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sur 258 notes

Critiques filtrées sur 5 étoiles  
Trouver refuge est un roman étonnant qui m'a beaucoup appris mais qui a su aussi me captiver, m'intriguer, me passionner de plus en plus grâce à l'écriture fine et subtile de Christophe Ono-dit-Biot, écrivain confirmé que je découvre enfin !
Voilà encore un auteur rencontré lors des Correspondances de Manosque 2022. Je l'avais écouté attentivement parler de son dernier roman, Trouver refuge, et cela avait motivé ma curiosité pour le lire.
Malgré tout, le caractère religieux de son récit avec les monastères orthodoxes du Mont Athos freinaient un peu mon élan. Enfin, je me suis lancé dans la lecture de Trouver refuge, un livre faisant partie de la sélection pour le Prix des Lecteurs des 2 Rives.
Tout commence par une première partie assez courte qui est suivie par un décompte de plus en plus stressant : les six jours intenses vécus par Sacha, Mina et Irène, leur fille.
Je fais connaissance d'abord avec les parents qui ont la cinquantaine. Nous sommes en 2027 et ils se sont réfugiés dans une maison grecque, inhabitée, prêtée par un professeur d'Athènes, ami de Mina qui est elle-même enseignante en histoire à l'université, à Paris. Elle est spécialiste de l'époque byzantine et de la Renaissance.
Ils ont fui la France pour s'approcher de la Sainte-Montagne, ce territoire interdit aux femmes et aux enfants où des hommes vénèrent une femme et son fils… Même si ce n'est pas une île, le site est accessible seulement par la mer.
Le climat politique et social de notre pays est déjà très engagé vers une dictature qui ne dit pas son nom mais lutte pour une Europe chrétienne, rejetant tout apport extérieur tout en faisant une chasse impitoyable à la culture.
À Ouranopolis, Mina et Sacha, toujours très amoureux, sont à une trentaine de kilomètres du Mont Athos et de ces vingt monastères. Sacha veut y conduire Mina après avoir obtenu une dérogation pour Irène qui se fera passer pour un garçon. Mina devait faire croire difficilement être un homme mais, subitement, elle disparaît.
Un retour en arrière m'apprend les raisons de cette fuite subite. Sacha et le Président de la République que tout le monde appelle affectueusement Papa, ont été très amis lorsqu'ils étaient étudiants. Ils étaient passionnés de voyages, d'enquêtes, de beauté, de liberté et d'ouverture à l'autre. Hélas, l'un d'eux a complètement changé mais Sacha recèle un secret qui rend aussitôt ma lecture très addictive.
Sacha, philosophe et écrivain, intervenait trois fois par semaine à la télévision donnant aussi un coup de main pour l'écriture de séries. Or, un jour, en direct, face à un ministre, il a lâché : « Papa n'a pas toujours été comme ça… » Ce dérapage fatal enclenchant menaces et intimidations de plus en plus inquiétantes a motivé leur fuite au Mont Athos où Sacha était déjà venu trente ans auparavant.
Débute alors le fameux décompte des six jours qui peuvent mener à la catastrophe comme au salut. C'est l'occasion pour Christophe Ono-dit-Biot d'offrir une intéressante découverte de quelques monastères en partant de Karyès, la capitale de la Saint-Montagne : Dochiariou, Xenofontos, Agios Panteleimon, Karakallou, Stavronkita et Esphigmenou, refuge des ultra-orthodoxes qui ont fait sécession.
Alors, j'ai suivi Sacha et Irène, pardon, Irénée, qui m'ont permis d'apprendre beaucoup sur la vie dans ces lieux consacrés à la religion où chacun peut venir se retirer pour un temps plus ou moins long. Byzance, l'Antiquité, les décryptages de mots grecs rencontrés dans notre vocabulaire, plus d'autres intéressants développements m'emmènent même en Égypte…
Trouver refuge fut donc un excellent moment de lecture, un refuge hors du temps mais un livre aussi très actuel dont les événements m'ont ramené à l'évolution très inquiétante de nos démocraties. Dans ce domaine, Christophe Ono-dit-Biot excelle aussi à passionner et à faire réfléchir son lecteur.

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Magnifique roman.
Sacha, parce qu'il a fait un sous-entendu malheureux à propos du président de la république française, surnommé « papa », sur un plateau de télévision, doit prendre la fuite avec sa femme Mina et sa fille de sept ans, Irène...
« Trouver refuge » n'est pas sans rappeler « Soumission » de Michel Houellebecq, un président honni, une démocratie en danger, une société qui se cherche, une élite intellectuelle menacée. La comparaison s'arrête là. Christophe Ono-dit-Biot nous envoute dans cette fuite à travers les paysages enchanteurs de la méditerranée, le mont Athos en Grèce mais aussi l'Egypte, ses oasis. Il magnifie aussi cette relation entre un père et sa fille, entre Sacha et Irène, cet amour inconditionnel car elle est l'espoir, la lueur qui brillera après que sa lumière à lui se sera éteinte. Elle est son immortalité.
C'est aussi un roman à suspense. On a hâte de découvrir la relation qui unissait Sacha et ce président despotique, à l'époque de leurs vingt ans, quand ils étaient encore amis.
C'est une histoire qui est remarquablement bien écrite et pour laquelle on se laisse facilement emporter, où l'auteur a eu l'intelligence de laisser l'aspect politique au second plan pour valoriser les liens familiaux et le cadre dans lequel ils évoluent.
Un grand moment de plaisir et une évasion que je recommande !
Finaliste du prix Renaudot 2022.
Editions Gallimart, Folio, 474 pages.
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J'ai acheté ce roman afin de participer au challenge Babelio « Défi de la rentrée littéraire 2022 ». Défi consistant à lire, tous ensemble, un maximum de livres publiés dans le cadre de la Rentrée Littéraire 2022. J'ai choisi de débuter par un livre de Christophe Ono-dit-Biot, un auteur dont j'ai découvert la plume cette année avec ma fille. Dans le cadre de ses cours de théâtre, elle a étudié « Plonger », avant de partir à la rencontre de l'auteur à Nice. le lire dans le cadre de ce challenge me semblait être une sorte de continuité… un passage de flambeau d'une fille à sa mère.

Il y existe plusieurs catégories de romans :

- ceux que l'on achète sans rien attendre de particulier et qui au final, n'apporte rien de particulier ;

- ceux dont nous n'attendons rien et qui se révèlent être une bonne surprise ;

- ceux qui sont pleins de promesses mais qui au final déçoivent ;

- ceux qui sont pleins de promesses et qui les tiennent ;

- et il y a « Trouver Refuge », un roman pleins de promesses qui, au final dépasse, et de loin toutes lesdites promesses ! Comme vous l'avez certainement compris, cette lecture est pour moi un coup de coeur, certainement mon coup de coeur pour cette année 2022.

Je suis rentrée assez vite dans ce roman, pleine de curiosité, d'attente(s). La plume de l'auteur est addictive, on lit un peu, beaucoup mais on en veut toujours un peu plus, on ne lâche plus notre livre. Trouver Refuge a été pour moi une lecture véritablement enrichissante !

J'ai voyagé avec Sacha et Irène, j'ai partagé leur complicité, j'ai été touchée par l'envie, le besoin, de transmission de ce père de famille. Ils m'ont émerveillée tout autant que ce Mont Athos que j'ai découvert grâce à eux.

Il est un autre point, et pas des moindres, qui m'a interpellée, « titillée », voir même inquiétée (?) … c'est l'etat de notre pays, de notre France, en cette année 2027. Il existe une forte résonnance avec notre actualité politique, sociale.

Et je n'oublie pas notre courageuse Mina, décidée à sauver sa famille coûte que coûte. Mina est un peu la Femme que nous souhaiterions toutes être, pour son courage, pour ses interrogations, introspections ….

RESUME EDITEUR :
Tout est allé très vite : d'abord des gestes d'intimidation, puis des menaces directes. Un soir, Sacha et Mina décident de fuir la France avec leur petite fille Irène. Ils laissent derrière eux un pays qui a plongé dans le nationalisme, l'ignorance et l'intolérance, dirigé par un nouveau président qui a lancé des hommes après eux. Quel secret explosif veut-il protéger ? Pour se mettre à l'abri, ils ont le projet insensé de rejoindre le mont Athos, sanctuaire érigé de monastères fortifiés où l'on vit encore selon les règles byzantines. Il est interdit aux femmes depuis le XIe siècle, mais il a toujours protégé ceux qui y cherchaient refuge. Brutalement séparé de Mina, Sacha s'y retrouve avec sa fille, qui découvre, émerveillée, les rites et les récits de cet éden bordé par la Méditerranée ainsi que les joies prodiguées par une nature grandiose. Mais le danger les guette à tout instant. Déterminée à tenter l'impossible, Mina parviendra-t-elle à sauver sa famille ? Ode lumineuse à la transmission d'un père à sa fille, bouleversant portrait de femme, ce roman est une invitation à embrasser l'amour et les livres, la nature et la beauté. Il célèbre aussi magnifiquement l'Histoire et les histoires dont nous sommes faits.

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Sacha est un homme heureux. Amoureux de sa femme Mina et prêt à tout pour que leur Irène soit la plus heureuse des petites filles. Sauf que la République française a changé de visage depuis l'arrivée à l'Elysée d'Alex surnommé Papa, un identitaire pur jus. Quoique. Dans sa jeunesse, son esprit a été plus ouvert ; Sacha le connait bien, très bien même. Journaliste de son métier il va lâcher sur un plateau télé « pourtant Alex n'a pas toujours été comme ça ». Coup de tonnerre dans les allées du pouvoir qui va tenter aussitôt une intimidation pour que LE secret ne soit pas révélé. Plus qu'une seule solution pour le couple : fuir, s'exiler. le mont Athos s'avère la destination idéale selon Mina, professeure d'histoire et spécialiste de la période byzantine. Sauf que la montagne sacrée est interdite à toute femme et à toute femelle… Comment le couple va pouvoir sortir de ce guêpier, comment protéger leur fille ? Et quel est ce terrible secret du chef de l'État ? Et si l'empyrée devenait source de lumière sur terre…

Christophe Ono-Dit-Biot a l'art d'emmener ses lecteurs au pays du soleil même quand des ombres surgissent au cours de ce périple livresque à couper le souffle. L'écrivain journaliste puise inlassablement dans les bases de l'Antiquité, s'entoure du passé pour ériger l'avenir, n'hésite pas à lancer subtilement un coup de glaive pour décrire les errements de notre époque contemporaine – coucou le wokisme, coucou les mesures « confinement » – s'enivre de fragrances méditerranéennes pour les faire jaillir des pages au fur et à mesure de la lecture, parsème malicieusement son récit de touches sensuelles, offre un nouveau reportage sur la communauté monastique du mont Athos et – peut-être la marque de fabrique numéro 1 – offre une sublime ode au pouvoir de la transmission.

La relation de Sacha avec sa fille est plus que touchante, tellement bien décrite que d'aucuns peuvent imaginer les voir en train d'escalader le flanc de la montagne sacrée ou se jeter dans la mer pour un bain d'immortalité. le tout sous la bienveillance des classiques, pardon des antiques, plus modernes que jamais. Personnellement, je me suis revue au même âge qu'Irène lorsqu'avec mon père nous échangions en vacances de longs discours allant de la préhistoire à la route de la soie en regardant le soleil se lever sur les neiges éternelles alpines.

N'oublions pas non plus le portrait dessiné à la fine plume de Mina, personnage probablement la plus solaire du récit, et, dotée d'un tempérament comme si né sur Mars. La sémantique n'est jamais le fruit du hasard et ce qui parait facile a certainement nécessité un long travail de construction.

En refermant ce roman, une citation de Cicéron m'est venue à l'esprit : « L'histoire est le témoin des temps, la lumière de la vérité, la vie de la mémoire, l'institutrice de la vie, la messagère de l'antiquité ».

« Trouver refuge », une « philocalie » laïque pour continuer à croire encore au merveilleux, et, à la force insoupçonnable de l'âme humaine quand elle est auréolée d'amour et de tendresse.


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Magnifique roman.... Gros coup de coeur.... Somptueuse "engystopie"*....
Où pour paraphraser Sacha : "- Tu verras, là-bas bas c'est sublime. Sub limes. Au-delà des limites." : Sublime livre

Mais je choisis de débuter cette critique avec un pourquoi en guise d'introduction.

Pourquoi Byzance ?
Parce que Byzance avait su me parler depuis que je m'intéresse à l'histoire. M'émouvoir. Me fasciner. Mieux, me faire rêver. Parce que Byzance était belle, compliquée, attachante, mal connue, et qu'elle avait su se défendre, toute seule, pendant mille ans, contre tous les barbares imaginables. Parce que face à eux, dans ce monde hyperviolent, Byzance avait su, héritière du vieil Empire romain mais parlant le grec, à cheval entre l'Occident et l'Orient, à la fois combative et cultivée, chrétienne et païenne, protéger et transmettre au monde toutes les connaissances de l'Antiquité. Grâce aux Byzantins, on avait pu conserver le plus ancien manuscrit de l'Iliade, les pièces de Sophocle, les poèmes de Pindare et d'importants ouvrages de science et de médecine, patiemment recopiés par les moines, appris par coeur par les enfants, garçons et filles, annotés par les savants à l'abri de ses murailles légendaires. Parce que sans Byzance, en effet, pas d'Hypatie, pas de Renaissance. Oui, c'est Byzance qui m'avait amené à la passion, également pour la Renaissance. C'est Byzance qui avait pris soin des grands textes antiques qui allaient éclairer la nuit du Moyen Âge. Et faire revenir le jour.
Byzance était un message.
Au départ, c'est le puissant sortilège des mosaïques. Des petits cubes de verre, enfermant parfois une feuille d'or, qui, patiemment assemblés, dessinaient sur les murs des palais, des églises, de drôles de princesses aux épaules frêles couvertes de manteaux précieux, l'air absent sous leurs tiares de perles. Pour connaître la raison de cette absence, je me suis aventuré, dans d'autres livres, découvrant le destin compliqué, labyrinthique, même, de cet empire que les Goths, Avars, Normands, Perses, Bulgares, Turcs seldjoukides, Arabes et même les Petchenègues, un peuple de la mer Noire dont les chefs aimaient boire dans le crâne de leurs ennemis pour s'approprier leur force, n'étaient pas parvenus à mettre à genoux. J'avais découvert, le souffle coupé, une civilisation au raffinement devenu légendaire, au point qu'on appelait ses princes les Porphyrogénètes, et ce mot l'ensorcelait. « Porphyrogénètes », c'est-à-dire « nés dans la chambre de pourpre », une vaste pièce du palais aux murs d'un marbre rouge vif où les reines donnaient la vie. Byzance, c'était une civilisation que l'Occident tenait pour décadente, noyée dans le luxe et les infinies complexités de ses rituels de cour, mais pourtant assez technologiquement avancée pour inventer une arme fatale nommée le feu grégeois, un lance-flammes capable de détruire une flotte entière et dont le secret était bien gardé.
Plus le temps passait, plus je plongeais dans un monde chatoyant, énigmatique, codé, bigarré, métissé, hybride, abritant, certes, à l'ombre des fontaines de sa capitale des discussions extrêmement sophistiquées sur le sexe des anges, mais aussi des meurtres cruels mêlant des reines et des princes dont on crevait les yeux dans leur sommeil, pulvérisant leurs rêves sous une douleur à rendre fou. Il y avait aussi tous ces noms qui excitaient l'imaginaire. Pas seulement « porphyrogénète », mais aussi des noms de lieux – Trébizonde, Césarée, sans parler du plus beau d'entre eux, Byzance – et des noms de rois et de reines qui ne disaient plus rien à personne mais qui faisaient flamber l'imagination comme Irène l'Athénienne, devenue Irène de Byzance, si belle et si pieuse, si politique aussi, dont j'ai pu lire une magnifique biographie écrite par Dominique Barbe. Première femme à régner sur l'Empire, elle aurait voulu unir l'Orient et l'Occident en épousant Charlemagne...
Ces murailles tombées sous les assauts des armées du sultan Mehmet II qui, dit-on, était entré dans Sainte-Sophie, c'est-à-dire Sainte-Sagesse, à cheval, pour mieux salir ce joyau édifié par les chrétiens. Mais il avait fallu mille ans pour ça.
En attendant je m'y plongeait, et m'y replongeait, comme on n'en finit pas de respirer, lentement, en fermant les yeux, le parfum capiteux qui s'échappe d'un flacon très ancien dont on vient de soulever le bouchon de cristal.
Cette histoire gorgée d'or et de sang dans laquelle notre monde avait plongé ses racines et tirait, qu'il le veuille ou non, une partie de ce qu'il était.

Pour Mina une des des protagoniste de ce roman "Tout le monde s'en fichait ? Peut-être. Savoir des choses était devenu si exotique... Mais Mina, ça l'enfiévrait, Tout le monde avait oublié ? Pas elle. Et elle la ressusciterait, cette histoire. Et pour la ressusciter elle l'enseignerait."

Que Christophe Ono-dit-Biot me pardonne cet emprunt mais c'est une si belle description qui me parle, et une si belle réponse à la fascination que j'ai toujours eu pour Byzance, que je ne pouvais résister ....

Et puis il y a Sacha, son mari qui "étanchait sa soif de romanesque en donnant un coup de main aux scénaristes d'une série télévisuelle – « Les séries sont les romans d'aujourd'hui », disait-il à Mina qui répliquait : « Tu es bête de dire ça »"
Son métier consiste à « débloquer l'imaginaire des scénaristes quand ils séchaient », apparaît extrêmement cultivé. Christophe Ono-dit-Biot nous le présentant comme "d'un viagra dramaturgique, puisant sans se gêner dans l'Histoire où il n'y avait qu'à se servir. » Il n'éprouve aucun scrupule à nourrir les séries télévisées d'un contenu que les scénaristes assaisonnent d'anachronisme : "Entendre Guillaume le Conquérant citer une phrase du Prince (« On fait la guerre quand on veut, on la termine quand on peut »), même cinq cents ans avant que cette phrase soit écrite, cela faisait quand même son petit effet sur le spectateur. Et puis, pas grave, qui lisait encore Machiavel ?" ou dans lesquelles on ajoutait sans vergogne sorcières lubriques et des nains.
NB : toute ressemblance avec des séries existantes ou ayant déjà existé serait purement fortuite.

Et leur fille Irène/Irénée, pourquoi 2 prénoms car en 1060, le chrysobulle de l'empereur Constantin Monomaque interdit le mont Athos "à tout animal femelle, toute femme, tout eunuque et tout visage lisse" :
"Seules les abeilles et quelques chattes y sont tolérées. Des chattes, pour chasser les souris.
« Donc il y a aussi des souris femelles ?
— Oui. Et des poules, car on se sert de leurs oeufs pour la peinture.
— Une petite fille, c'est une femelle ?
— Non. Mais les petites filles aussi sont interdites..."
Ce qui ne va pas sans poser quelques problèmes pour le père et sa fille.

Et puis ce qui les a fait fuir en direction du Mont Athos, c'est cette critique envers un autre "Papa" élu lors des élections de 2027, en faisant passer avec une maestria remarquable, comme dans de nombreux pays européens, le message suivant : le temps était venu de la réappropriation du pays par des gens qui l'aimaient vraiment. Qui lui voulaient du « bien ». Et qui en recevraient, symétriquement, autant de lui. Les autres ? Qu'ils la ferment. Et s'ils ne comprenaient pas, tant pis pour eux
Le désir d'un « vrai chef » dominait depuis longtemps les sondages. Et comme les citoyens les plus raisonnables désertaient les isoloirs, tout ça a eu lieu.
"Oui, ces cinq dernières années tout s'était délité à une vitesse incroyable. Sacha ne reconnaissait plus le pays dans lequel il avait grandi. Celui qui célébrait la lecture des grands textes, l'esprit critique, l'engagement ou la beauté. Il semblait avoir été balayé par une immense coulée de boue. Mais une boue confortable, qui tenait chaud, et dans laquelle certains organismes prospéraient avec gourmandise. Ceux qui piétinaient le mieux le sens de l'honneur et de la cohérence, et qui n'étaient jamais contre un reniement s'il était nécessaire à leur survie ou à leur profit. Dire le contraire de ce qu'on avait dit la veille était la preuve d'une grande faculté d'adaptation. La vérité n'existait pas. Il n'y avait que des perceptions."
NB : toute ressemblance avec des événements existants, ayant déjà existé ou qui pourraient exister serait purement fortuite.

" Papa a restauré l'État – protecteur, ferme, paternel – et le sens de la politique : une énergie, un espoir. « Un cap », disent-ils, souvent blancs, mais pas seulement, fiers d'avoir pris leur revanche sur les « communautaristes qui ont creusé leur propre tombe ». Mina se pince. On ne lui connaît pas de compagne, de compagnon ? Parce que Papa est à tout le monde, ne réserve pas son amour."
Et en parallèle de ce "papa", il y a ce PAPA et sa fille. Sacha découvre pourquoi il est fou de sa fille, il est au contraire débordant d'amour: il croyait lui transmettre des choses, c'est elle qui lui rappelle comment les choses doivent être. Elle a de la force, déjà. Il va lui donner celle qui lui reste.
Ce « Miroir de la princesse » que Sacha compose depuis un an pour Irène qui n'a rien d'une préparation au pouvoir – il lui conseillerait d'ailleurs de s'en tenir éloignée. C'est plutôt une préparation à la vie, à l'usage du monde et à la meilleure manière de l'habiter. Sacha y collectionne, pêle-mêle, sous la forme d'une anthologie, avec une simple date, parfois un commentaire, quelques-unes des choses qu'il a particulièrement aimées au cours de sa vie.

Et enfin ce lieu où plutôt ces lieux les monastères du Mont Athos, dont les descriptions à la fois temporelles, spirituelles, sensuelles sans son acception littérale (vue, odorat, toucher, goût, ouïe), originelles sont absolument magnifiques et poétiques :
"la Sainte Montagne, appelée aussi le mont Athos. Une presqu'île de trois cents kilomètres carrés, deux fois plus longue que large, cernée par les vagues de la Méditerranée et terminée par un promontoire coiffé de neige. Semés sur ses flancs et sa croupe, une vingtaine de monastères composaient un quasi-État uni autour de la règle de l'abaton, autrement dit du « lieu pur », « auquel on n'accède pas ». Un principe d'inviolabilité remontant à l'empereur de Byzance qui avait offert, au XIe siècle, ce territoire aux moines afin de se racheter de ses péchés. L'ancienne règle prévalait toujours dans cette théocratie orthodoxe devenue de plus en plus autonome avec le temps, où les lois du monde ne s'appliquaient plus. On y changeait de nom pour y disparaître en tant qu'homme et renaître à l'état d'ange. Ainsi se voyaient les moines : des anges, c'est-à-dire des êtres sans désir, ayant renoncé à leur corps et à leurs pulsions, uniquement tournés vers la lumière de Dieu comme des héliotropes vers le soleil.

Et je choisis de terminer cette critique avec un pourquoi en guise de conclusion
Pourquoi le mont Athos ?
C'est une capsule temporelle, un voyage dans le temps... Comme ce livre..

* Engys en grec voulant dire proche.
Je me permets ce néologisme comme à pu le faire Robert McFarlane dans son dernier livre parlant poétiquement de « Xénotopies », c'est-à-dire « lieux étrangers » ou « lieux d'ailleurs » ; terme qui viendrait se joindre à nos « utopies » et à nos « dystopies ».
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Mina est prof à la Sorbonne, elle vit à Paris avec son mari, Sacha, et leur fille IRène. 

Dans sa jeunesse, Sacha a été très proche d'Alex, dit Papa, le tout nouveau président populiste, avec qui il a voyagé au Proche Orient et dont il a connaissance de certaine frasque en opposition totale avec ses propos actuels. 

Peu à peu, des signes d'intimidation sont apparus, des gros bras sur les bancs de l'amphi, des contradicteurs sur le talk-show où intervient Sacha, des copines qui ne répondent plus aux invitations d'Irène. 

Ils ont décidé de partir. Loin. Là où ils pourront se réfugier, être protégés : dans un des monastères du Mont Athos. 

Mina leur fausse compagnie au dernier moment et décide de confronter Alex ... Un roman qui fait froid dans le dos, à découvrir les effets des nouvelles doctrines : les femmes blanches doivent procréer à tout rompre pour lutter contre l'envahissement bigarré, les femmes doivent rester à la maison, le flicage par téléphone intelligent devient la règle et la reconnaissance faciale est universelle ... 

Brrr !

Un roman délicieusement inquiétant où j'ai apprécié me promener avec Sacha et Irène dans ces garrigues grecques écrasées de soleil à croquer dans des tomates gorgées de soleil et du pain trempé dans l'huile d'olive ... 

Une lecture indispensable !

Un auteur que je découvre, mais dont je vais essayer de trouver d'autres écrits. 

A suivre, donc !
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Beau livre émouvant et très intéressant. Style et érudition font bon ménage.
La description légèrement orwellienne de la France vers 2030 sert de cadre à une sorte de roman policier dont le suspense nous tient en haleine tout au long du livre.
C'est aussi une ballade épique dans l'Histoire et les lieux saints de l'orthodoxie et de sa recherche spirituelle.
C'est enfin l'épopée d'un couple avec un enfant et de l'amour qui les unit tous les trois.
Les livres parlant d'amour dans un couple sont légion. Ils sont rares, ceux qui narrent et décrivent avec une telle intensité l'amour d'un père pour sa fille, leur compréhension mutuelle, la transmission de l'amour, des valeurs et de la réalité.. Même sans son suspense policier, Trouver Refuge se suffirait ainsi à lui-même.
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En 2027, les citoyens français ont fait le choix par les urnes d'un régime autoritaire. Ils ont mis à la tête du pays, un homme tyrannique, se faisant appeler « Papa ». Comme ses voisins européens, la France se replie sur elle-même. Ce n'est plus le culte de la liberté mais le culte de la force. Les opposants à ce régime sont intimidés puis éliminés sans aucune opposition. Chaque citoyen est traqué grâce à son téléphone sans révolte sur ce contrôle quotidien. Plus de culture. Plus de liberté d'expression. Tout est contrôlé. Tout est censuré. C'est la haine des intellectuels et des philosophes. On revendique le made in France alors plus de google mais un moteur de recherche français « Foogle ».

Que des hommes blancs, plutôt jeunes, biens mis et sans plis dans ce gouvernement et quelques femmes revendiquant leur place dans le foyer. Car oui, ce nouveau gouvernement a trouvé la solution pour lutter contre la charge mentale des femmes : rester à la maison et s'occuper des enfants. Surtout, que l'avortement est désormais interdit.

Sacha, philosophe et sa compagne, Mina, professeur d'Université, s'opposent dans leur foyer à ce nouveau régime et continuent à transmettre à leur fille de 7 ans, Irène, leur passion des livres, de l'art, de la culture et de l'importance de s'ouvrir aux autres et au monde qui nous entoure.

Lors d'une émission, Sacha ose exprimer à haute voix son animosité pour ce gouvernement. Cette phrase échappée de ses lèvres contre le chef de l'Etat va entraîner des conséquences sur leur vie. Ce sont d'abord des parents qui interdisent à leurs enfants de jouer avec Irène, puis des intimidations et des menaces de plus en plus importantes.

Un soir, c'est la menace de trop. le couple décide de fuir et de se mettre à l'abri sur le mont Athos, un sanctuaire bordé par la Méditerranée et composé de plusieurs monastères. Chacun peut y trouver refuge sauf les femmes qui y sont interdites.

Tandis que Sacha et Irène, déguisée en garçon, s'y réfugient, Mina décide de sauver sa famille et de lutter contre ce « Papa », détenant des informations pouvant le compromettre…

Ce roman est un hymne aux libertés, à la culture et à l'ouverture sur le monde. Il est également proche de l'actualité et fait réfléchir sur les droits acquis pouvant disparaître selon des hommes et femmes politiques.

En plus de ce parallèle à l'actualité. Il y a aussi un parallèle entre ce « Papa », despote et arrogant et ce très beau papa porté par le personnage de Sacha. Ce papa qui transmet, protège, fou d'amour pour sa fille. Un papa si fier de sa fille déjà si forte et intelligente. Un sacré caractère et une intelligence vive. Un magnifique récit sur la transmission d'un père à sa fille.

L'histoire est lumineuse et ressemble à certains moments à un conte philosophique. Un très beau voyage sur le Mont Athos. le combat de ce couple pour préserver leurs valeurs, les libertés actées et leur passion pour les arts et les livres, est bouleversant.

L'importance des livres et de la culture pour s'ouvrir au monde, réfléchir, penser et savoir s'opposer.

La plume bouleversante et sincère traduit le talent de conteur de l'auteur.

Trouver refuge au sein de ces monastères, dans les livres, auprès de ceux qu'on aime. Trouver refuge pour protéger nos libertés.

Lien : https://www.quandleslivresno..
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Trouver refuge est une des jolies surprises de la rentrée... Christophe Ono-dit-Biot, vingt ans après la publication du roman Interdit à toute femme et à toute femelle, situe de nouveau l'action en Grèce, sur les hauteurs du mont Athos, dans ces terres où l'on n'autorise pas la présence des êtres du sexe féminin, par fidélité à la Vierge.
Sacha vit avec Mina et leur petite fille Irène. Lui est chroniqueur à la télévision, elle universitaire. Ils évoluent dans un monde qui est le nôtre, avec un léger décalage temporel, sous la présidence de Papa, un populiste qui a pris le pouvoir et se veut protecteur du peuple. Dystopie inattendue... Dans la famille de Papa, sans en avoir l'air et en prônant l'amour, on rejette les autres, on n'est pas pour l'avortement, on n'aime pas trop les homosexuels ou autres minorités. La masse est alimentée par des discours rassurants, mais qui renferment une inquiétante vision du monde. Et on déteste surtout que le chef, à l'ego surdimensionné, soit critiqué. Par malheur, Sacha, en direct à la télévision, fait un jour une allusion au passé de Papa : à partir de ce moment-là, il est menacé, condamné à fuir pour la sécurité des siens. Il songe donc à "trouver refuge" là où il est allé autrefois, en tant que célibataire, sur le mont Athos, avec sa femme et sa fille. Mais il faudra ruser, faire des faux-papiers avec l'aide de complices ; et pour que Mina et Irène puissent le suivre, on ne doit pas savoir qu'elles sont des femmes.

Le roman est haletant et doux à la fois. Sa lecture procure du bien-être, de l'apaisement malgré la rudesse de la situation et de cette société qui est en train de se radicaliser dans le rejet des différences (même si le discours officiel se veut bienveillant...). le fil conducteur, c'est la fuite et aussi un mystère à dévoiler : Sacha a été jadis un intime de Papa (Alex, dans un autre vie). Il détient des secrets qui mettraient en danger le pouvoir. Dit comme cela, on croirait à un thriller ou roman d'action et, au contraire, le lecteur est transporté dans la beauté d'un hors-monde, le monde antique, un monde où le temps s'est arrêté... où la technologie n'a pas pénétré, le contraire du nôtre où tout va vite, est superficiel et sans profondeur.

(...)
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Adolescents, Sacha et Alex sont inséparables, soudés par leur passion pour la littérature et leur envie de découvrir le monde et ses cultures. Un événement, qu'ils ont mutuellement promis de garder secret, marquera le délitement de leur relation. Des années plus tard, il ne reste rien de leur amitié. Ils ont chacun suivi des routes diamétralement opposées. Sacha est un journaliste, option historien, et un père de famille comblé. Alex, lui, sous le nom de « Papa », à la tête d'un parti nommé « La Famille », a accédé à la fonction suprême et dirige le pays, à coup de « discours de haine dissimulée sous la bonne foi. » À la lisière du totalitarisme, sa politique prône le retour sur soi, remet au premier plan les rites français – pour les anti-européens, le drapeau européen évoque soudain la couronne de Marie dans l'apocalypse de Jean –, pervertit le féminisme pour glorifier le patriarcat – via les semen, des femen d'extrême droite pro famille et natalité, ou encore en soutenant la mise en place d'un salaire pour les mères au foyer, afin de les libérer de la charge mentale, consécutive à la nécessité de gérer de front vie de famille et vie professionnelle – et dénonce la cancel culture. Une bascule s'opère vers un populisme, gorgé de la haine des élites et des sachants, des intellectuels et des professeurs. Pour le président, les relais de l'information étatique sont les seuls à être « véritablement éveillés ». En somme, les anti wokes se sont radicalisés et ont révélé être ce qu'ils dénonçaient à tort : tout ce qui n'est pas sous leur contrôle les offense.

Sacha connaît le passé de « Papa ». Il détient de quoi enrayer son ascension, mais se tait, parce qu'il a promis. Pourtant, quand sa femme, Mina, professeure à l'Université, lui fait remarquer qu'il courbe l'échine face au destin funeste du pays, Sacha est pris d'un sursaut combatif : en direct à la télévision, il lance une pique, trois fois rien, l'amorce d'un coup. Rien qui ne blesse, mais le dévoilement d'une intention, et la délivrance d'un message : « Papa » n'est pas l'homme qu'il dit être. Sacha constitue désormais une menace, qu'il faut contenir. Aussitôt il regrette ses paroles. Il vient de mettre sa famille en danger. Commence alors pour lui, Mina et leur fille, Irène, la quête d'un refuge, d'un lieu, où se mettre à l'abri du pouvoir et de ses sbires, qui les mènera au Mont Athos, montagne du Nord de la Grèce, et haut lieu de la spiritualité du christianisme orthodoxe.

Avec Trouver Refuge, Christophe Ono-Dit-Biot se projette dans le futur, pour mieux happer le passé et tourner le dos au présent. « Il veut sauver des trésors des flots, des gisements d'amphores, explorer des grottes peintes, descendre dans les couches du temps. Pour mieux fuir le sien », peut-on lire au sujet de Sacha. Roman d'anticipation, le texte a pour pilier l'Histoire et les histoires, les mythes et la religion, les récits chrétiens, grecs et hollywoodiens. La puissance de l'art, de la culture, de la fiction, tels que le dessin animé Adventure Time, ne constitue pas la solution aux problèmes du monde, mais des refuges en soi, qui peuvent être le ciment à partir duquel inventer le futur. Mais encore faut-il continuer à alimenter les légendes et croyances ! Ce que refuse justement « Papa », qui condamne l'art et la culture moderne, pour ne se soucier que de l'Histoire, non pas celle du monde, mais spécifiquement celle de la France. Dans Trouver Refuge, l'Histoire devient alors à la fois le salut de l'humanité, mais aussi son plus grand ennemi, tant il est facile pour les dirigeants d'enfermer le peuple dans celle-ci. Mina finira d'ailleurs par se demander si l'Histoire n'est pas un métaverse, tant elle absorbe le monde, rassemblant les hommes et les femmes, tout en créant des communautarismes et des trous noirs.

Ce contexte politique donné, le roman cherche à retrouver le chemin du sublime – l'antéchrist y prend l'incarnation du capitalisme, et plus généralement de tout ce qui nous éloigne du sublime. Sacha, qui ne croit pas en Dieu, mais qui aimerait bien, est en quête d'un bonheur vrai, qui passe par la transmission à sa fille, l'amour pour sa femme et la quête de nouvelles histoires. Trouver Refuge préfère l'emphase au minimalisme, se laisse dévorer par la beauté, les métaphores et les émotions, car c'est sa raison d'être – au-delà du style naturel de l'auteur, il y a ici une belle adéquation entre le ton du livre et son propos.

Tous les personnages s'avèrent complexes, plein de contradictions, gardien du temple familial un jour et soucieux de se réinventer le lendemain – Mina aurait voulu être noire, aurait voulu être lesbienne, aurait voulu sortir de sa carapace « d'occidentale fatiguée » –, ultra progressistes par moments et nostalgiques du passé l'instant d'après. Christophe Ono-Dit-Biot les accompagne à travers leurs souvenirs, leurs réflexions et leurs espoirs, avec bienveillance et compassion, mais sans la moindre compromission à l'égard des salauds. Sacha, Mina, les moines du Mont Athos, mais aussi les électeurs de « Papa », tous cherchent à trouver un refuge, dans un monde vaste et complexe, soit en vivant à l'écart de la société, soit en s'évadant par la fiction et la foi, soit en donnant sa voix à des politiques qui imposeront des règles, simplifieront pour donner un cadre. Bon ou néfaste, le refuge devient l'enjeu de nos sociétés, sous le joug de la crise écologique.

Trouver Refuge est un conte, avec sa morale. Contrairement aux textes religieux, qui, comme l'explicite l'auteur, se terminent toujours par l'acte de croire en Dieu, le roman lui se termine sur une croyance en l'humain et en l'amour. Empli de points de vue sur le monde, truffé d'idées, de références et d'histoires dans l'histoire, c'est un roman passionnant et riche, à la fois inquiétant et réconfortant, qui impressionne par sa densité et ses ambitions.
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