Quel plaisir de suivre au long des 328 pages du premier volume de sa Longue Marche, les boires et déboires de
Bernard Ollivier, sexagénaire comme moi à l'époque où il fait ce voyage, en pays Turc et puis Kurde.
A pied (je suis en train de me préparer moi-même pour Compostelle 'comme on dit' en automne prochain), il a entrepris un long voyage jusqu'en Chine et ce premier volume nous laisse avec l'idée que la suite devrait aussi nous plaire.
Certes,
Bernard Ollivier n'est pas un premier prix de littérature mais sa prose tient le coup, il sait la faire vivre et nous proposer une série de tableaux vivants de cette Turquie moderne, profondément enracinée dans sa vieille culture et la tête vaguement embrumée dans les parfums toxiques de l'Occident.
Avec un sens certain de l'a-propos il sait remarquablement associer en permanence, tissées avec sa marche, les contradictions internes très actives qui font de ce pays à la fois un trésor culturel (parfois à l'abandon) et un coupe-gorge pour touriste un peu aventurier comme lui, capable de sortir des sentiers battus pour aller, au péril de sa besace comme il dit et de sa vie sans doute aussi, explorer la vie des gens dans ses moindres recoins.
C'est que la millénaire Route de la Soie se perd en Turquie dans la poussière des routes et des autoroutes bitumées et nous déplorerons avec lui que les caravansérails ne soient pas mieux préservés si ce n'est valorisés.
Amusez-vous aussi à lire en accompagnant votre lecture avec les trésors de la toile. D'un côté je posais des fanions le long de sa route avec Google Earth, allant même jusqu'à utiliser le simulateur de vol pour mieux "voir" les paysages traversés, d'un autre j'ouvrais quand j'en éprouvais le désir, mon moteur de recherche préféré pour explorer plus avant tel monument, complétant ainsi les mots écrits avec des images.
J'espère vous avoir mis en appétit un petit peu.