AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,15

sur 778 notes

Critiques filtrées sur 4 étoiles  
Cette bd nous retrace la vie de Nellie Bly la première journaliste d'investigation qui pour dénoncait les abus dans les asiles de femmes s'est laissée enfermer dix jours. La vie de cette héroïne est encore malheureusement très peu connue. Grâce à cette bd j'ai envie d'en apprendre plus sur Nellie Bly. L'illustratrice arrive par son graphisme à nous faire entrer dans la folie des personnages. Ils sont percutants par leur mise en couleur et leur réalisation. Quant à la plume de l'auteur elle est fluide. Très bon moment de lecture
Commenter  J’apprécie          180
Grâce à l'abondance des parutions mettant à l'honneur des femmes pionnières dans leur domaine ou à la destinée exceptionnelle, j'avais découvert le nom de cette figure du journalisme d'investigation, Nellie Bly. Et c'est par un heureux hasard que je croise ce roman graphique parmi les nouveautés de la médiathèque où je me nourris. J'aime beaucoup découvrir sous cette forme que je trouve à la fois légère et instructive les vies exceptionnelles de certains grands personnages. Je ne suis pas déçue avec cet opus qui prend le parti de se focaliser sur un événement central de la carrière de Nellie Bly : son incarcération volontaire à l'asile d'aliénées de Blackwell's Island à la fin du XIX° siècle. Simulant en public la folie, en réclamant à corps et à cris qu'on « lui rende ses troncs », elle est très rapidement examinée par des médecins spécialistes qui la diagnostiquent folle et l'incarcèrent à l'hôpital psychiatrique. Elle va y passer un peu plus d'une dizaine de jours au cours desquels elle va expérimenter les méthodes fort peu thérapeutiques et déontologiques des médecins ainsi que l'absence d'empathie voire même les persécutions vicieuses de certaines infirmières. de même, la journaliste se rend compte très rapidement que l'asile n'accueille pas que des femmes souffrant de maladies mentales. Une mère impotente dont il faut s'occuper, une épouse encombrante ou une fille peu encline à obéir, hop, tout ce petit monde se retrouvait bien vite à hanter les sinistres couloirs glacials de Blackwell. Bien sûr, j'ai beaucoup pensé au Bal des folles de Victoria Mas ou à la Salle de bal d'Anna Hope en découvrant ces planches où l'usage des couleurs choisies par Carole Maurel imprègne d'une ambiance malsaine et fétide notre lecture. Heureusement, le rouge chatoyant de la vie s'invite aux détours des pages pour ramener Nellie Bly dans le passé des souvenirs heureux qui ont forgé la personnalité de cette femme courageuse et exceptionnelle. le lecteur découvre ainsi les grandes lignes de la vie de la jeune femme ainsi que ses ambitions professionnelles. Car si Nellie accepte cette folie - être internée sans savoir si réellement elle pourra être libérée rapidement - c'est avant tout pour prouver aux hommes qui dirigent le journal prestigieux dans lequel elle veut travailler, qu'elle a toutes les compétences pour être une excellente journaliste et faire « aussi bien qu'un homme ». Témoigner des conditions de traitement désastreuses des patientes est important pour elle mais l'on comprend également que la jeune femme ambitieuse et fière souhaite avant tout s'imposer dans cette société où la femme n'a encore aucun rôle important à jouer et où l'homme règne en maître sur sa destinée. Un beau portrait de rebelle déterminée et engagée que j'ai eu plaisir à découvrir dans ce format où les dessins et le graphisme jouent pleinement leurs rôles et participent amplement à l'ambiance du lieu évoqué comme des sentiments ressentis en ces murs : peur, désespoir, solitude, souffrances.
Commenter  J’apprécie          140
Le témoignage de Nellie bly mis en image.
Je connaissais un peu son histoire sans les détails personnels, sur son éducation mais aussi la chute sociale de sa famille.
Comme beaucoup, je connaissais surtout son premier grand reportage qui fit scandale à l'époque.
Intéressant et effrayant à la fois.
Et alors c'est comment 150 plus tard de l'autre côté de l'atlantique ? Alors certes, on invente plus des folies pour enfermer les femmes : on a un peu arrêté depuis les "bons pasteurs" mais ce n'est pas si vieux.
Non, on ne dit plus interné maintenant. On parle d'hospitalisation.... et comme les établissements spécialisés n'ont pas assez de moyens, on laisse les personnes qui auraient bien besoin d'une assistance spécialisée dans leur famille.
Il faut voir le bon côté des choses : au moins, ils mangent à leur faim et ne sont pas transis de froid.
Commenter  J’apprécie          110
Un très beau roman graphique relatant l'histoire vraie de la pionnière du journalisme d'investigation et du reportage clandestin.
1887 New York, East River. Pour mener sa première enquête, Nellie Bly ne va pas hésiter à se faire passer pour folle et ainsi se retrouver internée dans l'asile psychiatrique de Blackwell.
L'enquête va conduire Nellie au sein d'un monde de maltraitance, de mensonge, d'une forme de sadisme dans un lieu austère dont nulle ne peut repartir.
A noter le très gros travail de recherches des deux autrices ayant ainsi permis une immersion d'une grande justesse dans l'Amérique de la fin du XIXs.
Enfin un dessin tout en justesse, avec de nombreux personnages expressifs et des couleurs accentuant le côté sombre de certaines scènes.
Commenter  J’apprécie          100
Une grande découverte pour moi, celle d'une jeune femme journaliste et bien courageuse, de la fin du 19ème siècle, aux USA.

Nellie Bly va se faire passer pour folle (les médecins ne se posaient pas beaucoup de questions, les femmes étant tenues pour quantités négligeables...) et rester 10 jours dans un asile.

Elle pourra ensuite dénoncer devant un tribunal les tortures et mauvais traitements, les conditions déplorables d'internement, les abus, le froid, la nourriture envahie de vers, etc...de l'asile de Blackwell.

Pour la forme, j'ai aimé les dessins, mais j'ai moins aimé les flash-back, tombant parfois comme un cheveux sur la soupe, et l'impression, dès le début, d'arriver dans une histoire sans introduction.

Je lirai son livre, 10 jours dans un asile, dans quelques temps. RV sur Babelio pour la suite. ;)
Commenter  J’apprécie          100
Bien qu'elle revienne rapidement sur l'enfance et les débuts professionnels de Nellie Bly, cette biographie se concentre surtout sur son séjour en asile psychiatrique où elle s'était infiltrée incognito afin d'écrire un reportage sur le sujet et dans lequel très vite elle a douté pouvoir en ressortir.
Ce reportage, qui à l'époque révolutionna l'opinion publique et les moyens humains et financiers accordés aux hôpitaux psychiatriques, à fait l'objet d'une publication en livre: "10 jours dans un asile".
L'ayant lu il y a quelques mois, ce roman graphique ne m'a pas appris beaucoup à l'exception des jeunes années de Nellie. Cependant, le récit de ce séjour est très bien retranscrit, autant d'un point de vue informatif que du ressenti que l'on imagine pouvoir avoir dans ce type d'établissement, en particulier quand y est entré avec toute sa tête et qu'on n'est pas sûre de pouvoir la garder. Des traitements indignes et un mépris de la part d'une majorité des infirmières et des médecins pour ces femmes qu'on ignore complètement, et si les choses ont heureusement évolué traite-t-on justement les personnes mises au ban de la société de nos jours, ces invisibles que l'on oublie?
Ce livre est un complément au texte de Nellie Bly et il ne dispense pas de le lire si on s'intéresse à ce sujet ou à l'évolution de la condition des femmes.
Commenter  J’apprécie          100
Nelly Bly de son vrai nom Elizabeth Jane Cochranel, est une journaliste américaine pionnière du journalisme d'investigation. A La fin du XIXème siècle, en tant que femme, elle ne peut se faire embaucher dans un journal ni même placer les articles, résultats de ses enquêtes...sauf s'il s'agit d'articles sur les fleurs, la mode, la décoration intérieure. Rien de cela ne l'intéresse : poussée par la nécessité (l'obligation de gagner de l'argent pour sa famille) et par goût, elle se lance dans des enquêtes en immersion : au Mexique, les ouvriers de Pittsburg ou ici dans l'asile de Blackwood où elle réussit très aisément à se faire interner.
Elle décrit l'incompétence des médecins, les privations, le froid, le manque d'hygiène, les humiliations, les violences physiques et psychiques subies par les internées dont beaucoup ne sont pas folles mais dont la famille veut se débarrasser car trop vieilles ou coûteuses à entretenir faute de pouvoir obtenir un emploi salarié (nombreux emplois interdits aux femmes) .
Une enquête passionnante, un graphisme soigné et de superbes couleurs.
Commenter  J’apprécie          90
Ce beau roman graphique raconte une histoire que nous devrions tous connaître car elle parle de la condition des femmes pauvres au siècle dernier, condamnées à un enfermement psychiatrique terrible. On parle beaucoup ces derniers temps de mauvais traitements dans des écoles, dans des institutions, dans des orphelinats, ce livre nous rappelle à quel point les mauvais traitements des plus démunis étaient la règle.
C'est aussi l'histoire d'une des premières femmes journaliste et de l'invention du reportage par immersion puisqu'elle s'est faite volontairement enfermer en se faisant passer pour folle. Il fallait une sacré confiance que son journal allait la sortir de là car elle aurait pu y rester jusqu'à la fin de ses jours!!!
C'est aussi un livre sur les préjugés : les médecins qui s'occupent de ces femmes partent du principe qu'elles sont folles, et donc tout en est le symptôme. Nous sommes trop souvent comme ça, nous aussi, à bien des égards...
Un mot sur le graphisme : la violence y est montrée de façon très douce et sobre mais néanmoins réaliste : nudité, bains froids, isolement, privations. La folie est suggérée soit par des tentacules sournoises qui s'infiltrent (corruption, agression, souffrance) ou par des fantômes (manque, deuil, arrachement). C'est à la fois sobre, et très intense quand on s'immerge dans l'histoire.
Happy end, même si une certaine hypocrisie des autorités médicales est dénoncée.
Commenter  J’apprécie          80
J'ai tout d'abord découvert Nellie Bly grâce à la super BD « Culottées » de Pénélope Bagieu. J'ai poursuivi avec son reportage « 10 jours dans un asile » qui l'a rendue célèbre, et je persiste et signe aujourd'hui avec l'album « Nellie Bly » de Virginie Ollagnier et Carole Maurel.
Nous nous retrouvons donc à New-York où la jeune femme peine à se faire une place dans le milieu machiste du journalisme. Elle décide alors de tenter le tout pour le tout, et se fait passer pour folle afin d'embarquer pour l'île de Blackwell, où l'hôpital accueille plusieurs milliers de femmes dont l'entourage a voulu se séparer en les faisant passer pour aliénées. Ce qu'elle découvre alors lui glace le sang…
Il faut dire que le sujet est actuellement à la mode, et a été traité notamment dans « le bal des folles » de Victoria Mas, adapté à l'écran par Mélanie Laurent pour Amazon Prime, ainsi que dans « La salle de bal » de Anna Hope. le sujet est toujours aussi glaçant : l'excuse de la folie pour se débarrasser d'une épouse devenue encombrante ou d'une mère dont on ne peut plus subvenir à ses besoins, et le traitement inhumain subi par ces malheureuses dans des hôpitaux qui n'en ont que le nom.
J'ai bien aimé la façon de traiter du sujet dans cet album : les couleurs employées (chaudes et sombres), l'allégorie de la folie (les spectres fluorescents), ainsi que les flashbacks sur l'enfance d Nellie Bly : ils montrent bien la difficile situation féminine de l'époque. Ce que j'ai bien aimé également ce sont les interviews des 2 autrices, expliquant notamment comment a été faite cette BD (l'une pour le scénario, l'autre pour le graphisme, et le lien entre les deux).
Bref, je recommande.
Commenter  J’apprécie          80
Il y a eu La salle de bal d'Anna Hope, il y a eu le bal des folles de Victoria Mas. La "folie" féminine et son traitement au XIXe et début XXe siècle est un sujet qui intéresse les autrices ces derniers temps. Et leurs lecteurs, puisque ces livres ont connu un certain succès.
Ici, on parle du même sujet, mais par le biais du biopic en bandes dessinées, presque un documentaire. Puisqu'il s'agit de l'histoire vraie d'une jeune journaliste, Nellie Bly, qui s'est faite passer pour folle, afin d'être internée dans un asile et d'y mener l'enquête sur les mauvais traitements infligés aux femmes déclarées folles (le plus souvent pour la seule raison qu'elles dérangent, qu'elles n'entrent pas dans le cadre et qu'on ne sait pas quoi faire d'elles). C'est évidemment révoltant, très éclairant sur la condition féminine, la conception des troubles mentaux à l'époque et la totale dépendance des femmes face aux hommes.
Commenter  J’apprécie          80




Lecteurs (1483) Voir plus



Quiz Voir plus

Nellie Bly

Quelle est le vrai nom du personnage principal lors de l'histoire?

Nellie Brown
Elizabeth Cochrane
Tillie Mayard

10 questions
25 lecteurs ont répondu
Thème : Nellie Bly : Dans l'antre de la folie de Virginie OllagnierCréer un quiz sur ce livre

{* *}