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Ce roman se penche sur l'existence assez ordinaire de trois femmes pour souligner l'ambiguïté des sentiments.
Malinka a honte de sa mère mais elle donne pourtant son prénom à sa fille unique, Ladivine...
Il règne une atmosphère étrange dans le roman, à la frontière du fantastique. Souvent c'est poétique et original (comme lors des apparitions des chiens), parfois c'est irritant (comme ces mésaventures dans ce pays inconnu dont on ne sait pas le nom).
J'ai bien aimé ce roman même si les aspects fantastiques m'ont parfois un peu agacée. C'est un livre qui oblige à une lecture active car l'autrice sollicite l'imagination et la réflexion de ses lecteurs pour combler les blancs.
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Entré à reculons dans l'oeuvre de Marie Ndaye, j'en sors subjugué. Un style fluide, riche, puissant, très agréable. Des relations familiales complexes, des personnages atypiques, tantôt irréels, tant très « en chair ». Des situations très tendues, un contexte psychologique réaliste et juste qui bascule dans l'onirisme. Des clichés : le SDF alcoolique et assassin, les vendeurs de 4x4 arrogants et antipathiques avec lesquels MND semble jouer. La réincarnation de Clarisse Rivière en chien dont le regard hypnotise et commande à la fois sa mère Ludivine Sylla et sa fille Ludivine Rivière, mariée à l'allemand Marko Berger. le séjour dans un pays lointain donne lieu à une dramaturgie bluffante. Noter qu'à Annecy, la montagne oppresse Richard Rivière habitué au plat pays du Bordelais. Un livre d'une maîtrise totale. Grand livre. Poursuivre l'exploration de l'oeuvre de MND.
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Un roman extrêmement dur sur la relation mère-fille qu'entretiennent une immigrée noire et sa fille, plus blanche de peau. le déracinement, la honte de ses origines, créént des êtres démunis, qui ne se donnent pas le droit d'exister, et dépendent ainsi des autres pour éprouver ce droit.

Malinka, qui appelle sa mère « la servante », changera son nom pour le franciser en « Clarisse». La violence de l'aliénation de sa mère (immigrée et femme de ménage) ne lui est pas supportable. L'amour total de la mère pour sa fille est alors un poids qui pèse trop lourd, en même temps qu'elle en ressent une culpabilité destructrice.

De la même manière que la mère de Malinka-Clarisse cherchera toujours l'amour de sa fille sans pouvoir le revendiquer, Clarisse, devenue Clarisse Rivière se rendra docile à l'homme qu'elle épousera, jusqu'à ce qu'il se lasse totalement de cet être qui ne sait pas exister, qui ne sait pas montrer de désaccord.

Marie Ndiaye écrit dans une langue retorse, parfois presque lourde, pour décrire ce poids et cette culpabilité, et la manière dont Malinka-Clarisse doit se protéger de mille armures psychiques pour affronter le regard de sa mère. Souvent, au sein d'une même phrase, Malinka et Clarisse se croisent, s'affrontent et se cachent l'une l'autre, pour mieux souligner que l'identité du personnage a été complètement sapée par cette honte première d'une mère noire et femme de ménage.

Cette filiation vénéneuse se poursuit dans la relation que Malinka-Clarisse nouera (ou ne parviendra pas à nouer) avec sa fille, Ladivine, qui donne son nom au roman.

Si l'écriture est à certain moment un peu lassante, de temps en temps gratuitement alambiquée, l'intrigue et la psychologie des personnages justifient une écriture retorse, et il en ressort néanmoins un roman magnifique, qui laisse des traces.
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Quelle étrangeté ! Quelle inquiétante étrangeté ! Marie Ndyaie n'a pas son pareil pour nous raconter des histoires de dépersonnalisation dans une atmosphère de déréalisation.
Il s'agit ici d'une lignée de femmes qui ne sont pas puissantes, qui sont damnées, empêchées, marquées par la honte et la relégation sociale.
La fille de la servante Ladivine change d'identité et de prénom, ne lui présente ni son mari, ni sa fille, à qui elle donne cependant le prénom de sa mère.
Les relations familiales et de couple se délitent, les personnages ne parvenant plus à entrer en contact , la honte de soi et des autres les envahissant. Cela se termine parfois dans un bain de sang.
Et il y a ces chiens que nous retrouvons au fil de ce récit, et dans lesquels les personnages semblent se réincarner.
On a l'impression d'être dans un rêve ou plutôt un cauchemar.
La lecture de cet ouvrage teinté de réalisme magique n'est pas aisée ; la langue de Marie Ndiaye est somptueuse mais parfois tortueuse. Elle compose une litanie dans laquelle il est parfois difficile d'entrer
mais son univers est ensorcelant.
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Incontestablement Dans le paysage littéraire français, Marie N'Diaye occupe avec d'autres auteurs comme Céline Minard ou , Mathias Enard , une place de premier plan par leurs exigences formelles qui donnent à leur écriture et à l'univers de leurs romans, un caractère d'une grande singularité.
Ladivine ne déroge pas à la règle et c'est peut être justement cela la limite d'une littérature qui semble obéir à un système.
Dans la première partie du livre c'est le thème récurent chez MND de l'ambiguïté qui se trouve puissamment décliné avec comme matériau de travail la notion de haine de soi, de sa condition.
Mais alors que le livre semble prendre un tour politique, la seconde partie en rupture ,s'attache en définitive, à travailler l'idée du double sur les bases d'un récit par ailleurs assez peu convaincant.
Il faut attendre une nouvelle partie pour que cette fois la distance à soi qui travaille les personnages se mue en une espèce de réalité B avec l'apparition du Surnaturel.
Malgré la richesse et l'inventivité du travail de MND on ne put se départir du sentiment d'être en présence de quelque chose de scrupuleusement fabriqué en lieu et place de la promesse de liberté que revendique cette littérature, ce qui fait en somme dans ce livre que MND est finalement là ou on l'attend.
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Aie.
Quand j'écoute des interviews de Marie Ndiaye, elle me transporte dans un univers complètement décalé, j'ai l'impression qu'elle voit une autre version du monde, que j'ai envie de découvrir.
Mais cette lecture a été pénible, je n'ai parfois clairement même pas intégré où l'auteure voulait m'amener, j'ai souvent décroché. L'impression de se rapprocher de l'histoire, de la frôler, sans jamais la comprendre. Je me suis sentie étrangère à la trame, mise de côté.

Peut-être que Ladivine n'était tout simplement pas une bonne approche pour découvrir cette auteure, à bientôt Marie, pour un autre roman.
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Difficile de dire mon ressenti, de dire si j'ai aimé ou pas.
C'est assez triste, sans espoir, angoissant.
C'est l'histoire de trois générations.
La mère, dont la fille a honte et à qui elle cache sa vie, son mariage, son enfant, et qu'elle va voir en cachette une fois par mois.
Fille qui a changé de prénom et se fait appeler Clarisse.
Et Ladivine, la fille de Clarisse.
Tout est chargé de mystère, de défiance, de regrets.
L'ambiance est étrange.
Le ton, lancinant tourne en boucle.
Mais en même temps c'est poétique, presque mystique.
M'en reste pourtant un profond malaise.
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Encore quelques heures (jours) passés en compagnie des étranges créatures de Ndiaye, pourtant si proches de nous et en même temps fantomatiques. le style ici est fait peut être plus dans le ressassement que dans les autres romans que j'ai lu d'elle, mais fondamentalement son univers reste identique. Trois personnages féminins principaux ocupent le devant de la scène : Ladivine "l'ancienne", femme de ménage venue habiter Bordeaux, sa fille Malinka, qui a la peau blanche et s'est inventée une vie loin de sa mère. Elle se fait appeler Clarisse et épouse Richard Rivière, concessionnaire auto à Langon. Ils ont une fille, qu'elle appelle Ladivine, comme sa mère qu'elle ne voit qu'un jour par mois dans le secret. Leur font pendant trois personnages masculins principaux, Richard, le mari de Malinka-Clarisse, Feddy Moliger, qui l'assassinera après le départ de Richard et Marko, le mari de Ladivine la jeune avec qui elle vit à Berlin. Les lieux sont variés : Bordeaux, Berlin, Annecy et un pays africain non précisé dans lequel Ladivine la jeune s'évanouira mais le ressassement reste très fort, très présent. Les personnages ne peuvent échapper à leurs culpabilités, à leurs sacrifices et à leurs actes mauvais également. Mais comme toujours chez Ndiaye, chacun reste un mystère pour lui même et pour les autres et le fantastique s'en mêle, ici certains des personnages se transformant en chiens errants.
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J'ai aimé ce livre de noirceur sous des apparences lentes et tranquilles. Désagrégation, impossibilité d'être, construction sur du vent. Une belle réussite
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Tout tourne autour de la figure de ce chien que l'on retrouve sur la cinquantaine d'années que dure l'histoire de ce roman, mais aussi à Langon, Berlin, au-delà des mers... Il semble insinuer l'idée que tout se retrouve, se reproduit, que les identités se décalquent, s'insinuent, se réfléchissent... Deux Ladivine et deux Clarisse dans le roman.. des robes jaunes portées par des personnes à deux bout du bout du monde... des rapports avec leurs parents que les enfants entretiennent toujours froids, distants et méprisants... ces personnages qui ne veulent rien et obtiennent moins encore... et ce voyage étrange et cet épisode dans la forêt. Un air de conte de fée dans ce roman onirique où l'on hésite souvent sur la manière dont la réalité objective serait perçue si elle nous était rapportée ainsi... un peu long tout de même.
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