Une terre promise

Rarement une lecture aura généré chez moi des sentiments aussi mitigés.

D'un côté, l'écriture est fluide, même si un brin convenue, et m'aura permis de me replonger dans la politique des Etats-Unis des années 90 à la crise de 2007, période d'un intérêt géopolitique indéniable.
De l'autre, j'ai été surprise (et pas dans le bon sens du terme), par la vision étriquée, bornée et résolument nord-américano centrée de l'auteur. On n'en apprend pas beaucoup sur l'homme privé et son parcours de réussite. Chaque anecdote sert un « grand réçit » : le grand homme a toujours été un grand homme, et n'a jamais fait la moindre erreur, même en couche culotte.

J'avais la vision, comme beaucoup de français, voire d'européens je pense, d'un Barack Obama ouvert sur le monde et diplomate, décris par la presse comme progressiste. Ses descriptions des chefs d'états étrangers et des politiques et centre d'intérêts de pays n'étant pas le sien ont failli me faire tomber de mon fauteuil. Tout ce qui n'est pas nord-américain est ridicule, et les États Unis d'Amérique sauvent le monde, ce sont les deux messages principaux de ce livre … Sur plus de 800 pages, c'est long. Et c'est surtout très surprenant en comparaison de Devenir, de Michelle Obama, qui manifeste des points de vue non seulement bien plus pondérés sur la place des USA dans le monde, et bien plus ouverte sur … tout, en fait …
Somme toute un bon aperçu de la pensée américaine dite progressiste, qui finalement nous reste très étrangère.