Les Inséparables

Merci à Babelio (et à la Masse Critique) ainsi qu'aux éditions Albin Michel pour l'envoi du nouveau roman de Stuart Nadler "Les Inséparables".
"Un été à Bluepoint" du même auteur m'avait séduite, celui-ci a été véritablement addictif.
L'auteur met en scène trois générations de femmes:
- Henrietta, l'aïeule, récemment veuve qui traîne sa réputation d'auteur, fait de ses "jeunes années", d'un livre sulfureux pour son époque.
- Oona, sa fille, qui se débat dans une relation conjugale difficile.
- Et Lydia, la troisième génération, victime de diffusion de photos dénudées sur les réseaux sociaux et internet.
L'auteur leur donne la parole, tant au passé qu'au présent, contant de petits faits de la vie quotidienne autant que leurs aspirations sur leurs vies et leurs valeurs.
Un livre qui, tel un bonbon, se laisse déguster et qui, sans que l'on ne s'en rende compte, disparaît en laissant un goût plus qu'agréable en bouche.

Dans le cadre d'une masse critique privilégiée, j'ai eu le plaisir de recevoir "Les Inséparables" de Stuart Nadler. Je remercie chaleureusement l'équipe de Babelio ainsi que la maison d'édition Albin Michel pour cette découverte.

Je n'avais, jusque-là, rien lu de Stuart Nadler mais suis ravie d'avoir eu l'occasion de le rencontrer au travers de ce roman. Il nous conte l'histoire de trois femmes sur trois générations. Dans la famille Olyphant, je demande d'abord la mère, Henrietta, 70 ans et récemment veuve, ancienne universitaire et auteur, dans sa jeunesse, d'un roman plutôt érotique mais jugé déplacé à l'époque. Ensuite je voudrais la fille Oona, brillante chirurgienne, puis Lydia, la petite-fille "surdouée" selon une expression désuète désormais. Je n'irai pas plus loin dans le résumé, l'intérêt du roman en serait amoindri.

J'ai beaucoup aimé cette étude d'une certaine société américaine, servie par un humour largement présent. J'ai aimé l'écriture très simple et les personnages. Chacune de ses trois femmes rencontre un problème presque au même moment : le décès de son conjoint pour l'une, la séparation d'avec le sien pour l'autre et les désillusions de l'amour pour la troisième. Il m'est toujours difficile d'imaginer qu'un homme puisse à ce point se mettre à la place d'une femme. C'est pourtant bien le cas de Stuart Nadler qui décrit à merveille les affres de leur vie, leurs sentiments, leurs craintes et leurs désirs. Il évoque avec délicatesse leurs chagrins, narre avec humour et un brin d'ironie leurs travers.

"Les inséparables", titre du roman, qui reprend celui du fameux livre écrit par Henrietta, ne parle pourtant que de séparations et c'est bien là tout son paradoxe. Mais c'est justement ce paradoxe que j'ai apprécié, développé par l'auteur jusqu'au ridicule parfois. Il est, par ailleurs, impressionnant de constater à quel point les destins de ces trois femmes se mêlent et s'entrecroisent à des années de distance et montrent combien, quelle que soit la période, il est parfois difficile pour une femme d'accomplir son destin.

Cependant, et même si sa lecture est demeurée un plaisir, j'ai trouvé le texte trop long, bourré d'anecdotes inutiles. Il me semble que, délesté d'une centaine de pages, il aurait gagné en nervosité, en clarté et en élégance.