Enfer et Paradis, tome 4

Fin du combat dans le bowling que je ne voyais tout de façon pas continuer plus longtemps au risque de rendre la trame plutôt ennuyante. Les combats, c'est bien, mais trop non merci. Oh ! Great en profite d'ailleurs pour nous en apprendre beaucoup plus sur ses personnages mais aussi sur leur passé. Un gros point fort dans l'histoire, outre le côté érotique et la baston, est que le mangaka a construit un univers déjà très riche. Et on le sent sans pour autant avoir tous les détails. Pour moi, c'est un peu comme s'il avait posé le passé de ses héros et qu'il avait décidé de commencer le manga un peu plus tard dans le temps. Il y a d'innombrables détails qui transparaissent petit à petit avec chacun des ramifications. Une complexité qui prend de l'ampleur et on le voit encore plus dans ce tome.

Mitsuomi a donc fait son entrée. le gars transpire la puissance, cela ne fait aucun doute. Mais comme beaucoup des personnages de Oh ! Great, il a aussi ses faiblesses (et je ne parle pas que physique). Son combat avec Soichiro est plutôt sympathique. D'une part parce que je ne m'attendais pas à cette tournure mais aussi à cause de sa fin et de ce qui en découle. Soichiro reste vraiment un mystère. le jeune homme semble invisible mais à bien y réfléchir, c'est plutôt comme si sa conscience lui interdisait de perdre. J'en viens à me demander si il est totalement conscient à un certain niveau. Et puis cette histoire de Dragon m'intrigue de plus en plus, surtout que Shin, le frère de Aya et Maya, revient encore sur le tapis.

Shin, d'ailleurs... Il semble être le point central de tout. C'est drôle de voir un personnage qui est mort avoir autant de répercutions. On ne sait pas encore trop ce qu'il s'est passé, mais cela a dû être sacrément moche à plusieurs niveaux. J'ai comme l'impression que Mitsuomi a fait le bon choix en assassinant son ami, que c'était un sacrifice nécessaire. Et pourtant, il a mis fin à la vie de son meilleur ami, le frère de sa compagne. du point de vue émotionnel, ce tome quatre est donc pas mal chargé. Plus de profondeur en un sens, ainsi que de la réflexion. J'aime beaucoup ce mixte dans un manga. Ne pas forcément rester à l'essentiel mais pousser un peu plus dans la psychologie des personnages.

Il y a d'ailleurs de quoi. Chacun a ses motivations, ses désirs, ses intérêts. Un passé souvent très lourd, une maturité gagnée trop vite. Des personnages qui derrière le côté humoristique (fort heureusement présent pour faire descendre un peu la tension) ont une existence propre et ne sont pas seulement là pour faire joli. J'aime aussi le côté honneur et amitié qui se développe. Ce sont des valeurs que j'apprécie et elles sont très bien traitées ici. Bunshichi est probablement celui qui met tout cela en avant d'ailleurs dans ce tome. Arrogant, drôle, nonchalant, il met très vite les points sur les "i" avec Soichiro et Bob. Il est le grand frère qui essaye de calmer les ardeurs de tout le monde. Profondément marqué par son passé, même s'il le cache très bien, il est pour moi un personnage clé. Et pas seulement parce qu'il va nous raconter ce qu'il s'est passé avec Shin.

Le côté familiale est aussi de plus en plus présent. J'ai adoré voir la mère de Soichiro (que je pensais morte d'ailleurs) et j'espère qu'elle réapparaîtra. Shin bien sûr prend plus de place. Il y a une ambiguïté avec Maya d'ailleurs. Une relation assez fusionnelle qui du peu qu'on le voit à probablement foutu en l'air leurs existences. Mais l'amour qu'ils se portent tous les deux est beau. La dernière phrase que prononce Mitsuomi est très équivoque. Rien de malsain, je vous arrête, même si avec le manga on aurait pu le penser. Mais encore une fois, une complexité que j'ai hâte de voir exploiter.