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Citations sur Quand les colombes disparurent (44)

« Le pouvoir ne réussit à personne »

(Poche, p. 296)
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L’instabilité mentale le replongeait dans les souvenirs où le feu dénudait les crânes et les tibias, des souvenirs qu’il doit oublier et qu’ils a déjà oubliés, jusqu’à ce que l’âme, s’effilochant, les réveille et les ramène à la réalité […]

(Poche p.381)
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Des hommes de la Baltische Öl allaient et venaient discrètement à Roosikrantsi depuis longtemps, et des paroles tendues s'étaient faufilées sous la porte jusqu'aux oreilles de Juudit dans la chambre à coucher: la tâche militari-économique la plus importante de l'Allemagne dans les anciens pays baltes consistait à exploiter le schiste bitumineux, la direction suprême du Reich serait intransigeante sur ce point.
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Au moyen d'un seul mot, Erwin Martinson a tourné la roue de l'histoire mondiale dans la direction souhaitée par le service. D'un seul mot ! L'émotion est plus forte que le bon sens, on a déjà discuté de cette question avec le Bureau. L'émotion résiste au bon sens, c'est pourquoi il faut provoquer une réaction émotionnelle.
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Le monde avait changé, Juudit avait un avenir différent, une vie meilleure que jamais, et elle ne laisserait pas Roland, qui avait tout perdu, détruire cela. Non, il ne l’entraînerait pas avec lui, il ne lui reprendrait pas ce qu’elle avait gagné ; elle avait attendu si longtemps d’avoir quelqu’un qu’elle appellerait « mon chéri », quelqu’un qui la voudrait toute entière et à qui elle conviendrait, elle avait passé sa vie à attendre un homme comme Helmuth, de pouvoir être malade d’amour au fil des jours et des nuits, de sentir sous sa langue le nectar et le lait, non le soufre et la rouille.
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J'ai saisi sa main mouillée et je l'ai pressée sur mes lèvres, qui portaient toujours la saveur salée de sa bouche. La peau de sa main sentait l'automne, les gouttes de pluie sur les pommes mûres. J'ai modéré mon désir soudain de la mordre. Comment l'odeur des Allemands avait-elle disparu de sa peau ? Elle sentait mon pays, comme tout ce qui était né dans mon pays et se décomposerait dans mon pays, une fiancée de mon pays, et soudain j'éprouvais le besoin de lui demander pardon de l'avoir si souvent maltraitée. Entre les nuages, les étoiles scintillaient jusque dans ses yeux, semblables à des colombes sauvages baignées dans du lait. L'obscurité dissimulait ma gêne, je me taisais. La tendresse ne convenait pas à cette époque ni à ce pays.
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Les yeux de verre de son renard argenté étaient aussi insensibles que les siens. (p.173)
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En se levant le lendemain matin, Hellmuth recouvrit Juudit avec soin, il lui enveloppa doucement les orteils dans le duvet, mais elle l'écarta pour laisser le doux air de la chambre lui caresser la peau. Elle posa ses pieds nus sur la descente du lit, étira ses chevilles comme si elle tâtait l'eau du bain, tendit les bras et courba la nuque. Un arôme de café flottait dans la chambre.
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Juudit remit son manteau et ses gants à la domestique, se réservant le soin d'ôter les chiffons de fortune qui emmaillotaient ses pieds. Elle avait été conduite dans le salon, et ses pieds laissaient des marques humides. A présent le lustre de cristal du salon les dévoilait impitoyablement et Juudit recroquevillait ses orteils pour tenter de les dissimuler. Elle se demanda comment la domestique de l'Allemand produirait les souliers promis.
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A l'arrivée, Juudit se mit en quête d'un rocher convenable pour ce qui serait peux-être son dernier bain de soleil de l'été. Elle chaussa ses lunettes noires, ôta ses ballerines, retroussa sa robe, mais pas trop. Ses ongles de pieds rouges chatoyant au soleil lui rappelaient les reproches, à savoir que sa belle-maman n'aurait pas toléré le vernis à ongles. A présent ses orteils pouvaient jouir de la lumière en toute liberté.
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