AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
EAN : 9782234086050
522 pages
Stock (12/05/2021)
4.01/5   68 notes
Résumé :
Nous sommes en 1852, au coeur des magnifiques paysages du grand nord suédois. Lars Levi Laestadius, botaniste émérite, pasteur haut en couleur du petit village de Kengis et fondateur d'un mouvement connu pour son éthique rigoureuse, tente tant bien que mal de combattre l'athéisme et l'alcoolisme de ses paroissiens. Contre l'avis des villageois, Laestadius a recueilli un jeune garçon sámi, affamé et illettré, Jussi, qu'il initie aux secrets de la botanique et qui le ... >Voir plus
Que lire après Comment cuire un oursVoir plus
Critiques, Analyses et Avis (17) Voir plus Ajouter une critique
4,01

sur 68 notes
5
8 avis
4
7 avis
3
2 avis
2
0 avis
1
0 avis
Je dois avouer que si c'est le titre qui m'a attirée,il est en fait très peu question d'ours dans ce roman,du moins si l'on parle d'ursidae! La nature quant à elle est bien au rendez-vous et tient une place de choix même si elle doit partager la vedette avec la religion et une intrigue policière bien palpitante! Mikael Niemi nous projette dans la Suède du XIX ème siècle avec des personnages hauts en couleurs,attachants ou détestables mais aucun ne m'a laissée Indifférente. Jussi est un jeune nippon qui a été recueilli sur le bord d'un chemin par Lars Levi Laestadius,pasteur lutherien ( ayant réellement existé) , homme plein d'amour et de sagesse mais aussi original dans sa façon de prêcher et sa volonté d'ouvrir la religion à une autre sorte " d'éveil". C'est également un botaniste qui possède des capacités d'observation qu'il va mettre à profit pour tenter d'élucider deux meurtres de jeunes filles dans sa paroisse,au grand dam du commissaire qui apparaît bien lourdingue dans ses méthodes !
C'est un roman foisonnant de sujets passionnants. La plume de l'auteur a agit sur moi comme une super machine à remonter le temps,me faisant oublier le présent un peu à la façon de Jessie Burton. L'intelligence du pasteur dans ses observations concernant l'intrigue m'a rappelé le Lecteur de cadavres d'Antonio Garrido. Il y a de la réflexion,de l'humour,de l'amour,un regard historique et sociologique passionnant,bref,un roman très riche que je conseille vivement même à ceux qui n'aiment pas cuisiner le gibier!
Commenter  J’apprécie          250
Dans la Suède du dix-neuvième siècle, dans la région reculée où Mikael Niemi situe son histoire, la loi des notables, la peur de l'Enfer et les hystéries collectives rendent toujours le pire possible. Et cela ne laisse guère de place pour la bienveillance. C'est sans doute la raison pour laquelle le pasteur local et le jeune Sami qu'il a pris sous sa protection se lancent, a fortiori, dans une une enquête objective sur la mort effroyable d'une jeune bergère.
Mais alors que nous raconte « Comment cuire un ours »
En 1852, à Kengis village apparemment tranquille, Lars Levi Laestadius, botaniste et pasteur luthérien, tente de lutter contre l'athéisme et l'alcoolisme des villageois. Il recueille Jussi, un jeune Sami affamé et illettré, puis il lui enseigne la botanique. Dans la forêt, le corps d'une servante est retrouvé et l'inspecteur local accuse un ours du crime. Lars et Jussi mènent l'enquête lorsqu'une deuxième jeune fille disparaît mystérieusement.
Comment cuire un ours est une histoire sanglante et fantastique sur le prédicateur revivaliste Lars Levi Laestadius un prêtre luthérien suédois ayant vécu dans la première partie du 19e siècle et ayant en partie des origines sâmes et d'un jeune garçon Sami Jussi qu'il sauve du fossé et prend sous son aile. Jussi qui a fuit aussi la faim et surtout la violence de son géniteur alcoolique. Dans cette partie du monde, proche du cercle polaire la vie est rude et les caractères forcément bien trempés. Et si le dans ces régions reculées le climat est rigoureux, le jugement des autochtones l'ai souvent aussi. Mikael Niemi mélange ici réalité et fiction dans un polar historique où le peuple Sami est plus que jamais discriminé. Les Samis sont la cible de théories nauséabondes et de pratiques pseudo-scientifiques racistes. Notre auteur a un don pour recréer la vie et aussi l'état d'esprit des habitant de cette région arctique de l'époque. Page après page, ce monde d'hier fait froid dans le dos à plus d'un égard : obscurantiste, miné par les ambitions, les lâchetés et les rancoeurs individuelles, manipulé par ses politiques et ses religieux. de ce fait, Comment cuire un ours est aussi un conte philosophique et un roman captivant, brutal aussi, une lecture touchante et fascinante à la fois.
Lien : https://collectifpolar.fr/20..
Commenter  J’apprécie          140
Mikael Niemi. Comment cuire un ours. 2017. Stock 2021. 516 p. 3,5 étoiles
670.000 signes environ.
Excellente traduction par Françoise et Marina Heide (les poèmes sont bien rendus.
Je suis heureux d'avoir découvert cet auteur qui a bouclé avec « comment cuire un ours » (surréaliste isn't it ?) son 4ème roman.
L'histoire se déroule dans le Nord de la Suède. 19 è siècle. Un jeune vagabond lapon est recueilli par un prêtre chrétien qui n'a pas sa langue dans sa poche quand il est face aux pécheurs.
p. 35. Un 1er prêche pour les cabaretiers… 😊 - amusement
Le récit parle des lapons (comme Jussi) et des roms (considérés comme des sous-hommes par la population de l'époque).
p 44. Quand une mère blesse son enfant avec les mots - tristesse
Dès les 10 premières pages, quelque chose, une émotion, me noue l'estomac. Je sais que ce livre va me plaire ou tout au moins que je le lirai jusqu'au bout.
Le rythme est rapide. le conteur a beaucoup de talent. On est touché par la beauté des phrases qui se succèdent comme une pluie de diamant. p. 46. Description poétique de la rivière et de la cascade - beauté
Comme si chaque mot possédait une âme.
Les thèmes abordés sont nombreux et génèrent des émotions contrastées:
p. 80. le récit bascule dans un registre différent, plus « violent ».
Heureusement entrecoupés de beaux moments et p.ex. l'auteur nous fait vivre à travers Jussi son apprentissage de la force des lettres et de la lecture (comme évasion, élévation). Sensibilité à la poésie et à la puissance des mots. Avec un très bel apex de la page 151 à 156…
p. 200. La jeunesse de Jussi : comment sa soeur est élevée…ce récit (peu ragoûtant) aurait pu être évité (qu'apporte-t-il ?).
p. 240. Jussi, passionné par les mots et leur pouvoir symbolique, passe de l'apprentissage de la lecture à l'écriture.
La puissance de la maîtrise d'une langue. J'ai bien aimé là où, à la fin de l'histoire, très étonnamment, cet enseignement mène Jussi.
Quelques incohérences (dernier ¼) vite oubliées vu l'intensité du récit.
Commenter  J’apprécie          70
Lars Levi Laestadius, né dans la misère dans une petite paroisse de la Laponie suédoise, est un pasteur revivaliste qui a tenté d'evangeliser les populations samies, en prêchant une grande rigueur morale et surtout en luttant contre l'alcoolisme des populations les plus pauvres. Il était également féru de botanique et possédait une grande culture.

Ce roman le montre sous l'aspect d'un homme bienveillant qui a recueilli un jeune Sami devenu son disciple et à qui il apprend à lire. Sous l'aspect d'un Sherlock Holmes lapon, il va aussi mener l'enquête pour résoudre le meurtre de deux jeunes filles, prétendument tuées par un ours.

Le roman est savoureux, aussi bien dans la description des transes religieuses qu'il provoque, que dans les portraits des différents protagonistes. Une grande attention est portée à la description de la nature et aux conditions de vie de la population.
Qui plus est, l'éloge de la lecture est porté par le jeune Jussi qui se libère en la pratiquant.
Commenter  J’apprécie          110
Une jeune vachère a péri, et les habitants de ce petit coin du grand nord suédois, en cette dure année 1852, en sont sûrs: c'est un ours le coupable! le pasteur, lui, Lars Levi Laestadius, qui au passage a vraiment existé, en est beaucoup moins sûr, et trouve que ces soi-disant traces de griffes ressemblent sacrément à des traces de couteau! Pas si facile de trouver la vérité quand le pasteur lui-même est emmêlé dans les soucis de son mouvement de renouveau charismatique, que son plus fidèle allié, un jeune sámi qu'il a recueilli, disparaît à tout bout de champ, et que sa campagne contre l'alcoolisme, qui fait des ravages dans le pays, lui a créé beaucoup d'ennemis.
Un bon roman, très prenant, qui fait voyager et découvrir des pans peu connus de la Suède!
Commenter  J’apprécie          100

Citations et extraits (14) Voir plus Ajouter une citation
J'observai le livre sous tous les angles, l'approchai de mon oreille, écoutai. Il ne disait plus rien. Pourtant, ie savais ce qu'il contenait, et ce qui se produirait si je le rouvrais et me remettais à lire. C'était incompré- hensible. Le livre était-il donc vivant? Si tel n'était pas le cas, d'où venaient les voix et les images? En lisant, j'avais vu la Palestine, j'étais allé là-bas. Cet homme de Samarie, j'avais l'impression de l'avoir rencontré moi-même. Où tout cela se trouvait-il, une fois la couverture refermée? Peut-être que le livre se lisait tout seul? Je savais que les lettres et les mots grouillaient là-dedans comme des bourdons. Ou plutot, foisonnaient comme des graines. Tels des germes de plantes, ils avaient besoin de terre pour pousser, ils ne demandaient qu'à prendre racine dans le terreau humide que renferment les têtes des hommes.
Commenter  J’apprécie          61
Dans la vraie vie, le temps s'écoule toujours dans la même direction, mais dans un livre, il peut en aller autrement. C'est presque inquiétant. Sur les étagères du pasteur, les couvertures alignées sont toutes remplies de différentes sortes de temps. Celui qu'il a fallu pour écrire l'histoire, celui qu'elle décrit et celui qu'il faudra pour la lire. J'ai le vertige quand j'y réfléchis: à partir d'une certaine épaisseur de reliure, le livre doit contenir plus de temps que ne peut en couvrir une vie humaine. Aucune vie d'homme ne pourra jamais être assez longue pour qu'on y case toutes les choses vécues au fil des pages. Aucune tête ne verra jamais défiler toutes les pensées qu'on y a inscrites. Et même si l'on passait sa vie entière à lire un volume après l'autre, on finirait par se heurter à la limite du nombre de livres et de jours restants. L'idée qu'on puisse mettre dans une grande maison plus de livres qu'on ne réussirait jamais à en lire, cette idée-là me donne le tournis.
-Cela existe, me répondit le pasteur. Ça s'appelle une bibliothèque.
(...)
- Ça doit être terrible.(...)Tout ce temps. Personne ne pourra jamais tout lire.(...) À part... Dieu.
(...)
-C'est peut-être l'intérêt des bibliothèques, qu'on y ressente la grandeur de Dieu.
-Mais alors, s'il y a des bibliothèques, est-ce qu'on
a besoin des églises ?
Commenter  J’apprécie          32
La rivière chasse tout ce qui est laid. En équilibre sur les pierres de la plage, je laisse ruisseler mon angoisse. J'abandonne au fil de l'eau les plus intimes de mes pensées, elles partent et disparaissent. La rivière est peut-être la plus belle image de la vie. Une âme qui ne naît ni me meurt jamais, mais se contente d'être. Ses pensées sont dirigées vers moi. Elle m'aide à tenir bon. Si je me sens cloué sur place, elle me répond que tout est en mouvement et que rien ne perdure. Et si je la regarde assez longtemps, je me transforme en eau. C'est un sentiment puissant.
Commenter  J’apprécie          50
Sur les étagères du pasteur, les couvertures alignées sont toutes remplies de différentes sortes de temps. Celui qu'il a fallu pour écrire l'histoire, celui qu'elle décrit ou celui qu'il faudra pour la lire. J'ai le vertige quand j'y réfléchis : à partir d'une certaine épaisseur de reliure, le livre doit contenir plus de temps que ne peut en couvrir une vie humaine. Aucune vie d'homme ne pourra jamais être assez longue pour qu'on y case toutes les choses vécues au fil des pages. Aucune tête ne verra défiler toutes les pensées qu'on y a inscrites. Et même si l'on passait sa vie entière à lire un volume après l'autre, on finirait par se heurter à la limite du nombre de livres et de jours restants. L'idée qu'on puisse mettre dans une grande maison plus de livres qu'on ne réussirait jamais à en lire, cette idée-là me donne le tournis.
- Cela existe, me répondit le pasteur. Ça s'appelle une bibliothèque. (p. 334)
Commenter  J’apprécie          20
Les chiens aussi pouvaient constituer un bon auditoire, tout comme les vaches et les moutons. Qui eût pu ressentir de la honte devant un animal ? Un exercice des plus utiles consistait à se camper devant un chien furieux, et à tenter de le calmer de la voix. Une reculade effrayée ne pourrait qu'exciter sa colère, mais si l'on se mettait à chuchoter une prière, la rage tomberait, faisant place à la curiosité. Il était arrivé plusieurs fois à mon maître de sermonner des chiens jusqu'à les voir s'endormir, le museau sur les pattes, et ce souvenir lui était de quelque secours face aux taverniers furibonds et aux grandes dames ironiques. (pp. 277-278)
Commenter  J’apprécie          10

autres livres classés : évangélisationVoir plus
Les plus populaires : Polar et thriller Voir plus


Lecteurs (142) Voir plus



Quiz Voir plus

Retrouvez le bon adjectif dans le titre - (6 - polars et thrillers )

Roger-Jon Ellory : " **** le silence"

seul
profond
terrible
intense

20 questions
2864 lecteurs ont répondu
Thèmes : littérature , thriller , romans policiers et polarsCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..