La première rencontre avec le Dalaï-lama eut lieu peu après notre arrivée ( à Dharamsala en Inde). Régulièrement, il accueillait les nouveaux réfugiés lors d'une réunion très simple où il souhaitait la bienvenue à chacun et rappelait la force de notre culture, de notre religion et de notre histoire. Je fus saisi quand je l'aperçu, souriant, vêtu de robes ordinaires que portent tous les moines. L'émotion de notre groupe était à son comble et presque tout le monde pleurait. Tant de souffrance avait été endurée, nous avion tout perdu de notre vie au Tibet et voir le Dalaï-Lama était comme une ultime récompense, comme la promesse aussi que nos vies futures seraient meilleures que celle que nous avions aujourd'hui. Sa voix, forte et sonore, pleine d'assurance, nous enveloppait d'un profond sentiment de réconfort. Il se dégageait de lui une présence douce, calme et bienveillante, mais tellement puissante que, lorsque nous sortîmes après avoir reçu sa bénédiction, j'avais l'impression de flotter dans l'espace, libre et léger.