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sur 115 notes
Prendre Gloria fait suite, éditorialement parlant, à Prendre Lily. Pourtant, l'affaire Gloria, en Italie en 1993, est antérieure à l'affaire Lily, en Angleterre en 2002. de plus, le premier tome du diptyque Prendre femme avait déjà donné les grandes lignes du cas de la jeune Italienne. Comment, dès lors, bâtir un récit qui ne soit pas redondant et captive son lectorat? C'est dans de pareilles circonstances qu'on reconnaît le talent. Et Marie Neuser n'en manque pas.

Alors que Prendre Lily racontait le déroulement des faits via son narrateur, le policier Gordon McLiam, selon un axe chronologique, Prendre Gloria mêle témoignages directs et récit à la troisième personne du singulier, extraits d'audition et de comparution, etc. le roman navigue casse la linéarité du premier par des allers-retours dans le temps.

Et du temps, il s'en passe, depuis la disparition de la jeune Gloria Prats, seize ans, en ce dimanche 12 novembre 1993! Disparition, perversion, corruption, manipulations, délation... Et autres "-tion" aberrants qui révèlent une justice aux ordres de pouvoirs tentaculaires et ombreux, des notables bien propres sur eux aux mains peu ragoûtantes, ...
La lecture de Prendre Gloria m'a entraînée aussi sur des chemins de "sion/tion": révélations, indignation, répulsion, ... admiration (pour l'auteure). J'ai eu beaucoup de mal à lâcher le volume cette nuit tant me retenaient les atermoiements de l'enquête et les sinistres arrangements autour. Une vision très noire - hélas belle et bien basée sur des faits réels - du système judiciaire italien. Entre autres systèmes puisque la ville de P. où se déroulent les faits apparaît suintante de secrets malveillants et honteux, de relations viciées, de rejet et de nauséabonds préjugés. On est loin très loin de la Bella Vita latine.

Que de douleurs et d'amertume dans ce roman! Et quel talent de la part de Marie Neuser de le rendre encore plus captivant que le premier tome! Narrations, cheminements, contextualité, qualités d'écriture, tout y est pour empêcher de le reposer avant la dernière page. Bravo!
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Qui est donc Gloria ? Une jeune fille sérieuse, ordinaire, un peu boulotte, pas très belle mais certainement attachante et très aimée de sa famille.
Un jour avec la complicité d'Elena, une amie elle répond favorablement à l'invitation d'un camarade de collège, Damiano, qui souhaite lui remettre un cadeau.
Elle se rend donc à l'église de la Miséricorde pour le rencontrer et personne ne la verra jamais ressortir.

Damiano est présenté dès le départ comme le coupable idéal. Fils à papa, veule, un peu détraqué, il est présenté sous un jour tellement peu sympathique que l'on ne peut pas l'aimer.

En réalité, on part d'un fait divers réel et tragique comme on en voit malheureusement dans nos journaux chaque jour. Mais on va vite évoluer vers un univers nauséabond, bien plus tordu que prévu.

On l'aura compris, l'intérêt de ce roman ne réside pas dans la résolution de l'énigme, dont on nous donne les clés dès le début, mais bien dans la description de l'environnement de l'enquête.
Du côté policier, il y a quelque chose des romans d'Andréa Camilleri. Mais autour des évènements de l'enquête il y un nombre impressionnant de thèmes abordés :
 L'emprise d'un système mafieux sur les milieux dirigeants, même au niveau local.
 Un sujet sur les prêtres pédophiles.
 le silence des autorités cléricales.
 le pouvoir, la peur, les faux-témoignages.
 Une description intelligente du phénomène des migrants ainsi que des réactions des habitants que l'inaction des autorités conduisent à la peur et au rejet.
 Etc.

Tout cela est raconté dans un style très fluide, avec des chapitres très courts et une structure chronologique déstructurée qui oblige le lecteur à se concentrer sur les personnages et les dates.
Les analyses des sentiments, pour ne pas dire la psychologie des personnages sont particulièrement bien rendues.

Bref, vous entrez dans ce roman et n'en ressortirez que quand on vous aura expliqué comment les choses ont évolué, quelles décisions seront prises.
C'est une très belle découverte que celle de cet auteur et cela donne envie de lire le premier roman de la série proposée par Marie Neuser : « Prendre Lily » qui reprend le même anti-héros central , sur des faits postérieurs et présentant cette fois le volet Anglais de l'enquête.
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1993:Italie

Une jeune ado est enlevée à la sortie d'une église et retrouvée assassinée. un jeune homme est bien vite suspecté: il faudra 17 ans pour le confondre.

Cette affaire, bien réelle,met en exergue les fléaux italiens: une mafia omnipotente, une église encore bien présente et une forte corruption généralisée.

L'auteure présente son histoire à la manière d'un puzzle: les divulgations de l'enquête par la presse forment la trame du livre.

En conséquence, pas de suspens ni de rebondissements , encore moins de souffle romanesque!

Ce roman peut vous plaire si vous aimez vous replonger dans les grandes affaires criminelles.
Si, comme moi, vous êtes plutôt à la recherche de roman noirs ou polars haletants, vous serez décu par la lenteur et la monotonie de l'histoire.

Mais ce n'est que mon humble avis.

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Prendre Gloria.
Une histoire simple et bien écrite. On ne s'y ennuie jamais, même s'il y a parfois des longueurs. Une sorte de polar. Nouvelle façon. Contrairement au polar traditionnel, l'auteur ne tient pas le lecteur en haleine, en le menant par le bout du nez. Là, le lecteur s'attend à ce qui va arriver. L'intérêt du roman est dans le déroulement patient de l'enquête, et la description par le menu du contexte et de l'environnement dans lequel, policiers, victimes, proches des victimes, suspects et proches des suspects évoluent.
Cela se passe à P. Une ville d'Italie. L'action se déroule, entre 1993 et 2010.
12 septembre 1993. Un dimanche. (précision le 12/09/1993 était bien un dimanche) Gloria et Elena, deux adolescentes de 16 ans, ont menti à leurs parents en disant qu'elles se rendaient à la messe, à l'église de la Miséricorde. En fait, Gloria Prats a rendez-vous avec Damiano SolIvo, un adolescent travaillé par le sexe, qui est direct avec les femmes en général. Ce dernier veut lui offrir un cadeau.
Elle a peur et demande à Elena de l'accompagner.
La consigne est précise. 11H40 : Si je ne suis pas aux cabines téléphoniques, près de l'église, vient me chercher aussitôt sur le parvis.
Elena attends, attends jusqu'à 12h30, plus de Gloria, pas davantage de Damiano. Elle cache pendant un temps la vraie raison de leur venue à l'église puis le dévoile aux frères de Gloria.
S'ensuit une course poursuite dans la ville. A l'église. Chez Damiano. Rien.
Contactée, la police plaide en faveur de la fugue. La famille en faveur de l'enlèvement et pire. L'histoire est construite sur ce malentendu qui conduit à une enquête bâclée. Une tentative d'inculpation d'Elena pour faux témoignage.
Elle déclare :
« Et là, il faut que je précise quelque chose. Pour répondre aux accusations qui ont été proférées contre moi et qui m'ont valu un procès, une condamnation avec sursis et une amende : je n'ai pas omis de parler de Damiano pour dissimuler quoi que ce soit dans un but scélérat. J'ai juste cru bon de ne pas enfoncer le clou parce qu'à ce moment-là, ce 12 septembre 1993 à midi et des poussières, je ne pouvais absolument pas concevoir qu'une jeune fille entre dans une église, lieu public le plus fréquenté ce jour-là et à cette heure-là, dans une petite ville de province où tout le monde se connaît, et ne plus jamais en ressortir. »
Coup de théâtre 17 après, des ouvriers roumains, dont Nicolae, découvre le corps de Gloria, dans les combles de l'église. Un endroit dont Elena de Sanctis nous dit :
« Elle était là, sous notre nez. Ou plutôt non, pas sous notre nez mais juste au-dessus de nos têtes. Sous un toit. Un sous-toit. Les combles, baisodrome notoire, de l'église de la Très-Sainte-Miséricorde. »
Le récit alterne entre 1993 et 2010, à des rythmes différents. L'auteur retrace à merveille l'état d'esprit des protagonistes dans les deux époques.
On penche, comme la mère de Gloria, Giuseppa, pour la culpabilité de Damiano Solivo. Et la famille ne comprend pas pourquoi il n'est pas arrêté.
Les témoignages se succèdent. La plupart confirment que Gloria aurait été vue dans différents endroits du village après 12h30.
Le village est vite coupé en deux. Partisans contre partisans. Fugue contre enlèvement. Les relations se tendent. La police et la justice n'aident pas à l'apaisement en prenant clairement le parti de la fugue, contre la famille.
2010. La vérité éclate. Tout est remis à plat. Et au fond, c'est là que le roman commence réellement. Pourquoi ce corps se retrouve-t-il 17 ans après, là où la victime a disparue ?
Le 13 septembre 1993, la police déclare :
« Nous, ce qui nous embête un peu, c'est que personne ne peut nous dire ce qu'a fait Damiano entre 11 h 30, où il a rencontré Gloria à l'intérieur de la Miséricorde, et le moment où on l'a retrouvé aux urgences. Un trou de deux heures dans une affaire de disparition et quand on est le dernier témoin, c'est délicat. »
La conviction autour de la culpabilité de Damiano se confirme à la lecture de fragments du récit en italique. 1993, 1985,
Par ailleurs certains témoignages paraissent à charge :
Audition de Sabrina Falchi, connaissance de Damiano Solivo, 13 septembre 1993, 12 h 45 « Il essayait de me toucher et à diverses reprises m'avait proposé de me retirer dans un coin tranquille avec lui. Il disait qu'il voulait parler ou qu'il avait un petit cadeau pour moi. »
« Il est apparu également que par le passé SOLIVO Damiano, âgé seulement de quatorze ans, s'était rendu coupable d'actes de violence à l'aide d'un canif sur la personne d'un camarade de jeu. »
En 1994, Damiano est en prison, à l'isolement. Son père Vittorio déclare :
« Je me permets de vous rappeler que des témoins ont affirmé l'avoir croisée l'après-midi, sur ses deux pieds et frétillante comme une truite, en compagnie de ce petit rastaquouère, cet Albanais dont le nom m'échappe, et je pense qu'on ferait bien de continuer à fouiller la piste albanaise au lieu de s'acharner sur un pauvre garçon. »
Plus on avance dans le récit, plus les questions sur la culpabilité réelle de Damiano Solivo deviennent prégnantes. Des interrogations, des doutes apparaissent. Quel a été le rôle du curé qui en 2010 a déclaré avoir vu le corps deux mois avant sa découverte.
Et Alicia Toscanini, le Procureur, pourquoi a-t-elle tant de mansuétude à l'égard des Solivo ?
En 2011 :
« Gloria a maintenant un tombe et une histoire. Mais elle n'a toujours pas d'assassin. »
Nouvelles approximations découvertes dans l'enquête. Les vêtements sur le cadavre n'ont pas fait l'objet d'une recherche d'ADN.
Enfin, les recherches aboutissent et le coupable est confondu.
J'ai retenu de ce roman : la performance de l'écriture, les descriptions précises et jamais ennuyeuses, le travail méticuleux pour présenter par le menu le détail d'une enquête qui a foiré et les tentatives pour la remettre sur les rails. L'analyse des profils des différents protagonistes.
Un roman qui vaut le détour.

Lien : http://desecrits.blog.lemond..
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Je ne vais pas y aller par quatre chemins, le roman de Marie Neuser est tout simplement inoubliable. Un vrai chemin de croix. Sauver Gloria…

Ce second tome d'un diptyque, débuté avec Prendre Lily, a la singularité de nous raconter les prémisses de l'affaire, le versant italien qui a précédé le versant anglais. Minutieusement basé sur une histoire vraie, le récit de Prendre Gloria est proprement ahurissant. Une jeune fille entre dans une église italienne et disparaît sans laisser de traces…

Dans le premier tome, l'auteure décortiquait méticuleusement l'enquête anglaise et mettait en lumière combien il est long de combattre l'ombre. Bien loin de tous ces polars dans lesquels les enquêtes se résolvent en deux coups de cuillère à pot. La réalité sans fard.

Pour ce Prendre Gloria (qui peut se lire également indépendamment), on pouvait s'inquiéter de se retrouver devant un rabâchage. Ce n'est absolument pas le cas, pas du tout. Ce roman n'a rien d'un polar, nous sommes dans le cadre d'un vrai roman noir basé sur un fait réel.

Entre enquête, témoignages et novélisation d'un fait divers, Marie Neuser nous raconte de manière magistrale une histoire folle. Tellement dingue que si c'était une pure fiction, on pourrait penser que l'intrigue est tirée par les cheveux. Et pourtant, les faits sont bien authentiques…

Oui, ce roman est tellement plus qu'un reportage. On entre dans cette église avec Gloria et on gravit le beffroi de cette intrigue avec effroi. L'histoire et sa foultitude de rebondissements est incroyable, la manière de la raconter tout autant.

Car Marie Neuser est une surdouée. Je pèse mes mots. Son écriture est très très TRES très au dessus de la moyenne. Et la manière dont elle conte ce fait divers fait éclater son talent tel un feu d'artifice. Une plume protéiforme, qui colle aux différents personnages qu'elle incarne littéralement, ou qui prend des formes diverses lorsqu'elle passe en mode narratif.

Neuser a pris le parti de proposer un récit déstructuré, faisant parler ses personnages ou décrivant les scènes, passant d'une période à l'autre de cette lonnnnngue enquête sans jamais perdre le lecteur.

Et pourtant, que sa construction est audacieuse ! Il y avait de quoi en perdre son latin. Mais rien n'arrive comme un cheveu sur la soupe, et les briques temporelles s'imbriquent à la perfection. Il y a du génie dans cette structuration et j'en suis totalement béat d'admiration.

Mamma Mia, quelle histoire et quel roman ! Hypnotisant, révoltant, fascinant, déroutant. de quoi faire se dresser les cheveux sur la tête, de quoi remercier dieu sait qui pour avoir le privilège de déguster une telle lecture.

Ave Marie, d'une écriture pleine de grâce, je n'oublierai jamais ce moment passé entre tes pages.
Lien : https://gruznamur.wordpress...
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Je remercie les Editions Fleuve et Babelio de m'avoir permis de lire Prendre Gloria, et de participer à la rencontre avec l'auteur, Marie Neuser.


Elle s'appelait Elisa, Elisa Claps. Le dimanche 12 septembre 1993, alors qu'elle avait tout juste seize ans, elle a disparu à Potenza, dans la région de Basilicate, en Italie méridionale… son corps a été retrouvé seize ans plus tard, caché dans une église, l'église de la Santissima Trinità, là-même où une amie l'avait vue pour la dernière fois.

De cette histoire vraie, Marie Nauser a tiré un roman : seuls, les noms ont été modifiés : Gloria Prats a pris les traits d'Elisa Claps, Damiamo Solivo s'est substitué à Danilo Restivo, l'assassin d'Elisa, un de ses camarades, et l'église est devenue l'Eglise de la Miséricore. Mais la trame est bien restée la même : un crime odieux perpétré par un fils de famille sur une jeune fille sans histoires ; un crime nié, «occulté» pendant seize longues années, sous le prétexte que le corps de Gloria n'avait jamais été retrouvé.
Marie Nauser a reconstruit à sa manière le faits divers, elle a choisi de ne pas suivre une chronologie linéaire, elle a préféré donner la parole aux protagonistes et aux témoins du drame au moment du drame, et tout au long de l'enquête, sans suivre un ordre logique… Tour à tour elle nous fait découvrir la famille de la victime, sa mère et ses frères, fous de douleur, son amie Elena, qui savait que Gloria avait rendez-vous avec son bourreau à l'église, Vittorio Solivo, le père de Damiamo, les membres de l'Eglise, la communauté albanaise, et la Justice, sous les traits de la Toscanini, la magistrate chargée d'instruire l'affaire Gloria. Au coeur du roman, alors que les témoignages se succèdent, que les avis s'affrontent, que les médias, sous forme d'une émission de télévision sur les personnes disparues, entrent en jeu, Marie Nauser nous raconte d'une plume sobre, en quelques pages, le meurtre de Gloria. Une façon originale, en quelque sorte, de lui rendre la justice qu'elle n'a pas eue.

Prendre Gloria est un roman que je me propose de relire rapidement. En effet, son histoire est obsédante, le visage de Gloria/Elisa est omniprésent, il nous hante. J'ai beaucoup aimé l'écriture de Marie Neuser, et sa manière originale de « reconstruire » la réalité. Ce qui aurait pu être le compte-rendu quasi journalistique d'un fait divers prend une tout autre dimension. Sa critique sociale est féroce, elle vise tous ceux qui ont voulu étouffer l'affaire, qui avaient intérêt à ce que le corps de Gloria ne soit jamais retrouvé. Je souhaite me replonger dans l'affaire pour mieux comprendre comment la culpabilité de Damiamo, si évidente, a pu être mise en doute, niée, comment les témoins ont été bafoués, comment les faux témoignages ont mis le doute….
Lors de la rencontre organisée par Babelio avec Marie Neuser en janvier 2015 à laquelle j'ai eu la chance de participer, j'ai particulièrement apprécié la simplicité de la romancière, lorsqu'elle nous a parlé de son rapport à l'affaire Claps, des recherches qu'elle a effectuées, de l'obsession qui a été la sienne face à une disparition qui a duré de si longues années, de sa colère face à tous ceux qui n'ont rien fait ou rien dit. Une belle soirée, une rencontre mise en valeur par la précision des questions de Pierre Krause, et au final, dans la salle, le sentiment d'une émotion partagée….

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En tant qu'ambassadrice 12-21, j'ai eu la chance de découvrir ce livre qui sort le 14 janvier 2016, en avant-première.
Ce roman est une vraie découverte pour moi. Je ne connaissais pas du tout cette l'auteure car je n'avais pas eu l'occasion de lire Prendre Lilly, sorti en 2015. Ce roman n'est pas construit comme les autres, je m'explique, une histoire meurtrière nous est racontée mais l'auteure joue avec le temps. , des témoignages de différentes époques de cette longue enquête parsèment le livre et nous permettent de comprendre et de découvrir petit à petit  les réalités de l'affaire Gloria. Les différents protagonistes qui interviennent ont un rôle plus ou moins important, mais ils apportent tous leur pierre à l'édifice, en éclaircissant d'une manière ou d'une autre la recherche de la vérité sur cette affaire hors du commun.Prendre Gloria se déroula antérieurement à prendre Lilly, mais cela ne pose aucun problème dans la lecture et la compréhension des événements.Marie Neuser nous embarque en Italie durant toute cette incroyable histoire et les détails, l'ambiance, les mentalités des personnages et cette ferveur religieuse apportent tous les éléments pour nous inviter à ce voyage.Une enquête difficile, minutieuse, semée d'embûches.Une enquête très bien ficelée, d'un bout à l'autre.
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Merci à Babelio pour cette belle rencontre avec l'auteur.
J'attends rarement d'avoir entendu les réponses aux questions posées par les lecteurs pour "chroniquer" un roman,mais j'avais besoin de comprendre le parti pris de l'auteur de nous livrer les éléments de l'enquête comme les morceaux d'un puzzle dont je n'arrivais pas vraiment à rassembler les morceaux épars dans le temps.
Ce point éclairci et compris,je peux maintenant partager tout ce que j'ai aimé dans l'histoire vraie ,basée sur des faits réels et dont les vides ont été comblés par l'imagination de l'écrivain,d'une façon si plausible et convaincante qu'ils semblent plus vrais que les vrais.
J'ai aimé son approche de la personnalité du tueur(connu depuis le début).J'ai aimé découvrir le fonctionnement d'une justice italienne si différente de la nôtre.Je me suis révoltée à l'évocation de la mainmise des instances religieuses qui régissent une société totalement dépendante d'elle .J'ai compris que le famille,dans la plupart des cas,était tellement cadrante,qu'on ne pouvait songer à s'en émanciper sans dommages.J'ai compris le choix de certains personnages de taire ce qu'ils savaient,de mentir pour être intéressants ou pour se protéger.
Je suivrai volontiers la prochaine parution de l'auteur.
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Avec le diptyque « prendre Gloria », « prendre Lily », Marie NEUSER nous plonge dans l'histoire réelle de Danilo RESTIVO, fétichiste des cheveux, condamné à perpétuité en 2002 par le Royaume Uni pour le meurtre et le dépeçage d'une anglaise, et poursuivi en Italie pour la disparition d'Elisa CLAPS en 1993 dans la région de Basilicate, au sud de la péninsule. Disparition qui ne fut dénouée que 17 ans plus tard lorsque le corps fut retrouvé dans le périmètre de l'église où elle fut assassinée.

La chasse de ce pervers a inspiré de multiples ouvrages en anglais (Tobias JONES, Michael LITCHFIELD) et en italien (Federica SCIARELLI, Pierangelo MAURIZIO) et Marie NEUSER, la première en France, s'en inspire pour nous dessiner, avec « prendre Gloria », le contexte italien et nous brosser le portrait ou plutôt les actions et réactions d'une brochette de personnages inspirés des protagonistes de ce drame qui n'a pas fini de scandaliser les italiens puisque même Le Pape François a téléphoné à la mère d'Elisa blessée par le silence du curé Mimi SABIA responsable de l'église de la Trinité où fut retrouvé le cadavre.

Marie NEUSER nous dresse les cheveux sur la tête en décrivant les multiples complicités dont l'assassin a profité dans une région où la justice et la hiérarchie policière entretiennent des liens troubles avec les loges et la maffia.
Témoignages, faux témoignages, manipulations, pressions, suicides, assassinats, médias, tous les moyens, même légaux, sont utilisés pour sauver les apparences et masquer le rôle du coupable en détournant les projecteurs vers le métèque de service et envoyer un albanais de passage derrière les barreaux.

Ce roman incontournable , fort astucieusement bâti, se lit d'une traite et le lecteur est révolté par la corruption contemporaine qui travestit le vrai, le bien et le beau et salit la réputation d'une jeune lycéenne morte d'avoir eu les cheveux longs.
L'attitude de la famille de « Gloria » est exemplaire et contraste singulièrement avec celle de « Damiano » fils d'un père absent et d'une mère littéralement inexistante.

Ce fascinant roman nous offre des dialogues d'une grande sincérité et nous fait partager l'existence des protagonistes durant 17 ans en ne laissant aucun instant de répit.
Mais à aucun moment Marie NEUSER ne laisse les acteurs exprimer le moindre remords ou se livrer au moindre examen de conscience et j'imagine ce qu'un Morris WEST ou un Wladimir VOLKOFF nous aurait offert sur un tel scénario …
C'est le premier titre de Marie NEUSER que je lis ; ce ne sera pas le dernier car je parierai que nous sommes face à une romancière qui va rapidement crever les écrans.
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Si vous avez aimé Prendre Lily, vous allez adorer Prendre Gloria. Je me suis prise une sacrée claque. On part toujours sur le même mode opératoire que Prendre Lily, car c'est l'avant Lily. Donc nous savons qui est le tueur et comment il va évoluer. Mais voilà, avec Prendre Gloria nous allons aller plus profondément avec la personnalité des personnages et prendre des révélations claques comme on s'y attend pas.

Prendre Gloria est un cran au dessus de Prendre Lily. Ce sont des romans lents et c'est bien ce que propose l'auteur dès le premier opus. Montrer les rouages du système judiciaire, les personnes influentes des grandes familles... Avoir toutes les preuves contre quelqu'un et ne pas pouvoir le mettre derrière les barreaux. Prendre Gloria montrera comment le tueur sera devenu ce qu'il est, et comment des petits secrets peuvent en devenir des grands. L'égoïsme sera à l'honneur....

La première partie du roman est très lente, mais j'ai aimé ce choix... On entre dans les émotions de chacun. Car il faudra quand même 17 ans pour résoudre l'affaire on ne peut pas l'espérer en 50 pages.
La seconde partie va prendre de la vitesse et les pièces du puzzle vont se mettre en place. On découvre l'horreur, la honte, la déchéance, l'égoïsme des personnes en qui nous devrions avoir le plus confiance.
Des petites claques à répétions pour te mener à un énorme WTF.
Lien : http://les-mots-de-gaiange.o..
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