Très bonne surprise, je reprends après presque 3 ans la lecture de cette intégrale.
Publié en 1973, troisième tome de la série en compagnie de Jack Aubrey et du Dr Maturin après Maître à bord et Capitaine de vaisseau (en 1969 et 1972).
Avoir avoir sauvé son ami Maturin des griffes de ces méchants français, cap sur l'Inde à bord, enfin de son premier commandement à bord, de « la surprise », une frégate de 28 pièces de fabrication française. Entre les figures du passé et la flotte française dans des eaux pourtant peu fréquentées, Jack aura fort à faire.
Après deux premiers tomes en demi-teinte où le côté littéraire prenait le pas sur l'aventure et l'action maritime, nous avons ici un troisième tome qui comble enfin mes espérances pour cette série.
Peut être parce que après 19 livres de la série Bolitho de Kent je me suis fait une petite culture début du dix neuvième sous section aventures maritimes et guerres napoléoniennes ?
Peut être parce que Bolitho a fini par me lasser ? (heureusement il va mourir et passer le flambeau à son neveu pour de nouvelles aventures plus exaltantes ).
Ou tout simplement parce que ce troisième opus est bien plus rythmé, plus descriptif dans les batailles ?
Certes il reste toujours plus difficile d'accès que son inspirateur (Forester) ou son contemporain (Kent), s'oubliant parfois pour repartir dans des digressions, mais globalement le récit a gagné en vivacité, a trouvé un souffle épique absent des deux premiers tomes.
Un plaisir retrouvé.
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L'expédition entraîne Jack Aubrey vers les paysages et les senteurs inhabituelles du sous-continent indien - où il s'empare d'une canonnière et prend d'assaut un nid d'espions ennemis qui retiennent prisonnier son ami Stephen Maturin, médecin de bord, musicien et agent secret. Puis il reçoit le commandant d'une frégate, la Surprise, avec pour mission de convoyer aux Indes un ambassadeur de Sa Majesté britannique. Dérive jusqu'aux côtes du Brésil, descente vers la pointe de l'Afrique avec passage des tempêtes sous le cap de Bonne-Espérance, puis remontée vers l'Asie. Epidémie de scorbut, tornades et mousson... Les aventures dramatiques ou tragi-comiques se succèdent, à bord et aux escales, dans des contrées de plus en plus exotiques.
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S'il y a de nombreux bons aspirants (en tout cas estimables), il y a un peu moins de bons lieutenants, encore moins de bons capitaines et presque pas de bons amiraux. En voici une possible explication : en plus de la compétence professionnelle, d'une résignation enjouée, d'un excellent foie, d'une autorité naturelle et de cent autres vertus, il faut être capable – qualité beaucoup plus rare ! - de résister aux effets... déshumanisant de l’exercice de l'autorité. L'autorité est un véritable solvant de l'humanité.
Pour sophia, la vie en mer devait être... pas exactement un pique nique éternel, mais quelque chose qui y ressemblait fort. Il y avait des souffrances occasionnelles, bien sûr – comme les pénuries de café, de lait frais ou de légumes – des canons, qui tiraient de temps en temps et le choc des épées, mais sans que l'on vois jamais d'hommes réellement blessés. Ceux qui trépassaient, eh bien ils mourraient sur le champ de blessures invisibles. Ce n'étaient jamais que des chiffres dans la liste des pertes.
Canning, avez-vous dit ? Est-ce qu'il n'est pas juif ? Vous n'avez pas à vous battre contre un juif, docteur. Vous n'avez pas à risquer votre vie pour un Juif. Qu'on envoie un détachement de fusiliers tanner la peau de ce mécréant et lui enfoncer une tranche de bacon dans la gorge, et restez-en là.
Je vois les choses différemment dit Stephen. Je suis plein d'une dévotion particulière pour la Vierge Marie, qui était juive, et je n'ai pas l'impression d'appartenir à une race supérieure à la sienne. En outre je comprends cet homme. Je me battrai donc avec lui, avec la meilleure volonté du monde.
Je ne suis pas un grand partisan du mariage. Et je me demande parfois si l'on ne fait pas grand cas d'un contrat qui vous astreint au bonheur. Si une seule arrivée peut égaler la somme des voyages. Je me demande, en fait, s'il ne serait pas mieux de voyager indéfiniment.
Là c'est le riche Kumar, un incroyant. Il a mille concubines. Le sahib est dégoûté. Le sahib pense comme moi que les femmes sont cancanières, fourbes, rapporteuses, bruyantes, méprisables, méchantes, misérables, inconstantes, cruelles et désobligeantes. Je lui amènerai un jeune monsieur au parfum de miel.
BA VF de Master and Commander