L'ennemi c'est l'entreprise qui peu à peu envahit la vie d'un homme jusqu'à mettre en péril sa vie de couple. Banale comme histoire. Et bien non, car l'angle que choisit l'autrice, le langage, renouvelle complètement ce type d'intrigue.
🤔Un soir, Romain souhaite une "belle nuit" à sa femme, au lieu du "bonne nuit" habituel. (C'est cette expression qui m'a amenée vers ce livre, étonnée que je suis que le "belle" remplace le "bonne" dans les souhaits anodins qu'on se lance chaque jour : "belle journée", "belle soirée", "belles vacances"... souhaits ambitieux...)
n'est pas un détail, car à partir de ce soir-là, Romain utilise de plus en plus ce langage social, le langage du communicant, dans l'intimité, et sa femme Emma, prend peur. Elle perçoit le danger de ne plus parler la même langue.
😊 Une approche vraiment intéressante, et une écriture agréable qui m'a relancée dans la lecture après une longue pause.☺
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La langue de l ennemi est un roman sur le couple et le quotidien.
On suit la vie d Emma et de Romain, parent d une petite Roxane âgé de 3 ans.
Emma, ecrivaine en panne d inspiration, garde Roxane (qui se refuse à prononcer ses premiers mots) à la maison pendant que Romain a eu une promotion sur une mission très importante pour son Entreprise.
Emma, à travers les mots qu emploie Romain, a l impression d avoir perdu son grand amour.
Ce roman décrit extrêmement bien les petits signes (bisou sur le front, sentiment de solitude au lit,...) d un delitement de l amour et d une emprise du quotidien.
On suit également toutes les pérégrinations intellectuelles d Emma pour trouver une cause aux maux de Romain.
L emprise de l Entreprise sur le quotidien est également bien présente.
Autant le personnage d Emma est très bien décrit autant celui de Romain est léger et décrit uniquement via le ressenti d Emma ce qui nous laisse sur notre fin.
La clé de ce roman est le langage, mots que ne parvient pas à prononcer Roxane et mots formatés pour Romain.
La communication est donc toujours bien, et c est heureux, le ciment d un couple.
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D’une langue aussi atone que le moral d’Emma, style qui peut au départ déstabiliser, Garance Meillon, dont le livre est structuré comme un abécédaire – un chapitre pour chaque lettre de l’alphabet –, montre de manière implacable comment l’appauvrissement et la standardisation de la langue dans le couple sont le premier signe de sa fin prochaine.
Lire la critique sur le site : LeMonde
Avec son quatrième roman, « La langue de l’ennemi » (Gallimard, L’Arpenteur), Garance Meillon nous alerte sur l’un des maux de notre époque : le délitement du langage.
Lire la critique sur le site : Marianne_
Il y a dans les fêtes de fin d'année, le Nouvel An surtout, une conscience collective de la mort qui arrive. La lumière du 1er janvier, qu'elle soit éclatante ou terne, lui paraît toujours passer par un vitrail d'eglise.
Elle vit dans une réalité de yaourts et de coussins, dont Romain, dès qu'il rentre, l'arrache pour l'entraîner avec lui dans un espace aussi désert que le parking d'un centre commercial en pleine nuit.
Elle a maintenant perdu le fil de la conversation, chose fâcheuse quand on n'est que deux à y prendre part.
L amour c est un pacte qui se fendille lorsque l autre commence à douter.