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Myr Muratet (Illustrateur)Pierre-Henri Gouyon (Autre)
EAN : 9782378960872
114 pages
Les Presses du réel (01/04/2019)
4.88/5   4 notes
Résumé :
Ce manuel propose un état des connaissances actuelles sur le fonctionnement de la nature en milieu urbain : son écologie.
Les villes sont des structures complexes qui abritent une disparité de conditions de vie. Elles peuvent générer des viviers de biodiversité comme elles peuvent les détruire. Elles sont elles-mêmes des organismes qui se développent, mutent, périclitent. Ce manuel analyse ces phénomènes. Il affirme quelques principes afin de pallier la cécit... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (1) Ajouter une critique
Manuel d'écologie urbaine tente de changer notre perspective sur le Vivant en ville. Audrey Muratet et François Chiron dressent l'historique des villes et de leur perméabilité aux vivants non-humains. Ils nous parlent d'espèces qui se sont adaptées aux villes, délaissant leur habitat originel, d'espèces qui sont présentes en ville et ailleurs ou d'espèces qui sont chassées par elles. Nous apprenons comment certaines espèces ont dû s'adapter pour survivre, pour les oiseaux, en modifiant leur chant par exemple. L'évolution génétique peut y être rapide car certaines populations se trouvent isolées. Certaines espèces -dans l'exemple, un moustique- ne peut plus se reproduire avec ceux qui vivent hors de son isolat.
Les auteurs expliquent comment la trame du tissu urbain et son évolution peut faciliter le développement de la biodiversité urbaine ou la compromettre. Ils nous parlent de l'influence de l'éclairage sur les plantes et les animaux en ville mais aussi sur les migrateurs.
Ce que j'ai préféré dans ce livre c'est sa dimension politique. Il replace l'humain à la manière de Bookchin comme un élément parmi et comme les autres dans la « Nature » ; il n'est pas en dehors ou au-dessus. Les auteurs adoptent un point de vue singulier sur les plantes importées accidentellement ou intentionnellement par les humains. Communément, elles sont déconsidérées malgré leur grande adaptabilité dans un monde qui change à grande vitesse, avec le réchauffement climatique ou l'évolution du bâti, laissant beaucoup d'espèces dans le désarroi. Habituellement, ces plantes sont observées par le prisme de leur origine géographique, désignées comme indésirables. le livre dénonce cette défiance comme illégitime. En parallèle les photos de Myr Muratet qui illustrent le propos montrent des migrants humains dans des situations difficiles car eux aussi sont mal accueillis par des humains semblant s'attribuer la qualité d'« endogène » face à des populations « allogènes » qui n'auraient pas leur place.
L'enthousiasme des auteurs et le mien quant au renversement des points de vue est douché en fin d'ouvrage par un entretien avec Pierre-Henri Gouyon, professeur au Muséum national d'Histoire naturelle qui regarde bien certaines plantes comme invasives et l'humain comme un être à part dans la « nature » en raison de son impact sans commune mesure avec celui que peuvent avoir les autres vivants.
Le lecteur se fera son avis : doit-on entrer en croisade contre les espèces « invasives », mener des campagnes d'éradication face à des animaux et des plantes qui se développent dans un nouveau milieu -au risque de gâcher les chances du Vivant de combattre les effets de l'anthropisation du monde même s'ils en sont un corrélat- ? Ou doit-on se garder à leur égard d'un interventionnisme assez hypocrite compte tenu de nos responsabilités dans la destruction à grande échelle de l'habitat des vivants non-humains partout sur la planète ?
La façon dont je pause cette problématique de fin de critique indique clairement que j'ai déjà choisi mon « camp »… Tous les Vivants ont droit à une chance de vivre leur vie : plantes et animaux allogènes ou exogènes mais aussi plantes cultivées, animaux « mignons » ou « nuisibles » et adventices !
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Citations et extraits (3) Ajouter une citation
Bénéficiant de l'augmentation des échanges de marchandises et de personnes entre régions du monde, les espèces animales et végétales voyagent. Il existe pourtant une disparité entre espèces. La flore spontanée des villes est composée à 28% d'espèces dites exotiques alors que pour les oiseaux ce pourcentage n'atteint que 3%.
L'introduction de nouvelles plantes en ville peut être volontaire (58%) - ornement: création de "paysages", cultures, etc. ou fortuite (42%) en suivant le flux des personnes et des biens. L'Arbre aux papillons, originaire de Chine, a été introduit en France pour l'ornement dès 1895. Il est maintenant l'une des espèces pionnières caractéristiques des friches urbaines.
La Perruche à collier a été importée des forêts tropicales d'Afrique et d'Inde comme oiseau de compagnie. On la retrouve de plus en plus abondante dans les parcs et boisements d'Amsterdam, de Barcelone, de Bruxelles, d'Istanbul et de Paris.
Les espèces nomades sont devenues un sujet de débat majeur à partir du XIXè siècle avec par exemple la distinction opérée entre espèces "allogènes", "non-natives" ou "exotiques". Cette catégorisation des espèces suivant leur origine présuppose que la présence de certaines est légitime alors que la présence d'autres ne le serait pas. Cette séparation n'a pas de fondement biologique: elle repose sur un héritage culturel qui place l'homme en dehors des processus naturels. Tout déplacement ayant une origine humaine serait non naturel.
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La consommation d'énergie par Parisien a été multipliée par six entre le début du XIXè siècle et la fin du XXè siècle. Cette augmentation de la consommation s'est accompagnée d'un éloignement progressif des sources d'approvisionnement énergétique par rapport à leur lieu de consommation finale. Une connexion entre les réseaux de transport et d'énergie s'est mise en place, reliant toutes les villes européennes, ôtant tout son sens à la notion d'aire d'influence dans le domaine de l'énergie. L'ensemble des villes de la planète consomme 78% de l'énergie mondiale et produit 60% des émissions de CO2, alors que ces villes ne couvrent qu'1% de la surface de la planète.
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Les espèces nomades sont devenues un sujet de débat majeur à partir du XIXe siècle avec par exemple la distinction opérée entre espèces "indigènes" ou "natives", et espèces "allogènes", "non natives" ou "exotiques". Cette catégorisation des espèces suivant leur origine présuppose que la présence de certaines est légitime alors que la présence d'autres ne le serait pas. Cette séparation n'a pas de fondement biologique : elle repose sur un héritage culturel qui place l'homme en dehors des processus naturels. Tout déplacement ayant une origine humaine serait non naturel.
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