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Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Il m'a fallu bien plus de 100 jours pour venir à bout de cette Centaine d'amour. Au début, elle ne m'inspirait que des rires bêtes devant les associations de mots bizarres, de l'ironie face à cet amour grandiloquent qui prend toute la place, et même un peu d'ennui. Mais, petit à petit, en lisant un sonnet à la fois, parfois à haute voix et en passant aux thèmes plus sombres du recueil, Le Soir et La Nuit, j'ai été touchée et émue. J'ai pu alors recommencer le recueil et, allant au-delà du persil et des châtaignes hirsutes, en apprécier toute la poésie et la beauté.

La centaine d'amour n'a qu'un seul thème, l'amour de Pablo Neruda, écrivain, diplomate et politicien, alors à l'automne de sa vie, pour Mathilde, une chanteuse qui sera d'abord sa maîtresse puis sa troisième femme. Très intimes, ces poèmes étaient probablement au départ des cris d'amour pas du tout destinés à la publication. En 4 parties correspondant aux moments de la journée, ils évoquent le corps et l'esprit de Mathilde, le bien-être à ses côtés, le désir, les doutes, le réconfort, le bonheur...

Le style est exigeant, évitant les lieux communs et les comparaisons faciles, pour nous proposer des vers souvent âpres et hachés, un vocabulaire étrange et foisonnant, et des éclairs d'émotion brute. Je ne dirai donc pas que cette lecture a été facile; mais elle a été riche, intéressante et forte.

Pour moi, la poésie, surtout la poésie d'amour, est un rappel de ce qui compte vraiment dans la vie : les gens, les émotions, les relations, la nature, le beau, le vrai... C'était d'ailleurs très frappant de lire ces sonnets passionnés et de voir en parallèle le physique de vieux politicien au double menton qu'avait Neruda à cette époque, ou de suivre son engagement communiste. De quoi mettre à mal mes préjugés qui voudraient qu'une telle exaltation s'arrête à 20 ans ou exclue toute vie publique...

Challenge Petits plaisirs 30/xx
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Décrire mon ressenti pour une oeuvre musicale ou des poèmes m'a toujours paru difficile, c'est intérieur, c'est un état d'âme imprécis.
Ce fut valable pour cette critique de la Centaine d'amour, j'en suis à ma quatrième ou cinquième version, j'ai voulu éviter une analyse littéraire du livre pour me cantonner à mon ressenti, j'espère m'en approcher !

La Centaine d'amour est un recueil de cent poèmes dédicacés par Pablo Neruda à son épouse Mathilde Urrutia ; tous ces poèmes sont les témoins de son amour.
Ils font l'objet de quatre parties : Matin, Midi, Soir et Nuit, chacune ayant une sensibilité différente : nous passons ainsi le Matin de l'amour charnel et du désir - "J'ai faim de tes cheveux, de ta voix, de ta bouche", à Midi à un amour plus calme, plus spirituel et qui s'interroge - "Sache que je ne t'aime pas et que je t'aime puisque est double la façon d'être de la vie", Le Soir nous présente un amour plus fragile - "L'amour venait avec sa traîne de douleurs" pour arriver à la Nuit, partie plus sombre qui peut évoquer tant la fin de l'amour que la vieillesse et la mort - "Et quand la terre ainsi recevra notre étreinte, nous irons confondus en une seule mort et vivant à jamais un éternel baiser".
Au fil de la journée, le poète peut se révéler tantôt passionné, tantôt pensif, ou philosophe, tantôt pessimiste. Tous ces états d'âme transparaissent dans ses poèmes.

J'ai beaucoup apprécié les nombreuses métaphores de Neruda, parfois extravagantes ou surprenantes - "Tes hanches furent toute la lune pour moi, le soleil, les plaisirs de ta bouche profonde et l'ardente lumière et tout le miel dans l'ombre", parfois irrévérencieuses ou cocasses - "Cher coeur, reine du céleri et de la huche, petite panthère du fil et de l'oignon".

J'ai aimé certaines oppositions -
"Toi ma laide, tu es une châtaigne hirsute,
toi ma belle, tu es belle comme le vent
ma laide, de ta bouche on peut en faire deux,
ma belle, tes baisers sont des pastèques fraîches."

J'ai trouvé très judicieux que cette édition présente tant la version originale que la traduction, elle m'a permis d'apprécier le rythme et la musicalité des poésies, musicalité créée par des allitérations - "con espadas y espinas" est plus marqué que "de ses épées, de ses épines".

L'amour n'est pas facile à définir, il peut me sembler inexprimable, ses visages sont nombreux., Pablo Neruda a l'art de les débusquer, on aimerait s'inspirer de ses poésies pour la femme aimée !


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Hier, dans une émission, on demandait à la chanteuse et poète Juliette quel était son mot préféré. Elle a répondu" amour", pour sa belle sonorité et parce qu'elle trouvait génial qu'il soit masculin au singulier et féminin au pluriel.

Les cent sonnets d'amour de Pablo Neruda à la femme qu'il aime, Mathilde Urratia, célèbrent ce mot avec ferveur, passion, imagination fabuleuse. Comme si le temps n'était régi que par son amour, les poèmes suivent le rythme d'une journée.

" Mon Andine, vraie montagnarde de Chillan,
viens déchirer l'obscur des couteaux de ton rire,
la nuit et le matin, et le miel du midi"

Des images obsédantes reviennent, celles du pain, de l'épée, de l'eau et surtout du feu, qui peut être source de lumière, mais aussi consumer le corps:

" les lettres de ton nom sont l'eau d'une rivière
qui viendrait se jeter en mon coeur calciné."

J'avoue que certains vers m'ont assez décontenancée , ou même fait sourire comme ceux-ci:

" Cher coeur, reine du céleri et de la huche,
petite panthère du fil et de l'oignon"

Mais l'ensemble du recueil nous communique son embrasement amoureux, nous enflamme le coeur, et fait danser un feu de joie en nous! de très belles étincelles demeurent après lecture...



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Challenge Nobel 2013/2014

Ah! L'Amour...

Lorsqu'un homme se met à écrire quelques sonnets (une centaine...) à sa chère et tendre: que d'émotions!
Ces poèmes lyriques répartis en quatre parties (matin, midi, soir, nuit) sont destinés à sa troisième femme Matilde Urrutia. Pablo Neruda nous livre ses pensées les plus intimes sur sa relation amoureuse, admirant les qualités de sa dulcinée, et les difficultés rencontrées.

On ressent toute la sensibilité et l'amour en lisant ces poèmes. Excellente découverte que j'ai apprécié de lire en espagnol grâce à l'édition bilingue.
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Corps, animaux, couleurs, nourriture, nature, voyage... la poésie de Pablo Neruda n'est faite que de sensualité et d'amour pour l'autre et la vie...tout cela rythmé de douces sonorités espagnoles... C'est pour cela que je l'adore!
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Saveurs des traductions. Quel exercice difficile !
Sonnet XVI by Pablo Neruda
______________________________
Amo el trozo de tierra que tú eres,
porque de las praderas planetarias
otra estrella no tengo. Tú repites
la multiplicación del universo.

Tus anchos ojos son la luz que tengo
de las constelaciones derrotadas,
tu piel palpita como los caminos
que recorre en la lluvia el meteoro.

De tanta luna fueron para mí tus caderas,
de todo el sol tu boca profunda y su delicia,
de tanta luz ardiente como miel en la sombra

tu corazón quemado por largos rayos rojos,
y así recorro el fuego de tu forma besándote,
pequeña y planetaria, paloma y geografía.

______________________________________

Oui, j'aime ce morceau de terre que tu es,
moi qui, parmi toutes les prairies planétaires,
ne possède pas d'autre étoile. L'univers
c'est toi qui le répètes et qui le multiplies.

En tes larges yeux il y a la lumière
qui des constellations vaincues vient jusqu'à moi,
ce sont les chemins qui palpitent sur ta peau
parcourus par le météore dans la pluie.

Tes hanches furent toute la lune pour moi,
le soleil, les plaisirs de ta bouche profonde,
et l'ardente lumière et tout le miel dans l'ombre

ce fut ton coeur brûlé par de longs rayons rouges :
je parcours de baisers la forme de ton feu,
ma petite planète, géographie, colombe.

________________________________

I love the handful of the earth you are.
Because of its meadows, vast as a planet,
I have no other star. You are my replica
of the multiplying universe

Your wide eyes, are the only light I know
from extinguished constellations;
your skin throbs like the streak
of a meteor through rain.

Your hips were that much of the moon for me;
your deep mouth and its delights, that much sun;
your heart, fiery with its long red rays,

was that much ardent light, like honey in the shade.
So I pass across your burning form, kissing
you – compact and planetary, my dove, my globe.




Pablo Neruda, La Centaine d'amour.
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J'ai une affection toute particulière pour Pablo Neruda dont j'ai visité les Casa à Santiago, Isla Negra et Valparaiso, et que je m'efforce de lire dans sa langue natale...Ce recueil de cent poèmes dédié au grand amour de sa vie (et il en eût beaucoup !) est un peu inégal : si certains sont exquis de sensualité et d'émerveillement, d'autres sont un peu plus plats, et semblent venir uniquement combler les vers qu'il manquait pour parvenir au nombre de cent.

Un agréable moment de lecture en compagnie de la nature chilienne illuminée de ces lumières matinales ou crépusculaires que sait si bien décrire le poète !
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C'était super sympathique. Les poèmes étaient basés sur l'amour et vraiment jolies. Je lis très peu de poésie mais c'était une lecture fluide, simple, reposante, sans prise de tête. L'édition que j'ai lu était une édition bilingue donc ça me faisait un peu travailler mon espagnol aussi (même si la poésie du XXème siècle ce n'est pas le mieux pour apprendre une langue ^^). J'ai apprécié.

❤❤❤
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