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Citations sur Un été avec Kim Novak (28)

Eva Kaludis intervenait seulement dans deux classes, dont la nôtre, si bien que les autres élèves devaient se contenter de la regarder quand l'occasion se présentait. Kim Novak. Eva Kaludis. La copine canon de Bertil le Canon. Je faisais partie des chanceux... soumis au phénomène Eva Kaludis. les trois dernières semaines avant les grandes vacances.
En réalité, elle n'avait pas besoin de faire cours. Ce n'était pas la peine. Nous trimions comme des bêtes sans qu'elle ait à nous le demander. Il régnait toujours un silence religieux dans sa classe. Lorsqu'elle arrivait, elle nous souriait et un frisson parcourait la salle. Quand on levait le doigt pour lui demander de l'aide, elle se penchait sur notre épaule et ses seins nous effleuraient. Ou du moins un des deux. C'était surtout les garçons qui avaient besoin d'aide. l'air de la salle de classe était saturé de son parfum et lourd de l'odeur de jeunes mâles en rut.
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- Mais je suis infoutu de savoir où elle se trouve, l’âme. A mon avis, elle se déplace. Quand je mange, elle doit être dans mon estomac, quand je lis, elle est dans ma tête, quand je pense à Britt Laxman, elle doit être…
- Ça suffit, je l’ai interrompu. J’ai compris. Tu as une âme nomade.
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C'est quoi, une vie ? je me suis demandé. Bon Dieu ! C'est quoi, une vie ?
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Avant qu'on se quitte, elle nous a enlacés. Ses bras et ses épaules nus gardaient la chaleur du soleil et j'ai osé la prendre dans mes bras à mon tour. J'ai inspiré l'odeur de sa peau et un nuage d'Eva Kaludis s'est épanoui en moi.
C'était une impression fantastique. Le nuage a envahi ma tête, il a pris toute la place et a écarté pour plusieurs heures aussi bien la Catastrophe que Cancer, Treblinka et tout ce qui était désagréable.
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"_ J'ai un pressentiment.
J'ai réfléchi un moment. Ca m'a paru grave, et c'est vrai qu'il avait l'air particulièrement grave.
_ Quel genre de pressentiment ?
Edmund a hésité un instant.
_ Que ça va bientôt être la cata.
_ Qu'est-ce qui va être la cata ?
Edmund a poussé un soupir en disant qu'il ne savait pas. J'ai attendu un moment puis j'ai demandé s'il faisait allusion à mon frère et à Eva Kaludis. Et à Berra Albertson.
_ Oui, je crois, a-t-il dit en hochant la tête. Il va forcément se passer quelque chose. Ca ne peut pas continuer comme ça. J'ai la même sensation que lorsqu'on attend... qu'on attend qu'un orage éclate. Tu ne le sens pas ?
Je n'ai pas répondu mais la phrase prononcée par mon père un soir de mai dans la cuisine d'Idrottsgatan m'est soudain revenue.
"L'été sera rude. Très rude."
Puis j'ai repensé à Eva Kaludis. Et à la tête sans connaissance de Mulle. Au vrai père d'Edmund. Aux mains grises de ma mère sur la couverture de l'hôpital. Déprimantes comme du gruau d'avoines strié de myrtilles.
_ On verra bien, j'ai fini par dire. Qui vivra verra.
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Avant de m'endormir, j'ai dessiné encore quelques cases et Edmund a écrit sa lettre à sa mère à Vissingsberg. N'étant pas satisfait de ses tentatives précédentes, il a voulu essayer quelque chose d'un peu plus masculin et avec plus d'humour. Quand il l'a terminée, il m'a montré la page qu'il avait arrachée de son cahier.
_ Qu'est-ce que t'en penses ? m'a-t-il demandé en mâchonnant son stylo.
J'ai lu :
Salut daronne !
Ici on rigole comme des fous. J'espère que tu es sobre comme un chameau et que tu te portes comme un charme.
A cet automne.
Ton Edmund à toi.
_ Vachement bien ! j'ai dit. Elle va sûrement l'encadrer et l'accrocher au-dessus de son lit.
_ C'est aussi ce que je pense, a dit Edmund.
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_ C'est un été du tonnerre, Erik, a-t-il dit quand nous avons commencé à nous enfoncer dans les roseaux. A tous points de vue. Certainement le meilleur que j'ai connu.
Je me suis soudain rendu compte à quel point j'appréciais Edmund. Nous étions à deux semaine de la Catastrophe, ma mère était sur le point de mourir d'un cancer et je m'étais cassé un orteil, mais il avait raison. C'était un été du tonnerre.
Tout allait bien.
Jusque là.
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_Elle a quoi, ta mère ? m'a demandé Edmund un après-midi, alors que nous étions partis à vélo acheter des glaces à Fläskhallen.
Nous étions installés à la table grise en rondins au-dessus de la plage qui était absolument vide vu que le temps était couvert.
J'ai grignoté la couche de chocolat qui entourait ma glace à la noisette avant de répondre.
_ Un cancer.
_ Ah oui, a répondu Edmund comme s'il comprenait. Mais je ne pense pas que c'était le cas. Le mot Cancer était comme Treblinka. Comme Mort. Comme Baiser. Je ne voulais pas en parler. Amour fait-il aussi partie de ces mots ? me suis-je demandé.
Pendant que nous mangions nos glaces en silence... j'ai répété la série de mots.
Cancer - Treblinka - Amour - Baiser - Mort.
J'avais compris qu'il y avait tout ça dans le monde. Que tout ça avait bel et bien une existence.... C'était une formule magique censée me protéger contre ce que je comprenais mais que je ne voulais pas comprendre. Je crois.
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Entre Tibériade et le lotissement de Sjölycke avec ses cabanons d'été, il y avait deux vraies maisons qui étaient occupées toute l'année.
La première, située tout près de chez nous et au bord de l'eau, était à moitié cachée par les roseaux et les aulnes, les framboisiers sauvages et les orties.
Il y avait parfois du monde, un ou plusieurs membres de la famille Lundin, mais elle était généralement vide vu que les Lundiens passaient beaucoup de temps en taule pour une raison ou une autre et que les Lundiennes étaient putes, danseuses nues ou tenancières de maison close et préféraient évoluer dans une ambiance plus citadine.
le Lundien le plus réputé était un certain Evert qui, déjà très jeune, avait esquinté un policier en le poignardant dans le dos et qui avait ensuite complété sa carrière par le braquage d'une banque, un incendie criminel et toutes sortes d'autres actes de violence. D'après ce que j'ai pu comprendre, il aimait bien brutaliser les femmes sans défense, mais lorsqu'il n'en avait pas sous la main il s'attaquait volontiers à des retraités ou à des enfants. On le disait analphabète et il paraît qu'il n'avait jamais réussi à faire la différence entre la gauche et la droite malgré un entraînement assidu. Mais c'est vrai qu'on disait pas mal de choses sur la famille Lundin.
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Ce soir-là, comme les soirs qui ont suivi, nous nous sommes endormis au son de la machine à écrire de Henry et à celui de son magnétophone.
Elvis. The Shadows
Buddy Holly. Little Richard. The Drifters.
Et au son du faible grattement contre le carreau des branches agitées par le vent du lac qui soufflait sur la forêt.
C'était agréable.
Vraiment très agréable.
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