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sur 69 notes

Critiques filtrées sur 2 étoiles  
Emprunté, ampoulé, sophistiqué, trop pour moi.
Le propos a suscité mon intérêt, la lourdeur du style m'aura assommé.
Un des nouveaux grands talents annoncés de cette rentrée ne m'a pas touché. Et j'en suis désolé.

Peut-être une autre fois...

Lu en juin 2018.
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Je suis navrée de mettre une note si basse et de m'apprêter à critiquer cet ouvrage parce que, étant ancienne étudiante en prépa littéraire, comme Arthur Nesnidal , j'ai beaucoup de sympathie pour lui. Mon grand-père, après avoir lu un article dans le journal, m'avait demandé de lire ce livre puis de lui donner mon avis : inquiet, il voulait savoir si j'avais vécu le même enfer que l'auteur, il voulait savoir si c'était vraiment ça, la prépa. J'avais hâte de retrouver mon expérience dans un livre, j'avais hâte de lire pour la première fois quelque chose sur la prepa littéraire. Donc je l'ai lu.

Tout d'abord, j'ai sauté tellement de pages... Quelle plume étouffante, quel style lourd ! C'est ce qui m'a immédiatement marquée dès la première page. On croule sous les métaphores et les périphrases, les phrases à rallonge, le lyrisme maladroit, les références culturelles qui parlent seulement à une élite intellectuelle, les mots inconnus et obsolètes, on en vient à oublier ce dont il parlait à l'origine. Les vestiges de la prepa sont bel et bien là, Arthur n'en a gardé qu'un goût pour l'écriture soignée apparemment. Déçue car il critique la prépa mais agit comme un prof en employant du vocabulaire compliqué à dessein... Pourquoi ? C'est trop, ça ne va pas. Un tel témoignage aurait, je pense, été bien plus marquant avec une plume légère, qui ne passe pas par tous ces détours stylistiques et grammaticaux, je me suis sentie extrêmement mise à distance de l'auteur, je n'arrivais pas à entrer en empathie avec lui. Les mots faisaient barrière.

Ensuite, certes, chaque établissement de prépa est différent. Alors que je pensais avoir passé deux années difficiles dans mon établissement à Lyon, il semble que, comparé à Arthur, j'ai été scolarisée au paradis ! Quel est ce véritable enfer qu'il écrit ?? Je ne remets pas en doute la parole de l'auteur mais quand même... Aucun point positif, vraiment ? Aucun ? Qu'un tel enfer existe me semble aberrant. Et grave. Des professeurs monstrueux, des élèves dont on a lavé le cerveau et , des cantines et des internats immondes,


Je ne sais pas. Je ne souhaite pas que le public, après la lecture de cet ouvrage, pense que toutes les prépa sont comme ça. Apparemment Arthur est tombé sur un établissement assez horrible. Mon expérience fut difficile mais pour rien au monde je ne regretterais d'être passée par là. Des profs sévères et exigeants, mais généreux, respectueux, encourageants, se donnant corps et âme pour nous. Des élèves fatigués, parfois brisés, mais soudés par les rires, les soirées, l'entraide, le goût commun pour les études. Etc... Bon, par contre, une directrice monstrueuse, que j'ai clairement retrouvée avec joie dans La Purge.

En somme, je suis assez déçue. Je respecte énormément Arthur Nesnidal pour ce qu'il a fait, je suis désolée en pensant à ce qu'il a pu subir... Mais je pense que son livre aurait pu être plus incisif, mieux brodé et agencé sans toutes ces lourdeurs. Je n'ai pas la prétention d'écrire mieux, il est de deux ans mon aîné et nous avons suivi un parcours quelque peu similaire, mais je lui en veux parce qu'il aurait pu se faire meilleur porte-parole (il explique, dans le livre, vouloir justement se faire la voix dénonciatrice pour tous ceux et toutes celles qui subissent, muets/muettes une telle torture).

Voilà. Avec cet amour pour l'écriture dont fait preuve, sans doute possible, l'auteur, il devrait écrire de la poésie en prose voire des nouvelles, cela pourrait être très fructueux
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Quand j'ai repéré ce livre de la rentrée littéraire, j'ai tout de suite été emballée par sa thématique. Arthur Nesnidal y évoque ici son année d'hypokhâgne et j'étais certaine que cela ferait écho à mes propres souvenirs et me transporterait des années en arrière.

L'auteur porte un regard très sévère sur les classes préparatoires. Il y dénonce la violence du système et l'enseignement humiliant des professeurs qui espèrent former la future élite française. Par une série de chapitres thématiques, consacrés par exemple à la remise des copies, aux portraits de professeurs ou à la description austère des salles de classe, Arthur Nesnidal revient sur cette expérience douloureuse et contraignante. Plutôt que d'aider les étudiants à s'épanouir en donnant le meilleur d'eux-mêmes, les classes préparatoires broient les individus en leur imposant un rythme infernal. En encourageant une compétition acharnée, l'institution creuse l'écart entre les classes sociales et abîme l'estime de soi.

Pour parfaire ce portrait acide, l'auteur utilise un style très sophistiqué et imagé. Dans chaque phrase, se fait entendre la petite musique de l'alexandrin. J'ai cependant trouvé que ce travail sur les mots manquait de fluidité. Si la forme est très travaillée, le fond manque pour moi d'un peu de linéarité. Les descriptions se succèdent sans réelle trame, si bien que la force du roman s'épuise au fil des pages. J'aurais aimé qu'à cet exercice de style s'ajoute une réelle histoire, qui m'aurait permis de ressentir davantage d'empathie pour le narrateur.
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"Ecrire est un acte politique. (…) C'est un livre pamphlétaire. (…). Pour moi c'était très important de ne pas écrire un essai parce qu'un essai, c'est chiant, c'est démonstratif, il ne s'agissait pas de démontrer, il s'agissait de parler au coeur avec le coeur, c'est ça la littérature." A. Nesnidal. (interview vidéo du 3 août 2018, chaine Youtube de la Librairie Mollat).

Voilà un auteur qui voulait donc écrire un pamphlet sur ce qu'il appelle "le monde de l'élite, le monde d'une bourgeoisie qui pratique l'escroquerie intellectuelle". Eh bien, sachez, mon cher Arthur-auteur, que si escroquerie il y a, elle est autant dans votre projet d'écriture que dans cette bourgeoisie, dont vous conspuez les pratiques. La seule chose à peu près réussie dans votre entreprise est le titre de l'oeuvre : La Purge. Il reflète à lui tout seul ce qu'est ce roman dans lequel un jeune écrivain (22 ans à la sortie du bouquin) couche ses fantasmes de militant politique en les faisant passer pour vérité universelle, nous fait croire que sa petite expérience personnelle de prépa hypokhâgne dans un lycée de Clermont-Ferrand vaut description d'un système (le mot préféré de ceux qui sont à cours d'argument) écrasant dont l'unique objectif est de déprécier les "pauvres gens".

Voilà donc 146 pages de branlette littéraire au cours desquelles Arthur-narrateur découvre sa plume, et l'astique dans tous les sens pour composer des phrases admirablement bien écrites, au rythme travaillé à la limite de l'alexandrin, aux images choisies avec grand soin, aux sonorités quasi-musicales, il ne manque que des rimes ! Mais voilà, Arthur, on peut peindre un mur pourri avec les plus beaux pinceaux du monde, le mur reste pourri, même derrière la peinture la plus criarde qui soit. Tu as eu beau caresser ta plume avec ardeur, il n'en est sorti aucun génie, que de l'aigreur. La beauté de tes phrases que certains qualifient d'ampoulées (c'est le risque d'un astiquage intensif) ne cache pas l'idéologie et l'escroquerie du fond.

Tu prétends avoir vécu l'enfer dans cet Hypokhâgne en nous racontant que tu l'abandonnes au bout d'un an tellement l'épreuve est difficile et tellement tes origines sociales (inconnues) et ton handicap (visuel) sont objets d'avilissement. Détail amusant, dans la réalité, tu y es resté 3 ans dans cette prépa : masochisme de classe ou petit arrangement avec la réalité pour servir le discours ? A partir de là, jusqu'où doit-on prendre pour argent comptant le délire grand-guignolesque mais littéraire d'un étudiant plein de rancoeur ? le self du lycée est décrit comme un bouge infâme, la première de la classe est forcément une fille, catho, grenouille de bénitier, professeure et intendante sont des monstres dont les descriptions grossophobes sont à gerber… Bref tout y est caricature, jusque dans les rares dialogues. Caricature ? Témoignage ? Roman ? Un moment donné il faut savoir sur quel terrain on joue, ici, on ne joue que dans la boue.
On n'endosse pas impunément un costume de loup pour faire comprendre aux autres qu'ils sont des moutons : le costume est mal taillé, il laisse percevoir cette espèce de condescendance (oui, à Hypokhâgne, ils étaient tous des incultes, le jeune homme se sentait perdu comme seul être cultivé et amoureux des lettres) qu'aurait le sachant sur ceux qui ne savent pas, comble du paradoxe quand il s'agit de critiquer l'élite ! le loup a beau jeu de se foutre du mouton suiveur quand il ne fait finalement que remâcher le discours du dominant de la meute à laquelle il appartient.

Désolé Arthur, ton petit gâteau littéraire, tout joli et soigné qu'il est, a le goût trop prononcé du vomi de ta hargne haineuse envers un "système" dont tu es le fruit gâté par une idéologie politique qui n'a pas eu, sur moi, l'effet que tu espérais. Tu voulais me faire croire que malgré les envies d'ascension, celui qui vient d'en-bas ne peut grimper, empêché qu'il est par "les bourgeois" ? Ta lutte des classes n'existe que parce que tu l'entretiens savamment par un semblant d'insoumission qui exploite la colère individuelle plutôt que l'intelligence collective. Tu prétendais parler au coeur avec le coeur, mais de coeur je n'en ai vu aucun dans ce texte. Les essais sont chiants, disais-tu, la rage aveugle l'est tout autant. Tu ne voulais pas démontrer, mais ce texte n'est que démonstration. Bref, le chien aboie, la littérature passe.
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Si j'ai lu la première moitié d'une traite, j'ai eu du mal à le reprendre et le terminer. Je n'avais rien qui me poussait à le reprendre. Je l'ai tout de même terminé mais en sachant à peine ce que j'en pense...
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