AccueilMes livresAjouter des livres
Découvrir
LivresAuteursLecteursCritiquesCitationsListesQuizGroupesQuestionsPrix BabelioRencontresLe Carnet
4,15

sur 771 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Victime de troubles du comportement une jeune femme est internée à l'asile psychiatrique pour femmes de Blackwell sur une île de New York. Elle va être plongée dans un univers carcéral effroyable de misère ou la maltraitance des patientes est quotidienne. Certaines de ces patientes n'ont aucune pathologie psychiatrique et leur tort est d'être trop pauvre. Ainsi se débarrasse-t-on des malheureuses qui finissent par développer de vraies pathologies dans cet univers impitoyable dont la mission de soigner n'est qu'une utopie. Notre jeune patiente qui se nomme Nellie Bly, est en réalité une journaliste d'investigation qui joue à la malade pour enquêter de l'intérieur et témoigner des vraies conditions d'internement des femmes dans cette institution publique. Il fallait oser car ce n'était pas sans danger. Lorsqu'une femme était internée, il était très rare qu'elle sorte un jour de l'asile. L'article de Nellie Bly, publié dans le New York World, dénonça ce scandale humain et sanitaire en rendant publique la condition des femmes aliénées.
L'intrigue se déroule en 1887, et, en parallèle, on découvre combien il était difficile pour une jeune femme d'accéder au monde du travail et de devenir journaliste indépendante.
On s'attache très vite à l'héroïne. Courageuse, obstinée et fonceuse, elle nous entraine dans son sillage et nous découvrons son combat féministe.
Les dessins sont soignés et détaillés, ils accompagnent l'intrigue avec efficacité. Superbe travail de la scénariste et de l'illustratrice.
Un grand plaisir de lecture
Commenter  J’apprécie          760
Je n'attendais pas grand-chose en commençant cette BD historique, qui s'est finalement révélée une véritable pépite!

Je ne connaissais que vaguement le nom de Nellie Bly, première journaliste d'investigation. En 1887, elle se fait passer pour folle afin d'enquêter sur les conditions de vie des résidentes de Blackwell, asile pour femmes de New York : c'est à cet épisode que se consacre la BD de Virginie Ollagnier et Carole Maurel.

Les autrices évitent brillamment deux écueils. Tout d'abord, contrairement à certaines BD biographiques qui cherchent à couvrir trop large et finissent par s'éparpiller, on se focalise ici sur un événement précis, ce qui permet un traitement plus en profondeur. Les divers flashbacks sur la vie de Nellie Bly et ce qui l'a conduite à mener cette enquête sont bien intégrés à l'ensemble et donnent une direction à l'oeuvre - la lutte contre l'injustice et la place des femmes dans la société. Ensuite, bien que les thèmes abordés soient très lourds, c'est traité avec beaucoup de justesse et de délicatesse : on ne tombe jamais dans le pathos ni dans le misérabilisme.

En plus d'être magnifique, le dessin de Carole Maurel est limpide et très maîtrisé : pour une fois, je n'ai pas eu l'impression de confondre différents personnages dessinés de manière trop semblable. de petites touches fantasmagoriques (créatures lovecraftiennes et fantômes bleutés) parsèment l'ensemble sans prendre trop de place, lorsque les femmes sombrent peu à peu dans la folie à force de subir des mauvais traitements : un choix artistique très judicieux que j'ai beaucoup aimé.

Une excellente surprise, d'autant plus que j'avais été très déçue par le bal des folles qui traite d'un sujet semblable. Définitivement à lire!
Commenter  J’apprécie          611
Se faire interner de son plein gré pour pouvoir enquêter sur les conditions de vie au sein d'un établissement psychiatrique de New York, voilà ce qu'à entrepris de faire Nellie Bly, une jeune journaliste américaine à la fin du XIX ème siècle.
Elle y passera 10 jours, en se faisant passer pour folle, et elle révélera ce qui se passe vraiment au sein de cette institution : les femmes y étaient affamées, humiliées, battues, vivant dans le froid et la peur, retenues contre leur gré, soumises à des tortures inexplicables d'un point de vue médical et ignobles d'un point de vue humain.
Son reportage permis de faire connaître les conditions de détention de ces femmes placées là par leur famille, et rarement pour des raisons médicales, mais le plus souvent car elles étaient devenues des gênes, que ce soit parce qu'elles n'étaient pas « mariables », qu'elles avaient des opinions trop modernes pour l'époque ou que les hommes de leur entourage aient eu envie de s'approprier leur héritage….
Cette bande dessinée est l'adaptation du livre de Nellie Bly, elle reconstitue fidèlement l'ambiance de l'époque et dénonce des conditions de vie atroces, montrant bien le sadisme dont faisaient preuve le personnel et la misogynie des hommes, qui décrétaient souvent que les femmes étaient folles, sans que cela ne soit remis en cause par qui que ce soit.
Commenter  J’apprécie          470
J'ai entendu parler la première fois de Nellie Bly dans « Culottées » de Bagieu tout comme la scénariste de ce roman graphique qui décrit le parcours de sa vie et surtout de son courage et de sa détermination. Nellie Bly est le surnom de cette américaine (1864-1922), pionnière du journalisme clandestin. Révoltée par la condition des femmes et de leurs enfermements en centre psychiatrique, tout simplement parce que la plupart du temps, elles gênent. La jeune femme va s'y faire enfermer dix jours qui aboutira à un procès sans précédent à New-York. Dessins simples qui font un peu trop ressortir les yeux façon manga. Une femme, sans nul doute, à découvrir.
Commenter  J’apprécie          460
A la fin du 19e siècle, Nellie Bly, de son vrai nom Elizabeth Cochrane, est une journaliste qui va volontairement se faire interner dans l'asile psychiatrique pour femmes de Blackwell, au large de Manhattan. Bien décidée à dénoncer les abus en tous genres, Nellie Bly va découvrir l'enfer.

Sous le coup de crayon de Carole Maurel et à travers le récit le récit de Virginie Ollagnier, le lecteur part à la découverte de la première femme grand-reporter. Internée "incognito", Nellie Blye va découvrir les dysfonctionnements de Blackwell : jugements expéditifs et internements abusifs, incompétence des médecins, violence des infirmières... Les femmes enfermées à Blackwell y étaient pour diverses raisons qui accommodaient la gent masculine mais rarement pour folie. Malnutrition et mauvais traitements étaient leur lot quotidien. Et que dire des pensionnaires les plus dangereuses marchant attachées par une longue corde comme des bêtes ?
Nellie Bly sortira de cet enfer et son article dans le New York World aura des retombées fracassantes. La ville de New York, choquée par le récit de la journaliste, débloque un million de dollars pour rénover ses hôpitaux psychiatriques.
Ce roman graphique nous offre ici un récit vivant et touchant, avec des portraits de femmes dont la seule "folie" est d'être pauvre, divorcée, immigrée, "embarrassante" pour la société... Heureusement, on peut toujours compter sur la solidarité féminine ! Des flash-back nous permettent également de découvrir l'histoire de Nellie Bly et de comprendre sa détermination et sa passion.
Un ouvrage instructif et intéressant. Pour ceux que cela intéresse, vous pouvez visionner en parallèle le film "L'échange" de Clint Eastwood avec Angelina Jolie où l'héroïne se retrouve internée dans un asile parce qu'elle "embarrasse" la police.
Commenter  J’apprécie          332
Les éditions Glénat nous proposent avec la collection Karma des portraits de personnes plutôt méconnues dont les actes ont contribué à changer la société.
Après Radium Girls, je découvre un peu plus en détails Nellie Bly. Pénélope Bagieu l'avait présentée dans Culottées dans une courte biographie que j'avais déjà beaucoup aimée.
Là c'est Virginie Ollagnier et Carole Maurel qui présentent une partie de la vie de cette femme exceptionnelle.
Nellie Bly, pionnière du journalisme d'investigation, s'est battue avec beaucoup de détermination contre les injustices, et pour les femmes pauvres principalement. Avec beaucoup de courage, elle s'est fait interner dans un asile afin de pouvoir dénoncer les conditions de placement et les sordides conditions de vie de ces patientes.
Les illustrations de ce roman graphique sont vraiment superbes. Beaucoup de personnages sont présents et ils sont tous magnifiquement dessinés, avec des expressions justes.
Encore une pépite que j'ai adorée !

Commenter  J’apprécie          240
En 1887, la jeune journaliste Nellie Bly se fait passer pour folle et manoeuvre pour être envoyée sur l'île de Blackwell afin d'étudier les conditions d'internement des femmes et dénoncer des pratiques inhumaines. Traitée comme les autres pensionnaires, elle endure l'insalubrité, la faim, la cruauté, voire la torture et le sadisme du personnel soignant. Aucune guérison possible entre les murs de l'asile, aucune compassion à espérer. « La folie qu'on attribuait aux femmes était souvent l'expression des violences qui leur avaient été faites. » (p. 128) Nellie se lie d'amitié avec des femmes aussi peu folles qu'elle-même, mais envoyées là pour des raisons fallacieuses. « Sans leur avoir donné la moindre chance de s'expliquer, le médecin condamna ces pauvres femmes à rester probablement jusqu'à la fin de leurs jours chez les fous. Tout cela parce qu'elles n'étaient pas parvenues à remplir ce rôle assigné aux filles. » (p. 43) Et de fait, c'est Blackwell qui fait naître la folie, qui anéantit tout espoir et qui pousse à la démence, seul refuge des âmes meurtries.

Quand elle quitte les lieux, Nellie tente d'alerter le grand public et d'obtenir de meilleures conditions de vie pour toutes les femmes recluses à Blackwell. « Folle d'impuissance face à l'institution qui ne l'écoute pas. Folle de rage d'être considérée comme démente. Folle d'angoisse à l'idée de rester enfermée toute sa vie ici. » (p. 88) le scandale fait les gros titres, mais les mesures correctives sont lentes et insuffisantes. La jeune femme ne renonce pas et donne au journalisme d'investigation ses lettres d'humanité. « La charité n'autorise pas la maltraitance. » (p. 46)

L'ouvrage s'achève par des interviews des deux autrices. Elles expliquent comment elles ont découvert le travail et l'engagement de Nellie Bly. Il est hautement symbolique et indéniablement puissant que ce livre ait été produit par des femmes. Je salue notamment les illustrations de la folie, entre spectres et tentacules infernaux qui s'insinuent partout.
Commenter  J’apprécie          210
Elizabeth Cochrane, cachée derrière Nellie Bly, journaliste d'investigation , est une personne remplie de multiples talents qui s'insurge des inégalités faites aux femmes et tente de faire bouger les choses par ses écrits.

L'album Dans l'antre de la folie, de Virginie Ollagier au scénario et Carole Maurel aux dessins présente magnifiquement une enquête commandée par le New York World en 1867 et son propriétaire Joseph Pulitzer. Celui-ci demande à Nellie de se faire passer pour folle et d'infiltrer un asile pour femmes le Blackwell's Island Hospital à Roosevelt Island.

Les autrices alternent les moments à l'asile avec le passé de Nellie et ses travaux précédents, ce qui permet de bien saisir les raisons de son acharnement à se démarquer et mener des dossiers qui feront changer la cause des femmes. C'est réellement fascinant et inquiétant de voir les mauvaises conditions dont sont victimes les femmes des années décrites, dans les États-Unis d'Amérique. Des droits bafoués, des traitements horribles, le quotidien des femmes est une lutte contre la misogynie et le sadisme des hommes. le pire et le plus triste de cette histoire c'est que l'actualité démontre que ce patriarcat est toujours présent et que la cause des femmes doit encore être défendue.

Revenons à l'album. Les dessins sont superbes, les couleurs bien dosées. Un travail d'artiste pour les costumes et la représentation de l'asile. Même la folie a une forme et on la reconnaît bien. Les textes sont de grande qualité, Nellie aurait apprécié. Cette enquête révèle un univers glacial et des traitements inhumains. Les dix jours que Nellie passera avec ces femmes rejetées fera oeuvre utile pour un mouvement dans les institutions de l'état.
« La folie qu'on attribuait aux femmes était souvent l'expression des violences qui leur avaient été faites. »
Commenter  J’apprécie          200
En conclusion, j'ai beaucoup aimé cette adaptation de Dix jours dans un asile de Nellie Bly en bande dessinée. le récit partagé en deux arcs narratifs permet non seulement de comprendre l'engagement de la célèbre du journaliste américaine mais aussi d'expliciter le contexte socio-culturel de l'époque. Féministe (peut-être plus que ne l'était Nellie Bly au final), la bande dessinée dénonce également les travers de la société américaine de cette fin du XIXème siècle (bien que les choses aient évolué depuis, notre société d'aujourd'hui conserve encore quelques traits de cet héritage patriarcal). Enfin, la bande dessinée est servie par des dessins bien travaillés et documentés qui permettent au lecteur de se plonger dans la New York de cette époque. Bref, un bon moyen de découvrir par la suite le texte original qui est passionnant et facile à lire.

Pour une chronique plus complète, rendez-vous sur mon blog :
Lien : https://labibliothequedaelin..
Commenter  J’apprécie          192
Nellie Bly a eu l'audace, la fougue, la bravoure de se faire passer pour folle afin de décrier au monde les douleurs endurés par tant de femmes internés sans autre raison qu'être femme. Elle se fait passer pour folle et va passer dix jours d'enfer dans l'asile de Blackwells Island Hospital, à New York... Elle décrit dans son article les conditions de vie exécrables des aliénés et les sévices inhumains que font subir les infirmières (entre autre) aux pensionnaires... C'est perturbant et percutant...D'ailleurs, grâce à son écrit, la ville de New York a décidé d'investir un million de dollars (somme considérable à l'époque) pour humaniser ce qu'il ne l'était plus. L'adaptation en BD rend hommage à ce travail d'enquête qu'a fait Bly. Autant le texte est dur, mais de le voir en image l'est encore plus. J'ai également aimé qu'on ajoute les années de Bly, avant ces 10 jours dans cet institut psychiatrique. Une belle façon d'honorer la mémoire de Bly, mais également le travail qu'elle a accompli. À lire !
Commenter  J’apprécie          170




Lecteurs (1472) Voir plus



Quiz Voir plus

Nellie Bly

Quelle est le vrai nom du personnage principal lors de l'histoire?

Nellie Brown
Elizabeth Cochrane
Tillie Mayard

10 questions
24 lecteurs ont répondu
Thème : Nellie Bly : Dans l'antre de la folie de Virginie OllagnierCréer un quiz sur ce livre

{* *}