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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Un livre conseillé dans mon club de lecture et qui semble avoir conquis une belle notoriété. J'avoue que j'y suis entrée à pas feutrés tant la précision des descriptions des horreurs subies par des esclaves embarqués depuis le Congo sur un navire en partance pour Rome, via Lisbonne et le Brésil m' a paru insoutenable.
L'histoire est véridique, ce prêtre africain, Dom Antonio Manuel, pétri de valeurs chrétiennes authentiques a été vraiment le premier ambassadeur auprès du pape et son périple sur mer une première jalonnée d'épreuves de toutes sortes dont c'est un miracle d'en avoir réchappé.
Une aventure coloniale avec les jeux de pouvoir des puissants du début du 17è siècle, les négriers, les pirates, la Grande Inquisition espagnole et tous les maux qui sévissaient alors. Seule lueur d'espoir l'amour entre deux êtres fragiles contraste et aide à donner au scénario l'humanité et la distance nécessaire pour comprendre le fonctionnement d'une époque passée dont nous sommes les héritiers tourmentés.
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Wilfried N' Sondé réhabilite un prêtre africain méconnu, né en 1583, au destin incroyable, en lui donnant la parole.Nsaku Ne Vunda retrace son parcours, sa naissance «  apocalyptique », ses études, sa vocation. Il nous fait revivre l'épuisant trajet jusqu'à Luanda sous bonne escorte, afin de rencontrer le monarque du Kongo qui lui confie la mission d' ambassadeur auprès du Pape Clément VIII. le narrateur est partagé entre la peur, la fierté, l'appréhension. Il nous embarque à bord du navire Vent Paraclet où il découvre le commerce triangulaire d'esclaves. Une situation innommable pour cet homme à la foi chevillée au corps. le récit s'accélère alors, l'odyssée est longue, passe par le Brésil, rencontre des pirates. Un enfer ! Péripéties multiples, de rudes épreuves qui le confrontent à la souffrance. On se demande si Dom Antonio Manuel réussira à rallier Rome, à remplir sa mission au service des indigents. Il force l'admiration par son énergie inépuisable et sa résistance à toute cette barbarie.
Quant aux valeurs de fraternité, d'égalité, de tolérance mises en exergue dans ce livre, ne sont-elles pas universelles ?

Ce récit qui mêle histoire (Inquisition espagnole), légendes, croyances ancestrales ( mères fondatrices) et aventures maritimes épiques plaira à ceux qui s'intéressent à des personnages aux destins hors norme, à l'abolition de l'esclavage.
Et si vous passez par Rome, ne manquez pas de venir saluer sa statue «  Nigrita ».
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Du personnage historique d'Antoine Emmanuel Nsaku Ne Vunda, il ne reste guère que deux oeuvres d'art conservées à Rome : un portrait à la Sala dei Corazzieri du Palais du Quirinal, et un buste en marbre dans la basilique de Sainte-Marie-Majeure. Des péripéties tragiques de cet ambassadeur du roi du Kongo (s'étendant à l'actuel Angola) près le Saint-Siège, embarqué en 1605, passé par le Brésil et l'Espagne après un abordage et une quasi mutinerie par des pirates, et décédé pratiquement lors de son arrivée auprès du pape en 1608, Wilfried N'Sondé fait un roman historique qui est surtout un criant plaidoyer humaniste contre la traite négrière et accessoirement pour un christianisme africain respectueux de la spiritualité préexistante, presque syncrétique avec les croyances ancestrales. le personnage principal – qui dans le roman est un modeste mais très fervent curé de village, mandé pour une ambassade confidentielle par son souverain taraudé par les remords de sa cupidité et de sa progressive soumission aux marchands esclavagistes européens, alors que dans L Histoire il est rappelé parfois comme un marquis, parfois comme un prince, et qui fut donc peut-être lui-même très corrompu – est le narrateur à la première personne de presque tout le récit, hormis quelques pages historiques imprimées en italique. Il fait la connaissance des horreurs de l'esclavage et de la traite, et envisage sa mission comme un acte capable de supprimer cette pratique inhumaine, immorale et irréligieuse dès lors que le Saint Père en aura pris conscience. Cependant l'auteur, à travers le regard de son protagoniste ainsi que celui du très important personnage secondaire, dont je ne révélerai rien tant sa présence est essentielle et « complexifiante » dans le roman, adopte une vision très moderne et juste de l'esclavage : d'un part, la traite n'est pas présentée comme le seul fait des colonialistes européens, d'autre part, sous les différentes formes de servage et même de lutte contre les hérésies et religions minoritaires, elle dépasse largement les Noirs et sévit pareillement à large échelle en Europe. On peut affirmer que l'esclavagisme constitue un facteur systémique et fondateur de l'économie de l'époque.

À la lecture d'un roman précédent de N'Sondé, j'avais été déçu par sa prose, et ce n'est que l'intérêt pour le sujet qui m'a poussé vers cette lecture. J'ai bien fait de ne pas m'en tenir à ma première expérience, car je trouve dans ce dernier ouvrage une très remarquable maturation sur au moins trois registres : d'abord conceptuel, pour la raison que j'ai évoqué ; ensuite littéraire, considérant l'intérêt suscité par le personnage secondaire, la capacité de l'auteur de maintenir la tension narrative jusqu'à la fin, malgré un récit linéaire et une chute sans surprise ; enfin proprement stylistique, compte tenu de l'habileté des descriptions, surtout celles des deux traversées atlantiques.
Le protagoniste aurait pu avoir un plus grand relief psychologique, surtout grâce à une mise en scène dialogique avec le personnage secondaire ; celui-ci, et je le regrette beaucoup, étant réduit complètement au silence, ce que ne justifie même pas la fiction du mémoire du début du XVIIe siècle. Les autres personnages, et c'est donc là ma critique principale du roman, sont tous de vrais stéréotypes, en particuliers les Inquisiteurs de Tolède. Cette facilité dessert donc à la fois la valeur littéraire, le message qui nous tient à coeur et enfin la vraisemblance de l'histoire.
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Dans ce livre on sort de nos leçons d'histoire où les esclaves sont une marchandise du commerce triangulaire. A partir d'un personnage ayant existé, l'auteur nous plonge dans leurs conditions de vie et la manière de considérer les africains (ici les Bakongo). Bien sûr ce n'est pas toujours facile à lire, ce n'est pas un feel good, mais la claque est nécessaire. D'autant plus nécessaire que l'obscurantisme religieux est aussi abordé, la considération des femmes ainsi que les manoeuvres politiques et financières qui ne sont pas si éloignées de notre actualité…
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Lui, c'est Nsaku Ne Vunda, né autour de 1583 au Kongo. Elevé par les missionnaires il sera ordonné prêtre sous le nom de Dom Antonio Manuel.
Alors que les habitants du Kongo avaient pour habitude de s'offrir femmes, enfants ou hommes, captifs de leurs familles, opposants ou prisonniers de guerre, sous l'impulsion des portugais la traite devient un commerce florissant. En 1604, le roi Alvaro II confie une mission secrète à Dom Antonio manuel. Ambassadeur auprès du pape Clément VIII, pour représenter le roi auprès de la cour à Rome et tenter de libérer le Kongo de la tutelle commerciale des portugais, mais en fait, il lui est demandé de plaider la cause des esclaves et tenter d'obtenir l'abolition de cette infamie.
Le voyage va être plus difficile que prévu. Cet aller simple vers Rome se transforme en un périple de plusieurs années à travers Un océan, deux mers, trois continents.
L'auteur nous transporte dans les pensées du prêtre, nous fait ressentir ses sentiments et ses hésitations. Il est bien innocent face aux réalités, et cependant il va arriver à Rome au prix d'aventures épiques, bien qu'aussi dramatiques qu'attachantes.
Le roman de Wilfried N'sondé Un océan, deux mers, trois continents est terriblement humain, l'auteur nous fait envisager autrement cet homme vécut au XVIIe, ce siècle partagé entre esclavage et flibusterie, servage et Inquisition.
Chronique complète https://domiclire.wordpress.com/2018/02/16/un-ocean-deux-mers-trois-continents-wilfried-nsonde/
Lien : https://domiclire.wordpress...
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Au sein de la statuaire du Vatican, un visage détonne. En effet, cette statue qui est appelé Nigrita est le portrait du premier ambassadeur noir d'Afrique. Plus précisément du Congo. Wilfried N'Sondé nous en dresse le portrait, et surtout le parcours. Appelé par le roi du Kongo de sa province où il mène une vie tranquille de prêtre catholique, Dom Antonio Manuel né Nsaku Ne Vunda n'imagine pas un seul instant le périple qu'il devra affronter. Et espère revenir rapidement pour voir l'achèvement de sa chapelle près du village. Las, il est emmené vers la côte où il embarque dans un bateau négrier en direction du Brésil. Seul homme noir libre, observant ses pairs prisonniers, observé et méprisé par les hommes de l'équipage, son voyage devient rapidement un cauchemar. Seule l'amitié avec le mousse Martin le sauve de la dépression. Il étudie alors le sort des esclaves et se charge d'une mission supplémentaire (en plus de représenter le roi du Kongo) : avertir le pape sur la réalité de l'esclavage et le convaincre de lutter pour son abolition. Mais nous ne sommes qu'au début du XVIe et il faudra encore longtemps pour que les mentalités et les lois évoluent (encore aujourd'hui…). Un roman profondément humaniste, décrivant avec force détails la morgue de l'homme blanc envers les autres peuples. Et un commerce particulièrement lucratif. Instructif et empathique tout en étant agréable, notamment grâce une écriture soignée.
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Dans ce super roman historique, l'auteur nous fait vivre les aventures de Nsaku Ne Vunda baptisé Dom Antonio Manuel, un orphelin congolais né en 1583 sur les rives du fleuve Kongo. Ce jeune prêtre va entamer un long voyage qui le mènera à Rome en passant par le nouveau monde.
Grâce à la belle plume poétique, l'auteur signe un bouleversant plaidoyer pour la tolérance et les vertus de l'égalité et de la fraternité.
Un récit absolument extraordinaire qui fait la lumière sur un personnage méconnu de l'histoire. Je le recommande !
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Wilfried N'Sondé reste fidèle aux thèmes de l'immigration, de la mondialisation et de la rencontre des cultures. Cette fois, nous partons, à la découverte d'un personnage encore méconnu, Nsaku Ne Vunda, baptisé Dom Antonio Manuel au moment de son ordination et désigné par le roi des Bakongos comme premier ambassadeur africain au Vatican. C'est à bord d'un navire négrier transportant des esclaves vers le Nouveau Monde qu'il voyagera, découvrant ainsi toute l'horreur de ce commerce abjecte. Roman d'aventures ou roman historique ? Les deux à la fois, mais certainement magnifique plaidoyer qui exalte les vertus de la tolérance et de la fraternité. Un combat que je respecte tout autant qu'il m'effraie quand je constate que peu de choses ont changé depuis les négriers. L'homme a toujours peur de ce qui est différent de lui-même mais est prêt à en tirer profit, si cela s'avère possible. L'écriture de Wilfried N'Sondé est flamboyante et chaleureuse, ciselée, parfois lyrique. Les phrases se savourent l'une après l'autre parce qu'il y a volonté de bien écrire et de transmettre des sentiments forts à chaque page. Un travail d'auteur puissant que je reconnais et apprécie.
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Un roman d'une grande beauté, empli d'humanité pour raconter la vie d'un prêtre africain envoyé comme Ambassadeur auprès du Pape vers 1600.
Un roman àla fois d'aventures mais surtout de formation qui nous immerge dans les atrocité de ce siècle.
Il nous éclaire sur le comerce triangulaire qui s'acroit avec la découverte des Amériques.
La hierarchisation des hommes est en marche, certains étant relégués au rang d'animal.
Ce prêtre, à travers cette épopée, sera obligé de découvrir le monde alors qu'il préfèrerait l'imaginer.
Le style semble un peu dater, mais c'est certainement une volonté de l'auteur, il est poétique et sobre, refusant les excès ce qui peut rendre le roman un poil lénifiant.
Une belle découverte dans tous les cas
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Tout un pan de l'histoire de l'humanité nous est içi raconté par la bouche d'un de ceux qu'on peut qualifier "d'opprimé". En effet, c'est par la personne d'un Africain, le premier ambassadeur noir au Vatican, Nsakun Ne Vunda, que nous prenons conscience d'un lot d'évènements marquants qui ont jalonné l'histoire du monde occidental.

On parle notamment de la traite des esclaves vu sous l'angle de la rapacité des blancs et de la duplicité des élites africaines. Nous en apprenons aussi sur l'emprise des corsaires et des pirates dans les eaux naviguées par les puissances coloniales européennes. Sans oublier la férocité de l'inquisition Espagnole et son empreinte sur ce pays au début du XVIIe siècle.

À travers l'épopée de Nsakun Ne Vunda, connu aussi sous le nom de Dom Antonio Manuel, l'auteur donne la parole à l'un de ceux à qui l'histoire (avec un grand H) offre rarement une plateforme. Nous découvrons ainsi une époque et un monde, mais surtout l'univers pieux et la grande spiritualité de ce religieux dont la foi reste intacte jusqu'au dernier moment de sa vie, lorsqu'il découvre au Vatican un univers fait d'ecclésiastiques qui ont fait de Dieu un instrument pour servir leurs ambitions personnelles et politiques.
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