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Citations sur Sommeil (108)

Les êtres humains construisent et renforcent leurs propres tendances mentales et comportementales au cours de leur vie sans même s'en rendre compte, et sauf extraordinaire ces tendances une fois installées ne s'effacent plus. Autrement dit, les gens vivent enfermés dans la prison de leurs tendances.

Chapitre 4.
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Mon mari était gentil avec moi, sans aucun doute. Il était tendre, attentionné. Il ne me trompait pas, travaillait beaucoup. Il était sérieux, aimable avec tout le monde. Toutes mes amies me chantaient ses louanges. Rien à dire, il était parfait. Mais ce qui m'irritait c'était justement cette perfection. Dans cette totale absence de défauts, il y a une étrange rigidité qui ne laisse aucune place à l'imagination. Et c'est cela qui me gêne.

Chapitre 5.
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En fin de compte le temps qui nous est imparti et le temps que nous empruntons en plus s'équilibrent. Mais, à franchement parler, cela m'était bien égal. Le fait que je doive mourir plus jeune à cause de ça ne me faisait ni chaud ni froid. Les hypothèses pouvaient suivre leur cours. Il n'en restait pas moins qu'en ce moment j'agrandissais ma vie. Et c'était merveilleux. Enfin, il se passait quelque chose, je me sentais vivre. Je ne m'usais pas. En tout cas, il existait une partie de moi qui ne se consumait pas. Et c'est pour ça que je me sentais réellement vivre. Je trouve qu'une existence humaine, même si elle dure très longtemps, n'a aucun sens si l'on n'a pas le sentiment de vivre.

Chapitre 5.
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— Je me demande si ce n'est pas parce que tu es bel homme que tu as tant de clients, disais-je.
C'était ma plaisanterie favorite. Parce que, en réalité, il n'était pas beau du tout. Il avait plutôt un drôle de visage. Aujourd'hui encore, il m'arrive de me demander pourquoi j'ai choisi un mari avec un visage si étrange. Alors que mon petit ami était si mignon…
Je ne sais comment décrire l'étrangeté du visage de mon mari. Il n'est pas beau, mais pas d'une laideur repoussante non plus. Franchement, le seul qualificatif qui convienne est " étrange ". Ou peut-être " insaisissable ".
[…]
Évidemment, en le voyant, je le reconnaîtrais tout de suite. Et je peux évoquer son visage mentalement, mais quand j'essaie de le dessiner, je m'aperçois que rien ne vient. C'est comme se heurter à un mur invisible. Je n'en reviens pas. J'arrive seulement à me souvenir qu'il a un visage étrange.
De temps en temps, cela m'inquiète.

Chapitre 1.
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Je n'avais envie de fréquenter personne. Je n'avais pas de temps à perdre en bavardage inutiles. Après avoir nagé tout mon soûl, je n'avais qu'une hâte : rentrer chez moi et lire.
Par devoir, je faisais les courses, le ménage, préparais à manger, tenais compagnie à mon fils. Par devoir, je faisais l'amour avec mon mari. Quand on est habitué, ce n'est pas bien compliqué. C'est même plutôt simple. Il suffit de couper toute connexion entre mental et physique. Pendant que mon corps s'agitait de son côté, mon esprit flottait dans un espace réservé à lui seul. Je rangeais la maison sans penser à rien. Je donnais à goûter à mon fils, parlais avec mon mari.
Depuis que je ne dormais plus, je me rendais compte à quel point la réalité est simple, à quel point il est facile de la faire fonctionner.

Chapitre 4.
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Je me mis donc à lire la suite d'Anna Karénine. Je m'apercevais en le relisant que je n'avais gardé aucun souvenir de ce roman. Je ne me rappelais ni des personnages ni des scènes. Il me semblait que je lisais ce livre pour la première fois. C'était étrange. Ç'avait pourtant dû me toucher à l'époque où je l'avais lu ; or rien ne m'en était resté. Toutes ces émotions qui étaient montées en moi et m'avaient fait trembler s'étaient évaporées en un rien de temps, sans laisser la moindre trace. Et l'énorme quantité de temps que je passais à cette époque à lire des livres, qu'est-ce que cela représentait pour moi ?

Chapitre 3.
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Les êtres humains sont incapables d'échapper à des tendances personnelles déterminées, et c'est valable pour les mouvements physiques comme pour l'activité mentale. Les gens vivent enfermés dans la prison de leurs tendances. Et le sommeil, agit en régulateur de ces tendances ; il a pour but de les harmoniser pour éviter un déséquilibre, comme un talon de chaussure qui s'userait que d'un côté.
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Tout ce que je voulais, c'était qu'on me laisse tranquille dans mon coin pour lire mes romans.
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Personne n'avait remarqué le changement qui s'était opéré en moi. Personne ne s'aperçut que je ne dormais plus la nuit, que je lisais pendant des heures, que j'avais l'esprit ailleurs...
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Fermant les yeux, je me mis à hurler de toutes mes forces.
Mais aucun son ne sortit de ma bouche. L'air ne vibrait plus sous la langue, et mon cri se répercuta sans bruit à l'intérieur de moi-même. Ce hurlement muet parcourut tout mon corps, mon cœur s'arrêta de battre, tout devint blanc dans ma tête. Ce cri pénétrant jusqu'au tréfonds de mes cellules tua quelque chose en moi, le fit fondre.
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