anne Montel est une adaptation du roman de
Marie-Aude Murail paru en 2008 et inspiré librement de la vie de
Beatrix Potter.
J'avais adoré ce roman chaleureux et plein de fantaisie abordant les thèmes de l'enfance, de l'indépendance de la femme, des sciences…Il fait partie de ma liste des 10 premiers romans jeunesse préférés.
C'est l'histoire d'une petite fille issue d'une famille de la haute société anglaise victorienne de la fin du 19e siècle. Charity est vive et curieuse mais solitaire par la force des choses (ses soeurs sont décédées et les parents n'élèvent pas leur enfants à cette époque). Elle s'ennuie et va se passionner pour toutes sortes d'animaux qu'elle tente de dresser ou dont elle prend soin. Elle rêve à un autre avenir que celui qui est tracé pour elle.
Bref, quand j'ai appris la parution de cet ouvrage, je me suis donc précipitée dans ma librairie préférée afin de l'acquérir. J'ai attendu un certain temps avant de le commencer car je voulais prolonger au maximum le plaisir de le découvrir et quand je l'ai ouvert, je ne l'ai pas refermé avant d'avoir terminé !
Si l'on parle tout d'abord du livre en tant que support ou objet, il est important de mentionner ici sa grande qualité. Une multitude de petits détails auxquels les amoureux des livres seront sensibles. La charte graphique et l'illustration de la couverture, la toile d'un bleu profond ainsi que le papier très naturaliste du deuxième de couverture en font un bel objet.
Cette adaptation est très fidèle au récit d'origine ; le scénario est très bien adapté. On retrouve la même héroïne attachante et combative.
Dès le départ, cette belle histoire se prête très bien à un format de bande dessinée. Mais ce qui lui donne vraiment sa valeur ajoutée, ce sont les aquarelles d'
Anne Montel. Comme un clin d'oeil ou une mise en abyme de l'apprentissage de Charity à la peinture lorsque sa gouvernante française lui apprend à utiliser ses aquarelles.
Les couleurs sont très douces et recréent l'ambiance poétique et onirique du roman. Sous son pinceau, on assiste à la naissance de la passion de Charity pour le naturalisme. Les animaux prennent vie et mettent en scène un joyeux brouhaha. La disposition des bulles et des petits encarts reprenant le fil narratif du récit permet de théâtraliser l'ensemble.
Je dirai pour conclure que cette adaptation était nécessaire ! Les deux se complètent très bien. Ce premier tome est vraiment réussi et j'ai hâte de pouvoir lire la suite même si les amis de Charity que nous sommes connaissent la fin !