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Critique de fanfanouche24


Pour quelqu'un qui maudissait, a maudit, jusqu'à il y a très peu de temps,la relecture, trouvant qu'il n'aurait déjà pas le temps de lire tout ce que qu'il souhaiterait durant sa courte vie , il trouvait cela inutile...

Vous aurez compris que la troisième personne du singulier était juste ma modeste personne !!
Et puis un einième déménagement, un espace plus restreint, m'a fait débuter en même temps que mon inscription sur Babelio, un tri, des rangements
drastiques de ma bibliothèque et je suis loin d'avoir terminé !

Je n'ai pu résister à relire le journal d'Anaïs Nin, qui m'avait très jeune, complètement transportée et fascinée... de par cette liberté de penser et
de se construire...

Je suis très intéressée par les journaux d'écrivains, et il y en a deux qui ont
été fondamentaux pour moi, à certaines périodes de mon existence; je veux nommer le Journal de Charles Juliet et celui d'Anaïs Nin !

Ce quatrième tome des journaliers de l'amie et muse de Henry Miller, couvre les années 1944 à 1947, ses années américaines, où elle prenait quelque
distance avec Henry Miller, se retrouvait entourée à la quarantaine, de jeunes artistes, tels que Gore Vidal [avec lequel elle entretient une amitié très intense ], Lanny Baldwin, Charles Duits, Richard Wright, Truman Capote, etc. ,ou de ses aînés tels que le célèbre critique, Edmund Wilson, avec lequel elle eut des rapports très tendus...

Elle narre ses rencontres avec des personnalités plus ou moins célèbres, mais au -delà du jeu social, on retrouve cette exigence que requiert la rédaction de
ce journal , la quête et la construction de soi contre les apparences sociales, mondaines...

Anaïs Nin parle abondamment de l'écriture, de ses tentatives romanesques, dont la rédaction et publication de "La faim" (différents portraits
féminins), texte que je ne connais pas et que j'ai très envie d'aborder !

On y trouve comme dans les autres volumes de ce Journal, la défense, et mise en valeur de la psychologie , de la psychanalyse, de la nécessité
que chaque personne entreprenne un travail sur soi, pour rendre notre monde plus harmonieux, plus pacifique.

Elle fait preuve d'un esprit très critique vis à vis de tous les systèmes, tous les pouvoirs et de la politique, à juste titre. Ce Journal, véritable monument de la
littérature du XXe, offre un ton des plus personnels, mettant au centre de tout, les relations avec les autres , l'Art, sous toutes ses formes , la beauté et le souci de l'harmonie entre les êtres...

"A Leo Lerman- décembre 1946

(...) Mon oeuvre est seulement une essence de cette vaste et profonde aventure.Je crée un mythe et une légende, un mensonge, un conte de fées, un monde enchanté; c'est un monde qui s'effondre tous les jours et me donne envie d'en finir comme Virginia Woolf. J'ai essayé de n'être pas névrosée, pas romantique, pas destructrice, mais peut-être suis-je tout cela sous des déguisements. (...)

Je n'ai aucune confiance en moi et grande confiance en autrui. J'ai besoin d'amour plus que de nourriture. Je trébuche et je fais des erreurs, et veux souvent mourir. (...)
A l'âge de quinze ans, je voulais être Jeanne d'Arc, et ,plus tard, Don Quichotte.
Je ne me suis jamais réveillée de mon accoutumance aux mirages , et je terminerai probablement dans une fumerie d'opium. (...)
Tout ce que j'écris est vrai, transposé mais vrai. La source du Journal est l'oeuvre de ma vie" (Stock, 1975, p.217)

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