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Claude Couffon (Traducteur)
EAN : 9782070316335
400 pages
Gallimard (20/05/2004)
4.09/5   29 notes
Résumé :
Recueil de poèmes :
- La rose détachée
- Jardin d'hiver
- 2000
- Le cœur jaune
- Le livre des questions
- Élégie
- La mer et les cloches
- Défauts chinois

Le livre se termine par une chronologie de Pablo Neruda
Que lire après La rose détachée et autres poèmesVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (5) Ajouter une critique
Un ensemble de poèmes de Pablo Neruda, initialement publiés en espagnol en 1973 et 1974, et regroupés en 9 livrets : La rose détachée, Jardin d'hiver, 2000, le coeur jaune, le livre des questions, Élégie, La mer et les cloches et Défauts choisis.

J'ai particulièrement aimé :
- La rose détachée, avec notamment... :
"Toutes les îles de la mer sont les filles du vent."
(V - L'île)

"Nous sommes arrivés très loin, très loin
pour entendre les orbites de pierre,
les yeux éteints qui continuent de regarder,
les grands visages en place pour l'éternité."
(XIII - Les hommes)

- le livre des questions :
"Pourquoi n'apprend-on pas aux hélicoptères
à butiner sur le soleil ?"

"Les larmes qu'on ne verse pas
attendent-elles dans un petit lac ?"

"Où se termine l'arc-en-ciel ?
Dans ton âme ou à l'horizon ?"

- Élégie :
"Qu'avons-nous perdu, vous et moi,
quand Nazi Hikmet est tombé comme une tour,
comme une tour bleue qui s'écroule ?"

- La mer et les cloches : Les derniers poèmes de Neruda. Il n'a pas eu le temps de donner un titre à certains...
"Il me semble qu'un navire, autre que tous les autres
devra, l'heure venue, se montrer sur la mer."

"Pedro s'est "dans" et aussi "comme",
Clara c'est peut-être "sans doute",
Roberto c'est "oui, mais" : chacun
se déplace avec des prépositions,
des adverbes, des substantifs
..."

Un recueil très agréable à lire, chaque partie, ou livret, ayant sa personnalité propre, ce qui donne une certaine hétérogénéité au recueil, mais en fait également la richesse.


Lien : http://michelgiraud.fr/2021/..
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Que dire de Pablo Neruda si ce n'est le citer encore et encore.

Des poèmes d'amour, chanson désespérée, rages, et désir.

(Les rages)
Souris moi radieuse
Si ma bouche te blesse
Je ne suis pas un doux berger
comme dans les contes de fées
Je suis un brave bûcheron qui partage avec toi
la terre, le vent, les épines des montagnes.

Aime-moi, souris-moi
aide moi à être bonté.
Ne te blesse pas à moi car c'est inutile,
ne me blesse pas moi car alors tu te blesses. (P.205)

(L'amour)
Mais qu'as-tu ? Qu'avons-nous ?
Que nous arrive-t-il ?
Ah! notre amour est une corde dure
qui nous amarre et qui nous blesse
et qui, si nous cherchons
à sortir de notre blessure,
à nous détacher l'un de l'autre,
ajoute un nouveau noeud et nous condamne
à perdre notre sang et à brûler ensemble. (P.183)

(P.293)
ainsi connaissent-ils et notre amour et le baiser
qui dans une fleur éternelle
réunit ta bouche et la mienne.

(L'amour)
Soudain
mes pieds touchent tes pieds et ma bouche tes
lèvres
tu as grandi,
tes épaules s'élèvent comme deux collines
et voici que tes seins se promènent sur ma poitrine,
mon bras parvient à peine à entourer la mince
ligne,
le croissant de nouvelle lune de ta taille :
dans l'amour tu t'es déchaînée comme l'eau de la
mer :
je mesure à peine les yeux les plus vastes du ciel
et je me penche sur ta bouche pour embrasser la
terre. (p. 111-113)

(P. 311)
Amour, mon amour je t'attends.

J'achève maintenant ma lettre
sans tristesse aucune : mes pieds
sont là, bien fermes sur la terre,
et ma main t'écrit en chemin :
au milieu de la vie, toujours
je me tiendrai
au côté de l'ami, affrontant l'ennemi,
avec à la bouche ton nom,
avec un baiser qui jamais
ne s'est écarté de la tienne.
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Parmi les poèmes de Pablo Neruda à propos de l'île de Pâques, certains poèmes m'ont particulièrement touchée.
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Un recueil de poèmes évoquant l'ile de Pâques, l'amour, la vieillesse, l'an 2000 et bien d'autres choses encore.

Travail très inégal et parfois à la limite du pénible, même si les thèmes abordés sont pleins d'actualité. La question de la traduction se pose ici, comme souvent en matière de poésie.
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Sublime ! Pour les amateurs de poésie : à lire absolument
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Citations et extraits (102) Voir plus Ajouter une citation
SI CHAQUE JOUR...

Si chaque jour
tombe dans chaque nuit
il existe un puits
où la clarté se trouve enclose.

Il faut s'asseoir sur la margelle
du puits de l'ombre
pour y pêcher avec patience
la lumière qui s'y perdit.
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AUTRE CHATEAU

Je ne suis pas, je ne suis pas de braise ardente,
je suis fait de linge et de rhumatismes,
de papiers déchirés, de rendez-vous manqués,
de modestes signes rupestres
sur ce qui fut pierres d'orgueil.

Que reste-t-il du château de la pluie,
de cette adolescente avec ses tristes rêves,
de cette intention entrouverte
d'être aile déployée, d'être un aigle en plein ciel,
une flamme héraldique ?

Je ne suis pas, je ne suis pas l'éclair de feu
bleu, planté comme un javelot,
dans le coeur de quiconque échappe à l'amertume.

La vie n'est pas la pointe d'un couteau
ni le heurt d'une étoile,
elle est vieillissement dans une garde-robe,
soulier mille fois répété,
médaille qui rouille
dans les ténèbres d'un écrin.

Je ne demande ni rose nouvelle ni douleurs,
ni indifférence, elle me consume,
chaque signe a été écrit,
le sel avec le vent effacent l'écriture
et l'âme est maintenant un tambour muet
au bord d'un fleuve, de ce fleuve
qui continuera de couler où il coulait.
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ENIGME POUR LES TOURMENTES

Un jour parmi les jours de l'année à venir
je trouverai une heure différente :
une heure à chevelure cataracte,
une heure jamais encore écoulée :
comme si le temps, se cassant,
ouvrait une fenêtre :un orifice
par où nous glisser vers le fond.

Bon, ce jour là avec cette heure
arrivera et laissera tout transformé :
on ne saura plus si l'hier s'en est allé
ou si ce qui revient n'était jamais passé.

Lorsque de ce cadran une heure tombera
à terre, n'étant pas quiconque recueillie,
lorsque, enfin, nous aurons le temps bien amarré,
nous saurons vraiment où commencent
ou encore où s'achèvent les destins
car dans le tronçon mort ou simplement éteint
nous verrons clairement la matière des heures
comme on voit clairement la patte de l'insecte.

Et nous disposerons d'un pouvoir diabolique :
reculer dans le temps ou activer les heures,
regagner la naissance ou rejoindre la mort
avec un moteur dérobé à l'infini.
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IL PLEUT

Il pleut
sur le sable, sur le toit
le thème
de la pluie :
les deux longues consonnes de la pluie
lentement tombent sur les pages
de mon amour qui n’a de cesse,
le sel de chaque jour :
retourne, pluie, à ton nid antérieur,
rejoins le passé avec tes aiguilles :
je veux pour le moment l’espace blanc,
le temps de papier pour une branche
de rosier vert et de roses dorées :
une parcelle du printemps sans fin
qui attendait aujourd’hui le ciel clair
et le papier,
lorsque la pluie est revenue
cogner de ses doigts tristes
à la fenêtre,
puis danser sur mon coeur et sur le toit
avec une folie furieuse,
réclamant
sa place
et me demandant une coupe
pour une fois encore la remplir d’aiguilles,
de temps transparent,
de larmes versées.
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IL PLEUT

Il pleut
sur le sable, sur le toit
le thème
de la pluie :
les deux longues consonnes de la pluie
lentement tombent sur les pages
de mon amour qui n'a de cesse,
le sel de chaque jour :
retourne, pluie, à ton nid antérieur,
rejoins le passé avec tes aiguilles :
je veux pour le moment l'espace blanc,
le temps de papier pour une branche
de rosier vert et de roses dorées :
une parcelle du printemps sans fin
qui attendait aujourd'hui le ciel clair
et le papier,
lorsque la pluie est revenue
cogner de ses doigts tristes
à la fenêtre
puis danser sur mon coeur et sur le toit
avec une folie furieuse
réclamant
sa place
et me demandant une coupe
pour une fois encore la remplir d'aiguilles,
de temps transparent,
de larmes versées.
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Videos de Pablo Neruda (20) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Pablo Neruda
« […] « La poésie est parole dans le temps », Machado (1875-1939) n'a pas cessé de l'affirmer. Encore fallait-il que le temps ne se résumât pas à la pression immobile du passé sur la circonstance, ni la parole au simple ressassement de l'irrémédiable. Certes Machado […] a éprouvé une manière d'attirance étrange devant la négativité et la noirceur du destin de l'Espagne. Il ne s'y est point abandonné. Ou plutôt, avec une véhémence souvent proche du désespoir, une tendresse mêlée de répulsion et de haine, il a tenté, longuement, d'en sonder les abîmes. […] La poésie - Machado, seul de sa génération, s'en persuade - n'a plus pour tâche de répertorier pieusement les ruines ; elle se doit d'inventer le futur, cette dimension héroïque de la durée que les Espagnols ont désappris dans leur coeur, dans leur chair, dans leur langue depuis les siècles révolus de la Reconquête. […] […] Nostalgique de l'Inaltérable, à la poursuite du mouvant… Par son inachèvement même, dans son échec à s'identifier à l'Autre, la poésie d'Antonio Machado atteste, et plus fortement que certaines oeuvres mieux accomplies, la permanence et la précarité d'un chemin. Hantée par le néant, elle se refuse au constat de l'accord impossible. Prisonnière du doute et de la dispersion, elle prononce les mots d'une reconnaissance. Elle déclare la tâche indéfinie de l'homme, la même soif à partager. » (Claude Esteban.)
« […] “À combien estimez-vous ce que vous offrez en échange de notre sympathie et de nos éloges ? » Je répondrai brièvement. En valeur absolue, mon oeuvre doit en avoir bien peu, en admettant qu'elle en ait ; mais je crois - et c'est en cela que consiste sa valeur relative - avoir contribué avec elle, et en même temps que d'autres poètes de ma génération, à l'émondage de branches superflues dans l'arbre de la lyrique espagnole, et avoir travaillé avec un amour sincère pour de futurs et plus robustes printemps. » (Antonio Machado, Pour « Pages choisies », Baeza, 20 avril 1917.)
« Mystérieux, silencieux, sans cesse il allait et venait. Son regard était si profond qu'on le pouvait à peine voir. Quand il parlait, il avait un accent timide et hautain. Et l'on voyait presque toujours brûler le feu de ses pensées. Il était lumineux, profond, car il était de bonne foi. Il aurait pu être berger de mille lions et d'agneaux à la fois. Il eût gouverné les tempêtes ou porté un rayon de miel. Il chantait en des vers profonds, dont il possédait le secret, les merveilles de la vie ou de l'amour ou du plaisir. Monté sur un Pégase étrange il partit un jour en quête d'impossible. Je prie mes dieux pour Antonio, qu'ils le gardent toujours. Amen. » (Rubén Darío, Oraison pour Antonio Machado)
0:00 - Titre 0:06 - Solitudes, VI 3:52 - du chemin, XXII 4:38 - Chanson, XLI 5:39 - Humour, fantaisies, notes, LIX 7:06 - Galeries, LXXVIII 7:54 - Varia, XCV, Couplets mondains 9:38 - Champs de Castille, CXXXVI, Proverbes et chansons, XXIX 10:14 - Champs de Castille, idem, XLIII 10:29 - Prologues. Art poétique. Pour « Champs de Castille » 12:17 - Générique
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