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3,86

sur 115 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Après avoir lu le premier opus Prendre Lily, j'ai continué ma lecture avec Prendre Gloria. Si pour le premier je me suis ennuyée, autant celui-ci m'a captivé. Pour ce second tome, le récit n'est pas rédigé à la première personne. Il est écrit du point de vue extérieur avec, de temps en temps, les témoignages secrets des protagonistes de l'histoire.
Dans ce roman, nous découvrons l'histoire du meurtre, de la dissimulation, des forces obscures qui protègent le meurtrier de Gloria. Comment des hommes et femmes ont pu laisser une famille subir un tel affront pendant 17 ans en dissimulant la réalité, en créant de fausses preuves, en évitant certaines actions judiciaires qui auraient pu permettre la résolution de ce meurtre ? Comment peut-on faire cela ? Tout cela me déconcerte.
Alors, oui, j'ai apprécié ma lecture et, non, je ne vous conseillerai pas de lire uniquement ce tome. En effet, il vous manquerait un certain éclairage de l'histoire, du comportement de certains pour en apprécier pleinement le récit. Il faut lire le premier pour en comprendre toute la substantifique moelle et comprendre les allers-retours dans le temps des différents chapitres.
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PRENDRE GLORIA est le second volet du diptyque PRENDRE FEMME écrit par Marie NEUSER.

Dans le premier, PRENDRE LILY, nous avions fait la connaissance de Damiano SOLIVO. En enquêtant sur lui en 2002 dans le cadre de la recherche du meurtrier de Lily, les enquêteurs avaient découvert qu'en 1993, SOLIVO avait déjà été soupçonné dans la disparition d'une adolescente, Gloria PRATS, sans que rien ne puisse être prouvé contre lui. PRENDRE GLORIA, sorti en second, revient sur cet épisode et évoque donc la genèse du fait divers qui a hanté l'ITALIE puis l'ANGLETERRE de 1993 à 2011 et qui a inspiré son dyptique à Marie NEUSER.

12 septembre 1993, un dimanche, Gloria PRATS entre dans l'église de la Miséricorde de la petite ville de P. en ITALIE. Elle n'en ressortira jamais. Gloria a tout simplement disparu. Il faudra attendre 2010 et le meurtre d'une certaine Lily, loin en ANGLETERRE, pour enfin apprendre ce qu'il est arrivé à Gloria.

Nécessairement puisqu'on en apprend déjà beaucoup dans PRENDRE LILY, il y a beaucoup moins de suspense dans PRENDRE GLORIA. L'idée ici n'est pas tant de savoir ce qui s'est passé mais comment cela a pu se passer, remonter l'histoire à l'envers et comprendre comment, pourquoi et à cause de qui un prédateur tel que le Damiano SOLIVO de PRENDRE LILY a pu naître et grandir en toute impunité. Qui l'a protégé et pourquoi, alors que tous les éléments menaient dès le début à lui?

PRENDRE GLORIA assemble toutes les pièces du puzzle avec un réalisme et un manichéisme d'autant plus glaçant qu'il s'agit d'une histoire vraie : les puissants - les hommes d'affaires, les hommes d'église, les hommes de loi - manoeuvrent tandis que les faibles, la famille de Gloria, se battent avec la seule force de leur amour, de leur conviction et de leur besoin de justice, pendant que sur l'autel de ce combat sont sacrifiés non seulement la vie mais également l'honneur et la dignité d'une jeune fille à qui on refuse même une mort décente.

Peu à peu, on comprend comment Damiano SOLIVO s'en est à chaque fois sorti. Comment il a été facile de dévier les pistes qui menaient à lui sur l'hypothèse de la jeune fugueuse délurée ou celle du petit ami, immigré albanais, étranger forcément suspect dans une petite communauté italienne si refermée sur elle-même. Comment on a fait taire ceux qui pouvaient trop en dire et parler ceux qui n'avaient rien à dire. Comment, en mettant SOLIVO systématiquement à l'abri de toutes les menaces, on a laissé grandir en lui un sentiment de toute puissance et la possibilité de développer ses déviances, et ainsi passer d'un simple fétichisme au meurtre, alors que des mesures auraient pu être prises si l'on n'avait pas, à chaque fois, ignorer et étouffer les signaux d'alerte apparus dès l'enfance.

L'alternance constante entre l'époque de la disparition de Gloria et celle d'aujourd'hui, les témoignages successifs de tous les protagonistes de l'affaire, qui expliquent a posteriori leur positionnement de l'époque, donnent du rythme au récit.

Le récit de cet épouvantable déni de Justice a provoqué chez moi un sentiment de colère et d'impuissance face au cynisme de ceux qui en sont responsables.

Je terminerai en vous disant que selon moi, il est essentiel de respecter l'ordre choisi par l'auteur et de ne lire PRENDRE GLORIA qu'après PRENDRE LILY.

Avec ce diptyque, Marie NEUSER propose deux livres très différents mais tous les deux intéressants à leur manière. PRENDRE LILY est une enquête, PRENDRE GLORIA est une analyse. Les deux sont instructifs et captivants.

Lien : http://cousineslectures.cana..
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Suite et fin du diptyque de Marie Neuser, aussi réussi et original que le premier. On retrouve Damiano Silviano 20 ans plus tôt, plus jeune, non plus en Angleterre, mais en Italie, son pays d'origine, donc moins affûté dans ses réflexes de serial killer, sa carrière commence, si j'ose dire... Mais il va rester impuni des décennies, pourtant, car si lui peine encore à maîtriser ses pulsions, sa famille va dresser entre lui et la justice un cordon de sécurité, et nous avons ici, plutôt que le portrait d'un serial killer en lui-même, celui d'une société italienne irrespirable, cadenassée par les institutions religieuses et la Mafia, dans laquelle la mort d'une adolescente d'un milieu populaire importe moins que la réputation d'un fils de famille bourgeoise. Le parfait thriller de l'été, on connaît l'assassin, mais la saveur du livre ne se niche pas là, plutôt dans la satisfaction de voir au final Silviano derrière les barreaux, ou comme dit Marie Neuser, que Gloria Prats ait enfin un assassin.
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Merci tout d'abord à Babelio de nous permettre de lire des livres que l'on aurai pas forcément acheté... effectivement ce n'est pas un style vers lequel je me tourne habituellement...
mais j'ai apprécié lire ce livre, et je me suis rarement ennuyée ! Oui , comme d'autres l'ont dit dans les critiques ci-dessous, on sait très vite qui est le coupable, et l'auteur prend un gros risque ... mais elle le tient et çà marche ! parce que même si on sait , il est toujours en liberté , et l'intérêt se porte sur les éléments de l'enquête, étendus sur tant d'années ... de plus , s'agissant d'un livre inspiré de faits réels ... Je pense que si l'on connait la vraie histoire, l'auteur a bien fait de ne pas jouer sur le suspens du coupable !
Il y a de bons ingrédients, à savoir les descriptions ç juste dose, les personnages attachants, et ceux qui nous dégoûtent , et des choses qu'on apprend tout au long du livre, les événements qui font qu'on est tenu en haleine
Pour conclure, je suis contente d'avoir lu ce livre, et maintenant que je connais, je n'hésiterai pas à lire l'autre livre de cette diptyque : "prendre lily"
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J'ai reçu ce livre dans le cadre des rencontres Babelio avec un auteur. Je ne connaissais pas Marie Nauser et ce livre a été une vraie découverte pour moi. Il s'agit d'une enquête policière en deux volumes sauf que le lecteur connait déjà le coupable. Malheureusement inspirés de faits réels en Angleterre et en Italie, il y a un tome pour une enquête policière dans chaque pays.
Ici, il s'agit du premier meurtre en Italie, le premier livre écrit ("Prendre Gloria") mais publié après "Prendre Lily"(Angleterre).
Synopsis de l'histoire : Une adolescente a disparu dans une église dans un petit village italien. C'est cette disparition qui a donné envie à l'auteur d'écrire sur cette histoire.
Une histoire passionnante avec une multitude de témoignages et de personnages, chacun racontant une scène du récit, un témoignage sur la victime ou sur le meurtrier. On y voit les tribulations des enquêteurs. L'auteur s'est appuyé sur les procès filmés en Italie et l'émission de recherches des disparus qui diffusait tous les week-ends pendant des années des témoignages sur cette affaire. Ainsi rien ne sonne faux, tout sonne juste. le coupable ne parle pas, il n'y a donc pas de pathos sur lui.
Mais on voit des gens qui se réfugient dans le mensonge, un village entier qui se tait. Lorsque que l'on apprend que le corps de cette jeune fille était dans les combles de l'église, on se demande "Pourquoi n'a-t-on rien vu?", "N'as-t-on pas fouillé l'église au moment de la disparition?" le lecteur a l'impression que tout le monde connait la vérité mais que tout le monde se tait. C'est arrivé dans un village en Italie mais ca aurait très bien pu se produire en France également. C'est une description terrifiante des êtres humains, lâches, corruptibles...
Il y a une ambiance mafieuse. L'auteur a essayé d'apporté du sens à cette affaire, un motif à chaque protagoniste "pourquoi Mr X a menti?".
La phrase de fin du père du coupable est terrifiante "Pauvre petit chéri : je te l'avais pourtant répété cent fois, qu'il ne fallait pas serrer aussi fort. On t'en paiera une autre."
Du coup, j'ai aimé ce livre, et j'ai envie de lire la suite "Prendre Lily" pour voir pourquoi on a mis autant de temps à attraper et juger le coupable.
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A suivre ma retranscription de l'entretien avec l'auteur
Q = question/ intervention des lecteurs/ ou de l'intervenant de Babélio
A = réponse de l'auteur
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Q 1 Comment avez vous connu cette affaire du "verqat* killer"?
A 1 Quand on a découvert le corps de Elisa et dans l'émission italienne "Chi l'ha visto" = "ou es-tu?" Dans cette émission on distillait des éléments sur le principal suspect de l'affaire comme dans le livre. Elle discutait de l'affaire avec une amie, qui lui a conseillé d'écrire un livre. Elle s'est posé la question "comment puis-je le faire" puis a décidé de le faire.

Q 2 Qu'est-ce qui vous intéressait en tant qu'auteur?
A 2 Je n'étais pas particulièrement intéressée par l'enquête en elle-même. Je voulais comprendre les liens logiques de tous ces éléments qui arrivaient dans les médias les uns par rapport aux autres. Exemple : le curé brésilien? L'histoire des cheveux?! J'ai laissé vagabonder mon imaginaire d'écrivain pour mettre de la lumière dans les zones d'ombres.

Q 3 Quelles ont été vos recherches?
A 3 J'ai fait une recherche pénétrante avec les moyens du bord, car je ne suis pas journaliste, mais l'affaire a été très suivie par les journalistes et les médias italiens, je me suis appuyé sur des articles, des vidéos, des interviews. Notamment l'émission italienne "Chi l'ha visto" qui diffusait des éléments d'enquête. Et en Italie les procès sont filmés donc on peut voir des choses comme la magistrate aboyeuse qui s'acharne sur les jeunes témoins innocents.

Q 4 C'est un récit à plusieurs voix, mais on ne perd pas le fil de l'histoire. Aviez-vous un plan précis de l'histoire ?
A 4 Je n'ai pas raconté tout de façon chronologique mais comment j'ai reçu les faits, via les émissions. C'est un puzzle. Je l'ai présente de cette manière avec les dates pour ne pas tout mélangé et j'avais des fiches que j'épinglais sur le mur sur un tableau e t que je déplaçais. J'avais un repère rapide par tranche de temps.

Q 5 Tous les éléments sont imbriqués. Est-ce qu'il ya des ajouts, des modifications par rapport aux personnages secondaires ? Est-ce que vous avez changé de regards sur les personnages ?

A 5 Non. Dès le début je savais ce que je voulais écrire. Je savais qui était qui. le seul personnage inventé est le monsieur qui a déplacé les tuiles, parce que d'un coup les tuiles avait disparu sans raison.

[Le passage suivant est un peu flou dans mes notes l'auteur échange avec une lectrice de Babélio, qui travaille dans le domaine de la justice, et qui souhaite obtenir des informations sur le système judiciaire italien. Je n'ai pas retenu exactement sa fonction.]

A 6 Quand j'ai écrit Solivo a été condamné de façon définitive an Angleterre. Il n'avait pas encore fait appel quand j'ai écrit le livre. J'ai mis 3 ans à écrire les livres. J'ai écris les livres pendant le procès. Il a pris la perpétuité pour Lily ? Son appel a été rejeté. Et pour l'affaire Gloria en Italie, il a pris 30 ans de prison en plus.

Q 7 Cela parait surprenant car en France, il y a le secret de l'instruction et en Italie tout semble transparent. le système juridique italien est différent et semble sous l'influence de la mafia. La magistrate est mise en cause en Italie et elle est encore en poste. En France ce serait infaisable, il y aurait des procès. Pouvez-vous nous apporter des précisions sur le système judiciaire italien ?
A 7 L'affaire a été livrée en pâtures à l'opinion publique, ce qui est très déstabilisant. Les avocats parlent des affaires en public, toutes les informations sont du domaine public. C'est très étrange. C'est différent avec le système anglais, il a fallu que je consulte des avocats par rapport au droit anglais pour savoir ce que je pouvais mettre dans le livre. J'ai inventée la motivation de la magistrate. J'ai essayé de mettre de la lumière et trouver des motivations aux différents personnages. Pourquoi ont-ils fait des faux témoignages ? On ne sait toujours pas pourquoi le curé brésilien n'a rien dit ?! Qu'est ce qui traverse l'esprit humain (ordre/ loi des familles ?) pour empêcher de retrouver cette adolescente ?

Q 8 Quel est le rôle des gens d'église hauts placés ? Peut être le poids de la religion est il énorme en Italie ? Dans la vie ? Dans la société ? Ont-ils un pouvoir sur la justice ?
A 8 Je ne peux pas vous dire par rapport à la justice mais par rapport à la société OUI. En Italie, on n'a pas l'opportunité d'être athée. Je me souviens d'un ami jouant dans un groupe punk avec des crucifix et des rameaux d'olivier. Dans l'affaire Elisa Claps de son vrai nom, avec le cadavre décomposé au dessus des fidèles, le curé n'a pas été remis en cause. Ce n'est pas envisageable dans la société italienne.

Q 9 Il y a une omerta familiale à ne pas briser, une forteresse autour du coupable. Les pouvoirs de la mafia et de l'église sont-ils réels ? Avez-vous dressé un portrait fidèle de l'Italie ?
A 9 C'est un portrait assez fidèle même si il existe beaucoup de portraits. C'est vrai surtout dans le sud qui a un système assez féodal. Dans les années 90, les jeunes ont affronté la mafia de Falcone/Borcelino, il y a eu des associations de jeunes pour lutter contre la mafia. Il y a eu un grand bouleversement la petite mafia du Sud. Les propriétaires terriens avaient la main mise sur les serfs, il y avait des petits arrangements entre notables. On bidouillait les plaquettes de freins.
C(e n)'est (pas ?) un hasard si le coupable a été arrêté en Angleterre. L'enquête a durée huit ans. Il n'était plus protégé par le cocon familial. Il était seul moins protégé. Il manquait l'ADN pour l'incriminer. Il a été arrêté plus facilement. (Commentaire personnel : A priori le tueur a tué deux personnes en Angleterre en 2002, Heather Barnett et Jong Ok-Shin, et Elisa Claps en Italie en 1993.) le père est autant coupable que le fils. C'est l'affaire Barnett qui a permis son arrestation.

[Q 10 Qui sont les héros de l'histoire ?]
A 10 Il n'y pas de héros, de policiers qui prend l'affaire juste des protagonistes qui pédalent dans la choucroute/merde. C'est un roman chorale. Les policiers ont un petit rôle. Finalement les seuls héros sont les membres de la famille de Gloria/Elisa. Il y a encore beaucoup de zone d'ombres, de personnes qui se taisent encore. Ils ont besoin de connaitre la vérité.

Q 11 Personne n'a été inquiété/inculpé ?
A 11 Personne n'a recherché le prêtre ! Les femmes de ménages de l'église sont mises en examen maintenant. Et elles démentent les propos du curé en disant qu'il est fou.

Q 12 Toute l'affaire est ahurissante. On a une image terrifiante de la justice en Italie, un état de droit pas assez fort pour protéger de cas aussi graves. Donc cela ouvre la voie à de terribles dérives, des vengeances personnelles ?
A 12 Dans le tribunal il ya des discussions debout/assis. Un mélange, i l y a beaucoup de monde en salle d'audience. Ce n'est pas une question de bonne ou mauvaise justice. On découvre le système judiciaire en Italie.

Q 13 C'est inquiétant car au niveau européen/ Une décision rendue par un état membre est applicable dans un autre état de l'union européenne.
A 13 En Angleterre c'est plus conforme à ce qui se passe en France. Il y a eu huit ans de procédures. Les flics devenait fous, il y avait beaucoup de preuves psychologiques, le suspect était surveillé pendant quelques mois, mis sur écoute 24h/24. On entend peu sa voix. Je n'ai pas réussi à lui donner la parole. J'ai pu décrire ses agissements mais je n'ai pas pu rentrer dans sa tête. Je ne sais pas si c'est parce que c'est trop malsain ou trop facile.

Q 14 C'est une bonne présentation du coupable. Il est présenté de façon humaine. On comprend ce qui a structuré sa personnalité, comment il a glissé sur la pente. On a presque de la compassion/empathie des circonstances atténuantes on ne sombre pas dans le pathos Il n'y a pas de paroles complaisantes, d'apitoiement.
A 14 Les émissions retraçaient le manque de père, cet homme qui se consacre qu'a son musée. Un père arrogant, fasciste (psychologie du surhomme). Un père qui lui a dit "tu prends la femme si tu veux"

Q 15 La symbolique du cheveu est bien trouvée. le jeune garçon qui subit des sévices, sonne également vrai.
A 15 L'histoire du curé pédophile est inventée mais ca collait bien avec le reste de l'histoire. Pourquoi y avait-il un matelas recouvert de fluides (baisodrome) dans les combles de l'église? Pourquoi Don Pépé tolérait-il ca? C'était une connivence entre le curé et les jeunes.

Q 16 Vous avez un agent Pierre Astier. Vous avez publié chez Fleuves noir? Quel a été le lien entre vous trois? Est ce qu'ils sont intervenus dans vos écrits?
A 16 Il n'y a eu aucune intervention extérieure pendant l'écriture de mes romans. J'ai créé ce dytique en trois ans. Quelques mois après avoir terminé, j'ai rencontré un agent et fleuves noir.

Q 17 Quelle est la valeur ajoutée de votre agent?
A 17 J'ai été contacté parce que les éditeurs se demandaient ce que j'étais devenu après mes premiers livres? On m'a demandé si j'écrivais encore et si j'avais un agent. Si ca m'intéressait d'en avoir un. J'ai répondu que ca m'intéressait pour trouver un nouvel éditeur et en un mois j'en ai eu un. => http://pierreastier.com/foire-aux-questions/

Q 18 Vous aviez prévu deux livres?
A 18 Non un seul au départ. Puis il y a eu tellement d'informations que j'ai divisé l'histoire en deux tomes. Un livre sur l'Angleterre et un livre sur l'Italie. J'ai fait lire les livres à l'agent puis à l'éditeur et ils ont voulu inversé l'ordre que j'avais prévu. Ils m'ont demandé pourquoi j'avais écrit d'abord Gloria car c'est le début de l'histoire. Je pensais faire T1 Gloria puis T2 Lily et eux on voulu faire T1 Lily et T2 Gloria. Lire Lily en premier ajoutait du suspens, on avait en 1 l'arrestation/la traque/thriller et en 2 la fabrication avec Gloria. Comment le monstre est né ? Les questions importantes sont le comment et le pourquoi ?

[J'ai raté une question sur l'écriture de livres bilingue]

Q 19 N'avez-vous pas cherché à changer les choses ? Car vous avez tous les pouvoirs sur vos personnages ?
A 19 Non j'ai voulu rester très proche de l'affaire. Avoir de l'empathie. Et me mettre à la place de chaque personnage. Une partie de moi était en colère.

Q 20 Est-ce que vous ressentez de la colère /frustration par rapport à certains personnages? Avez-vous montré vos émotions? Votre dégout? Dévoiler des choses personnelles?
A 20 J'ai eu besoin d'écrire pour évacuer cette colère, j'étais scandalisée par tout ca, dégoutée par un homme le père, par sa bassesse.

Q 21 Existe-t-il de la littérature en Italie sur cette affaire?
A 21 Oui le livre du journaliste de l'émission Chi l'ha visto et du frère de la victime, qui raconte les faux témoignages ( Federica Sciarelli, Gildo Claps, Per Elisa. Il caso Claps: 18 anni di depistaggi, silenzi e omissioni, Milano, Rizzoli, 2011, ISBN 978-88-17-05160-6) et un autre journaliste a écrit un essai « l'homme qui aimait en tuant ».

Q 22 Avez-vous prévu un prochain roman? Avez-vous des idées?
A 22 oui mais je suis encore dans la recherche. Ca ne sera pas un polar sombre mais plutôt des réflexions sur ce qui pousse les gens à passer à l'acte. Par exemple, prenons le cas du dépeceur/cannibale de Montréal, pourquoi-a-t-il tué et mangé son colocataire? et pourquoi avoir filmé les faits et les avoir diffusé sur youtube? Une réflexion sur la compréhension de l'âme humaine.
https://fr.wikipedia.org/wiki/Luka_Rocco_Magnotta

Q 23 Avez-vous l'impression d'avoir rempli votre contrat?
A 23 Oui. J'ai l'impression d'avoir été la seule personne a débrouillé l'affaire. (rires) Mes conclusions tiennent debout, j'ai peut-être rendu un peu de dignité/justice mais je ne suis pas pleinement satisfaite car il reste de nombreuses questions sans réponse pour la famille. Est-ce que le coupable va s'exprimer un jour?
Pour la petite anecdote :
Je suis enseignante d'italien, et j'ai reçu un assistant italien dans ma classe, il venait de la région de Potenza. Je lui ai dit que j'écrivais un livre sur l'affaire Claps. le lendemain, il m'a expliqué qu'il était surpris que cette affaire soit connue en France. Son frère faisait un documentaire sur l'affaire. Il connaissait bien la famille et la victime, c'était une famille de buraliste et il avait fait du baby-sitting pour la famille. Jai attendu et j'ai pu voir le documentaire de son frère. [L'idée ici est que l'auteur devait écrire ce livre et qu'elle est poursuivie par cette affaire.]

Q 24 Il y a donc une responsabilité collective de la ville?
A 24 Oui. Il y a eu beaucoup de choses de cacher.

Q 25 Est-ce que cette affaire à changer des choses en Italie par rapport à la police?
A 25 Oui. Maintenant on ne dit plus spontanément qu'un enfant a fugué. On part du principe que c'est un enlèvement et que ce n'était pas un départ volontaire, on mène directement l'enquête.

* j'ai noté ce mot comme je l'ai compris je ne suis pas sure de l'orthographe

Pour des informations en anglais => https://en.wikipedia.org/wiki/Danilo_Restivo et http://www.theguardian.com/uk/2011/jun/29/danilo-restivo-murder-conviction-iceberg
En italien => https://it.wikipedia.org/wiki/Omicidio_di_Elisa_Claps


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Découverte totale pour moi sur cette lecture, à la fois de l'auteur et de l'histoire. Je n'ai pas lu le premier tome "Prendre Lily" mais suite à ma lecture je pense que je vais me le procurer.
On entre dans l'histoire en découvrant l'avant- "Prendre Lily". L'auteur dissèque les événements ayant menés à la disparition de Gloria. En fait tout le monde sait ce qui s'est passé et qui est l'auteur du crime mais c'est comme s'il était impossible de le stopper. Damiano est un personnage complexe et quelque part attachant.
L'intrigue se déroule sur une longue période de 17 ans et nous entraîne en Italie. Ce qui m'a perturbé (et n'ayant pas lu le premier tome) c'est les changements d'époque dans le récit. Dans ce roman on a la sensation d'être plutôt dans l'analyse du crime plutôt que dans le mystère et ça change un peu de narration. J'ai trouvé cela intéressant.
J'ai aimé le fait qu'hormis les faits, l'auteur ait attaché de l'importance aux sentiments des protagonistes et notamment ceux de la famille de Gloria.
J'ai trouvé que l'auteur avait une écriture passionnante et prenante. On ne veut pas lâcher le roman une fois commencé. C'est une histoire captivante.
Lien : http://leslecturesdelailai.b..
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Un bon thriller basé sur une histoire vraie dont j'ai particulièrement apprécié la construction temporelle.
Lien : http://www.lapetitechronique..
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En 2010, un corps est découvert dans les combles d'une église d'un petit village d'Italie : aucun doute, il s'agit de celui-ci d'une jeune fille disparue en 1993. L'enquête ouverte 17 ans auparavant prend alors un nouveau tournant.

Ce roman nous transporte dans une affaire policière où les pots de vin, les dissimulations, les mensonges ou encore les silences ont une place non négligeable. de rebondissements en rebondissements, Marie Neuser nous invite à prendre part à cette histoire à travers le regard des différents protagonistes.
Une belle réussite pour ce feuilleton social au style original mais au suspens affaibli par la révélation précoce du coupable.
Rythmé, intéressant et inquiétant, ce roman est un bon moment de lecture.
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Lire un livre dont on connait le nom de l'assassin dès le début est il interessant à lire? Oui clairement car ce livre est vraiment hypnotisant,c'est le second tome de "Prendre femme" mais l'histoire se déroule avant le tome 1 du coup on peut lire le tome 2 d'abord sans que ça ne pose de problèmes, c'est une histoire tiré d'un fait divers ce qui donne véritablement froid dans le dos.
Le roman présente les points de vues de divers protagonistes et chacun donne sa version des faits,on suit l'enquête, on la décorique, on examine, on doute...
si vous cherchez un livre bourrée d'actions, ce n'est clairement pas pour vous.Mais le roman m'a beaucoup plu, je pense lire prendre Lily d'ici quelques temps
Lien : https://lalectricecompulsive..
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"Il y a des mystères tragiques qui secouent des pays entiers tout aussi brutalement que des bouleversements politiques.".
Chaque pays a une ou plusieurs histoires sombres d'enlèvements, de disparitions, de meurtres, où le mystère n'a jamais été résolu, ou pas encore.
En Italie, c'est l'affaire Gloria Prats (les noms des protagonistes ont été modifiés) qui a secoué le pays et qui continue encore à le faire.
Dans la commune de P. le 12 septembre 1993 Gloria quitte son amie Elena pour se rendre à un rendez-vous rapide dans l'église de la Miséricorde avec Damiano Solivo, elle n'en ressortira pas.
Évaporée, disparue, il n'y a plus de Gloria Prats.
Pour certaines personnes de la police c'est une fugue, pas pour la famille, ni Elena.
Pour la famille Solivo, le coupable ne peut être que ce jeune Albanais qui tournait autour de Gloria.
Car Gloria n'est pas le genre de jeune fille à fuguer, ni à disparaître sur un coup de tête dans donner signe de vie.
Pour sa mère, ses frères, Elena, quelques policiers, le coupable ne peut être que Damiano Solivo, le collectionneur de mèches de cheveux, un garçon mou et suant n'inspirant que peu de sympathie et dont certaines moeurs ont fait l'objet de plainte auprès des forces de l'ordre.
Pendant dix-sept ans il se passera beaucoup de choses, "Et Gloria Prats dans tout ça ? Gloria ? On l'a cherchée partout, on ne l'a pas trouvée. Il n'y a pas de corps. Gloria n'a pas de corps. Elle est sûrement quelque part, on est toujours quelque part.".
Jusqu'à un beau jour de 2010 où un ouvrier monte dans les combles de l'église pour une inspection et découvre un cadavre, celui de Gloria.

Pourquoi en dix-sept ans personne n'a trouvé Gloria ?
Comme certaines personnes l'ont dit et clamé haut et fort : Gloria n'avait effectivement jamais quitté l'église de la Miséricorde, ce lieu de culte aura été son tombeau.
Et je ne vous dévoilerai rien en vous disant que bien évidemment, le coupable était Damiano Solivo.
Parce que quelques années plus tôt Damiano Solivo est parti d'Italie, il réside alors en Grande-Bretagne, où il a bien entendu continué à se livrer à ses jeux malsains de collection de mèches de cheveux, et surtout où il a de nouveau tué.
Au moment où le corps de Gloria a été retrouvé Damiano était derrière les verrous, et les enquêteurs Italiens et Anglais n'ont pas tardé à faire le lien entre ces deux meurtres, même si dans le cas de Gloria il a fallu se battre pour démontrer par une analyse scientifique que le coupable était bel et bien Damiano Solivo.
Pourquoi une telle protection autour de Damiano Solivo ?
Parce que pour son père, son cher bambin ne pouvait être qu'innocent : "Rien ne me fera changer d'avis, jamais. Damiano est totalement étranger à cette terrible histoire. Je ne dis pas qu'il n'a pas quelques défauts comme tout le monde, quelques petits travers dus à la jeunesse, mais je ne saurais jamais mettre en doute l'intégrité du coeur, de l'âme, de Damiano.", mais surtout, ce père qui a si mal aimé son fils qui réclamait son attention et est responsable en grande partie de son déséquilibre psychologique fait partie de la mafia.
Alors une magistrate a été convaincue de défendre Damiano sinon ..., des témoins ont été achetés pour dire qu'ils avaient vu Gloria après l'heure de sa disparition, ces mêmes témoins ont fini par disparaître dans des accidents.
Tout cela vous semble trop énorme pour être vrai ? Et pourtant .... .
Marie Neuser s'est intéressée de très près à cet épisode judiciaire Italien, elle a collecté tous les documents qu'elle a pu trouver, les coupures de presse, les émissions de la BBC suite à l'arrestation du véritable Damiano, et a aussi bénéficié du fait que tous les procès en Italie sont publics, les pièces et les informations sont donc disponibles pour tout un chacun (par contre pour le secret de l'instruction on repassera) ainsi que de l'émission "Chi l'ha visto ?", rebaptisée "Où es-tu ?", qui présente chaque semaine à la télévision une affaire de disparition.
Elle a construit son oeuvre sous forme de diptyque, le premier tome "Prendre Lily" est paru avant celui-ci et s'intéresse à l'enquête en Grande-Bretagne, je ne l'ai pas encore lu mais je ne vais pas tarder à le faire.
Le diptyque n'est donc pas paru dans l'ordre chronologique, un choix de l'éditeur, et finalement ce n'est peut-être pas plus mal car il est ici question de la genèse du "monstre", comment ce garçon a-t-il pu devenir un collectionneur de mèches et un tueur, qu'est-ce qui contribue à transformer une personne en monstre, où se trouve la ou les origine(s) du mal; c'est plutôt bienvenu après un premier récit sous forme de thriller.
Le roman est construit sous forme de puzzle, rien n'est ordonné mais tout est daté, car Marie Neuser a souhaité conserver l'apparition des différentes pièces du dossier.
Car des rebondissements, des lapins sortis du chapeau, il va y en avoir au cours de ces dix-sept années, pour être tout à fait honnête cette affaire n'est à ce jour pas vraiment close et comporte encore de nombreuses zones d'ombre.
Par contre le meurtrier lui est identifié dès le début, ce récit n'a pas pour but de le démasquer.
Marie Neuser a romancé certains détails mais la grande majorité de son récit n'est que faits réels, ce qui est d'autant plus glaçant, voire révoltant, lorsque l'on découvre l'attitude de certaines personnes qui n'hésitent pas à mentir et à ainsi empêcher la vérité d'éclater et à une famille de faire le deuil de leur enfant ou soeur.
J'ai tout de suite été prise dans ce jeu de pistes, il n'y a pas de héros mais une multitude de personnages qui interviennent, c'est une véritable chorale qui dévoile au fur et à mesure sa partition jusqu'au point d'orgue final.
Je trouve que ce roman est une forme d'hommage posthume à Gloria dont la disparition a eu le mérite de faire évoluer un aspect du système judiciaire Italien : désormais lorsqu'une personne s'évapore mystérieusement elle n'est plus considérée comme simple fugueuse mais comme une disparition.
J'ai senti dès le début que l'histoire se déroulait dans le Sud de l'Italie, car j'y ai reconnu ses particularités, il y a un véritable écart entre l'Italie du Nord et celle du Sud, en tout cas l'ambiance se ressent très bien à travers les mots de l'auteur.
J'ai bien entendu été touchée par le personnage de Gloria, un fantôme qui hante le récit, mais aussi par sa famille, particulièrement sa mère qui s'est battue pour que la lumière soit enfin faite sur la disparition de sa fille, ainsi que son amie Elena qui a été traînée dans la boue alors qu'elle ne faisait que dire la vérité.
Marie Neuser a été intelligente dans son approche de Damiano Solivo, elle aurait pu le rendre détestable, elle fait le choix de ne jamais le faire parler à la première personne et arrive à le rendre compréhensible pour le lecteur, notamment en mettant en avant son aspect quelque peu rebutant de garçon rond et suant, une sorte d'anguille qui sans cesse glisse des mains de la personne venant de l'attraper et retourne se vautrer dans la vase.
A aucun moment elle ne l'excuse ni ne justifie ses actes, elle dresse le parcours d'un monstre ordinaire, une personne que n'importe qui pourrait malheureusement croiser n'importe quand.
Il y a une forme d'injustice car le coupable est protégé et s'en sort toujours, les innocents sont traités et considérés comme des menteurs et l'on a que faire de la détresse d'une famille, j'avoue avoir bouilli par moment au cours de ma lecture.
Je me suis longtemps demandée comment une telle chose avait pu se produire, aujourd'hui cette lecture a fortement éveillé mon intérêt sur cette histoire et je ne manquerai pas à l'occasion de lire des articles ou voir des émissions qui lui seront consacrés.

"Prendre Gloria" de Marie Neuser a été une double découverte, à la fois de cette affaire qui a agité l'Italie pendant dix-sept ans et l'Angleterre mais aussi de l'auteur dont j'ai beaucoup apprécié lé style et la sincérité dans sa démarche qui l'a menée à écrire un roman sur la disparition et le meurtre d'Elisa Claps, la véritable Gloria.
Lien : http://lemondedemissg.blogsp..
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