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3,57

sur 396 notes
Je n'ai pas du tout aimé ce roman. Pourtant, il était, avec ce titre alléchant, plein de promesses.

L'écriture, d'abord, totalement dépourvue d'émotion. Les débuts larmoyants – ces plaintes interminables et toujours sur le même ton m'ont très vite irritée - et tellement creux qu'il était difficile d'y croire … J'ai été gagnée par une impression de vide qui s'est confirmée quelques pages plus loin où l'auteur nous gratifie – ô toi pauvre lecteur ignare - de ses connaissances en étymologie, en mythologie et en littérature antique, le tout arrosé (ou plutôt noyé) de citations latines et grecques, d'extraits de l'Iliade ou de l'Odyssée (tant qu'à faire) et agrémenté de propos sur le dernier designer à la mode et sur les curiosités touristiques de la côte amalfitaine et des iles espagnoles …

Que de science déployée pour noyer le poisson, pour jeter de la poudre aux yeux et masquer ainsi le manque de cohérence de cette histoire, l'absence d'imagination et la pauvreté du style.

Reprenons dans l'ordre. le manque de cohérence: le roman s'ouvre sur les souvenirs du protagoniste qui ne pense qu'aux cendres de l'être aimé flottant sur l'eau. Plus loin, il sera fait plusieurs fois allusion à la noyade dudit être aimé. Alors quoi ? Noyade ou pas ? Ensuite le choix des prénoms. Un détail, me direz-vous ? Oui, peut-être mais quand on prétend faire du merveilleux, on fait attention aux mots, aux images, aux couleurs, car derrière eux ce sont les leviers inconscients de la symbolique qu'on actionne (et combien hyperpuissants, demandez aux publicitaires et aux dictateurs ce qu'ils pensent de la symbolique … ). Alors donc ces prénoms : Paz pour l'être aimé disparu, qui visiblement était loin d'être quelqu'un d'apaisé … un comble, quand même. Et puis Nana comme prénom pour l'héroïne, cette jeune fée, belle, intelligente, riche et bienveillante. Nana, vraiment ? N'y avait-il pas d'autre possibilité ? Malgré la tonne de connaissances accumulée, l'auteur n'y a trouvé que ce diminutif passe-partout (et que je trouve très réducteur) ?

L'absence d'imagination : résumer l'Italie à la mer bleue, à l'odeur de basilic, de romarin et de thym (plusieurs fois citée dans le roman d'ailleurs …), à la saveur de l'huile d'olive sur les tomates mozzarella et aux espressos, c'est d'une triste banalité … Comparer les nuages à des particules de mousse à raser qui flottent dans l'eau bleue d'un lavabo géant est à désespérer de la poésie. Et j'en passe et des meilleures … La seule note d'originalité, la toute fin, tombe malheureusement comme un soufflé, pâtissant de la médiocrité de l'ensemble. Et on en ressort encore plus déçu.

Le style enfin … Quand je lis que le sculpteur avait installé une table avec son tour de potier environné (oui, environné … qui parle comme ça aujourd'hui ? qui écrit comme ça ?) de pots de peinture, j'ai du mal à retenir un bâillement. Quand ensuite l'auteur parle du formidable progrès technologique auquel nous avons assisté ces dernières années, les yeux me picotent. Et quand je l'entends au loin jubiler de son sens de la formule (« Je ne mets pas fin à mes jours, je mets fin à une longue nuit») et de ses bons mots (« je sais ce qu'elle aurait dit devant ce plat. Elle n'aurait rien dit » et «Je n'ai pas à faire attention à celle qui m'accompagne puisque personne ne m'accompagne » méritent une place de choix dans l'anthologie de la littérature à deux balles, je crois) le livre me tombe des mains et non, décidément, je ne crois plus ni au merveilleux …. ni à Gallimard …
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Une écriture maladroite, parfois lourde, décousue et ponctuée d'effets de style ou comiques, qui tombent de dieu sait où, comme pour assaisonner un plat fade!
Le sujet est grave, mais l'histoire est mièvre, presque ridicules.
Il y a ce côté magique initiatique, mais cela prête plus à sourire qu'à penser. C'est larmoyant, traînant. Une rêverie mal ficelée, qui malheureusement ne fait pas croire au merveilleux.
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Croire au merveilleux de Christophe Ono-Dit-Biot
Paru aux éditions Gallimard.

Premières phrases : ”Aujourd'hui je vais mourir.
Je ne suis pas malade.
Je ne suis pas ruiné.
Je n'arrive plus à vivre, c'est tout.
Amputé à ce point, est-ce qu'on peut même employer le
mot : vivre ?”

Paz, l'absente, dont la présence dans les lignes et le coeur du narrateur, ne
cesse de vibrer.
Paz, la mère, dont le coeur à cesser de battre mais qui vit tellement dans les
yeux de son “hijito” que pour le père la présence de l'enfant est difficile.
Paz, l'épouse, dont le manque assourdissant envahit le quotidien de l'homme
qui l'aime.
Noyé par le chagrin et hanté par le souvenir de cet amour, le narrateur décide
d'envoyer son fils en vacances et d'aligner sur la table les médicaments
destinés à la retrouver.
Mais Nana …
Nana, c'est la jeune fille qui sonne à la porte, tourbillon d'énergie, férue
d'histoire grecque antique, flamboyante blondeur et exubérante jeunesse.
Nana c'est celle qui attire notre si triste héros du côté du réel et surtout du
côté de son rôle, celui auquel Paz tenait tant, celui de père de son enfant...”tu protèges son fils ne l'oublie pas”, lui rappellera-t-elle.

Christophe Ono-Dit-Biot nous offre un texte très poétique, la beauté des
phrases et l'émotion qui en ressort porte cette histoire avec brio.
Parce que je la trouve magnifique, je partage avec vous cette phrase qui sera pour moi une phrase-totem :
“Mais moi ça me plait, parfois de croire au merveilleux.”

Emma aime :
-le titre du livre.
-la beauté des paysages évoqués.
-le soleil de la Méditerranée.
Lien : https://www.instagram.com/le..
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César est dévasté par le décès de son grand amour, il a décidé de mettre fin à ses jours, mais une jeune femme sonne à sa porte....
Un joli roman sur le deuil, la reconstruction mais aussi un message d'espoir.
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«Croire au merveilleux» Christophe Ono-Dit-Biot (233p, Gallimard)
C'est, à travers une bribe de critique entendue à la radio, le lien à la mythologie grecque qui m'a donné envie de lire ce livre. Roman d'un auteur dont je n'avais rien lu, que je ne connaissais pas du tout, mais dont j'ai appris, en le « wikipédiant », qu'il est jeune et beau, que tout lui réussit, que, journaliste, il est partout (Birmanie et USA, Canal+ et France Culture, avec Beigbeder et BHL, au Point et ailleurs), et qu'il est littérairement assez primé. Dont acte, je m'incline et j'ai honte de mon inculture.
César, journaliste dont on ne sait rien (si ce n'est qu'il gagne très bien sa vie), père d'un adorable bambin, ne se sent plus de vivre car il est veuf inconsolable. Un soir il avale des cachets après avoir mis son garçon à l'abri de tout besoin, mais il est sauvé par une voisine inconnue, très jeune, très belle, très grecque, très cultivée, très riche (ou plutôt fille d'un richissime homme d'affaire)… Va-t-il renaître de son désespoir, renouer avec l'amour ? Son incertain retour à la vie est l'occasion de belles découvertes (la fresque du plongeur, les références à la littérature antique, quelques expériences d'art contemporain). Le lien avec le garçon est bien mis en valeur (en émotions), c'est une des réussites du livre. Alors certes le narrateur, « Je », César lui-même (ça donne sans doute plus de densité au désarroi du héros) nous fait passer du Paris BCBG à la côte amalfitaine pour gens aisés, de Majorque au Japon, il nous immerge de plus en plus dans un univers très mondain et superficiel, et au bout d'un moment, ça commence à irriter, on se demande jusqu'où cela va aller. Et je n'ai pas toujours compris dans le texte les incessants passages du présent au passé, et les tentatives de calligrammes m'ont laissé dubitatif.
Dit comme ça, ça sent le romantisme réchauffé à la petite semaine. Mais entre intérêt, émotion, parfois irritation et suspicion de facilité, l'auteur a su me piéger (me tromper, et m'enfermer), et il m'a emmené là où je ne m'attendais pas, son roman démentant finalement les critiques qui me venaient à la lecture. Pour cela, il aura fallu aller au bout du livre, se laisser guider malgré les réserves. Et le lendemain, je me sens toujours très habité du récit. Une belle lecture, finalement.

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Ce roman m'a profondément touché.

Je l'ai choisi sur son titre : « croire au merveilleux », c'est magnifique comme idée ! et pour le moins nécessaire…

Et puis je l'ai lu, je l'ai lu d'une traite comme s'il fallait impérativement que je le dévore en entier avant de pouvoir reprendre le fil de mon existence.

On suit un jeune père de famille qui vient de perdre sa femme, qui n'arrive pas à faire face à son deuil et qui décide d'en finir… mais qui en est empêcher par « sa voisine de pallier ».

« Pénélope m'a planté » cette phrase arrive au tout début, et voilà, mon coeur ne pouvait que s'éprendre de ce livre !

Le texte s'émaille de références à la littérature et principalement à l'antiquité grecque. Tout y tombe parfaitement à sa place pour éclairer la vie du narrateur. Tout fait écho aux réflexions de Deforge quand il explique la permanence de l'efficacité psychologique des mythes (plus d'infos ici) mais la force du récit romanesque démultiplie l'efficacité du propos.

L'écriture à la première personne est très poignante : pendant toute ma lecture j'étais cet homme qui essaie de gérer sa paternité du mieux qu'il peut. On est dans sa peau au point de ressentir peu à peu la vie revenir en lui, son corps se réveiller et son esprit se reconnecter sur la littérature.

J'ai vraiment apprécié la vision de l'enfance, la force qu'il déploie. Malgré tout on sent profondément son amour et sa capacité à être un bon père.

J'ai particulièrement aimé l'homme, l'être charnel qui nous accompagne. Il aime les femmes, il aime leur esprit autant que leur corps et cette jeune voisine est une sorte de femme idéale. Très cliché sans doute, mais parfaitement logique (RAH que j'aimerais en dire d'avantage !)

Les descriptions des paysages sont tout aussi réussi. Moi qui n'aime pas particulièrement le Sud (en bonne fille du nord qui se respecte je préfèrerai toujours l'Ecosse à l'Italie) j'ai vu la beauté de ces endroits où ils se retranche pour soigner ses souvenirs et retrouver celle qu'il aime. Les couleurs de la mer les odeurs de la vie ensoleillée tout y était.

Le style est fort et particulièrement sensuel (un fois encore oui je commence a radoter) ce qui nous immerge totalement.

Bref je ne pourrais que vous conseiller d'arrêter ce que vous êtes en train de faire et de filer dans la librairie la plus proche pour le dévorer.

Il est paru chez gallimard (collection blanche).

[edit] j'ai beau relire cet article il ne me convient pas totalement. Je ne parviens pas a transmettre l'amour que j'ai pour cet ouvrage… je m'en excuse vraiment… et me déçois un peu.
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La suite de « Plonger ».
On y retrouve cette atmosphère de tristesse propre à l'amour et au deuil. On y retrouve aussi la mythologie (grecque) et ses paysages auxiliaires, le fantasme et l'imaginaire.
Un livre, comme un battement de coeur, où la Présence dispute à l'Absence.
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Un homme a perdu sa femme. Un amant sa maitresse. Un pere la mère de son fils. Pour lui,cela signifie la fin. Il veut et commet l'irréparable. Mais une jeune personne len empêche. Et la reconstruction démarre. L'acceptation de la disparition. La découverte de la vie sans l autre et avec son fils. Ce roman est une petite merveille de beauté. Il oscille entre le réel et d'étranges discussions sur les mythes et légendes antiques. Et cette jeune fille mystérieuse...réel ou non. Ce héros a vécu quelque chose hors du temps qui le fera repartir vers d'autres horizons et accepter que son épouse soit partie pour d autres cieux. J'ai adore.
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J'avais beaucoup aimé Plonger.
Nous voici donc, en ce printemps, avec la suite de ce joli roman.
Paz est partie laissant César et son fils, seuls.
Qui est le plus mature des deux, qui a le plus confiance en la vie, qui va se reconstruire le plus rapidement.
Pourquoi Paz a t ‘elle fait le choix de s'en aller, sans un mot, sans une explication….
César n'arrive pas à faire son deuil, il repart sur les lieux de leurs amours, cherche à comprendre mais en arrive à la conclusion que son fils sera également mieux sans lui….
C'est sans compter sur Nana, une nouvelle voisine aussi charmante, envahissante, qu'érudite et fascinée autant que lui par les mythes grecques.
C'est touchant, sensible, plein de poésie, drôle également. Un retour à la vie, une reconstruction, une paternité qui se trouve enfin……
Des paysages remplis de soleil, la mer, de belles odeurs, on est presque déjà en vacances, et surtout on est heureux pour César qui va enfin trouver la paix….et si c'était ça croire au merveilleux !!
Un grand merci à Babélio qui m'a fait découvrir cette belle suite avant la rencontre avec son auteur
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Mon avis
César est veuf. Père et veuf.
Son quotidien, c'est la douleur. Et ce trou béant, à vif, que sa bien-aimée Paz a laissé dans sa vie.
Cette douleur-là prend toute la place, s'immisce partout.
César se noie et pense à la mort.
Il tente de s'en convaincre, son absence sera mieux pour son fils que cette vie bancale.
Mais une rencontre va bouleverser ses plans. Bouleverser son chagrin.
Et, à notre tour, on se (re)met à croire au merveilleux. Au possible.
César revient à la vie, entre souvenirs, mythologie et pas en avant.
Il retrouve sa place ou s'en créée une nouvelle. Son enfant aussi retrouve la sienne.
Résumer ce roman à une histoire d'amour serait une erreur.
C'est un roman sur le deuil, sur le dépassement de ce que l'on se croit incapable de dépasser. Sur la vie et ses gouffres comme ses célébrations.
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