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Citations sur Traité d'athéologie (81)

Les hommes créent Dieu à leur image, inversée.
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Les rares moments dans l’histoire occidentale où le christianisme a été mis à mal – 1793 par exemple – ont produits quelques activités philosophiques nouvelles, donc générés quelques mots inédits bien vite envoyés aux oubliettes. On parle encore de déchristianisation, certes, mais en historien, pour nommer cette période de la révolution française au cours de laquelle les citoyens transforment les églises en hôpitaux, en écoles, en maisons pour les jeunes.
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Le silence de Dieu permet le bavardage de ses ministres.
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Tant que les hommes auront à mourir, une partie d’entre eux ne pourra soutenir cette idée et inventera des subterfuges. On n’assassine pas un subterfuge, on ne le tue pas. Ce serait même plutôt lui qui nous tue : Car Dieu met à mort ce qui lui résiste. En premier lieu la raison, l’intelligence, l’esprit critique. Le reste suit par réaction en chaîne.
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La création d’arrière-mondes ne serait pas bien grave si elle ne se payait du prix fort : l’oubli du réel, donc la coupable négligence du seul monde qui soit.
Quand la croyance fâche avec l’immanence, donc soi, l’athéisme réconcilie avec la terre, l’autre nom de la vie.
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[...] Car l'inverse me semble bien plutôt vrai : "Parce que Dieu existe, alors tout est permis ..." Je m'explique. Trois millénaires témoignent, des premiers textes de l'Ancien Testament à aujourd'hui : l'affirmation d'un Dieu unique, violent, jaloux, querelleur, intolérant, belliqueux a généré plus de haine, de sang, de morts, de brutalité que de paix ... le fantasme juif du peuple élu qui légitime le colonialisme, l'expropriation, la haine, l'animosité entre les peuples, puis la théocratie autoritaire et armée ; la référence chrétienne des marchands du Temple ou d'un Jésus paulinien prétendant venir pour apporter le glaive, qui justifie les Croisades, l'Inquisition, les guerres de religion, la saint-Barthélémy, les bûchers, l'Index, mais aussi le colonialisme planétaire, les ethnocides nord-américains, le soutien aux fascismes du XX° siècle, et la toute puissance temporelle du Vatican depuis des siècles dans le moindre détail de la vie quotidienne ; la revendication claire à presque toutes les pages du Coran d'un appel à détruire les infidèles, leur religion, leur culture, leur civilisation, mais aussi les juifs et les chrétiens - au nom d'un Dieu miséricordieux ! Voilà autant de pistes à creuser que, justement, à cause de l'existence de Dieu tout est permis - en lui, par lui, en son nom, sans que ni les fidèles, ni le clergé, ni le petit peuple, ni les hautes sphères y trouvent à redire ...
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On ne tue pas un souffle, un vent, une odeur, on ne tue pas un rêve, une aspiration. Dieu fabriqué par les mortels à leur image hypostasiée n'existe que pour rendre possible la vie quotidienne malgré le trajet de tout un chacun vers le néant. Tant que les hommes auront à mourir, une partie d'entre eux ne pourra soutenir cette idée et inventera des subterfuges. On n'assassine pas un subterfuge, on ne le tue pas. Ce serait même plutôt lui qui nous tue : car Dieu met à mort tout ce qui lui résiste. En premier lieu la Raison, l'Intelligence, l'Esprit critique. Le reste suit par réaction en chaîne...
Le dernier dieu disparaîtra avec le dernier des hommes. Et avec lui la crainte, la peur, l'angoisse, ces machines à créer des divinités. La terreur devant le néant, l'incapacité à intégrer la mort comme un processus naturel, inévitable, avec lequel il faut composer, devant quoi seule l'intelligence peut produire des effets, mais également le déni, l'absence de sens en dehors de celui qu'on donne, l'absurdité a priori, voilà les faisceaux généalogiques du divin. Dieu mort supposerait le néant apprivoisé. Nous sommes à des années-lumière d'un tel progrès ontologique...
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[...] Ludwig Feuerbach propose une explication de ce qu'est Dieu. Il ne nie pas son existence, il dissèque la chimère. Pas question de dire "Dieu n'existe pas", mais "Qu'est-ce-que ce Dieu auquel la plupart croient ?" Et de répondre : une fiction, une création des hommes, une fabrication obéissant à des lois particulières, en l'occurrence la projection et l'hypostase : les hommes créent Dieu à leur image inversée.
Mortels, finis, limités, douloureux de ces contraintes, les humains travaillés par la complétude inventent une puissance dotée très exactement des qualités opposées : avec leurs défauts retournés comme les doigts d'une paire de gants, ils fabriquent les qualités devant lesquelles ils s'agenouillent puis se prosternent . Je suis mortel ? Dieu est immortel : je suis fini ? Dieu est infini ; je suis limité ? Dieu est illimité ; je ne sais pas tout ? Dieu est omniscient ; je ne peux pas tout ? Dieu est omnipotent ; je ne suis pas doué du talent d'ubiquité ? Dieu est omniprésent ; je suis créé ? Dieu est incréé ; je suis faible ? Dieu incarne la Toute-Puissance ; je suis sur Terre ? Dieu est au ciel ; je suis imparfait ? Dieu est parfait ; je ne suis rien ? Dieu est tout, etc.
La religion devient donc la pratique d'aliénation par excellence : elle suppose la coupure de l'homme avec lui-même et la création d'un monde imaginaire dans lequel la vérité se trouve fictivement investie.
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La messe dominicale n'a jamais brillé comme un lieu de réflexion, d'analyse, de culture, de savoir diffusé et échangé, le catéchisme non plus, ni même les autres occasions rituelles et culturelles des autres religions monothéistes.
Mêmes remarques avec les prières au mur des Lamentations ou les cinq occasions quotidiennes des musulmans : on prie, on pratique la réitération des invocations, on exerce sa mémoire, mais pas son intelligence. Pour les chrétiens, les prêches de Bossuet constituent une exception au milieu d'un flot de platitudes deux fois millénaires... Et pour un Averroès ou un Avicenne - ces prétextes tellement utiles... -, combien d'imams hyper-mnésiques mais hypo-intelligents ?
La construction de leur religion, la connaissance des débats et controverses, les invitations à réfléchir, analyser, critiquer, les confrontations d'informations contradictoires, les débats polémiques brillent par leur absence dans la communauté où triomphent plutôt le psittacisme et le recyclage des fables à l'aide d'une mécanique bien huilée qui répète mais n'innove pas, qui sollicite la mémoire et non l'intelligence. Psalmodier, réciter, répéter n'est pas penser. Prier non plus. Loin de là.
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A viser le Paradis, on manque la Terre.
..la synagogue, le temple, l'église ou la mosquée, tous endroits où l'intelligence se porte mal et où l'on préfère depuis des siècles l'obéissance aux dogmes et la soumission à la Loi - donc à ceux qui se prétendent les élus, les envoyés et la parole de Dieu
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