Je vais tuer mon papa

L'existence de Chad (saxophoniste inactif) et de Pénélope (professeure de français au collège) dans la morne ville de Sponge se trouve bouleversée lorsqu'ils commencent à recevoir des lettres anonymes. Signées par Celle dont on ne doit pas prononcer le nom, ces lettres annoncent le meurtre prochain de son papa, car c'est « un homme mauvais ». À la fois effrayés et excités par cette correspondance inquiétante, le couple s'improvise détectives privés et enquête.
À mon sens, les personnages sont si caricaturaux qu'il est difficile de prendre certains passages au second degré. Toutes les femmes de ce roman sont soit nymphomanes soit des bombes érotiques et bien souvent les deux à la fois. Les hommes sont bien conservés pour leur âge et font fantasmer les femmes. La sexualité faussement assumée et débridée de tout un chacun (tout le monde veut coucher avec tout le monde) est lourde. Les nombreuses incohérences des personnages, qui auraient dû nous rapprocher d'eux, les rendent simplement plats voire pénibles.
Les thèmes sous-jacents du roman qui auraient pu être traités (littérature, correspondance, remise en question, ville presque morte ou couple) le sont de manière superficielle et guère pertinente. J'ai trouvé la narration maladroite d'une manière générale et souvent trop longue, avec des détails inutiles. L'humour noir parfois présent tombe bien souvent à plat.
Quant au dénouement, il est convenu et saugrenu par certains détails.
Je ne peux pas dire que je suis déçue de cet ouvrage car je n'en attendais rien, mais à la fin de ma lecture, j'étais partagée entre le vide et l'affliction.

Chad et Pénélope vivent dans une bourgade tranquille de l'agglomération dijonnaise. Monsieur détonne dans le paysage avec ses cheveux longs, son look débraillé, et son saxophone. Madame est professeur de français, d'une beauté époustouflante. le couple vit paisiblement, sans beaucoup de surprise lorsque Chad reçoit la lettre de « celle dont on ne doit pas prononcer le nom » indiquant qu'elle va tuer son papa qui est un homme mauvais. Chad s'ennuie un peu, cette affaire tombe à pic. Pénélope, d'abord dubitative, commence à se rendre à l'évidence lorsque les courriers affluent et que les indices s'avèrent véridiques. le jeune couple se lance alors dans l'enquête… Une atmosphère sombre dans une petite ville de Province à la mentalité étriquée (on pense à Chabrol), une histoire à plusieurs voix, un suspense bien mené.

L'idée de départ est assez originale.

La construction choisie par Nozière, celle du récit intercalant différents points de vue est appropriée et maîtrisée. Son écriture, sombre mais teintée d'humour, est vraiment agréable à la lecture.

Les personnages principaux sont sympas, mais je n'ai pas totalement accroché : ils ont un quelque chose de "trop" qui fait que ça ne fonctionne pas. Je ne les ai pas trouvé très vraisemblables.

La ville de Sponge ainsi que ses habitants sont eux bient mieux rendus. Nozière excelle dans les descriptions des petites gens, retranscrivant les discussions de comptoir, introduisant tantôt un peu de critique sociale tantôt un peu d'humour dans leurs conversations. Les personnages secondaires (la mère de Pénélope, le facteur) sont bien mieux réussis que les premiers rôles.

Pour ne risquer de trop dévoiler l'histoire, disons que je ne m'attendais pas à ce type de fin, qui m'a pas mal déçu.

Un bon roman tout de même.
Lien : http://hanniballelecteur.ove..

ne s'envole pas.