C’est ainsi que l’on se rappelle, brusquement, avec acuité, en pleine journée, un fragment d’un rêve de la nuit… qui dans l’instant même où il vous revient commence à s’évanouir.
Les souvenirs s’estompent, voilà le secret. Sinon, nous n’aurions pas le courage idiot de refaire encore et encore des choses qui nous déchirent.
La vie d’un chien est une version accélérée de la nôtre. Passé un certain point, en être le témoin devient presque insupportable.
C'est ainsi que l'on se rappelle, brusquement, avec acuité, en pleine journée, un fragment d'un rêve de nuit...qui dans l'instant même où il revient commence à s'évanouir.
Chaque battement de cœur s'en va pour toujours !
Ceux qui ont vécu ensemble dans l'atmosphère passionnée de la vie familiale se connaissent à peine. La vie y est trop immédiate, en gros plan. C'est le paradoxe. Le côté déroutant. Exactement le contraire de ce à quoi l'on s'attendrait. Car bien sûr on ne pense jamais à ces relations, quand on les vit. Penser - réfléchir - suppose une dissociation, de la distance. La mémoire ne peut s'exercer qu'une fois éloignée de sa source.
Marianne écoutait et riait avec les autres. Mais son esprit dérivait et devait être retenu comme un cerf-volant fantasque et rebelle par grand vent.
Car quels mots peuvent résumer une vie entière, un bonheur aussi brouillon et foisonnant se terminant par une souffrance aussi profonde et prolongée ?
J'avais fini par être assez fier de la personnalité que je m'étais construite pièce à pièce, comme on cloue des bardeaux sur un toit. En les faisant se chevaucher, s'imbriquer avec précision pour que l'eau ne pénètre pas.
Ces feux arrière rouges : Marianne les regardait de la fenêtre de sa chambre. De plus en plus petits comme des soleils rouges s’éloignant à toute vitesse (des étoiles naines, disait Patrick), brouillés par ses larmes, jusqu’à disparaître.
Étrange : quand une lumière s’éteint, c’est aussitôt comme si elle n’avait jamais existé. L’obscurité s’installe de nouveau, totale.