Citations sur Sauveur & fils, tome 1 (160)
Non. Parce qu'on ne sauve pas les gens d'eux- mêmes, Lazare. On peut les aimer, les accompagner, les encourager, les soutenir. Mais chacun se sauve soi-même, s'il le veut, s'il le peut. Tu peux aider les autres, Lazare, mais tu n'es pas tout-puissant.
Quand les gens disent une grosse bêtise, il faut leur répondre par une ENORME bêtise. Peut-être que comme ça, ils comprendront qu'ils sont bêtes ? (p.83)
« Paul comptait développer une stratégie en cinq mouvements. Première étape : informer sans paraître concerné. - C'est une femelle, elle s'appelle Gustavia. Deuxième étape : focaliser. - Elle va avoir des bébés. Le papa de Lazare ne veut pas les garder. Troisième étape : dramatiser. - C'est triste parce qu'il faudra les tuer. Quatrième étape : toucher le point fort de l'interlocuteur. - Tuer des BÉBÉS. Enfin, proposer une solution. - Lazare dit que si j'en veux un... - Non. Les grands stratèges savent se replier sur leur base arrière. - Tu sais comment il va l'appeler, le bébé de Pimprenelle ? Louise tendit l'oreille. - Achille. - Mais quel imbécile, marmona Louise. - Achille ? - Non. Ton père. - Moi, si j'ai un hamster un jour, dit Paul, favorable à la reprise des négociations, je voudrais trop l'appeler Bidule. - Eh bien, on va l'appeler comme ça. Paul eut un tressaillement de joie. - Mon hamster ? - Non. Ton père. »
il ne décida pas de le prendre en filature, puisque aucun centre décisionnel n’avait encore été officiellement repéré dans son cerveau, mais il lui emboîta le pas. Après le carrefour, l’homme à la capuche se dirigea tout droit vers le Mc-Donald’s, où il entra. Gabin sentit son estomac gargouiller et – bien sûr sans réfléchir – entra, lui aussi.
Quand on a un ami, le bonheur se multiplie.
Puis l'ambulance s'éloigna, emportant à son bord Margaux Carré, empaquetée dans une couverture de survie dorée, et Sauveur songea à ce que lui avait dit Blandine : « Mon père, c'est le roi Midas. Tout ce qu'il touche, il en fait de l'or. Mais l'or, c'est MORT. »
p. 250
-Moi, si j'ai un hamster, dit Paul, favorable à la reprise des négociations, je voudrais trop l'appeler Bidule.
- Eh bien, on va l'appeler comme ça.
Paul eut un tressaillement de joie.
- Mon hamster ?
- Non ton père.
- Excusez-moi, commença-t-il en s’asseyant dans son fauteuil, je n’ai pas bien compris la dernière fois ce que vous faisiez dans la vie…
- C’est normal. Je n’ai pas compris non plus.
(p. 189)
« Il s'était aventuré du côté interdit un mois plus tôt, un soir de décembre où le temps s'éternisait dans la cuisine. Il pensait faire un simple aller-retour dans le couloir. Mais son attention fut attirée par le petit décrochage qui conduisait à gauche vers la buanderie et, s'il le remarqua ce jour-là, c'était à cause d'une porte qui laissait filtrer un peu de lumière. Il s'en approcha à pas feutrés. Cette porte, masquée par une tenture de l'autre côté, donnait sur le cabinet de consultation. Elle avait été mal refermée, et non seulement la lumière mais aussi le son passaient par l'entrebâillement. Lazare, s'asseyant à même le carrelage, tout contre le chambranle, avait alors découvert l'univers merveilleusement inquiétant de monsieur Saint-Yves, psychologue clinicien. Ce mardi, le petit garçon fit comme il en avait désormais l'habitude et, avec des précautions de cambrioleur, entrouvrit la porte magique. »
Madame Dumayet, n'ayant pas perdu de vue la nécessité pour l'écolier français de travailler en groupe, redémarra aussi ce mardi l'activité d'écriture collective. On arriva en milieu de matinée à un tel paroxysme d'autonomie participative que la maîtresse, qui au début de sa carrière exigeait d'entendre une mouche voler, n'aurait même pas entendu un avion à réaction.
(p. 167)