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Critique de KotolineBastacosi


« Bon Appétit, Messieurs ! »

« En tout cas, dites bien à ce crétin des Alpes que si je le croise un jour, je lui mets mon pied dans les couilles". C'est ce que confie la charmante Josyane Savigneau à Eric Naulleau, en visant Pierre Jourde, l'auteur de la Littérature sans estomac, qui lui a valu le prix de la critique De l'Académie Française. A l'honnête critique, la gentille créature souhaite également la tuberculose et la mort. Rien que cela. Et lui trouve une mine de sidéen. Est-il bien normal qu'il porte aussi des lunettes noires ? Eric ne pouvait en entendre davantage. Il écrivit ce petit livre, pour défendre son ami.

L'ouvrage de Jourde déplut au Monde des Livres, parce que s'y lisait une certaine dénonciation littéraire et médiatique, en mentionnant Josyane Savigneau, sa directrice, et Philippe Sollers, collaborateur gaillard et prolixe... Il y eut donc un fameux déjeuner, réunissant entre autres Savigneau et Jean-Luc Douin, auteur d'un article dans le Monde révélant "la respiration catarrheuse" de Jourde. Décidément, tous les moyens étaient bons pour étouffer le pauvre critique !

Le titre rappelle avec humour, sans doute, "Petit déjeuner chez Tiffany" de Truman Capote. le lecteur est ainsi mis au courant des diverses polémiques surgies tout autour du livre de Jourde, de l'agitation et des raisons précédant l'origine de ce petit déjeuner. Tout y est enfin révélé et se lit avec intérêt, bien servi par la verve reconnaissable entre mille de Naulleau, acide et franche, avec des remarques fort justes, et toujours cette culture littéraire qu'envient sûrement la plupart des auteurs de romans contemporains. Une bonne leçon pour tout un petit monde de gensdelettres dévitaminé et asthmatique.

A sa suite, se lit "Le crétinisme Alpin", où Pierre Jourde s'explique, ne mâche pas ses mots, revient sur le problème du critique qui doit avoir la bouche cousue pour plaire et survivre, et il dénonce alors cette dérive. Il dévoile par la même occasion certains remous et affaires pénibles, toujours sur le ton personnel que vous lui connaissez, désormais. Un grand moment de plaisir où l'humour n'est pas absent. L'empathie s'installe. On se dit qu'on rêve, qu'une certaine frange du monde du livre est en état de décomposition avancée ou qu'elle a bu un coup de trop.

En fin de livre une annexe : des extraits de presse, un fait divers déroutant. Vous serez médusés. Enfin une lettre de l'avocat Emmanuel Pierrat, incriminant P. Jourde : vous rirez. Sans aucun doute. Et Pierre Jourde lui répond. Et comment !

En résumé, un petit livre délicieux pour bien comprendre cette "ténébreuse affaire".
Et les héros triomphent, comme il se doit. Leur probité nous émeut.
A lire ! D'urgence !
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