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Critiques filtrées sur 1 étoiles  
Il y a longtemps que je connais le vrai personnage de cet essai : Michel Onfray. Et longtemps que je redoute de le lire. Et il y a des jours, comme ça, où l'on tente quand même. Des jours faits d'un « je ne sais quoi » (pour reprendre la formule qu'Onfray aime à montrer qu'il connaît), cet autre chose que la raison… un espoir ? Celui de trouver chez cet amoureux de lui-même plus encore que de la philosophie dont il fait son gagne-pain, quelque chose d'inédit ? Bref je m'y suis collé.

Et effectivement, attention : ça colle aux doigts… tout ce sucre dont il se badigeonne.

Et pourtant… Je ne suis on ne peut plus d'accord avec lui sur l'imposture Mitterrand comme « grand homme de notre histoire » : c'était une fichue crapule qui n'a eu de cesse de louvoyer pour atteindre le sommet, sachant se positionner selon l'angle de la lumière pour apparaître, chaque fois, en plein jour et sourire de son rictus carnassier. (Pour l'anecdote, que ne connaît pas Onfray, Mitterrand s'était fait limer les canines supérieures car elles étaient fort pointues… d'où le fait qu'en langue des signes il a d'abord été désigné par cette distinction physique). Mais la vilénie du bonhomme est depuis fort longtemps établie. Et bien mieux qu'à longueur de répétition comme le fait Onfray (si ça amuse quelqu'un, je luis propose d'essayer de dénombre les références à la francisque qu'il reçut sous Vichy… bob courage, c'est plus long que le pèlerinage de Compostelle).
Quant à De Gaulle et le paquet de cirage qu'il lui tartine à longueur de comparaison avec l'infâme, j'en suis gêné pour lui. A triple titre : 1. Une fois de plus, là non plus nous n'apprenons rien qui n'ai déjà été dit et même bien mieux rapporté ailleurs (à cet égard la comparaison avec Julian Jackson est irréalisable tant la distance entre les deux 2. Bien plus grave, nombre de faits sont passés sous silence en ce qui concerne les deux personnages, à commencer par De Gaulle ; quand ce ne sont pas des interprétations complètement délirantes qui tiennent lieu d'analyse (de Gaulle qui file à Baden Baden en 68 pour demander à Massu ce que la jeunesse veut c'est soit à hurler de rire soit à pleurer ; le contre sens sur la position de de Gaulle comme grand libérateur de l'Algérie est tout aussi grotesque – si le général n'était pas atlantiste comme chacun sait, sur ce sujet il était tout ce qu'il y a de plus attentiste (ok je sors) et a pris largement le temps de voir d'où venait le vent pour se positionner). Et 3. J'ai le sentiment que même De Gaulle (aussi imbu de lui-même que l'était Mitterrand, ne nous méprenons pas) aurait méprisé ce genre : qui ne relève pas de la biographie (on ne se décrète pas historien quand on ne fait que pomper ce que d'autres ont dit) ni du pamphlet (trop grossier), tout juste d'un essai… je préfèrerais à vrai dire, du brouillon.

Bref, on apprend bien peu (les 50 pages ont quasiment dit tout ce qu'Onfray avait à dire sur le sujet) et finalement on ne fait que lire à quel point le prétendu biographe (bien qu'il essaie de nous faire croire qu'il a cédé aux avances répétées de son mentor Jerphagnon – là aussi quel manque de modestie c'est pitoyable), est d'une prétentions rare et d'un élitisme puant : ses références littéraires, philosophiques, culturelles, ses jugements de valeur surtout, d'ailleurs eux aussi très répétitifs sont une mise à distance de son lecteur qui frise l'injure. Non seulement on apprend bien peu mais Onfray n'est pas plus historien que biographe : ses prises de positions sur la résistance et les communistes par exemple sont à proprement ce qu'il n'hésite pas à qualifier chez les autres de négationnisme : Thorez n'est pas le parti communiste ; le pacte germano-soviétique n'est pas la preuve d'une convergence des idéologies et des intérêts… c'est tellement inepte qu'on ne se sait même plus pas quel bout commencer… Si peut-être quand même : monsieur Onfray, et si vous lisiez, VRAIMENT, les bons historiens sur la question ? Et après les avoir lu, juste vous taire puisque le vrai boulot aura été fait ! Ah mais j'oubliais, Onfray doit écrire ! Pensez donc, le bonhomme est tellement fier de dire qu'il a plus de 100 ouvrages à son actif… il paraît que certains disent que le nombre de pages ou de mots le fait se rapprocher de la Comédie humaine… mais pour paraphraser Marx, je serais tenté de dire que « l'histoire (à entendre ici comme discipline) se répète toujours deux fois, la première comme une tragédie, la seconde comme une farce »… en l'espèce ce serait même une grosse bouffonnerie.
Et pour continuer encore avec Marx : « j'ai dit ce que j'avais à dire, mon âme est en paix ».
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Je précise d'emblée que je suis un grand admirateur du Général et que Mitterrand ne m'a jamais inspiré qu'opposition sur un plan politique et mésestime quant à son parcours, son passé, son cynisme. Cependant, Michel Onfray se montre épouvantablement manichéen, s'évertuant de façon obsessionnelle à comparer sans la moindre nuance deux hommes au parcours si différent. De Gaulle combattait déjà face aux Allemands avant que Mitterrand ne voie le jour, il est Général en 1940 quand le second n'est qu'un obscur fonctionnaire. le Général est tout puissant durant sa présidence quand le second est pieds et poings liés par le libéralisme de l'Union européenne. L'auteur n'en a cure, il glorifie l'aîné et massacre son cadet dans un texte fractionné par thème ce qui crée d'innombrables redondances et au final un livre trop long et pénible à lire.
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