Les hommes, quand ils ont été fabriqués avec soin, sont merveilleux dans toutes sortes de rôles que la vie peut leur offrir, ils font d'excellents amis, amants, mineurs de fond, dompteurs de lions, explorateurs de régions désertiques ou jamais cartographiées, papes, tireurs, compagnons de beuverie. Ils sont d'une simplicité admirable, si prévisibles que c'en est apaisant. Parlez avec un homme pendant un quart d'heure, et vous le connaissez définitivement, jamais plus il ne vous surprendra, il en serait bien incapable; le lui demander ne ferait que l'effrayer. Seulement, hélas, ils ne font pas de bons maris. N'importe quelle femme rencontrée par hasard, dans la queue pour les fruits et légumes par exemple, ou à côté de vous dans le train, ferait un meilleur mari que pratiquement tous les hommes jamais venus au monde.
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Chez certains hommes, il ne faut surtout pas prêter attention à ce qu'ils disent après dix heures du soir s'ils ont bu une bière. Harry appartenait à cette race de mammifères.
Ils ne veulent absolument pas faire les idiots. Seulement, cela revient à demander à un catholique de ne pas se sentir coupable. Autant dire au ruisseau de remonter la colline.
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Il n’aime pas se souvenir, trop de douleur, de déceptions. Il est important de se maintenir à flot, les yeux braqués sur l’horizon, toujours. Le passé est un fou qui se noie ; lancez-lui une corde, il vous entraînera avec lui.
La plupart des choses qui se passent entre un homme et une femme ne peuvent se comprendre, voilà pourquoi les gens inventent les poèmes d’amour, afin de meubler le silence.
[…] il lui caresse le visage avec tant de tendresse que le porteur, méthodiste, détourne les yeux et songe à au moins deux commandements tandis qu’il tire leur malle vers les voitures de troisième classe. (p. 68)
Brûlez l’abbaye d’un Irlandais, et il prendra les armes. Brûlez celle d’un Anglais, et il prendra la plume.
Il est important de se maintenir à flot, les yeux braqués sur l’horizon, toujours. Le passé est un fou qui se noie ; lancez-lui une corde, il vous entraînera avec lui.
Un homme bon à maints égards, mais rongé par la haine. Ce qui fait toujours un triste spectacle.
Il n'est pas de sorte d'amour qui ne puisse trouver son foyer. La vie est parfois cruelle, mais elle ne l'est pas à ce point-là.
Le père regarde à travers la pièce, les hordes de jouets coûteux pour lesquels le garçon devient trop grand, les cerceaux et les marionnettes scintillantes, les épées et les armures, les boucliers et les bateaux dans les bouteilles. Il y a quelque chose de macabre dans l'impuissance des jouets, telles les reliques d'une religion perdue, l'étrange beauté de créatures éteintes. (p. 270)