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EAN : 9782752907622
224 pages
Libretto (02/09/2012)
3.61/5   106 notes
Résumé :
La retraite est une aventure. Qu’elle soit ardemment souhaitée ou rejetée, elle est inéluctable. Il y a de nombreuses recettes pour la rater. Hélas pour ceux qui ne réagissent pas, il n’y aura pas d’autre chance ; c’est la dernière. Comment ne pas transformer une période cruciale - la troisième et dernière partie de la vie après l’adolescence et la maturité - en marais intellectuel et physique, avant la déchéance promise ? Voici 10 ans, alors que j’entamais cette de... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (20) Voir plus Ajouter une critique
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1998, Bernard Ollivier, ancien journaliste, à Combat, puis en indépendant, se voit rattrapé par la retraite, presque par surprise. Il doit se considérer comme vieux et cela ne passe pas, surtout, quand la peur de s'encrouter prend le dessus. Danièle, sa femme bien-aimée, est morte. Il est donc nécessaire d'occuper le temps de libre qui arrive. Bricoler et faire des mots croisés, sans rien d'autre, très peu pour lui. Voyager ou se pendre, voilà le dilemme. Bien qu'agnostique et pour que les enfants «ne voient pas ça», il part pour Saint-Jacques de Compostelle à pied.

Il est sportif, a couru entre autre le marathon de New-York. Rapidement il prend le rythme et la marche lui fait faire un retour sur lui-même, en même temps qu'elle lui procure un grand bien-être physique. Tout en avançant, il passe sa vie en revue : ce que pas mal de retraités doivent faire il me semble. Né de parents illettrés, il a obtenu son BEPC, puis a fait plusieurs métiers avant de devenir journaliste. C'est à lui que l'on doit le fameux éditorial «Silence on coule».

Le voyage se passe bien. La marche devient une drogue. de retour à la maison, il décide de mettre en application les décisions prises le long du chemin : faire la Route de la Soie ! Il pourra, comme ça, marcher à satiété et aider, par la randonnée, certains jeunes à se réinsérer. En effet, sur le chemin de Compostelle, il a entendu parler d'adolescents belges rééduqués par la randonnée. Dans son association, Seuil, il investit ses droits d'auteur (Phébus lui avait signé un contrat pour un livre avant son départ pour l'Asie) et une partie de son capital, provenant du téléfilm, Bébé coup de foudre, après s'être assuré que ses enfants ne manquent de rien. C'est une réussite.

«La vie commence à 60 ans» semble être la clé de voute de l'oeuvre de Bernard Ollivier, son bilan. Celui qui, comme moi, ne connait pas encore ses récits de voyage, devrait en premier lire celui-ci. Il donne à la fin ses recettes de bonheur : le sodoku, l'entretien de sa maison, l'écriture, sa famille, son chien, son chat, sa forêt et l'élaboration de projets qui ne verront peut-être jamais le jour, en réglant quelques petits comptes au passage.

Le style d'Ollivier est simple, sans recherche d'effets. Il est, lui-même, sincère, franc et pudique aussi. Mais, n'est-ce pas une réaction typique de vieux que de courir après sa jeunesse et de se persuader y être parvenu ?

Il serait illusoire de croire, qu'arriver à la retraite on ait tous la possibilité de réaliser le même parcours. Nous n'avons pas tous son expérience des voyages, des langues, de l'écriture, de certains milieux, du sport etc... Mais on peut faire un état des lieux, un inventaire de ses capacités et se fixer un ou deux objectifs. Par exemple, marcher dans sa région et tenir le journal de ses excursions, pour ses enfants. Planter un arbre et non toute une forêt. Et surtout, quand on se sent mis « à la casse », lire ce livre et y puiser l'envie de repartir et de réussir le dernier tiers de sa vie !

Additif : Trois mois ont passés et je garde de cette lecture, une impression de fraîcheur et de lumière en même temps. Ce texte laisse en vous une bonne dose d'espoir.
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Voilà un livre inspirant, lequel m'a été offert par une amie très chère, à l'occasion de mon 60e anniversaire. J'en ai souligné de nombreux passages, pour les relire si le blues venait à pointer son nez lorsque l'âge de "prendre ma retraite " sera venu (il est loin le temps où je pensais qu'à 58 ans je pourrai démarrer cette nouvelle vie... mais je m'égare).

Je l'avoue humblement, je ne connaissais pas Bernard Ollivier. Et c'est le hasard qui fait que je vois son nom apparaître 2 fois dans mes lectures en cette année 2024 : la 1re ci-dessus énoncée, la seconde dans le challenge multi-défi 2024. C'est donc avec une double curiosité que je me suis plongée dans ce récit.

L'auteur est connu pour ses expéditions pédestres et récits de voyages (Compostelle puis la Route de la Soie.... à pied et en solitaire), mais aussi pour l'association "Seuil", créée sur son expérience des bienfaits de la marche sur l'être humain, tant physiquement que psychologiquement. Cette association a pour objet de remettre dans la société les jeunes délinquants ou en danger qui sont arrêtés au seuil de celle-ci. Quelle belle idée !

Contrairement à ses autres livres, "La vie commence à 60 ans » n'est pas à proprement parler un récit de voyage. Quoique... la vie elle-même n'est-elle pas un voyage ? Bernard Olivier revient sur ce qu'il en a fait de cette vie depuis qu'il a passé le cap des 60 ans et a dû liquider sa retraite (comme cette expression "liquider sa retraite " me paraît soudain sinistre, irrévocable et symbole d'un couperet qui vous coupe les jambes et le reste. Ce n'est certes pas ainsi que j'envisage cette nouvelle vie qui devrait commencer dans un peu plus de deux ans). Bernard Ollivier lui envisageait ce cap d'une manière tout aussi irrévocable : resté veuf à la cinquantaine, les enfants vivant leur vie, c'est le suicide qu'il envisageait avant de se donner pour défi de rallier Compostelle par la route des pèlerins, pas comme un acte de foi mais avec pour but d'avoir trouvé, lorsqu'il arriverait à destination, le sens qu'il donnerait à cet espace de liberté qui s'ouvrait devant lui. C'est dans ces circonstances qu'est née l'idée de « Seuil ».

Je le disais en ouverture, ce récit est inspirant. Je reste convaincu que nous ne sommes pas tous égaux quand il s'agit de notre potentiel physique, et si, comme Bernard Ollivier, j'espère mettre plus de marche dans ma vie d'après le monde du travail, les voyages qu'il a faits, les distances parcourues me semblent hors d'atteinte pour le commun des mortels (malgré ce qu'en dit l'auteur qui ne partait pas de zéro quand à 60 ans il se lance sur les chemins). Par contre son énergie, la foi dans ses projets, l'esprit qui l'anime et tout ce qui lui a permis, depuis plus de 10 ans, de donner un nouveau sens à sa vie, de traverser ce "3ème âge" avec tant de vigueur, de dynamisme, d'envie et de bonheur de donner (mais aussi de recevoir), voilà une inspiration à garder présente à l'esprit pour les décennies à venir (c'est mon naturel optimiste). Bref, merci à Bernard Ollivier (et à C.T. qui se reconnaîtra) pour ce cadeau et pour cette impulsion. Si je n'arrive à réaliser que ne serait-ce qu'un centième de ce qu'il a réalisé depuis ses 60 ans, alors ma vie aura eu un petit peu de sens.

Et comme beaucoup de lecteurs mentionnés dans le livre, il est fort probable que je l'offre de nombreuses fois autour de moi.
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le narrateur est journaliste. A soixante ans, il est mis à la retraite et se sent très mal.
Il entreprend alors le Chemin de Compostelle et se rend compte que marcher fait beaucoup de bien au corps et à l'esprit. Aussi , ne s'arrête-t-il pas en si bon chemin et entreprend à pied la route de la soie d'Istanbul à Xi'an. Il écrira trois livres Longue marche.
Il décide alors , entouré de retraités compétents, d'inviter des jeunes en difficulté à les suivre sur les routes pour leur permettre de se remettre sur les rails.

Un livre optimiste, où la retraite peut être le début de quelque chose d'extraordinaire.
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A l'approche de la retraite, j'avais été incapable de trouver à la bibliothèque communale ou dans la plus vaste librairie de Bruxelles un livre traitant sur la retraite. le travail, oui, mais après... Heureusement qu'il y avait deux listes sur Babelio : une de fanfanouche24 et l'autre de madameduberry. J'ai noté quelques livres et je suis retournée à la librairie et, après des recherches quasi archéologiques, ma vendeuse préférée m'a trouvé La vie commence à 60 ans, qui n'était ni dans le rayon "emploi" ni dans "récits de voyages".
Bonne pioche pour qui, comme moi, redoute le passage vers cette nouvelle étape, surtout en période de confinement qui limite drastiquement les déplacements. Bernard Ollivier a pris sa retraite en 1998, une toute autre époque.
Il y a néanmoins de bonnes informations pour ceux et celles qui, comme moi, veulent donner un sens à ce tiers temps, profiter, mais également donner et faire - enfin - ce qu'on veut (ou presque).
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Bernard Ollivier est l'auteur de "La longue marche", ce récit de voyage sur la Route de la Soie.
Dans ce livre il revient sur les circonstances qui l'ont amené à faire ce voyage.

A soixante ans il prend sa retraite de journaliste.
Sa femme est décédée quelques années auparavant et il aborde cette période de sa vie avec pessimisme.
Il ne veut pour rien au monde être un retraité passif qui fait des voyages organisés et se repose entre temps.
Mais il ne sait pas quoi faire.
Pour faire le point sur sa vie, il décide de partir de Paris faire le chemin de Compostelle.
Ce long chemin lui redonne un peu de joie de vivre et lui montre combien la marche est bonne pour l'équilibre intérieur.
Convaincu qu'il a eu beaucoup de chance dans sa vie, il imagine de créer une structure où il pourrait, par la marche, redonner cette joie de vivre à des jeunes en rupture avec la société.


De retour à Paris, et avant de mettre en place cette structure, il rêve de repartir marcher pour un long voyage sur une route"habitée" comme il l'écrit.
Ce sera la Route de la Soie.
Pour préparer ce périple, il fait des préparatifs, des rencontres, des observations.
Et ce sera cette belle aventure qu'il fera sur quatre ans, entrecoupée par des arrêts pendant l'hiver.
Le succès de son premier livre, qu'il hésite à écrire et qu'il a beaucoup de mal à terminer, sera incroyable !
A tel point que l'argent recueilli, par celui-ci et ensuite les deux autres, lui permettra de mettre sur pied la structure dont il rêvait.
L'association "Seuil" sera donc financée par la belle aventure de cette marche et de ces livres, et elle l'occupera pendant les années qui suivront.


J'ai trouvé très intéressante la réflexion de Bernard Ollivier sur lui-même, sur sa personnalité, sur ses savoirs, et ensuite la synthèse qu'il en fait pour imaginer ce que seront ces années de retraite.
Ce moment de la vie, écrit-il, est ce que l'on veut bien en faire, il n'y aura pas d'autre chance, profitons-en.
A nous d'imaginer notre voie pour cette période de notre vie...
C'est une belle leçon de vie qui ne me quittera certainement pas.

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Citations et extraits (58) Voir plus Ajouter une citation
Je pouvais, bien entendu, continuer à travailler jusqu'à 65 ans. Les discours officiels nous disent qu'il faut travailler plus longtemps. Certes, mais quand va-t-on vivre ? Durant toute notre existence, on a bossé pour faire plaisir à ses parents, aux professeurs, au patron, à son conjoint, à ses enfants, trimé au nom de la raison, de la maison à payer, de la Nation. Assez, c'est assez. Il arrive un moment où l'on a le droit de travailler pour soi... à la condition de ne pas en profiter pour ne rien faire. il n'était pas question de m'accrocher à ma profession. Il y avait tant de jeunes journalistes au chômage, je n'allais pas squatter la place.

572 - [chapitre I, p. 26]
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En le quittant, je songeai que la retraite n'était pas nécessairement ce gouffre que j'avais redouté. Elle pouvait être le début et l'achèvement de tous les possibles. A quel âge de la vie cumulait-on, pour peu que la santé s'en mêle autant d'atouts gagnants ? J'avais déjà découvert le temps, si précieux. En écoutant cet homme parler longuement de son métier et de ce qu'il lui avait apporté, je mesurais combien mon travail et mes lectures m'avaient moi aussi enrichi. J'ai, au cours de ma vie, lu des livres, vu des films, entendu des histoires, bref, acquis une culture qui pourrait rivaliser dans certains domaines avec celle des plus doctes savants que produit notre Université... si ma pauvre mémoire n'en avait pas effacé une partie. Toute l'expérience accumulée n'avait pas entamée ma capacité à rêver, au contraire.

611 - [p. 55/6]
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Un livre est pour moi la rencontre de deux personnes qui lui apportent autant l'un que l'autre. L'auteur, par la précision de ses descriptions ou l'évocation de ses émotions, fait naître des images dans la tête d'un lecteur. De son côté, celui-ci dispose d'un imaginaire qui va lui permettre de retenir, de s'approprier, d'enjoliver telle ou telle image. Il va entrer seul dans l'histoire, qu'il s'agisse d'un roman ou d'un récit. Il apporte sa culture, sa sensibilité, son humeur du moment. Et de cette magie qu'est la rencontre entre l'écrivain et le lecteur naît un livre unique.

663 - [p. 153]
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Durant deux années, j'ai laissé mon imagination vagabonder. Une vague idée naissait, je la cajolais, la caressais et, lorsqu'elle semblait mûre, je m'asseyais devant mon ordinateur et lui donnais vie. J'ai pris un plaisir infini à l'écriture de ces récits que j'intitulai Nouvelles d'en bas. J'avais beaucoup lu ces fabuleux écrivains américains qui, sans fard, décrivent les bas-fonds de leur société de consommation, éclairant d'une plume lumineuse les plaies de l'Occident libéral qui, selon l'adage, voudrait que le bonheur soit forcément placé sous le signe de la liberté, mais d'une liberté particulière, celle d’un renard libre dans un poulailler libre". Les poètes et les écrivains se doivent d'éclairer les mauvais côtés d'un monde volontairement cachés et laissés dans l'ombre par les politiques, de mettre à nu les abcès purulents et douloureux qu'on voudrait ignorer.

654 - [p. 137-138]
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La majorité était partie dans le même état d'esprit que moi : pour se débarrasser des scories d'une vie qui ne les satisfaisait pas totalement, prendre de la distance, élaborer une réflexion importante à leurs yeux. Jeunes s'interrogeant sur la vie qui vient, vieux se questionnant sur la vie qui va, leurs pas les portaient, mais l'esprit dominait.
Chaque soir en arrivant au gîte, fourbu par l'étape, ils posaient le sac et se précipitaient sous la douche. Dans l'attente de l'heure du diner, chacun se coulait ensuite dans un endroit discret et sortait un petit carnet pour y noter ses pensées et les événements du chemin. Loin du bruit, coupés pour un temps des médias et des choses du monde, les pèlerins de Compostelle deviennent écrivains et penseurs par la magie de la marche.

624 - [p. 66]
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Videos de Bernard Ollivier (8) Voir plusAjouter une vidéo
Vidéo de Bernard Ollivier
Rencontre avec Bernard Ollivier. Escales le mois du Voyage chez Gibert Joseph.
Bernard Ollivier
Terrassé à 51 ans par la mort de sa femme, suivie d'un licenciement, Bernard Ollivier s'abîmait dans le travail pour gagner sa vie comme journaliste indépendant.
Lors de son départ en retraite, ce Normand de souche suit le chemin de Compostelle afin de réfléchir, et décider, du sens qu'il va donner à cette nouvelle période de vie. C'est pendant ces trois mois qu'il entend parler d'Oïkoten et de la réinsertion par la marche à pied.
De 1999 à 2000, sa volonté d'aller à la rencontre d'autres cultures se concrétise en nouveau projet de marche ; il suit à pied la Route de la Soie, par étapes de quatre mois et 3000 km par an entre Istanbul et Xi'an en Chine.
Pendant les mois où il ne marche pas, il écrit le récit de son voyage et la satisfaction de dépasser les limites de l'effort physique et la peur de l'inconnu.
Longue Marche devient best-seller et avec les droits d'auteur, Bernard Ollivier met en place une structure d'accueil pour faire marcher les jeunes en difficulté : Seuil.
Lien Gibert Joseph: http://www.gibertjoseph.com/catalogsearch/result/?token=2180d89a6c94f9818e33a638dd895012126f9af4&q=Bernard+Ollivier&product_type=*
+ Lire la suite
>Sciences sociales : généralités>Culture et normes de comportement>Comportements économiques (131)
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