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Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Je dois avouer que si c'est le titre qui m'a attirée,il est en fait très peu question d'ours dans ce roman,du moins si l'on parle d'ursidae! La nature quant à elle est bien au rendez-vous et tient une place de choix même si elle doit partager la vedette avec la religion et une intrigue policière bien palpitante! Mikael Niemi nous projette dans la Suède du XIX ème siècle avec des personnages hauts en couleurs,attachants ou détestables mais aucun ne m'a laissée Indifférente. Jussi est un jeune nippon qui a été recueilli sur le bord d'un chemin par Lars Levi Laestadius,pasteur lutherien ( ayant réellement existé) , homme plein d'amour et de sagesse mais aussi original dans sa façon de prêcher et sa volonté d'ouvrir la religion à une autre sorte " d'éveil". C'est également un botaniste qui possède des capacités d'observation qu'il va mettre à profit pour tenter d'élucider deux meurtres de jeunes filles dans sa paroisse,au grand dam du commissaire qui apparaît bien lourdingue dans ses méthodes !
C'est un roman foisonnant de sujets passionnants. La plume de l'auteur a agit sur moi comme une super machine à remonter le temps,me faisant oublier le présent un peu à la façon de Jessie Burton. L'intelligence du pasteur dans ses observations concernant l'intrigue m'a rappelé le Lecteur de cadavres d'Antonio Garrido. Il y a de la réflexion,de l'humour,de l'amour,un regard historique et sociologique passionnant,bref,un roman très riche que je conseille vivement même à ceux qui n'aiment pas cuisiner le gibier!
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Dans la Suède du dix-neuvième siècle, dans la région reculée où Mikael Niemi situe son histoire, la loi des notables, la peur de l'Enfer et les hystéries collectives rendent toujours le pire possible. Et cela ne laisse guère de place pour la bienveillance. C'est sans doute la raison pour laquelle le pasteur local et le jeune Sami qu'il a pris sous sa protection se lancent, a fortiori, dans une une enquête objective sur la mort effroyable d'une jeune bergère.
Mais alors que nous raconte « Comment cuire un ours »
En 1852, à Kengis village apparemment tranquille, Lars Levi Laestadius, botaniste et pasteur luthérien, tente de lutter contre l'athéisme et l'alcoolisme des villageois. Il recueille Jussi, un jeune Sami affamé et illettré, puis il lui enseigne la botanique. Dans la forêt, le corps d'une servante est retrouvé et l'inspecteur local accuse un ours du crime. Lars et Jussi mènent l'enquête lorsqu'une deuxième jeune fille disparaît mystérieusement.
Comment cuire un ours est une histoire sanglante et fantastique sur le prédicateur revivaliste Lars Levi Laestadius un prêtre luthérien suédois ayant vécu dans la première partie du 19e siècle et ayant en partie des origines sâmes et d'un jeune garçon Sami Jussi qu'il sauve du fossé et prend sous son aile. Jussi qui a fuit aussi la faim et surtout la violence de son géniteur alcoolique. Dans cette partie du monde, proche du cercle polaire la vie est rude et les caractères forcément bien trempés. Et si le dans ces régions reculées le climat est rigoureux, le jugement des autochtones l'ai souvent aussi. Mikael Niemi mélange ici réalité et fiction dans un polar historique où le peuple Sami est plus que jamais discriminé. Les Samis sont la cible de théories nauséabondes et de pratiques pseudo-scientifiques racistes. Notre auteur a un don pour recréer la vie et aussi l'état d'esprit des habitant de cette région arctique de l'époque. Page après page, ce monde d'hier fait froid dans le dos à plus d'un égard : obscurantiste, miné par les ambitions, les lâchetés et les rancoeurs individuelles, manipulé par ses politiques et ses religieux. de ce fait, Comment cuire un ours est aussi un conte philosophique et un roman captivant, brutal aussi, une lecture touchante et fascinante à la fois.
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
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Mikael Niemi. Comment cuire un ours. 2017. Stock 2021. 516 p. 3,5 étoiles
670.000 signes environ.
Excellente traduction par Françoise et Marina Heide (les poèmes sont bien rendus.
Je suis heureux d'avoir découvert cet auteur qui a bouclé avec « comment cuire un ours » (surréaliste isn't it ?) son 4ème roman.
L'histoire se déroule dans le Nord de la Suède. 19 è siècle. Un jeune vagabond lapon est recueilli par un prêtre chrétien qui n'a pas sa langue dans sa poche quand il est face aux pécheurs.
p. 35. Un 1er prêche pour les cabaretiers… 😊 - amusement
Le récit parle des lapons (comme Jussi) et des roms (considérés comme des sous-hommes par la population de l'époque).
p 44. Quand une mère blesse son enfant avec les mots - tristesse
Dès les 10 premières pages, quelque chose, une émotion, me noue l'estomac. Je sais que ce livre va me plaire ou tout au moins que je le lirai jusqu'au bout.
Le rythme est rapide. le conteur a beaucoup de talent. On est touché par la beauté des phrases qui se succèdent comme une pluie de diamant. p. 46. Description poétique de la rivière et de la cascade - beauté
Comme si chaque mot possédait une âme.
Les thèmes abordés sont nombreux et génèrent des émotions contrastées:
p. 80. le récit bascule dans un registre différent, plus « violent ».
Heureusement entrecoupés de beaux moments et p.ex. l'auteur nous fait vivre à travers Jussi son apprentissage de la force des lettres et de la lecture (comme évasion, élévation). Sensibilité à la poésie et à la puissance des mots. Avec un très bel apex de la page 151 à 156…
p. 200. La jeunesse de Jussi : comment sa soeur est élevée…ce récit (peu ragoûtant) aurait pu être évité (qu'apporte-t-il ?).
p. 240. Jussi, passionné par les mots et leur pouvoir symbolique, passe de l'apprentissage de la lecture à l'écriture.
La puissance de la maîtrise d'une langue. J'ai bien aimé là où, à la fin de l'histoire, très étonnamment, cet enseignement mène Jussi.
Quelques incohérences (dernier ¼) vite oubliées vu l'intensité du récit.
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Dans les rayons de la bibliothèque le livre avait été mis en évidence
Je l ai emprunté pour son titre ,allechant,"comment cuire un ours" et aussi pour la petite phrase au dessus du titre" un pur plaisir de lecture"
J ai vite oublié le titre ,,qui n à presque rien à voir avec le contenu, mais j ai réellement pris plaisir à lire le roman.Addictif!
Dans le Grand Nord suédois de 1850,un Pasteur qui a d ailleurs réellement existe,est aussi passionné par la conversion de ses ouailles que par l herboristerie .
Au fil des pages on découvre toute la nature sauvage de ce Grand Nord.On y est,l odeur de la terre ,les plantes,les marais,un régal!
Et puis un meurtre sauvage est commis
Sans doute l oeuvre d un ours( le revoilà!)
Mais le Pasteur a des doutes.Et le voilà qui se met à la recherche d indices....
Il est accompagné par un garçon,un lapon, qu il a recueilli dans la forêt et à qui il a tout appris et notamment la lecture
Il y a un passage touchant sur la lecture dans lequel ceux qui aiment lire se reconnaitront
Les voilà donc tous les deux sur la piste de l ours?...
Bonne lecture
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Ma deuxième pépite de 2022 sur 6 livres lus. le lieu, le nord de la Suède près de la frontière finlandaise, l'époque, 1852, les protagonistes, un pasteur prédicateur et son fils adoptif issu du peuple sami et recueilli à 11 ans alors qu'il mendiait. Tout cela pourrait faire penser à un livre ardu et pourtant c'est loin d'être le cas. Voici une enquête policière digne de Scherlock Holmes, un hymne à la nature, une peinture sociale sans concession des communautés villageoises aux confins du royaume suédois durant le dix-neuvième siècle. Très savoureux.
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Excellente question ! Point de recette culinaire dans ce roman (quoique ?) mais une aventure romanesque en diable qui n'est pas sans rappeler l'immense plaisir de lecture d'un certain « roman de la rose ».
En plein milieu du XIXème siècle, une modeste servante est retrouvée assassinée tout au nord de la Suède. le commissaire du coin se dépêche d'imputer le crime à un ours pour mieux pouvoir le chasser. C'est sans compter sur Lars, pasteur de son état, secondé par un étrange mais attachant gnome. L'homme du livre et de la connaissance suivi de son serviteur sámi, se lancent alors dans une enquête quitte à s'attirer l'hostilité d'une communauté renfermée sur elle-même, insensible aux bienfaits de la nature et à l'émancipation par la culture.
Basé sur des personnages réels, « Comment cuire un ours ? » tient autant du roman policier que de l'histoire d'amour et d'une réflexion sur l'évolution chaotique des sociétés. Il évoque aussi avec une rare justesse la beauté d'une nature sauvage, la lumière pure d'un petit matin ou encore la douceur duveteuse d'une fleur.
A la fois truculant et drôle, profond et intelligent, ce roman tient son lecteur en haleine de bout en bout.
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1852, dans un petit village de Suède, une femme de ferme disparait et est retrouvée sauvagement assassinée. Devant l'incompétence du commissaire local un pasteur, aidé d'un orphelin qu'il a pris sous son aile, vont mener l'enquête. L'homme de foi, amateur de botanique et le jeune garçon un brin sauvage sont persuadés que l'attaque n'est pas le fait d'un ours, comme les autres habitants semblent le croire. Lorsqu'une servante manque d'être violée il apparait évident qu'un autre type de prédateur hante les parages. Un roman policier dans la droite lignée du Nom de la rose, dans lequel croyances et dépendances font plus ou moins bon ménage...
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Quelle belle découverte que ce roman policier à saveur historique campé près de la frontière nordique séparant la Suède de la Norvège, mettant en vedette un pasteur luthérien excentrique féru de botanique et écrivain à ses heures. Une oeuvre de fiction intègre un personnage ayant réellement existé, Lars Levi Læstadius (10 janvier 1800 - 21 février 1861), chef de file du mouvement religieux conservateur læstadien. Sous la plume à la fois romanesque et poétique de Mikael Niemi, né en 1959 à Pajala, dans les lieux mêmes où se déroule l'action. En 2000, cet auteur suédois lauréat du prestigieux prix August, prix littéraire décerné en Suède depuis 1989, avait publié un premier roman, le goût du baiser d'un garçon (Actes Sud) vendu à plus d'un million d'exemplaires.

Comment cuire un ours nous immerge dans la vie quotidienne rude, violente et glauque d'une petite communauté, décor d'une série de meurtres dans lequel évoluent des personnages, plusieurs attachants et d'autres détestables, une société hiérarchisée rongée l'alcoolisme et ses impacts sur les comportements. Fléau que condamne à répétition le pasteur Læstadius.

L'essentiel du récit repose sur la narration du jeune sámi, Jussi Sieppinen, autochtone lapon, recueilli en forêt par l'ecclésiastique dont il devient le disciple qu'il assiste tout au long de l'enquête. Au point à se retrouver au coeur même de l'énigme. Une recherche de la vérité contrecarrée par un commissaire Brahe incompétent et alcoolique prêt à conclure plus rapidement qu'autrement pour identifier un coupable. Avec la complicité du garde champêtre Michelsson, flagorneur de la pire espèce. Injustice sociale, maltraitance, fanatisme religieux, violence extrême, transes mystiques sont au rendez-vous. Mais également un hymne à l'amour, à la flore des zones nordiques, à la lecture, à l'écriture, au genre romanesque, à la parole, à l'ouverture sur la modernité aux portes du prochain siècle.

Plus qu'un roman policier, Comment cuire un ours foisonne de descriptions détaillées et d'échanges entre les personnages qui complètent cette peinture sociale qui ne laisse pas indifférent. Ce qui ne nuit nullement au rythme et au suspense croissant du récit dont le dénouement est plus qu'imprévisible.

Et que dire de tels passages savoureux, comme celui-ci sur les effets de l'alcool :

« Jamais auparavant je n'avais eu d'alcool en bouche. La sensation était bien celle d'un feu, mais de courte durée. Suivait l'impression pénible d'avoir dans le ventre un oeuf, qui enflait, se muait en un coeur empoisonné, battait, fouettait. Puis l'oeuf se lézardait, sa coquille noire éclatait, il en sortait des pattes griffues à la peau pourvue d'écailles, enfin une gueule prête à mordre. » (p. 141)

Ou sur la force des mots :

« Les mots qu'on écrit sont importants, mais vois ce qui se produit quand on les prononce ! Il faut les mordre, les mettre en petits morceaux comme des éclats de poterie. Les mastiquer jusqu'à les rendre mous comme la glaise, pour ensuite leur redonner forme avec les lèvres et les cordes vocales. C'est alors seulement qu'ils prennent toute leur force ! » (p. 126)

Ou encore sur l'existence légale d'un individu :

« Depuis ce jour, j'existe dans le livre [état civil] où il m'a inscrit. Plus jamais mon nom ne pourra être oublié. Car être oublié, n'est-ce pas le pire, quand on vit encore? Traverser sa propre vie sans qu'elle soit jamais justifiée par des lettres. Les lettres sont comme des clous forgés, sortis brûlants de la forge, qui tiédissent puis rougissent peu à peu, avant de devenir noirs et résistants. » (pp. 47-48)

Une de mes lectures coup de coeur 2022. Un roman, « dans la droite lignée du Nom de la Rose » (Umberto Eco), comme le qualifie l'éditeur, que je regrette de ne pas l'avoir découvert cinq ans plus tôt.


Originalité/Choix du sujet : *****

Qualité littéraire : *****

Intrigue : *****

Psychologie des personnages : *****

Intérêt/Émotion ressentie : *****

Appréciation générale : *****

Lien : http://avisdelecturepolarsro..
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