Nous sommes dans une société surveillée où la parole, la présence, l'expression, la pensée, les idées, le déplacement sont traçables et repérables. de sorte que toutes les informations engrangées permettent l'instruction d'un dossier à destination du tribunal de la pensée.
Nous sommes archivés : par notre téléphone portable, qui est l'instrument nomade suprême de la servitude volontaire ; par notre ordinateur, qui est une variation connectée du premier instrument ; par les caméras de surveillance partout présentes, dans la rue, dans les parkings, dans les magasins, dans les immeubles, dans les dispositifs de filtrage, genre digicodes à caméra, aux entrées des domiciles, etc.
Nous sommes archivés par les réseaux sociaux, plaie des plaies, dispositif d'exposition de soi dans tous les sens : on y exhibe en effet sans retenue sa vie dans les moindres détails.
Cette surveillance est la plus aboutie qui soit, car aucun régime totalitaire n'aurait pu espérer mieux qu'un sujet qui, narcissisme et égotisme obligent, se fait l'indicateur de lui-même avec jubilation, satisfaction, ravissement et allégresse !
Qui dira le contraire de ce qu'est notre époque ?
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