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EAN : 9782226061287
Albin Michel (05/11/1992)
4.95/5   10 notes
Résumé :
Dans "L'Evangile de la Colombe" à travers les paroles de Yahâl l'androgyne, Oria se faisait porte-parole de l'Ere de la Colombe, symbole par excellence de l'Esprit.

La Paix est mon Royaume en est la suite naturelle, même si son verbe fulgurant met davantage l'accent sur les tumultes du monde et l'histoire de l'humanité.

N'est-il pas question par exemple du feu "couvant sous les cendres mal étouffées de l'Europe" ou encore de la naissanc... >Voir plus
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Critiques, Analyses et Avis (7) Voir plus Ajouter une critique
"Cet ouvrage n'est pas un labyrinthe pour "initiés" où le simple lecteur se perd dans des méandres ésotériques et littéraires tracés aux seules fins de le déboussoler"

C'est ainsi que commence l'avertissement au lecteur de "La Paix est mon Royaume". Lecteur considéré par Oria comme "substance" du message délivré... Et faisant partie de cette Existence que le héros du livre, passé du céleste Etranger de "L'Évangile de la Colombe" à un Être-Ange plus incarné, va visiter de haut en bas et de droite à gauche, et inversement, dans une sorte d'ecartelement librement consenti. Salvateur et mouvant et non statique et éploré.

En reprenant la lecture de ce livre, et malgré les explications ou justifications de l'auteur au sujet du vocabulaire adopté, je vois ce qui va, d'emblée, non pas égarer le lecteur mais bel et bien ( ou pas bien ?) l'etourdir autant que l'esbaudir. Avec tant de néologismes de verbes inventés, de lettres mises entre parenthèses pour créer plusieurs mots en un seul !
On peut, à la rigueur, chercher secours dans le glossaire, mais l'auteur elle-même le déconseille. Alors pourquoi cette abondance de jeux de mots ? Hauts et beaux, pour la plupart, certes ! Mais nuisant à la lecture si on ne sait pas se laisser porter par la vagues des lignes, par son lyrisme et le flux vivant du récit.
Pour déstabiliser le "mental" humain dont on fait un personnage ? Faire un croche-pied à sa démarche ? L'hypnotiser le temps de lui injecter un "bon" venin ou un salutaire vaccin ?... Oui, c'est compréhensible ! Mais dans cette forêt de paroles précieuses jalonnée de mots surprenants, surgissant à la fois de la terre et du ciel, le lecteur inquiet peut redouter les coups de foudre et rebrousser chemin.
Le dieu des racines étymologiques a-t-il pu reconnaître les siennes ?... Pas toujours à mon avis ! Mais ce qui est certain c'est que ce livre d'Oria, plus encore que les deux autres est INTRADUISIBLE. Et comme d'autres auteurs elle a pris le risque d'être incomprise. À moins de superviser elle-même la tâche de traduction afin que celle-ci ne devienne pas trahison. Quoiqu'il en soit, dans l'obligation de créer d'autres mots l'ouvrage serait "autre" et empesé de notes au bas de chaque page. Bref, il m'apparait, aujourd'hui plus qu'hier, que cela est "dommage".

Mais ne boudons pas notre plaisir ! Surtout lorsque l'humour est étroitement lié à l'Amour de l'Être-Ange charismatique. Notamment dans son échange mémorable avec celui que l'intelligentsia biblique nous a appris à nommer Lucifer et que l'auteur, à travers son héros, a renoncé à nommer de la sorte, en refusant non seulement ce qu'on nous a inculqué, mais aussi d'amoindrir ou de blesser un éventuel bouc émissaire tout de même nommé "porteur de lumière".
Plus exactement ce n'est pas lui qu'elle reconnait sous les traits vainement grimés de celui qu'elle appelle "Vocifer"
( à cause du verbe vociférer. Ça c'est facile à comprendre et à retenir ) Une personnification du Bruit ! Lequel n'est pas que cela, ni un borné mort-né face au rappel du Vivant et à la puissance du Verbe.
Il n'est pas insensible à la Grâce de celui qui est décrit en ces termes : " oiseau d'argent et oiseau d'or" à la fois, lune et soleil, en somme, rappelant l'androgynie de Yahal-Yahalia dans "L'Évangile de la Colombe".
Quant au passage, il n'est pas sans évoquer la parole de l'Étranger disant au Cavalier : "Je suis venu sur Terre pour dire au prince de ce monde: "JE SUIS Toi"

Vocifer ici, le "serpent" ou tout autre symbole redouté du Cavalier de L'Évangile, met en garde le Messager contre une ingrate Humanité en quête de connaissance, qui va forcément le fuir, le calomnier, l'abandonner ou le renier après avoir pris sa "lumière" au vol. Mais en même temps il est à deux doigts de tomber sous le charme de l'Être-Ange. Malin, il en prend conscience, s'en défend, se rebiffe, montre ses griffes, réajuste le diabolique masque auquel l'Être-Ange ne croit pas.
...
C'est un moment essentiel du livre. Car ce Vocifer, par ses sbires, c'est tout ce que nous allons voir et entendre s'exprimer tout au long du récit, à travers les rencontres que vont faire l'Etre-Ange et son fidèle Ami accompagnateur. Tantôt modérateur de sa Flamme, tantôt poussant ses pas freinés vers une foule et des communautés qui attendent sa parole comme une manne ou s'y opposent avec férocité.
L'Être-Ange veut bien parler aux nations, aux sages et même aux insensés mais en aucun cas il ne veut être pris pour un "maître". Piégé par des adorateurs ou des disciples prêts à se l'attacher et se le disputer.
C'est un "Messie récalcitrant" en quelque sorte, invitant sans relâche tout oiseau rencontré à devenir, au moins, un libre "Jonathan Livingston le Goeland" ( voir ces oeuvres de Richard Bach qui a aussi un nid sur Babelio)

On devine une peur, ou des cicatrices mal refermées chez l'Être-Ange... Ou l'amère leçon des Mythes, qui sait ? dans ce refus de porter la "bonne parole" ou de se donner complètement en pâture à la Terre des Hommes.
Pourtant, ce n'est pas "elle" que craint l'Être-Ange. Elle est aimée ! Et cet Amour est déclaré dans un poème époustouflant de sensualité, au sein d'un Prologue qui commence ainsi :
"Il était une fois, il est, et il sera, le récit de l'Être-Ange aux ailes interdites, descendu mille fois, exclu et revenu sur un monde fébrile pour y chanter la Loi.
Verbe au c(h)oeur bâillonné, portant du fond des âges, les notes égrenées de l'Éternel Message.
Fakir aux pieds saignants sur les clous des labours, où tout semeur sévit pour que pointe au grand jour... le Germe rare."
( avez-vous noté : tout se meurt, se vit ?)

Ces quelques lignes sont de la même veine exactement que celles du prologue de "L"Evangile de la Colombe" Mais la suite de "La Paix est mon Royaume " annonce à coup sûr, bien qu'à fleurets mouchetés, l'épée tranchante et tournoyante de "La Révolte Essentielle".

C'est comme si le héros se retirait après avoir dit aux êtres qui étaient venus vers lui : Bon ! Vous n'avez rien compris ? Vous souhaitez rester dans vos délires et délits ? Eh bien je laisse plus grand et plus fort que moi désigner plus crûment les maux que vous ne cessez de mâcher.

La Paix est mon Royaume " se situe donc dans un entre-deux dont "l'état d'Esprit" fluctuerait entre la Colombe de L'Évangile et celle de "La Révolte Essentielle" où l'Oiseau-ESPRIT fond sur l'Humanité pour la "refondre" d'une certaine manière, à un Feu libérateur.
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La paix est mon royaume vient compléter l'enseignement de L'évangile de la Colombe à travers les révélations d'un Être-Ange dont le langage déroutant court-circuite à dessein les raisonnements du mental pour (re)susciter cette "intelligence du coeur" qui, seule, peut l'entendre et le saisir. Et chaque phrase est une fulgurance qui pénètre jusqu'à l'âme, telle une lame de feu cherchant à pourfendre TOUTES nos illusions. Mais derrière la rigueur impitoyable du Verbe enflammé se cache un baiser d'Amour que l'Ange de l'Être vient déposer sur le front des hommes endormis pour les éveiller à la Vie...
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l'écriture de ce livre vient d'un autre monde, d'un monde de lumiere, c'est le Verbe qui parle, la poésie est à chaque page
je conseille vivement de le lire et de s'imprégner de sa musique céleste; ce livre est un bijou !!!
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Intentionnellement, l'écriture est rebelle afin de désarçonner le mental satisfait, ainsi fleureter avec La Vérité. Pour les vrais chercheurs… Lisez ce ( ses ) livre(s)
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Après l'Évangile de la Colombe l'Enfant divin a laissé place ici à l'Ange porteur de messages afin de briser nos chaînes et désarçonner un mental trop présent pour ne s'adresser qu'au Coeur. Petit à petit ces phrases, qui sont des flammes torrentielles, nous invitent à sortir de notre torpeur pour nous incarner, nous métamorphoser...
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Citations et extraits (35) Voir plus Ajouter une citation
L'autre sans rien comprendre, s'approcha de plus près pour désigner les plaies signées sur sa vêture :
- N'ai-je pas sur mon corps les évidents stigmates qui prouvent qui je suis? Te laisse t-il un doute sur mon identité?
- Pauvre Jésus !
Crois- tu que celui-là aurait le cœur, sur Terre, à prouver à tout prix qu'il est bien ... Le Messie ?
Par quel " doute " en lui-même devrait-il se hausser pour demander aux hommes de le bien reconnaître...
Si tu avais la science qu'un maître doit donner, tu comprendrais sans doute " qui " a ouvert tes plaies. Et " qui " a contrefait ces emblèmes saignants...

... / ...

Alors il ( l'Ange) s'en alla. Et dit en partant à ceux qui écoutaient ses dernières paroles :
Il n'y aura pas de signe sur ses mains.
Il n'y aura pas de signe sur ses pieds.
Il n'y aura pas au cœur la trace d'une plaie.
Il n'aura pour vous retenir aucun signe extérieur " d'authentique passé ".
Pourtant, il vous dira:
Mais pourquoi voudriez- vous qu'il y ait sur mes mains, qu'il y ait à mon cœur, qu'il y ait sur mes pieds des plaies que vos regards n'ont pas su percevoir sur le corps de la Terre?
Des plaies qu'aucun de vous n'a su Penser*.
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Sanguino-lente Terre
me voici parcourant l'intermittence de tes fièvres
et présentant le linge de mon habit céleste
à ta sueur calquée.

Pourquoi me secouerais-je de ta boue projetée
et de ton sort m'essorerais-je ?...
Pourquoi refuserais-je d'agenouiller mon Ciel
à tes pieds enferrés ?
Pourquoi renoncerais-je à caresser ta tête
aux épines dressées ?
Pourquoi répugnerais-je à baiser le volcan
de tes lèvres soudées ?
à délivrer le cri de ta naissance à l'Être.

Me voici au contraire en train de convertir
ta pesante livrée.
Me voici endossant l'impermanence de tes airs,
nichant mon vol en toi
et maculant les plumes de mes ailes
pour te hisser demain vers la Haute Cité...
et sanctifier l'essor de ta poussière.
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Il avait dit un jour, souffrant de ces épines qui pénétraient sa chair et que nul ne voyait :

Qui sait le prix du Don
à chaque pas, porté ?
Qui sait, le cri lancé ?
Qui sait que le velours de votre herbe qui rampe
est pour mon pied fragile
un océan d'épines
où mon plus grand miracle est de marcher...

Là il avait pleuré... et là il avait ri.Dans chacun des pays, il avait un visage
de ces milles visages qui reflétaient sa vie. Et dans chaque prière qu'il élevait
au Père, le sens de cette phrase tombait comme un refrain :

Pour l'Amour de TOI seul
il n'est pas dans le monde
un atome que je n'enlace...

Page 158
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Chaque élément est indispensable à la Vie, comme le sont au musicien toutes les notes de la gamme.
Lorsque le doigt du musicien a besoin du Ré et non du Fa, il ne porte pas de jugement de valeur, il se sert de la résonnance qui doit traduire au mieux la vibration qu' à un instant donné il lui plaira de faire entendre.
Le problème des hommes est qu'ils évaluent ces différences entre eux comme signifiant une élévation ou une dégradation par rapport à l' autre.
C' est cette attitude qui engendre dans vos sociétés ces deux grandes déviations que vous alimentez.
Mais, malheur au monde le jour où la montagne voudra devenir rivière. Où tous les jardins de la terre voudront imiter le désert.
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Ainsi parcourut-il les grands pays du monde. Côtoyant leurs périls, caressant leur identité.
À chacun il laissa l'empreinte de son pas. À chacun il donna le flux de sa parole.

Il partit d'un Empire aux couleurs éclatées, aux frontières rognées, aux parcelles griffées de cicatrices vives et toujours ravivées.
Il ne put rassembler sur une harpe unique ses terribles dis-cordes.

Il dit à cet Empire :
" EUROPE aux doigts ornés des anneaux de famille qui n'ont pas survécu au déclin de tes hymnes...
Délace tes souliers. Pose un pied dénudé sur la terre fertile de ton passé.
Il suffit d'entrevoir les pays éloignés, aux merveilles sans cesse répétées, aux beautés languissant dans l'uniformité, pour savoir qu'un collier aux pierreries multiples enserre ton destin; qu'un horizon de dentelles variées, de montagnes d'écrin, te fleurdelyse.
Tu es libre.
Et libre plus encore qu'un animal à tête unique, fût-il géant ou fabuleux.
Là est ta force et là est ta mythique.
Là aussi ton possible foyer où, par une étincelle séparée, peut couver un brasier de famille...
Et dans les cendres mal étouffées gît le risque.

Europe morcelée ! de ton Nord à ton Sud, de ton Est à ton Ouest tes fils s'électrocutent, illuminant ton ciel de couleurs mélangées.
Tes labours échancrés comme une mer houleuse portent dans leurs sillons les plans diversifiés que le vent du passé insuffla dans ta robe.
Laisseras-tu lever les seuls grains uniformes ? Ou préserveras- tu les pousses libérées en domptant leur discorde ?

Europe blasonnée ! Malgré tes officiers qui chérissent tes terres et soignent tes allées, te voici retirée comme noble fratrie dans les châteaux hantés qui masquent ta misère et brûlent tes forêts dans les foyers voraces de cheminées trop fières.
...
Que serais-tu Europe ! Si tu avais saisi que ne suffisent pas des pierres à la couronne ?
Si tu avais compris qu'un " Roi" au monde est un Prêtre d'Éternité.
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