"
Une Terre promise" de
Barack Obama est un roman de plus de 800 pages, axé sur plusieurs grands thèmes tels la campagne présidentielle et l'arrivée à La Maison Blanche, les lois sur la santé, les finances, le climat, la traque anti-terroriste; ce premier tome se termine avec la chute d'Oussama Ben Laden.
Ces grands thèmes sont émaillés, entrecoupés, réunis, consolidés, par des anecdotes diverses, des récits, des descriptions, pensées, objectifs, actions, situation à l'époque du pays ainsi que son mode de fonctionnement, Chefs d'Etats étrangers, collaborateurs, vie privée du Président, qui permettent de respirer en se documentant … Les histoires de l'Histoire.
Des plus intéressants !
- d'abord parce que cela se lit bien, pas de formules ampoulées, pas de longueurs, incisif, plutôt comme une discussion que l'on aurait avec lui;
- ensuite parce que cela éclaire des points sombres non connus de l'Histoire récente, les arnaques du système, l'évolution des choses, ...
- et aussi et surtout parce que c'est très personnel, semblant sincère (même s'il a en général le beau rôle), et plutôt fidèle à l'image, que de loin, on a de lui;
- se lit quasiment comme un roman qui mêle habilement histoire personnelle, histoire des USA, et histoire du monde.
Savoureux !
… ou l'art de dire, élégamment et avec humour fin, ce que l'on pense, sans jamais agresser, injurier ni insulter. L'image exprimée colore et précise d'elle-même toutes les assertions, vérités, sentiments.
Entre autres,
Barack Obama compare "les relations Merckel-Sarko à celles d'une mère attentive surveillant son gosse turbulent";
également : "Avec sa peau mate, ses traits expressifs ... et de petite taille ... on aurait dit un personnage sorti d'un tableau
De Toulouse-Lautrec".
Et tous ses personnages sont croqués de cette même manière : oeil acéré, formules percutantes on ne peut plus parlantes, mais respect pour tous. Cette forme d'humour, sous une apparence légère, décrit et induit des sentiments profonds.
Je viens de terminer le tome 1, et déjà j'attends le tome 2 !
Non seulement, l'intérêt ne faiblit pas au fil des (840) pages, mais l'auteur se donne le luxe de terminer sur trois dernières pages quasi éblouissantes : on rit (éclat franc), on est ému (presqu'aux pleurs), gorge serrée, tripes nouées, habituelles phrases sobres qui savent de nouveau ouvrir la porte à un déferlement de grandioses sous-entendus inhérents : amitié, consciences tous niveaux, patriotisme, devoir collectif, prise en compte des victimes diverses, amour.
Même les remerciements, que d'habitude je lis en biais large car très conventionnels, semblent ici plus étoffés, plus vrais, de loin plus sincères.