AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,02

sur 610 notes
Dans les deux premières parties, l'auteur revient sur sa jeunesse, son entrée en politique, son élection comme sénateur de l'Illinois, puis sa campagne pour obtenir l'investiture du Parti Démocrate pour l'élection présidentielle de 2008, et enfin son élection à la fonction suprême des USA.
Dans les cinq parties suivantes, il parle de ses premières années à la Maison-Blanche : la crise financière dite des subprimes, les guerres en Afghanistan et en Irak, le vote de la loi sur la protection de la santé, dite Obamacare, les relations avec l'Iran et la Russie, etc.

Obama ne fait pas preuve de complaisance vis à vis de son action. Il ne cache pas ses échecs, et essaie de faire preuve de pédagogie pour expliquer pourquoi il a du modifier radicalement certains de ses plans. Tout au plus pourrait-on lui reprocher de ne pas trop s'interroger sur les erreurs qu'il aurait pu commettre dans la construction de son programme électoral ; il justifie ses revirements par une évolution imprévue du contexte, rarement par une mauvaise évaluation initiale de sa part.
Ce livre est un de ceux que j'aurai mis le plus longtemps à lire, avec Les bienveillantes de Jonathan Littell ; près d'un an, à raison de 10 à 15 pages par semaine...
Le sujet ou la qualité de l'écriture ne sont pas en cause. Mais mon épouse m'a offert par erreur la version originale de l'ouvrage, en anglais. Cela m'a sans doute fait perdre quelques subtilités du discours de l'ex président, mais m'aura permis de replonger un peu dans la littérature en langue anglaise...
Pas de regret !
Lien : http://michelgiraud.fr/2022/..
Commenter  J’apprécie          662
"Je suis par nature, plutôt du genre à peser mes mots, ce qui, à l'aune du nombre de bourdes commises en général par les candidats à la présidence, me permettait de rester dans la moyenne basse. Mais le soin que je mettais à choisir mes mots a bientôt révélé un autre problème au cours de la campagne : je m'exprimais de manière beaucoup trop verbeuse, et ça, c'était un vrai souci. Quand on me posait une question, j'avais tendance à donner des réponses contournées et sentencieuses, décomposant instinctivement chaque question en plusieurs parties et sous-parties. S'il y avait deux façons de voir les choses, j'en proposais souvent quatre. S'il y avait un bémol à ajouter à une opinion que je venais d'émettre, je ne me contentais pas de le signaler ; j'en donnais une explication exhaustive."
Puisqu'il s'agit de vous parler de ma lecture du premier tome des mémoires de Barack Obama, il ne m'a pas semblé inopportun de citer en guise d'introduction l'homme, sa lucidité et son honnêteté à se regarder tel qu'il se voit : imparfait mais incorrigiblement soucieux de gommer ses imperfections ou tout au moins d'en limiter l'impact négatif, les effets indésirables.
Tel est cet homme et tel fut ce 44ème président des États-Unis, premier Afro-américain élu à la tête de la première puissance mondiale.
Lui, le premier, sa femme Michelle et certains de ses proches, voire de ses adversaires, lui ont reproché de " compliquer le simple ", d'être " professoral ", un peu trop " intello ".
À partir de ce constat, rien d'étonnant à ce que ce premier tome, qui va de ses origines, de son enfance ( c'est la partie la moins longue ) jusqu'à l'assaut donné à la maison d'Abbotabad au Pakistan lors de l'opération baptisée " Neptune's Spear " ( Trident de Neptune ) et visant à éliminer Ben Laden, contienne 833 pages toutes bien remplies dans un maxi format des mémoires de cet homme hors du commun.
Je ne ferai pas ce que beaucoup de lecteurs font dans leurs présentations, à savoir répertorier les mémoires et les thèmes choisis et abordés par Obama.
Il me semble que c'est un privilège qu'il faut laisser à ceux qui, comme moi et d'autres, ont choisi de partir à la découverte de celui qui a essayé de nous persuader que " yes we can ".
Par ailleurs, la grande majorité des futurs lecteurs de - Une terre promise - ont encore en mémoire les grandes étapes de la vie politique d'Obama.
De l'enfant métissé ayant vécu en Indonésie et à Hawaï, au jeune homme pas très sage. du militant associatif rentré en politique et devenu de manière fulgurante et inattendue le premier président noir des États-Unis. du mari de la très populaire et très médiatique Michelle. du père de Malia et de Sasha. du maître De Bo ( chien qui lui fut offert par Ted Kennedy )... Bo mort il y a deux semaines ( je suis Barak Obama sur les réseaux sociaux... )... nous savons presque tout. C'est pour partie vrai... pour partie simplement.
Car ce que nous savons nous a été raconté dans la presse, à la télévision par des journalistes, des témoins, des biographes autorisés ou pas.
Mais y-a-t-il meilleur témoignage que celui qui a commis une vie, sa vie, dont nous pensions tout connaître ?
Alors lorsque Barak Obama se livre pour L Histoire à ce que fut son histoire, nous pénétrons dans les coulisses, nous sommes invités derrière le rideau, " dans l'intérieur " de la tête de l'homme ", comme aurait dit Prévert.
Et nous vivons son enfance, sa famille, ses études, son entrée en politique, ses élections, sa " consécration ", l'exercice du pouvoir, la crise des subprimes, la grande crise économique des années 2008/9 et 10, le sauvetage des banques, de l'industrie automobile, le retour du chômage, ce qu'on a appelé " l'Obamacare ", son Prix Nobel, les conflits en Afghanistan, l'Irak, ses rapports avec les "grands de ce monde" ( j'y reviendrai ), le terrorisme ... qui se souvient de la prise d'otages du porte-conteneurs Maersk-Alabama par de jeunes pirates somaliens du groupe Al-Shabaab ?, l'obstructionnisme parlementaire qui est une des plaies de la démocratie américaine, surtout depuis la montée du populisme, d'abord incarné par le Tea Party puis aujourd'hui par le Trumpisme, sa cinglante et historique défaite aux élections de mi-mandat en 2010, les Printemps Arabes, le conflit libyen et la chute de Khadafi, les tensions avec l'Iran et l'accord que Trump piétinera, le début de la boucherie d'Assad en Syrie, son rapport à l'écologie et la catastrophe de Deepwater... chacun de nous a en mémoire les canalisations sous-marines de BP laissant échapper l'équivalent de milliers de barils de pétrole dans les eaux souillées au large des côtes de la Nouvelle Orléans... jusqu'à l'opération " Trident de Neptune ".
Ces quelques points de repère qui firent notre actualité il y a quelques années, Obama nous les fait vivre de l'intérieur ; nous sommes aux premières loges.
Son livre de mémoires, intelligent, lucide, ne caresse personne dans le sens du poil ; lui-même ne cède pas au chant des sirènes de l'autosatisfaction... au contraire !
Plusieurs passages m'ont donné à sourire... et à penser...
Je vous en livre deux.
Le premier concerne Nicolas Sarkozy...
" Sarkozy , en revanche, était tout en emportements émotifs et en propos hyperboliques. Avec sa peau mate, ses traits expressifs, vaguement méditerranéens ( son père était hongrois, son grand-père maternel juif grec ), et de petite taille ( il mesurait à peu près 1,66 mètre, mais portait des talonnettes pour se grandir ), on aurait dit un personnage sorti d'un tableau De Toulouse-Lautrec. Bien qu'issu d'une famille aisée, il reconnaissait que ses ambitions étaient en partie alimentées par le sentiment d'avoir été toute sa vie un étranger... Lorsqu'il s'agissait de stratégie politique, il n'hésitait pas à faire de grands écarts, souvent poussé par les gros titres ou l'opportunisme politique. Ce qui manquait à Sarkozy en matière de cohérence idéologique, il le compensait par l'audace, le charme et son énergie frénétique."
Le second est réservé à Trump, dont Obama ( là aussi vous vous en souvenez tous ) a été "la cible" ( le mot est à prendre au sens quasi JFK du terme )... à propos d'un bulletin de naissance falsifié ( birthirism )... qui a pourri ( déjà ! ) une partie de son mandat...
Lors du dîner des correspondants de la Maison Blanche.
" Je sais qu'il a essuyé quelques critiques dernièrement, ai-je dit, mais personne n'est plus heureux et plus fier que notre ami Donald de pouvoir tirer un trait sur cette histoire d'acte de naissance. Parce que, maintenant, il va pouvoir recommencer à se concentrer sur les vraies questions. Est-ce que nous sommes vraiment allés sur la lune ? Que s'est-il réellement passé à Roswell ? Et qu'est-il arrivé aux rappeurs Biggie et Tupac ? Un rire a parcouru l'assistance et j'ai poursuivi sur le même ton, relevant " les qualifications et les vastes connaissances " qu'il avait acquises en présentant l'émission " The Celebrity Apprentice ", avant de le féliciter pour sa réaction avisée lors de l'épisode dans lequel " l'équipe des hommes n'avait pas réussi à impressionner les juges du grill Omaha Steaks... C'est le genre de décision qui pourrait me faire perdre le sommeil. Bravo, monsieur. Je vous tire mon chapeau.
L'assistance riait aux éclats ; au milieu, Trump muet, souriait jaune. Je n'imaginais même pas les pensées qui avaient pu le traverser pendant les quelques minutes où je l'avais mis en boîte devant tout le monde. Ce dont j'étais sûr, c'est qu'il savait faire le spectacle, et que, en 2011, aux États-Unis, cela constituait en soi une forme de pouvoir. La monnaie avec laquelle commerçait Trump, quoique superficielle, semblait prendre chaque jour un peu plus de valeur. Les journalistes qui riaient à mes blagues continueraient à l'inviter. Leurs employeurs se battraient pour l'avoir à leur table.
Loin d'être ostracisé à cause des conspirations qu'il avait colportées, il apparaissait au contraire plus influent que jamais."
Une somme de 833 pages, que je n'ai fait qu'effleurer tant le propos est riche, dense. Touchant lorsque le président et l'homme s'effacent pour céder la place au mari et surtout au père.
Touchant aussi dans cette dualité homme-président... où certaines décisions affectent l'homme ( les guerres et le sort des hommes engagés dans ces conflits ) et frustrent le président ( les résultats ne sont jamais à la hauteur de ce que l'on voudrait... la pauvreté, le chômage, l'éducation, la santé, le racisme.. )
Un livre authentique, sincère, d'un intérêt historique et humain indéniable... où les seules pages qui m'ont fait "ramer", sont celles consacrées à l'économie... laquelle est très éloignée de mon domaine de compétence.
En guise de conclusion, ces réflexions de Barak Obama.
" Je suis un réformateur, conservateur de tempérament."
" Quoi que tu fasses ce ne sera pas assez : mais essaie quand même ! "
Un livre à lire !
Commenter  J’apprécie          655
Après ceux de Madame, je me suis plongé dans les souvenirs de Monsieur. Une terre promise de Barak OBAMA m'a occupé un long moment, le livre compte 833 pages d'un récit entrecoupé de quelques photos, et donné l'occasion de mieux connaître le parcours et le destin de celui qui devint le premier président noir des États-Unis. Je m'étais réjoui de son élection et de sa réélection, de l'espoir qu'elles portaient, même si l'absence de majorité au Congrès pendant de nombreuses années lors de ses mandats ne lui aura pas permis de faire évoluer la société américaine autant qu'il l'aurait souhaité. Cette déception teinte le récit du bilan de son passage à la Maison-Blanche, un sentiment qu'il savait devoir marquer les esprits tant les attentes qu'il a suscitées étaient démesurées au regard du jeu politique, fait d'alliance, de trahison, d'opposition par principe quel que soit le bienfondé de la loi soumise au vote, du pouvoir de nuisance des lobbys, du manque de courage d'élus seulement inquiet de leur réélection et de tous les aléas qui surviennent et battent en brèche les programmes les plus ambitieux. Souvent, il sera impuissant malgré sa position à la tête du pays qui domine le concert des Nations même si le leadership américain est remis en cause par la Chine. Souvent les réalités géopolitiques l'emporteront sur les désirs de changement, d'un monde plus juste et plus pacifique. Je retiens en particulier sa narration du moment où il reçoit le prix Nobel qui correspond à une décision d'envoyer plus de soldats en Afghanistan et au début de son renoncement à l'une de ses promesses de campagne… il n'émet pas de regrets à avoir dû endosser le rôle de chef de guerre d'une période qui verra la Libye, la Syrie s'embraser, sans que ne s'achèvent les conflits en Irak et en Afghanistan. Dans la deuxième partie de l'ouvrage dominent ses frustrations de n'avoir pas réussi à mettre en oeuvre la politique sociale qu'il espérait déployer dans la première partie qui elle, retrace son chemin vers la présidence et les rêves du candidat.
Commenter  J’apprécie          586
Raconter une histoire c'est entreprendre une sorte de randonnée ou d'escalade.
Barack Obama, armé de sa jolie plume nous emmène en rando-escalade à travers l'histoire de ses 2 mandats.

Plusieurs chapitres sont destinés à raconter les coulisses de sa campagne présidentielle pendant laquelle il est parvenu à insuffler de l'énergie citoyenne et à réactiver les relations de proximité.

Son désir sincère de changement a agi comme une caisse de résonance dans les populations défavorisées, persécutées et il est rentré dans l'histoire comme le premier président Black des USA.

Ses deux mandats se sont déroulés dans un contexte de Guerre en Irak et en Afghanistan, crise au Moyen-Orient et crise économique mondiale.
De quoi démoraliser plus d'un.
Mais Barack Obama est fait d'une autre essence.
Entouré d'une équipe fidèle et efficace plusieurs initiatives de son projet de réforme ont vu le jour.

Tel un professeur qui aime ses élèves, il nous gratifie de plusieurs chapitres de véritables leçons de géopolitique, reprenant les faits marquants de la situation politique de l'époque et en la décortiquant afin de la rendre compréhensible de tous.

Petite manie plutôt rigolote: Il aime dresser des portraits des ses interlocuteurs et des dirigeants d'autres pays avec une franchise détonnante, qui frise parfois le cocasse avec des descriptions très précises sur leurs caractéristiques physiques et intellectuelles (Nicolas Sarkozy en a pris pour son grade :)

Le 44ème présidente des USA a toujours eu l'audace d'espérer.
Bien lui en a pris car il a été le symbole d'une Amérique prête au changement.
Le temps de son mandat il a été la voix d'une génération, des minorités, il s'est façonné président et n'a pas permis au système de le corrompre.

On peut affirmer que Barack Obama aura fait une traversée politique auréolée d'une grâce et d'une dignité éblouissantes.
Pas de frasques, pas de scandales, de 2009 à 2017 sa conduite a été à son image: exemplaire

Un livre édifiant, une plume remarquable d'intelligence, malgré quelques longueurs et des détails exhaustifs, cette lecture procure une bonne dose de culture et renforce son capital sympathie!

Commenter  J’apprécie          410
Mazette ! Quel morceau !
890 pages, 16x25cm, 1.16Kg : voilà pour les mensurations. Pas l'idéal pour voyager, ni pour lire sur la plage, mais tellement (TELLEMENT) instructif !

Moi qui ne suis pourtant pas spécialement féru d'ouvrages biographiques, et dont l'essentiel des connaissances en terme de politique américaine se limite plus ou moins en ce qu'en montre l'excellente série House of Cards (on fait avec ce qu'on a, hein), j'ai été bluffé !
Quelle densité, quelle variété et quelle complexité dans les problématiques abordées ("le monde est compliqué, c'est pour ça qu'il est intéressant"), quelle impressionnante somme d'informations et d'anecdotes, quelle intelligence dans le propos et dans le ton...
Quel bonhomme, enfin !

N'attendez donc pas de moi un compte-rendu exhaustif de cette lecture, l'entreprise serait évidemment titanesque (et puis c'est les vacances, pardi !). Je vais plutôt me contenter d'aller à l'essentiel, qui tient en 5 lettres : W-A-H-O-U ! (vous noterez la profondeur de l'analyse critique)
De la première à la dernière page, depuis l'entrée hésitante sur la scène politique de celui qui deviendra le 44ème président des Etats-Unis jusqu'à l'élimination d'Oussama Ben Laden (dernier fait marquant du premier mandat Obama) en passant par les coulisses agitées de la campagne présidentielle, le cataclysme de la crise des subprimes, la réforme du système de santé et la mise en place chaotique de l'Obamacare, le sommet écologique de Copenhague et la catastrophe pétrolière de la plate-forme Deepwater Horizon, la gestion des conflits d'Irak ou d'Afghanistan, les nombreuses visites diplomatiques à travers la planète et la remise du prix Nobel de la paix, imaginez bien qu'on n'a pas le temps de s'ennuyer !

La première partie notamment, qui relate en détails la course à la présidence et qui fourmille d'anectodes surprenantes, m'a particulièrement intéressé. On y découvre toute la violence de ces campagnes électorales où tous les coups bas sont permis et où le moindre mot de travers peut tout faire s'écrouler.
Il y a vraiment quelque chose de grisant à pénétrer ainsi dans les coulisses de l'Histoire, à visiter l'envers du décor, à entrouvrir la porte du bureau ovale ! On y découvre un personnage inspirant, cultivé, pragmatique, appartement porté par un vrai sens de l'intérêt commun, en bref quelqu'un d'éminemment sympathique !
Au fil des pages il se révèle aussi fin stratège, brillant sur la piste du grand cirque politique et médiatique, armé pour participer au petit jeu des compromis et des tractations entre groupes d'intérêts divers, dans le but de susciter un maximum d'adhésion et d'incarner l'espoir d'un renouveau.

Evidemment, certains chapitres m'ont semblé plus ardus que d'autres (le volet économique, par exemple, me dépasse complètement).
Evidemment aussi, la multitude de noms propres, de références à des personnages qui m'étaient complètement étrangers (membres du gouvernement, de la pléthorique équipe de communication, de l'opposition républicaine, du Sénat ou de la Chambre des représentants) s'est avérée à la longue un peu harassante.
Evidemment enfin, le regard que porte Obama sur son propre bilan est nécessairement biaisé, et il ne faudrait pas se laisser abuser par son éloquence ni par la qualité indéniable de sa plume. Si son accession à la présidence avait suscité un enthousiasme fou, force est de constater que tout n'a pas idéalement fonctionné au cours de ce mandat marqué par quelques échecs, que l'intéressé avait pourtant anticipés avant même son investiture ("Au fond, réalisais-je, les gens ne me voyaient plus, moi, avec toutes mes particularités et tous mes travers. C'était plutôt comme s'ils s'étaient emparés d'une effigie de moi-même pour l'investir d'un million de rêves différents. Je savais qu'un moment viendrait où je finirais par les décevoir, par ne pas être à la hauteur de l'image que ma campagne et moi avions façonnée"), mais qu'il a néanmoins un peu de mal à assumer.

Le livre n'en demeure pas moins passionnant, et là où certains relevèront peut-être des preuves manifestes d'ambition ou de fausse modestie (n'est-ce pas l'apanage de tous les grands hommes d'état ?), je retiendrai avant tout le témoignage lucide d'un homme énergique, doué d'une rare intelligence mais non dénué d'humour et d'auto-dérision, habité par sa fonction, attaché bien sûr à la préservation des interêts amécicains et cependant ouvert sur le monde.
Un homme aussi très proche des siens (Michelle, Malia, Sasha) et plus largement de tous ses compatriotes.

A l'heure où l'ensemble de la classe politique est trop systématiquement conspuée, décrédibilisée, je ne peux que conseiller la lecture d'Une terre promise pour mesurer la dimension colossale des défis (sociaux, économiques, écologiques, ...) portés par ceux qui nous gouvernent.
Moi qui réfléchis toujours à deux fois avant de choisir une paire de chaussettes, je n'ose imaginer l'ampleur des dilemmes qui se présentent à chaque minute au dirigeant de la première puissance mondiale, soumis à une pression permanente (de ses électeurs, de ses opposants et de l'ensemble de la communauté internationale), et dont la moindre décision peut se révéler infiniment lourde de conséquences.
Plus d'une fois, Obama qui avait pourtant de si beaux projets et qui comptait piloter l'Amérique comme un hors-bord véloce et puissant nous donne l'impression d'être, de son propre aveu, à la barre d'un paquebot fou, balloté par d'incessantes tempêtes (à commencer par celle d'une crise financière et économique mondiale).
Le monstre semble alors impossible à manoeuvrer à cause des éléments extérieurs déchaînés, de l'inertie due aux lourdeurs administratives ou aux redoutables obstructions parlementaires. le moindre changement de cap peut provoquer des vagues diplomatiques inattendues et se transformer sur le long terme en véritable tsunami : Obama démontre ici avec brio que la meilleure volonté du monde, doublée d'un dynamisme à toute épreuve et d'un certain sens du calcul politique, ne suffisent pas toujours pour mener l'embarcation à bon port.

Lui qui souhaitait dans ce premier volume "offrir au lecteur une idée de ce que c'est qu'être président des Etats-Unis", j'estime que le contrat est largement rempli et je m'incline volontiers devant l'immensité des enjeux auxquels il s'est trouvé confronté.
Que les Américains sachent que je ne me présenterai donc pas en 2024, mais que je lirai avec plaisir le deuxième tome des mémoires de Barack Obama !
Commenter  J’apprécie          386
Cette autobiographie, de plus de 1300 pages en poche, est passionnante.
De son enfance à l'exécution de Ben Laden à la fin de son premier mandat, Barack Obama se livre avec honnêteté et talent.
Il dépeint ce que sont les marathons des campagnes électorales pour devenir sénateur de L'Illinois puis Président des USA.
Il revient sur la crise des Subprimes et du système financier, sur sa croisade pour faire voter la loi sur la santé pour tous, sur les relations internationales surtout au Moyen-Orient, sur son engagement pour que les militaires, en vertu d'un texte, n'aient plus à cacher leur homosexualité et sur ses difficultés à faire prendre conscience de la nécessité d'engager des actions pour l'écologie.
La constitution de son équipe, l'apparition surréaliste de Sarah Palin, les éructations de Donald Trump, sa relation avec sa famille, sa vision de Vladimir Poutine, le symbole que représente son élection et ses réflexions sur ses valeurs sont captivants.
Les passages sur Nicolas Sarkozy, garnement sous l'oeil parfois atterré d'Angela Merkel, sont assez hilarants.
Bien sûr, on connaît l'intrigue et la fin mais cela se lit comme un polar dont on a envie de connaître le dénouement.
Il semble honnête dans l'analyse de ses échecs et ses succès dans une démocratie américaine binaire et clivée.
On rentre dans son intimité avec des parties très personnelles.
La plume est pédagogique, précise et élégante.
Barack Obama est apaisant, adroit, courtois, cultivé, intelligent et diablement sympathique.
Je suis presque triste de tourner la dernière page qui se referme sur suspense intenable : sera t'il réélu ?
Vous l'avez compris, j'ai adoré. Vivement le second tome.
Commenter  J’apprécie          330
Voilà presque 2 semaines que je parcours les États-Unis et le Globe aux côtés de Barack Obama, et si ma "note" laisse penser que ce livre m'a passionné, ce qui est vrai, j'en ressors néanmoins plus ou moins frustré.
Commençons par le positif qui constitue à mes yeux une bonne partie de cet ouvrage.
Barack Obama m'était sympathique de prime abord, et il l'est toujours.
Ses origines, sa jeunesse, ses premiers pas dans le domaine associatif puis en politique sont intéressants, le tout lié par une farouche envie, sincère je crois, de rendre le monde meilleur comme il le martèle régulièrement.
Puis vient l'heure du premier mandat : la crise des subprimes qui clôtura le mandat de Georges W Bush, la crise économique mondiale qui s'ensuivit, les efforts pour sauver la finance, les banques et les emplois américains, tout est passionnant sans être assommant par des détails techniques imbitables pour le profane que je suis dans ces domaines.
La mort de Ben Laden suivie en direct par les responsables américains clôt le texte de façon impressionnante.
Cependant, le 44e président des E-U fait aussi preuve de jugements très tranchés sur d'autres dirigeants mondiaux, jugements plus ou moins discutables pour le citoyen du Monde que je suis ; si Gordon Brown et Angela Merkel semblent absolument merveilleux, il n'en va pas de même pour le président français de l'époque. En effet, notre Nicolas Sarkozy, élu démocratiquement n'en déplaise à quiconque, en prend pour son grade dans des phrases (très) piquantes dont la raison m'échappe...
Le président américain, s'il reconnait que l'impérialisme américain a semé des guerres aux 4 coins du Monde, lui n'est pas de cette trempe là...
Possible, et je me garderai bien de juger ses décisions de renvoyer des troupes au Moyen-Orient, la géopolitique étant un peu plus compliqué que des décisions binaires.
Car c'est en ce qui me concerne cet aspect, la géopolitique, qui m'a fait aimer ce livre. On effleure la complexité de tels postes : ménager les uns sans froisser les autres, penser aux intérêts économiques ou stratégiques que constituent telle région de la planète.
Sa vie privée est évidemment abordée, Michelle et leurs filles Sasha et Malia. le quotidien de la famille à la Maison Blanche, le Secret Service qui les emmène et les suit partout, Air Force One, le dossier noir posé chaque matin sur une table pour informer le président des évènements des dernières heures, les conférences économiques, sécuritaires, les entraves des Républicains etc... le tout ponctué de parties de basket suivies d'une bière entre copains, car Barack a su je crois garder certains aspects des gens simples pour qui il tente de se battre.
En résumé je conseille sans hésiter ce livre (copieux avec plus de 1300 pages), mais qui se lit d'un trait.
Mr Obama reste pour moi une personnalité remarquable, qui a mené sa Nation du mieux qu'il a pu, même si je l'invite à modérer ses propos à l'égard de certains dirigeants, qui élus démocratiquement font découler ces mêmes propos sur leurs administrés...
D'ailleurs messieurs Nicolas et Barack, si jamais vous passez pas Vienne un jour de match du CS Vienne, je vous donne rendez-vous sur la tribune blanche pour regarder la rencontre ensemble et partager une bière et un hot-dog à la mi-temps, le temps de se réconcilier pendant que la garde rapprochée de l'un et le Secret service de l'autre feront le guet.
Commenter  J’apprécie          230
A l'heure où je prends la plume pour rédiger cette critique, Une terre promise de Barack Obama compte déjà 1294 lecteurs et 67 critiques sur Babelio.

D'habitude, je n'aime pas ajouter ma propre critique à un livre déjà très critiqué ; je trouve que cela n'apporte pas grand chose de tresser les mêmes couronnes de louanges à un texte qui a déjà reçu pléthore d'éloges (voilà pourquoi je chronique rarement les romans policiers, bien qu'ils composent pourtant l'essentiel de mes lectures).

Mais Une terre promise fait, selon moi, exception à la règle (tout comme Autant en emporte le vent). J'ai trouvé les 1303 pages - et les 5,5 cm d'épaisseur (j'ai mesuré) - de l'édition de poche véritablement captivantes, et j'ai lu l'ouvrage d'une traite, sans ressentir le besoin d'y intercaler par moment, pour me changer les idées, la lecture d'un ou deux romans policiers.

Car à part quelques longueurs sur les démêlés de Barack Obama et de son gouvernement avec le Congrès ou le Sénat - qui intéressent certes les Américains, mais dans lesquels, en tant qu'Européenne, je me sens un peu moins concernée - Une terre promise est une oeuvre réellement passionnante.

Ce livre nous décrit de l'intérieur ce qu'est la vie d'un président des Etats-Unis d'Amérique (en plus de nous permettre de nous glisser dans les pièces de la Maison Blanche pour y jeter un coup d'oeil).

Barack Obama nous révèle son histoire et son parcours (sa jeunesse, son entrée en politique , sa décision de se présenter à la candidature suprême d'abord), les luttes acharnées, les coups bas, le marathon que représente une élection (ce dont nous avions déjà une petite idée) mais qui continuent ensuite, une fois l'élection terminée et le gagnant proclamé.

A travers ce livre nous découvrons les doutes et les interrogations d'un jeune président des Etats-Unis, quasi novice en politique (il y a moins de dix ans qu'il a fait ses débuts en politique lorsqu'il devient le chef suprême de l'Amérique, à 47 ans) ayant, entre autres, à gérer deux guerres (Irak et Afghanistan) et ordonner des frappes militaires (en Libye, lors des printemps arabes) alors qu'il n'a lui-même jamais été sous les drapeaux ,et ce, de plus, dans le difficile - euphémisme ! - contexte racial américain.

Mais cette dimension humaine est encore amplifiée par ce qu'il nous dit de ses craintes de père, qui regrette de ne pas pouvoir passer autant de temps qu'il le souhaiterait avec ses filles, et qui redoute de les trouver un jour grandies sans avoir eu le temps de s'apercevoir qu'elles grandissaient.

Pour ceux qui en douteraient encore, Une terre promise nous apprend que le succès passe par un travail acharné (ce que disent tous les sportifs quand on les interroge après leur victoire), et la capacité à se remotiver après des échecs et des moments de découragement. Mais aussi qu'il faut, avant tout, pour pouvoir tenir sur la longueur, se construire une routine, avec des rituels et des moments de pause, fixes et réguliers, afin de relâcher la pression et de recharger les batteries.

S'il ne fallait retenir qu'une seule leçon de ce texte à l'écriture fluide, simple et aisément compréhensible pour le néophyte en politique (la plupart du temps), c'est la pensée qui a conduit Barack Obama à décider de se présenter à l'élection à la charge suprême : l'audace d'espérer.
Commenter  J’apprécie          238
Globalement, j'aime beaucoup le couple Obama et j'avais lu avec beaucoup d'intérêt, il y a deux ans le livre de Michelle Obama « Devenir ». Alors quand Barack Obama a publié le premier volume de ses mémoires, « Une terre promise », juste après une élection présidentielle américaine singulière que j'ai suivie avec intérêt et passion, je n'ai pas hésité, il me fallait le lire. Bon, il faut savoir que c'est très intéressant et souvent passionnant à lire, mais que c'est un gros pavé : 890 pages tout de même ! Et parfois, voire même souvent, n'ayant pas toutes les connaissances nécessaires en économie ou sur l'histoire ou tout simplement la civilisation américaine, j'ai été un peu perdue. Cependant, Barack Obama est assez pédagogue dans ses propos et donne très souvent des explications au fur et à mesure. Il devait bien se douter que certains de ses lecteurs en aurait besoin. J'ai tout de même trouver son écriture très accessible, agréable et j'ai été assez étonnée aussi par sa franchise et parfois même son autodérision. Venant d'une personnalité de son importance, c'était plutôt rafraichissant et bienvenu. Barack Obama parle peu de son enfance dans ce livre, il l'a déjà fait dans d'autres livres, du coup il n'en esquisse que quelques éléments fondamentaux, sa mère et sa grand-mère, toutes deux blanches et sa demi-soeur, Maya, ses années en Indonésie, puis à Hawaï et ses études. L'essentiel de son récit relate son travail en tant que sénateur à Springfield dans l'Illinois pendant 8 ans et celui de sénateur au Sénat fédéral à Washington pendant 4 ans, puis bien sûr celui de président des Etats-Unis d'Amérique. Il nous raconte aussi ses campagnes électorales incroyablement exaltantes et épuisantes avec des règles électorales complètement différentes que celles que nous connaissons en France. Barack Obama nous raconte les dessous de tous ces évènements que l'on suit habituellement comme spectateurs à la télé et sur les réseaux. Pour être honnête, je me doutais bien qu'être président des USA n'était pas simple, mais là franchement, c'est au-delà de ce que je pouvais imaginer. Des journées de douze à seize heures de travail. Quand je pense qu'un certain Donald Trump passe son temps devant la télé et sur les cours de golf, cela me laisse sans voix. Difficulté de la présidence, d'autant plus qu'on a oublié, mais Barack Obama, élu en novembre 2008 et qui a pris ses fonctions en janvier 2009, arrive en pleine crise financière dite « des subprimes » démarrée aux Etats-Unis et qui a touché la planète entière. C'était une période plus que tourmentée, chômage en masse, personnes expulsées de leurs maisons, Wall Street en chute libre, les banques en faillite etc. Bref, son mandat présidentiel commençait avec une situation économique désastreuse et il lui a fallu beaucoup travailler pour rapidement trouver des solutions pour remettre son pays à flots. Et bien sûr tout cela avec les obstructions incessantes des Républicains, des coups bas indignes de politiques censés travailler pour le bien de leur pays et de ses citoyens. La politique est un milieu dur en France, mais franchement aux Etats-Unis c'est au-delà de tout, lamentable, tellement plus dur et ignoble. Et à ce moment-là, Trump n'était pas encore vraiment là, même si on sent les prémisses de la montée en puissance de ses idées (Sarah Palin, Tea Party…). Tout en essayant de relancer l'économie de son pays, Barack Obama travaille également à sa grande loi sur la santé aux USA, la fameuse Obama care. C'est fou de voir combien il lui a été tellement difficile de faire avancer les choses qui semblent si fondamentales pour le mieux-être des Américains, pour qu'ils puissent tous se faire soigner sans se ruiner, et surtout qu'ils ne soient plus obligés de renoncer aux soins faute d'argent. A cause de l'opposition féroce des Républicains, l'Obama care a apporté des avancées, mais beaucoup moins que ne l'espérait Barack Obama. Etre président des Etats-Unis ne donne pas tous les pouvoirs, loin de là, et même si le président a des objectifs humanistes et progressistes, il est confronté à un mur d'oppositions. Et cela a été encore plus difficile après les élections de la mi-mandat, avec la défaite des démocrates. Encore plus qu'en France, les Américains sont pratiquement toujours en période électorale et cela n'apporte pas de stabilité suffisante je trouve pour pouvoir vraiment travailler en profondeur. Au fil de ses souvenirs, souvent très détaillés, on revit les évènements américains et/ou internationaux qui ont parsemé ses deux premières années de présidence. Cela permet de se rendre compte qu'on oublie vite. J'ai aimé revivre avec Barack Obama toutes ces années passées (les printemps arabes, la ruine de la Grèce, la chute d'Hosni Moubarak, l'explosion de la plateforme pétrolière Deepwater Horizon, les guerres en Irak et Afghanistan, l'Iran, Israël et la Palestine, la mort d'Oussama Ben Laden etc.) et ses rencontres avec les différents chefs d'Etat (Sarkozy, Merkel, Poutine,…). Oui cette terre promise est passionnante à lire et j'avoue que mon admiration pour l'homme, son humanité, son ouverture d'esprit, son courage, en ont été confortées. A lire même si un peu long… et ce n'est que le premier volume !
Lien : https://mapassionleslivres.w..
Commenter  J’apprécie          224
Ce livre se lit comme un roman, il est construit comme tel.
Il a du prendre des notes pendant ses mandats tellement de détails jonchent les pages.
Je voulais en savoir plus sur les coulisses du pouvoir, il dit ce qu'il a envie de dire bien sur....
C'est très bien écrit, à son image. A découvrir avec un retour dans le passé avec tous les événements qui s'y prêtent......
Commenter  J’apprécie          220




Lecteurs (2254) Voir plus



Quiz Voir plus

Les écrivains et le suicide

En 1941, cette immense écrivaine, pensant devenir folle, va se jeter dans une rivière les poches pleine de pierres. Avant de mourir, elle écrit à son mari une lettre où elle dit prendre la meilleure décision qui soit.

Virginia Woolf
Marguerite Duras
Sylvia Plath
Victoria Ocampo

8 questions
1719 lecteurs ont répondu
Thèmes : suicide , biographie , littératureCréer un quiz sur ce livre

{* *} .._..