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le dernier roman de Joseph O'Connor (auteur entre autres d'Inishowen L'îlot non loin de l'ïle) est un oriflamme qui se déchire dans le feu et la boue de l'Amérique, une bannière étoilée du sang des rebelles du Sud,des victimes et des assassins,interchangeables.Nous sommes à la fin de la Guerre de Sécession et Joseph O'Connor brasse très habilement avec lyrisme et réalisme quelques destins individuels qui vont se couler dans l'immense maelstrom qu'est n'importe quelle après-guerre,plus encore quand il s'agit d'une guerre civile.Un révolutionnaire irlandais échappé des bagnes de Tasmanie,son épouse métisse sud-américaine,un frère et une soeur séparés par le conflit Nord-Sud et d'autres.

Redemption Falls a la force des fresques sans la mollesse un peu sirupeuse qui souvent s'y attache.De construction très originale le roman fait appel aux témoignages,aux affiches,aux chansons pour constituer un ensemble cohérent sur cette période difficile de l'Amérique,sans véritables vainqueurs tant les haines et les rancoeurs demeurent tenaces entre migrants misérables et propriétaires arrogants.Joseph O'Connor ne s'autorise aucune démagogie ni aucun simplisme.Il sait décrire comme personne ces bourgs fantômatiques, ces réfigiés en haillons,ces justices sommaires,ces violences partagées et ces cieux du Nord-Ouest parcourus par la délicatesse d'un aigle sur lequel il prend le temps de s'attarder.Cet homme là est un immense prosateur qui une fois de plus fait mériter à l'Irlande ce beau titre de Terre des Lettres.Je ne peux que vous conseiller d'embarquer sur un vapeur et de remonter le grand fleuve jusque vers ces Territoires du Nord-Ouest,vierges et violents,baroques et sordides, humains,trop humains,par le fer et par le sang.
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On va rapidement passer sur "Joseph O'Connor = le frère de Sinead O'Connor" et que décidément, quelle famille !
Redemption Falls fait partie de ces livres qui demandent un effort à leur lecteur et qu'on termine en se disant que ça en valait la peine.
L'écriture est dense, complexe (j'ai parfois pensé à William Faulkner), et la forme fait se succéder de multiples points de vue. le genre de livre dont on ne peut pas lire 10 pages de temps sans être rapidement perdu.
Le récit se passe au lendemain de la guerre de sécession (ça m'a peut-être aidé à penser à Faulkner...) et est porté par la croisée de deux destins : un irlandais, général nordiste rebelle, et un gamin qui a accompagné les armées sudistes. Chacun traine derrière lui ses fantômes, n'est peut-être plus capable de vivre dans la société des hommes. A ces deux beaux personnages centraux, Joseph O'Connor associe des seconds rôles tout aussi intéressants et torturés, et tout ce beau monde évolue dans un univers d'après guerre en friche.
Une des grandes réussites de ce roman est le soin apporté à l'écriture de chaque chapitre, équilibré et précis. le changement de voix entre chacun permet à Joseph O'Connor d'éviter les scènes de transition qui alourdissent souvent les romans. Certains chapitres pourraient être des nouvelles à part entière, exercice auquel Joseph O'Connor est par ailleurs familier.
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Les justifications de nos ratages et de nos amours. Dans une prose âpre, parfois trop plurielle, Joseph O'Connor nous plonge dans l'Amérique post-guerre sécessionniste. Redemption falls décrit le déchirement d'un homme, le faux général, O'Keeffede sa femme Lucia, d'un enfant soldat cherché par sa soeur. Toujours à son obsession de la trace, de la vérité de la fiction, O'Connor plonge dans la mémoire d'une très difficile reconstruction. Un grand roman.Les justifications de nos ratages et de nos amours. Dans une prose âpre, parfois trop plurielle, Joseph O'Connor nous plonge dans l'Amérique post-guerre sécessionniste. Redemption falls décrit le déchirement d'un homme, le faux général, O'Keeffede sa femme Lucia, d'un enfant soldat cherché par sa soeur. Toujours à son obsession de la trace, de la vérité de la fiction, O'Connor plonge dans la mémoire d'une très difficile reconstruction. Un grand roman.
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( 16/09/ 2012 )

Il est des livres historiques qui nous éloigne de la compréhension interne de l'Histoire et il est des romans qui bien qu'imaginaire, nous font comprendre une période de l'Histoire de l'intérieure... C'est le cas de "Redemption Falls", un grand roman pour moi!!

Je vous dis d'emblée... Je ne l'ai pas lu pour les personnages qu'on y rencontre même si au fil des pages, j'ai commencé à m'y attacher.

On est en 1866, après le Guerre de Secession, les Etats - Unis apprennent à vivre leur unité parce que même si sur papier, il n'y a plus de nord et de sud, la frontière est encore là dans le coeur des hommes. Or lors de la Grande Guerre en Europe, si trace de passé il y a chez les survivants et les descendants, pour nous elle n'est plus visible... Ce qui marque une évolution rapide! Mais c'est peut être aujourd'hui ce qui nous empêche de totalement comprendre ce pays parce qu'il y a bien encore aujourd'hui un avant Sécession avec les descendants de cette époque et un après avec les nouveaux migrants qui n'ont aucun lien avec les début de la conquête des Etats - Unis... Il y a donc deux Amériques, chacune évoluant en parallèle et ne comprenant pas l'autre parce que pas les mêmes racines historiques.

Ici ce livre exprime de façon magistrale ce qui s'est joué avant l'unité. Ce que chacun est venu chercher dans ce pays en conquérant une parcelle de terre et aussi comment il a été une belle caisse de résonance aux révoltes irlandaises, qui fait que les Etats - Unis de maintenant ne peuvent être comprise sans découvrir L Histoire irlandaise.

Comme vous le voyez, je vous parle d'Histoire au lieu de la trame du roman... Mais peut être parce qu'il aurait pu tracer la vie de tout ancêtre éloigné d'un natif Américain et que dès lors, l'identité de nos héros n'a pas d'importance.... A vous de voir!
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J'ai calé, pas Rentré dans cette histoire trop fouilli, trop sombre, je n'ai pas réussi à m'attacher aux personnages et le livre m'est tombé des mains... :(
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Si l'Histoire est écrite par les vainqueurs, à la lecture de ce roman étrange on peut se demander qui a remporté la guerre de Sécession.
Première particularité : le personnage principal, le général O'Keeffe, est une ruine, terrassé par ses échecs et ses traumas.
Deuxième : la construction du roman, qui enchaîne passages narratifs, lettres (dont certaines écrites à l'oreille), chansons, retranscriptions partielles de témoignages, poèmes... Et pour ne rien arranger, la chronologie sautille un peu. Autant dire qu'il faut s'accrocher.
Et enfin : le roman s'apparente à une enquête, une reconstitution de l'histoire d'O'Keeffe et de son entourage, au point que je me suis sérieusement demandée si ces gens avaient existé (mais non).
Le résultat est noir, extrêmement riche, poétique comme peuvent l'être la rage et la misère.
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Ça commence avec l'image d'un femme qui marche. Elle marche tellement longtemps que c'est à peine croyable. Les kilomètres ont tant usé ses misérables souliers qu'au bout d'un moment, elle marche pieds nus. Elle est sale et maigre à faire peur, elle a faim, elle a froid, elle croise des hommes qui la malmène -bien sûr, c'est un euphémisme- mais elle est portée par une volonté farouche, elle ne s'arrête ni ne baisse la tête, elle ira jusqu'au bout de sa quête...

Cette femme, c'est Eliza Duane Money. C'est d'ailleurs à peine une femme, elle n'a que dix-sept ans, mais elle est déjà terriblement endurcie contre les coups durs que sa condition lui fait inévitablement subir.
Être une femme pauvre dans ce monde d'hommes, au lendemain de cette fratricide et sanglante guerre de Sécession, c'est être vouée à n'être presque rien, à subir la brutalité des désirs bestiaux, subir une domination masculine évidente, violente et inique.

Le but de sa quête tient en un mot, ou plutôt en un nom : Jeremiah. Jeremiah est le jeune frère d'Eliza. Il s'est enfui du foyer familial, et son errance l'a mené à Redemption Falls, ville (fictive) du sud des États-Unis, dont le gouverneur récemment nommé, James O'Keefe, peine à asseoir son autorité.
Il faut dire que les circonstances jouent contre lui : James a été placé là par le gouvernement de l'union après la victoire des confédérés, et les sudistes, vaincus, voient d'un très mauvais oeil l'irruption de cet intrus, qui de surcroit est irlandais. La propension du gouverneur à la bouteille et la violence de ses crises de fureur font par conséquent les choux gras de la presse locale. Redemption Falls est la ville de péquenots par excellence, perdue au milieu de nulle part, noyée sous la poussière que génère une terre aride et infertile. Pourtant, le "Col O'Keefe", surnommé aussi "Le sabre", fut, en son temps, une légende.

Condamné par le royaume d'Angleterre pour ses activités subversives et révolutionnaires à la résidence forcée en Tasmanie, il parvint à s'évader de l'île ...

Oh, là, là, ça ne va pas du tout, je suis en train de trop en dire. D'autant que la sagesse de ce résumé à la chronologie linéaire ne peut pas vous donner la mesure du souffle qui habite le roman de Joseph O'Connor. Vous devrez reconstituer tous les éléments de son histoire comme si vous construisiez un puzzle. Une bribe de journal par ici, un échange épistolaire par là, quelques chansons et poèmes vous imprégnant au passage d'une atmosphère tantôt guerrière, tantôt sentimentale... Il est très difficile de rendre compte compte de la richesse de ce récit au rythme entêtant, où se bousculent souvenirs et compte-rendus pseudo historiques, où se côtoient héros déchus et femmes du monde, indiens et brigands... L'ensemble étant servi par une écriture qui sait se faire saccadée ou lyrique, les phrases sèches et sans verbe alternant avec de longues tirades éloquentes.

C'est fort, violent, odorant, émouvant...
C'est foisonnant mais complètement maîtrisé, si bien que le tout forme un ensemble parfaitement homogène...

... que dire de plus ?

Mais... que faites-vous encore là ?
Courez, courez à la librairie la plus proche pour vous procurer ce petit bijou !!
Lien : https://bookin-ingannmic.blo..
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Force est de reconnaître à ce roman un énorme travail d'écriture. Construction kaléidoscopique dans laquelle les éléments épars trouvent leur sens en s'agrégeant chapitre après chapitre, flash-backs, chronologie bousculée. Variété des supports de la narration : récit, journaux intimes, articles de presse, interviews des personnages, documents administratifs etc.. Changements des styles d'écriture qui dénotent, parfois de façon phonétique, l'appartenance de classe sociale et le niveau d'instruction des personnages.
Néanmoins cela se lit relativement facilement avec un minimum d'attention (hormis le premier chapitre que j'ai trouvé insupportable et qui m'a presque amené à abandonner la lecture du roman).
Toutefois, après l'avoir terminé il m'en reste une impression mitigée. J'ai trouvé l'histoire peu captivante et les personnages dont les motivations et les comportements me sont restés opaques relativement inintéressants.
Je suis donc resté sur ma faim et j'aurais envie dire : tout ça pour ça.
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La forme est originale (titres des chapitres : police d'écriture ambiance western ; reproduction d'affiches, etc ) mais la construction du récit (j'imagine qu'à terme les parcours des uns croisent ceux des autres, etc ... ) et le style (phrases hachées, etc) sont si particuliers que le bouquin m'est tombé des mains ... J'ai lâché l'affaire après une centaine de pages...

Dommage car apparemment c'est un bon bouquin mais ... je n'ai pas eu la patience de m'accrocher pour traverser le premier tiers ...
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