(A Rose, ma grand-mère, qui avait soigné un rouge-gorge. Avec mon grand-père ils l'avaient baptisé Gustave : il revint souvent la voir...)
La photo aussi est écriture. Elle dévoile tout : plumes légères, entremélées, captées dans un instant de gravité.
Solennité. Sobriété. Sérénité .
Regardez cette couverture. Souffle d'éternité. Emotion. Envolez-vous. Suivez cet oiseau du ciel, Ruban, lien éthéré d'amitié. Alors la belle plume d'
Ito Ogawa vous emportera vers des rencontres d'une insoupsonnée richesse pleine de grandeur, de fragilité et de tendresse.
Sumire... C'est un prénom que je connais.(*) Mais il y a plus d'une Sumire, comme il y a plus d'une
Ogawa. Sumire, je ne savais pas que cela veut dire violette. Moi je veux bien en voir un plein bouquet qui regarderaient le ciel se laissant doucement bercer au grès du vent et de mes souvenirs.
Comme quoi, un prénom c'est important. Quand Sumire impose celui d'Hibari (Alouette) pour la fille de l'orphelin qu'elle avait recueilli jadis, elle fait au bébé la promesse d'être amies pour l'éternité...
Hibari a grandit et revient de l'école le jour où Sumire l'appelle à l'aide pour prendre soin de trois oeufs dans son chignon ... Hi,hi ! Dans son chignon.
De cette expérience une petite perruche est née. Et une grande amitié...Après mûres réflexions, elles l'ont baptisée Ruban.
Mais l'oiseau suit sa propre destinée et une trajectoire elliptique durant laquelle d'autres l'appeleront autrement. Il nous donnera de ses nouvelles à travers ses rencontres. Autant d'histoires, la plupart intergénérationnelles, remplies de tendre humanité.
Hibari m'a confié :
"La Sumire que je vois en songe est toujours celle de ce temps-là.
Elle porte un chapeau rouge cramoisi, sous lequel se cachent des oeufs d'oiseau. Lorsque je l'appelle, Sumire!, elle me répond sans faute d'une voix douce et calme, Hibari! Et puis, je ne sais pas pourquoi, elle pose son doigt sur ses lèvres et sourit. Au coin de ses yeux se déploie une jolie courbe en forme de tobbogan.
Sumire et Hibari sont liées à tout jamais" p.299
... dans mon esprit aussi.
Bien sûr quelques larmes, comme pour ma toute première critique, le chardonneret de Donna Tart. Ces trois oiseaux sont différents, leurs histoires aussi, touchantes, éblouissantes, inaltérables, pour chacune : cinq étoiles assurément.
(*) Les amants du Spoutnik : Murakami
J'ai approché
Yôko Ogawa par
La formule préférée du professeur