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3,65

sur 1102 notes

Critiques filtrées sur 3 étoiles  
J'ai ressenti dans l'écriture de Christophe Ono-dit-Biot une troublante ressemblance avec celle de Lucia Extebarria dans la façon d'aborder le lecteur et de l'entraîner dans un récit-confession comme dans un tourbillon, exprimant des pensées profondes et intimistes dans un langage simple et ultra-moderne. Simple, mais pas simpliste.

L'histoire qu'il tient à nous raconter est une mise en abîme d'une passion dévorante et dévastatrice. C'est une comédie des moeurs subtilement éclairée, qui va sans faire du bruit, revêtir l'habit de la tragédie grecque.

C'est une histoire d'amour comme tant d'autres où l'alchimie amour/haine vient se lester d'une puissante incompatibilité qui finit par dépasser le palier de sécurité, la limite de non-décompression.
Les différentes aspirations, les incompréhensions et les non-dits d'un jour se transforment en fantômes que la destinée, fatalement fait revenir de plein fouet.

Comment aimer pleinement si aimer c'est libérer l'autre, lui permettre de s'accomplir de son côté en lui donnant des ailes pour qu'il puisse revenir s'il le souhaite ?
Comment ne pas s'enliser dans l'égoïsme, le manque de confiance et rester sur le rivage sans précipiter la chute ?

Christophe Ono-dit-Biot raconte l'histoire d'un homme meurtri mais suffisamment courageux pour affronter la cause de sa douleur.


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Un couple se défait, une histoire se termine, et pour l'homme abandonné au pied de la pyramide du Louvre, c'est pourtant le choix de se plonger à corps perdu dans la recherche de Paz mystérieusement disparue dans un pays lointain qui ne sera pas cité immédiatement. Meurtre ? Suicide ? Accident ? le narrateur César entretient longuement le mystère parce qu'avant tout, il y a la nécessité de dire avec ténacité, de raconter à son fils, et se raconter à soi-même cette femme digne d'une héroïne De Musset. Insaisissable, virevoltante, libre, intransigeante, tantôt insupportable, tantôt attachante, elle évoque tous les tempéraments des personnages de la littérature.
Pour le passionné de héros de la mythologie grecque, elle était un éblouissement, une source inépuisable de contentement même si elle épuise patience et résistance car le lecteur perçoit très vite une fêlure, une fêlure qui, avec le temps, s'étend irrémédiablement.
Mais pour César, seul importe de redonner vie à cette femme qu'il a éperdument aimée, de comprendre son obstination quelque peu naïve de maintenir un amour hors de l'eau, d'apaiser les vagues de rage qui refluent chaque fois que le narrateur veut tuer cet amour sans retour. Si j'ai aimé la narration dynamique riche de résonances mélancoliques, je me suis agacée parfois de sa détresse et de son impuissance, cette sensibilité embrasée par la passion, cette colère tout comme la volonté de comprendre ce qui lui a échappé, ce qu'elle a emporté avec elle. Trop affectées à mon goût. Quoi qu'il en soit, sous la forme d'enquête, ce récit permet à César de prendre progressivement conscience de ce qui a façonné son couple, les attentes et les désillusions mais pas seulement …
Roman agréable, nullement mémorable, l'auteur adoptant un style trop emprunté et certains clichés propres à vider quelques passages de leur substance.
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Lettre d'un papa à son petit garçon de quatre ans. Il lui parle de sa mère, disparue.

Une histoire belle et riche, certainement, mais à laquelle je suis restée souvent insensible et que j'ai failli abandonner à plusieurs reprises.
A cause du ton, d'abord, de la voix d'un narrateur tellement parisien-snobinard, à la fois bobo et réac, de ses sentences sur le déclin de l'Europe et sur ces gens - nous - qui ne savent plus communiquer... Son mode de vie, sa vision du monde et son nombrilisme m'ont rappelé ce que j'aime le moins chez Carrère, Djian, Beigbeder, Chalandon.
L'intrigue ne m'a pas embarquée non plus.
L'auteur nous invite au plongeon. J'ai regardé cette étreinte de plage de loin, détournant les yeux, gênée par cette description de la femme aimée qui m'évoquait régulièrement le sirupeux 'Elle' de Barbelivien.
J'ai apprécié les références à l'art, mais là encore, j'y ai juste trempé les pieds, connaissant mal cet univers.
Le côté 'Grand Bleu' m'a coupé le souffle, non par sa beauté, mais parce que je suffoque quand j'ai la tête sous l'eau.

Seules m'ont touchée la douleur d'une femme en bout de course, et surtout les marques d'affection de ce père à son jeune enfant, à son 'petit mouflon' privé de maman. L'amour paternel est présent tout au long du roman, mais ce filigrane ne suffit pas à apprécier 450 pages quand le reste vous ennuie...

• De cet auteur, j'avais aimé 'Génération spontanée'.
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Laissez-moi vous dire que je suis prise entre deux feux à l'heure de donner mon avis sur ce roman.
Tout d'abord, j'ai beaucoup aimé le style de l'auteur, qui se distingue réellement de ce que j'ai pu lire. Je trouve qu'il a une vraie plume. On est vraiment plongé dans l'intériorité de cette César, au coeur de cette histoire d'amour. La manière dont cet amour est raconté sort là encore de l'ordinaire, on n'est pas dans le cliché. Les deux personnages ne se comprennent pas, se font souffrir l'un l'autre. Mêler cette histoire d'amour avec des préoccupations artistiques, la description d'oeuvres, d'artistes, de musées m'a beaucoup plu. Art et amour se confondent souvent, dans de très belles scènes.
Pourtant, quelque chose m'a dérangée dans ce livre. Difficile de dire quoi. Je pense m'être tellement immergée dans la peau De César que, comme lui, Paz m'a exaspérée au plus haut point par moment. Je ne pouvais plus la voir en peinture. Les préoccupations des personnages sont assez élitistes, jamais terre à terre : l'Europe est-elle morte ? Ou est-elle au contraire le dernier refuge possible pour des artistes ? Des réflexions intéressantes mais, je l'avoue, cette atmosphère très bourgeois bohème m'a lassée.
En définitive je pense que l'auteur a bien réussi son coup, car j'ai souvent eu les mêmes réflexions que le héros, au même moment que lui. Je me suis placée totalement de son côté, jusqu'au dénouement qui m'a fait réfléchir et reconsidérer mon jugement sur Paz. Dans tous les cas, ce livre ne m'a pas laissée indifférente, et c'est bien le principal.
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Cela m'arrive assez rarement mais la lecture de « Plonger » a suscité assez d'intérêt pour que j'aille au bout mais aussi et surtout beaucoup d'agacement. L'histoire, son point de départ, sa construction, m'ont suffisamment séduite pour que j'ai envie de connaître le dénouement. La rencontre entre Paz et César - le narrateur - racontée à leur fils Hector, même si elle est un peu convenue, m'a tenue en haleine. Une jolie romance dont on sait dès les premières pages qu'il n'y aura pas de happy end.
Alors après en ce qui concerne l'agacement : la personnalité de l'artiste tourmentée, en souffrance, autodestructrice, rien de nouveau, voire un peu caricatural ; les discours un peu en boucle De César autour de la fin de la civilisation européenne m'ont parfois mise mal à l'aise (hors l'Europe pas de salut ?) ; le rapport à l'art, au chef d'oeuvre est traité souvent sur un mode grandiloquent qui neutralise toute émotion, à part peut-être la visite nocturne du Louvre. Je n'ai pu m'empêcher de me dire parfois que tout cela était bien prétentieux (je sais, c'est un peu raide mais bon, cela n'engage que moi) et qu'un peu de simplicité dans la description des sentiments notamment aurait suscité davantage d'attachement aux deux personnages.
Reste ce qui fait l'originalité du roman, la place donnée aux requins, au monde sous-marin, silencieux et en perdition – comme en miroir du couple et du reste du monde.
C'était une première rencontre avec l'auteur , pas très concluante donc.
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Un (séduisant ?) journaliste, part sur les côtes d'un émirat arabe reconnaître le corps de la mère de son enfant, dont il est sans nouvelles depuis des mois et qu'on vient de retrouver noyée.

Le récit rétrospectif du narrateur à son enfant refait le parcours de sa rencontre avec cette femme trop tôt disparue- de leur amour à leur rupture- et reprend ensuite, dans un présent plus âpre et plus tendu sur une plage orientale, au moment de la reconnaissance macabre du corps, et de l'enquête qui tente de donner une explication au drame.

Le narrateur, directeur littéraire d'un magazine,- comme Onot-dit-Biot lui-même- rencontre sa femme, une belle et sombre espagnole, indépendante et provocatrice qui le subjugue et à laquelle il fait un enfant. Leur relation commence sur un malentendu : pour la draguer il écrit sur ses oeuvres une critique élogieuse, mais elle est outrée : il n'a rien compris à ses intentions ! Tandis qu'elle se lance dans la photographie des amateurs de musées, délaissant celles des plages, il l'entraîne dans sa vie d'homme du monde cultivé, lui fait rencontrer artistes, critiques, célébrités. Contre sa volonté, il lui fait un enfant… dans le ventre d'une baleine exposée à la Mostra de Venise mais il la sent de plus en plus absente : enceinte, elle passe de longues heures sur internet et il comprend avec horreur que la future maman a adopté …un requin blanc qu'elle parraine dans une association qui a pour objet la sauvegarde de l'espèce. Puis , quelque temps après la naissance de leur enfant, et alors que le malaise et les silences s'accumulent entre eux, elle disparaît brusquement, sans laisser ni signe ni adresse. Un long temps s'écoule, fait d'angoisse, de ressentiment, de colère. Puis, cet appel, tragique, en provenance des émirats…On a retrouvé un corps, son corps peut-être. Une fois arrivé sur les lieux de sa disparition, il tentera de comprendre et d'accepter le parcours de cette artiste passionnée, éprise d'absolu, sa fascination pour les grands fonds, les fauves qui les hantent et les plongeurs qui tentent de les apprivoiser.

Voici un livre qui happe le lecteur, mais qui une fois refermé, et décanté laisse voir des ficelles assez convenues, des clichés (l'espagnole indépendante et sauvage, le « grand bleu » au féminin)., une certaine fatuité du narrateur (si brillant, si cultivé, si malheureux…qui jamais ne s'avoue un manipulateur égocentrique, qu'il est pourtant) - mais ce qui sauve le livre de la facilité c'est l'atmosphère de la fin, pesante, tendue, brûlante, c'est cette enquête finale avec ses hypothèses et ses mystères persistants, tous ses non-dits.. . Curieux livre à double détente : une sorte de miroir-aux-alouettes, chaudement recommandé par les librairies sympathiques de Sèvres et d'Espalion, qui m'a plu sur le coup puis laissé un sentiment d'inauthenticité, de facilité et de trucage.
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Ce livre m'a laissée dubitative.
En effet, le sujet du livre est fort intéressant.
Un père écrit à son fils, petit garçon, pour lui conter sa vie avec sa mère qu'il a passionnément aimée et qui vient de trouver la mort dans un pays d'Arabie.
Le début du livre nous parle de la rencontre entre le narrateur et Paz. Il décrit la passion torride qui anime leur idylle, se lit avec plaisir.
Par contre, le contexte du livre qui se déroule dans le monde du journalisme et de la photographie d'art m'a semblé totalement invraisemblable.
Il alourdit le livre et oserais-je le dire n'apporte rien au roman à l'exception de quelques passages qui se rapportent à la sculpture et à la peinture.
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Roman d'amour en trois parties. Paz est retrouvée morte nue. César, son compagnon part pour l'identifier. Il est en souffrance d'amour, de chagrin, de colère d'avoir, son fils et lui, étaient abandonnés par Paz...
César remonte le temps depuis le jour où il a rencontré Paz. il est passionnément amoureux de cette femme qui semble être son opposé. Elle, c'est l'artiste dans toute sa splendeur, avec son génie, son grain de folie et sa mélancolie. Lui, c'est le journaliste qui a déjà parcouru une grande partie du monde et qui est plus stable. Mais quand il s'agit de Paz, il est prêt à tout pour elle, à aimer sans condition, à s'oublier, à faire l'impossible pour avoir un enfant avec elle et même à la laisser s'évader vers un horizon qui la conduira à la mort.
Les deux premières parties sont consacrées à leurs souvenirs avec beaucoup de références culturelles très riches mais peu d'action. Alors c'est parfois un peu long. le rythme s'essouffle et l'on a envie de décrocher.
puis la dernière partie dévoile ce qui est arrivé à Paz, ce que fait César pendant ces derniers jours pour comprendre sa belle, davantage passionnée par les requins que par sa famille. Ici encore, l'auteur montre le caractère amoureux De César qui jusqu'au bout se mettra à la portée de Paz, en l'aimant et en la détestant, seule possibilité pour lui de survivre à celle qu'il aime.
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Plonger, tout un programme en ce moment . Il attendait depuis quelques mois dans ma PAL, c'était l'occasion. de l'intrigue, rien à attendre, un homme, une femme, amour, lassitude, séparation. Un enfant, et son père qui lui parle de s mère disparue (je ne dévoile rien puisque le roman n'est qu'un long retour en arrière). Un peu agaçant de pédanterie parfois, de belles images de la mer, de plages, de musées, un roman qui ne sera pas inoubliable, mais qui fait passer quelques heures agréables: pas si mal peut-être?
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Décidément, en ce moment, les romans français récompensés n'ont pas la côte avec moi. Nous allons plonger dans une histoire d'amour un peu étrange et poussée à l'extrême que j'ai eu du mal à apprécier.


Sur le style, je n'ai rien à reprocher, la narration est bien faite, un père raconte à son fils qui était sa mère c'est à la fois joli et triste lorsque ce père déforme ou arrange une vérité qui pourrait faire mal. Mais voilà, j'ai trouvé que parfois Christophe Ono-dit-Biot en profitait un peu trop pour étaler sa grande connaissance de la littérature classique. Même si je trouvais cela fascinant, cette trop grande démonstration m'a agacée et m'a fait ressentir une frustration quant à ma non connaissance de certains ouvrages cités.

Mais aspect très intéressant du livre, la question du ressenti, de l'idée de vérité. Souvent devant ou en lisant des oeuvres je me suis demandée si le créateur cherchait véritablement à faire passer ce message ou bien si ma vision de l'oeuvre était erronée et détournée de son objectif.

Enfin, j'ai beaucoup aimé les passages sur les différentes plongées réalisées par César mais aussi et peut être car je suis moi-même plongeuse et que ce monde sous-marin me fascine et m'attire autant qu'il me fait peur.



Cependant malgré ces aspects positifs, je n'ai pas réussi à accrocher aux personnages.

En fait, dès le troisième chapitre j'ai commencé à ne vraiment pas apprécier César et mon impression s'est confirmée par la suite. Je l'ai trouvé égoïste de la pire des manières dans son désir d'avoir un enfant et de l'imposer aussi violemment à Paz. Tout comme leur histoire d'amour qui est, finalement, fondée sur une imposture. de même, j'ai été assez agacée par le refus de César de sortir du continent européen pour des raisons qui ne tiennent plus et qui finissent par avoir raison de leur histoire. Si Paz les a oubliés peut-être est-ce de sa faute pour n'avoir pas réussi à la comprendre la poussant à partir.

Mais si j'ai trouvé César égoïste, j'ai trouvé Paz trop tout, personnage poussé dans ses extrêmes ! Son obsession des requins, son oubli de sa famille ! J'ai eu du mal avec le fait que Paz profite de sa notoriété et de la montée en puissance de sa carrière d'artiste alors qu'elle même sait que tout cela est construit sur du faux. Bref, elle m'a agacée !



Malgré des aspects positifs, le fait de ne pas avoir apprécié les personnages m'a empêché de plonger entièrement dans ce livre et cette lecture restera vraiment en demi-teinte.
Lien : https://autempsdeslivres.wor..
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